Pour autant qu’on puisse en juger, l’horizon économique de l’Union européenne en général, de la zone euro en particulier, et donc de la France, n’est pas des plus réjouissants. Dans le meilleur des cas, les prévisions de croissance économique pour 2014 – FMI, OCDE, OFCE ... – oscillent aux alentours de 0 %. Un mauvais cap à passer, au-delà duquel se profilerait un avenir sinon radieux, du moins inclinant à davantage d’optimisme ? D’aucuns le prétendent.
Peut-être ont-ils raison, mais on peut en douter. D’abord parce que la crise dans laquelle le monde occidental est plongé est une crise d’endettement : la croissance passée a été dopée à coups de déficits publics pour les uns, d’endettement privé excessif pour les autres. Certes, un grand coup d’inflation, à la façon des après-guerres, pourrait réduire à peu de chose les dettes accumulées. Toutefois, même ainsi, le désendettement est toujours une opération douloureuse. Car il diminue le pouvoir d’achat de tous lorsqu’il passe par l’inflation et il fait peser le poids de l’ajustement sur les seuls débiteurs lorsqu’on la récuse. Dans les deux cas, l’activité économique en souffre durablement, non seulement en termes de retard, mais aussi de perte de compétences : les activités industrielles qui ont fermé ne reviendront sans doute jamais, tandis que les victimes du chômage de longue durée auront perdu de façon largement irréversible leurs capacités d’apport productif.
Ensuite, quand bien même le retour de la croissance serait possible, il faut se demander s’il serait souhaitable…