Le régime de sanctions internationales qui paralysait l’économie iranienne (415 milliards de dollars de PIB en 2014, soit moins que l’Autriche) sera levé. Des avoirs iraniens bloqués, dont le montant total est environ égal au tiers de la richesse annuellement produite, seront libérés. Cet enrichissement rapide du pays aura deux conséquences.
La première est que les espoirs de renversement de la République islamique – qui avait fait face en 2009 à un vaste mouvement de contestation et semblait être devenue encore plus impopulaire sous l’effet des sanctions – s’éloignent, probablement pour plusieurs décennies. Il est vrai qu’on entend parfois, chez les commentateurs, le raisonnement selon lequel l’enrichissement de l’Iran conduira à sa modération. Ceux qui tiennent ce raisonnement sont les bienvenus, s’ils souhaitent citer le précédent d’un régime autoritaire, animé par une idéologie suprématiste, ayant prouvé son attachement à se maintenir au pouvoir et sa compétence dans la répression des opposants, qui se soit effondré au milieu d’une période de regain de la fierté nationale et de croissance économique.
La deuxième conséquence de l’accord est que la puissance militaire du régime devrait, sauf action décisive de ses ennemis, s’accroître nettement dans les prochaines années.
Cette puissance militaire, malgré les rodomontades des mollahs, est pour l’instant remarquablement limitée. Le budget militaire iranien – probablement autour de 15 milliards de dollars – représente, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), un peu plus de la moitié de celui d’Israël et moins du cinquième de celui de l’Arabie Saoudite…