Lorsque le visiteur parcourt une exposition, il espère découvrir des œuvres et des artistes qu’il ne connaît pas. En revanche, quand il visite la collection permanente d’un grand musée d’art occidental, il s’attend à reconnaître des artistes et des mouvements qui jalonnent l’histoire de l’art universelle telle que ce musée la présente généralement, de façon linéaire et chronologique, ponctuée par les chefs-d’œuvre qui font sa réputation. Depuis quelques années, les musées d’art moderne, plus perméables aux problématiques contemporaines que les musées d’art ancien, modifient régulièrement leur accrochage en fonction de thématiques qui reflètent les interrogations du moment et qui permettent d’ajuster le point de vue sur une histoire en pleine recomposition. Jusqu’alors, le grand récit des ruptures modernistes du xxe siècle européen puis américain tenait lieu d’histoire de l’art mondiale à l’exclusion de tout se qui se passait ailleurs, considéré comme épigone ou hors du champ de l’art. La mondialisation redistribue les cartes et remet en cause ce récit unique.
C’est le Museum of Modern Art de New York (MOMA) qui a lancé le mouvement en 1999, bientôt suivi par la Tate Modern dès son ouverture en 2000, puis par le Centre Pompidou en 2005 avec la présentation intitulée Big-Bang-Destruction et création dans l’art du xxe siècle. Cet accrochage transdisciplinaire et non chronologique de la collection sera suivi en 2007 par Le Mouvement des images sur le thème du cinéma et de son influence sur l’art d…