Gino Gramaccia, professeur en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) nous propose un ouvrage sur un sujet que l’actualité économique et politique rend particulièrement pertinent. Nous pourrions craindre qu’un ouvrage tiré d’actes de plusieurs journées d’étude soit construit comme un patchwork d’interventions, liées entre-elles par le seul argument d’avoir comme sujet principal le lien social. Il n’en est rien. La diversité des thèmes abordés construit un socle cohérent d’approches transdisciplinaires de ce que les auteurs nomment « les laboratoires du lien social ». Leur ambition est bien de « s’inscrire dans un projet de communication dont le grand programme théorique reste à construire » (p. 12).
Qu’en est-il de ce lien social au sein même des organisations et au regard des recompositions et des restructurations que la mode managériale de la démarche projet oblige ? Cette partie de l’ouvrage qui interroge la « précarité » et la « flexibilité » démontre très clairement ce lien entre ces deux concepts dans les situations d’interactions sociales. Le travail devenu flexible dans ses formes et son organisation répond aux exigences d’un monde concurrentiel qui « fabrique de l’exclusion sociale » (p. 65). Il existe alors un vrai paradoxe de « procédures allant à l’encontre des qualités et valeurs qu’elles sont censées requérir et promouvoir » (p. 66). Les auteurs pensent que c’est « l’innovation sociale » qui permettrait une communication porteuse de sens pour les acteurs eux-mêmes, qu’ils soient dans la sphère publique ou privée (Avalone, Ellyx, Municipalité de Pessac…)…