Le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe, sous l’impulsion du président de la République Emmanuel Macron, ne saurait être accusé d’avoir renoncé aux réformes jugées nécessaires et annoncées comme telles durant la campagne présidentielle. C’est une différence sensible avec les gouvernements précédents qui suivirent l’antienne des médias élevant en règle la paresse et la timidité des gouvernants du passé, jetant l’éponge du changement au bout de six mois d’état de grâce.
L’actuel gouvernement se débat même dans l’excès inverse. L’accumulation des grands dossiers de réforme et la multiplication incontrôlée des annonces afférentes faites par les différents ministères concernés – au risque d’étaler des contradictions et des incompatibilités pratiques dans les périodes de temps fixées pour les changements envisagés – ne peuvent que déstabiliser une nation mise en coupe réglée par la crue des impôts et des taxes, et de mieux en mieux au fait des différences d’obligations, de rémunérations, de niveau de vie entre ses dirigeants politiques et économiques, d’une part, et la masse de ceux qui travaillent modestement et assurent la production de ce qu’il reste de richesse dans le pays, et dont ils n’ont pas le profit.
La vision traditionnelle d’une société tripartite : classe ouvrière, classes moyennes, classe supérieure, est tellement battue en brèche par la fameuse « fracture sociale » (jadis dénoncée par Jacques Chirac pour assurer son élection à la présidence de la République, mais jamais corrigée) que tenter de la maintenir pour structurer le tableau social français révèle une erreur totale de diagnostic et voue à l’échec la communication qui en résulte…