Le Président ougandais Yoweri Museveni disait autrefois aux jeunes femmes qu’elles devaient avoir plus d’enfants. Il pensait qu’une forte population attirerait davantage d’investisseurs. Mais, depuis 2012, il met en garde les Ougandaises contre les familles nombreuses car les grossesses affaibliront leur corps et elles auront du mal à élever plusieurs enfants. Ces dernières décennies, l’amélioration rapide des services de santé a provoqué en Afrique subsaharienne un baby-boom qui exerce une pression sur les écoles et les systèmes de santé. Partout ailleurs les taux de fécondité s’effondrent, y compris en Chine et en Inde, qui représentent plus du tiers de la population mondiale. À la fin de ce siècle, la part des bébés nés en Afrique subsaharienne devrait atteindre 55 % du total mondial contre 30 % en 2021. De plus, les gens vivront plus longtemps. La population de ce continent devrait donc doubler en 2050.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue médicale The Lancet, montre une chute générale de la fécondité dans toutes les régions du monde. Les auteurs comparent les taux de fécondité totaux, c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants qu’aura une femme au cours de sa vie. (…)
Pour faire leurs prévisions, ils prennent en compte des facteurs souvent omis, comme le niveau d’éducation des femmes, la densité de la population et le taux de recours aux contraceptifs.
L’étude fait apparaître que le taux global de fécondité a baissé de plus de moitié, passant de 4,84 en 1950, mesure la plus ancienne enregistrée, à 2,23 en 2021. Il a cependant baissé moins rapidement en Afrique subsaharienne et reste proche de 4,29. Le continent regroupe presque la moitié des 94 pays dont le taux de fécondité est supérieur à 2,1, soit le « taux de remplacement » qui assure la stabilité d’une population sur le long terme…