Il existe actuellement aux États-Unis une inquiétude largement partagée concernant l’état de notre enseignement des mathématiques. Elle prend sa source dans l’analyse des mauvais résultats des étudiants américains dans les compétitions et les tests internationaux (Programme for International Student Assessment, OCDE, abrégé en PISA), et l’on retrouve ces inquiétudes dans la loi No child left behind de George W. Bush, qui exige que les étudiants passent des tests standardisés en 2014 et que des sanctions soient prises à l’encontre des écoles et des professeurs qui ne permettraient pas à leurs élèves d’atteindre ces objectifs.
Toute cette inquiétude est fondée sur l’hypothèse qu’il existe un unique corpus bien déterminé de connaissances mathématiques que tout un chacun se doit de maîtriser pour se préparer aux métiers du xxie siècle.
Cette hypothèse est fausse. La vérité est que des ensembles de compétences mathématiques distincts sont utiles pour des professions distinctes, et notre éducation mathématique devrait en tenir compte.
Aujourd’hui, les lycées américains offrent des formations qui proposent dans l’ordre : de l’algèbre, de la géométrie, à nouveau de l’algèbre, les fondements de l’analyse mathématique, puis l’analyse à proprement parler. Tout cela a été codifié dans des programmes adoptés récemment par plus de quarante États.
Ce cursus très abstrait n’est vraiment pas le meilleur moyen de préparer une majorité solide de nos étudiants à leur future carrière…