La confiance est désormais au centre des regards et des recherches ; deux approches ont été jusqu’à présent assez négligées. La première est théologique. La confiance – la fides des Latins et la pistis des Grecs – est d’abord le lien personnel qui unit l’homme à Dieu. La foi est la première des vertus théologales et elle influe de façon décisive sur le degré et la nature de la confiance que se font les hommes à la lumière de leur foi en Dieu. La foi en Dieu est la forme première de la confiance. L’acte de foi, pour un homme, est de croire sur parole et, dans le cadre du christianisme, sur la parole de Dieu : le Verbe fait chair qui se révèle et s’inscrit dans l’histoire d’abord par l’Écriture et ensuite dans l’Incarnation. La confiance est partout présente dans la Bible. Ses textes sont des écrits inspirés mais ils ont aussi une autre dimension aux yeux de tous les hommes : ils sont des textes littéraires, que l’on peut goûter indépendamment de la croyance en Dieu. D’où notre seconde approche : et si la littérature n’était pas le lieu privilégié où se « lit » la confiance, où l’on aperçoit sa formation, où l’on pressent sa fragilité et les risques qu’elle court, où l’on mesure ce que sa perte peut coûter à la communauté, à la cité, à la nation ? Notre parti a donc consisté à analyser un certain nombre d’œuvres littéraires en nous posant la question : qu’est-ce que cette œuvre – roman, pièce de théâtre, épopée ou récit historique, notamment – peut apporter à notre connaissance de la confiance …