L’autosuffisance en riz est un mythe persistant en République de Guinée. Depuis l’époque coloniale, cet objectif a été continuellement repris par les différentes Républiques qui se sont succédées, au point d’être encore encouragé de nos jours par des bailleurs qui interviennent dans le développement agricole. Cependant, le contexte mondialisé, l’importation de riz d’Asie, l’organisation sociale locale, les itinéraires techniques et les stratégies économiques des ménages rendent peu justifiable cette volonté. Cet article propose de mettre dans une perspective diachronique ces politiques et de les confronter aux réalités locales pour questionner leur pertinence, en se basant sur un ensemble de travaux réalisés en Guinée Maritime entre 2003 et 2016.
Self-sufficiency in rice is a persistent myth in Guinea Conakry. Since colonial times, this objective has been continually taken up by the various successive republics, to the point of being encouraged today by donors involved in agricultural development. However, the globalised context, the import of Asian rice, the local social organisation, the crop management system and the economic strategies of the households warranted this approach. This paper proposes to put these policies in a diachronic perspective and to confront them with local realities to question their relevance, based on a set of studies carried out in Coastal Guinea between 2003 and 2016.