L’incertitude et l’indétermination qui règnent dans la politique mondiale et dans plusieurs pays d’Europe font ressortir par contraste les traits de la politique française. Elle est dominée par l’élection d’Emmanuel Macron. Il dispose d’une large majorité à l’Assemblée nationale. L’homme est déterminé. Il est certain des objectifs qu’il a annoncés et qu’il poursuit. Oublions les controverses sur les épithètes de doctrine et la question de savoir s’il est lui-même de gauche, de droite, centriste, libéral, europhile, gaulliste, progressiste ou conservateur. On peut être tout à la fois et ce n’est pas plus intéressant que le sexe des anges.
En tout cas, il sait deux choses. Parce qu’il est jeune et pour ne pas apparaître comme un météore qui impressionne mais ne dure pas, il doit être réélu en 2022. Or aucun Président, depuis De Gaulle en 1965, n’a été réélu sur son bilan : Mitterrand en 1988 et Chirac en 2002 avaient bénéficié d’une cohabitation favorable à leur réélection, Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande n’ont rempli qu’un mandat. Sa tâche ne sera donc pas aisée car les Français aiment tant la monarchie présidentielle qu’ils adorent changer de monarque.
Il sait aussi que, placé en position centrale et agissant comme il agit, il est détesté et combattu à la fois sur sa droite et sur sa gauche. Plus ses adversaires de droite et la gauche sont extrêmes, plus il peut élargir le champ de ses partisans, d’autant que dans les partis de gouvernement, après l’élection présidentielle, le personnel politique en place a été mis à la retraite du fait de l’âge, des résultats électoraux et de la règle du non-cumul des mandats…