Depuis le temps des Réformes, au xvie siècle, les protestants, tout en proclamant le « sacerdoce universel », ont eu une forte tendance à l’individualisme, selon la célèbre formule de Boileau : « tout protestant est un Pape, une Bible à la main », voire à l’émiettement et aux divisions que Bossuet a dénoncés dans son Histoire des variations des Églises protestantes. Pourtant, depuis le début, les tentatives de concordes théologiques et les efforts vers une communion ecclésiale n’ont pas manqué.
Ces éclatements se sont poursuivis aux xviie, xviiie et xixe siècles avec les « dissidents » anglais puis américains (mennonites, méthodistes, quakers, baptistes, adventistes, pentecôtistes, charismatiques, et bien d’autres…). Ces divisions ont été accentuées par les « Réveils » du xixe siècle qui ont abouti, en France, à la création d’Églises indépendantes, non reconnues par l’État, donc souvent suspectées par celui-ci.
Or, depuis le début du xxe siècle, on voit se développer de nombreuses tentatives de rapprochement, en particulier depuis la création du Conseil œcuménique des Églises (dont le siège est à Genève) à la suite de la Conférence d’Edimbourg (1910). Le Conseil œcuménique des Églises regroupe aujourd’hui la plupart des dénominations protestantes et des Églises orthodoxes, le Vatican y siégeant à titre d’observateur et de membre actif de la commission « Foi et Constitution ». Le dialogue œcuménique a pris beaucoup d’ampleur, surtout depuis le concile Vatican II, cherchant à mettre en pratique la demande du Christ : « Que tous soient un…