Tandis que j’écrivais un épilogue à mon ouvrage The Fog of Peace : A Memoir of International Peacekeeping in the 21st Century, la crise syrienne se poursuivait sans relâche. Malgré plus de 150 000 morts parmi les civils, près de 8 millions de personnes déplacées et le recours aux armes chimiques, la communauté internationale avait du mal à s’entendre sur la manière de parvenir à la paix et à soutenir un processus politique pour mettre fin à cette guerre sanglante. Nous en sommes toujours là.
L’incapacité de la communauté internationale à trouver un accord sur la Syrie a été influencée par l’intervention en Libye de 2011 et a tranché avec celle-ci. À l’époque, après un accord au Conseil de sécurité, les avions de l’OTAN bombardèrent les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Contrairement à la situation en Syrie, ou même à 1999, où il n’y avait pas eu d’accord au Conseil de sécurité autorisant l’OTAN à bombarder la Serbie pour arrêter le nettoyage ethnique auquel Slobodan Milošević procédait au Kosovo, cette fois, le Conseil de sécurité autorisa le recours à la force « pour protéger les civils ». L’autorisation était plus large que l’instauration d’une zone de non-survol parce qu’elle légitimait le recours à la force à l’appui d’un objectif stratégique – protéger les civils – et non pour un simple objectif tactique – empêcher l’usage de l’aviation pour s’en prendre aux civils. Les partisans de l’interventionnisme libéral célébrèrent la décision comme étant la première mise en œuvre concrète de la « responsabilité de protéger », approuvée au sommet des Nations unies de 2005. Pourtant, l’attitude déterminée adoptée par les pays d…