En janvier dernier, la relation très particulière entre la France et l’Allemagne s’est retrouvée au cœur de l’actualité à l’occasion du 50e anniversaire du traité franco-allemand, dit « traité de l’Élysée ». Le grand public international a pu se rendre compte de l’intensité des rapports franco-allemands, dont la densité et la richesse sont uniques. Il n’y a pas un seul cas de rapports bilatéraux au monde qu’on ne puisse comparer aux relations franco-allemandes, fruit d’une volonté de réconciliation et de coopération après des conflits meurtriers et un antagonisme séculaire.
Les célébrations des cinquante ans du traité tombent dans un contexte européen des plus difficiles. L’intégration européenne se voit confrontée à des défis majeurs et à un véritable danger de désintégration et de fracture. Aujourd’hui, il n’est plus possible de continuer simplement à appliquer la méthode Monnet, comparée parfois à un vélo qui avance, lentement certes, mais qui avance – tant qu’il ne s’immobilise et ne s’écroule pas. Dans la crise actuelle, il faut repenser les fondamentaux et revoir les structures de gouvernance en Europe, pour faire face aux réalités économiques et politiques de la mondialisation.
Une sortie de crise est impossible sans une étroite concertation franco-allemande. Cette vérité peut sembler banale, mais elle traduit une réalité constitutive de toute la construction européenne. C’est justement parce qu’un compromis franco-allemand est tout sauf spontané que les discussions entre responsables français et allemands ont une telle importance…