Dans un contexte bouleversé par le retour de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, le resserrement monétaire, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, la France, comme les autres pays européens, est confrontée à des défis majeurs qui vont dominer les prochaines années :
le vieillissement de sa population et les problèmes de dépendance ;
la fin des dividendes de la paix et l’indispensable préparation à de possibles conflits de haute intensité ;
la nécessaire sécurisation des approvisionnements, notamment énergétiques et technologiques ;
la transition climatique qui va peser sur l’ensemble des acteurs économiques.
Pour la France particulièrement s’ajoute un cinquième défi : celui de l’indispensable réindustrialisation, avec la reconstruction de la filière nucléaire, conditions du redressement de nos comptes extérieurs et de notre indépendance.
Ces défis vont nécessiter que les pays européens réussissent à déployer des ressources considérables. Or la France, à cause de sa situation financière, ne dispose pas en l’état des capacités d’agir dont bénéficient la plupart de ses partenaires européens. Aussi, même en se résolvant à une forte augmentation des impôts de grand rendement tels que la TVA et la contribution sociale généralisée (CSG), notre pays ne pourra pas financer les priorités stratégiques énoncées plus haut sans recourir à une révision en profondeur et sans tabous de ses dépenses publiques pour dégager les ressources nécessaires.La France affiche un endettement dont l’accroissement est supérieur à la moyenne de la zone euro, avec un écart croissant avec celui de l’Allemagne…