L’allemagne disposait depuis longtemps de 17 réacteurs nucléaires qui produisaient un peu plus de 20 % de l’électricité du pays. C’est peu relativement à la France où 58 centrales produisent 75 % de l’électricité. Mais cela n’est pas négligeable non plus, et la question de leur avenir faisait depuis une douzaine d’années l’objet d’une valse-hésitation. L’Allemagne avait d’abord décidé leur élimination. Puis elle était revenue sur cette décision. La destruction par un tsunami des centrales de Fukushima au Japon, en février 2011, a fait pencher la balance. L’Allemagne a constitué une « commission d’éthique » composée principalement de philosophes et d’évêques, qui a conclu que le nucléaire était intrinsèquement « immoral ». Accessoirement, elle concluait aussi que la consommation d’électricité nucléaire importée de France ou de République tchèque était acceptable ; ce qui a conduit de mauvais esprits à dire qu’il y avait sans doute quelques Jésuites dans la commission ; on imagine ce que le Pascal des Provinciales aurait pu écrire sur ce thème. La chancelière Merkel a sans tarder décidé la fermeture immédiate de 7 centrales nucléaires, et programmé la fermeture des autres dans les dix années suivantes.
En 2011, l’Allemagne était depuis plusieurs années engagée dans une politique de soutien financier à l’électricité solaire, éolienne et de biomasse. L’instrument principal de ce soutien était, et reste, l’obligation faite aux réseaux 1) d’acheter toute l’électricité verte au moment où elle est produite, et 2) de l’acheter à des prix décrétés, bien plus élevés que le coût de production des électricités classiques…