Il s’est manifesté dans leur fonction première, la création monétaire. Une crise, c’est d’abord une hausse forte et rapide de la demande de monnaie. Elle apparaît dans divers secteurs de l’économie, mais particulièrement chez les entreprises et institutions financières. Cette demande doit être accommodée par une offre accrue. La leçon des années 1930 a été bien comprise : restreindre l’offre de monnaie amplifie et prolonge la crise. D’où des politiques très proactives de « fourniture de liquidités » en 2007-2010. Les mêmes politiques ont été réactivées pendant le Covid, avec des modalités diverses, entre les États-Unis (où très peu d’intermédiaires ont accès au bilan de la FED – d’où la multiplication des facilités spéciales) et en Europe – où la BCE a plusieurs centaines de « contreparties » directes.
Ensuite, en pleine conformité avec leur mandat, pour lutter contre le choc désinflationniste (et, potentiellement, déflationniste), pendant et après les crises. Les taux d’intérêt ont été rapidement amenés à zéro puis les banques centrales ont eu recours à des méthodes non conventionnelles, notamment d’amples programmes d’achats d’actifs. Leurs bilans ont explosé en taille et changé en composition.
Les succès ont été réels – la déflation a été évitée – mais limités : l’inflation est toujours en deçà de son objectif dans tous les grands pays. Les banques centrales se heurtent à des limites dans leurs instruments traditionnels. On sait maintenant que le niveau d’équilibre des taux d’intérêt réels est durablement bas…