Une première série de défauts résidait dans le champ de la taxe, également dénommée « contribution climat énergie » (CCE), qui semblait trop étroit. Une série de réductions aboutissait, de fait, à exclure toute une série d’activités émettrices de gaz à effet de serre (GES).
La première restriction qui ne paraît guère avoir été relevée tout au long du débat sur la CCE concernait les stocks de carbone. La taxe ne semblait pas devoir s’appliquer aux déstockages de carbone résultant des changements dans l’utilisation des terres. Cela était critiquable, pour au moins trois raisons. D’abord, les stocks de carbone représentent une quantité bien plus importante que les flux annuels émis ou absorbés. Pour les seules forêts françaises, ils représentent près de dix fois les flux annuels. De même, les sols stockent en moyenne trois fois plus de carbone que les forêts et deux fois plus que l’atmosphère. Les sols de l’UE contiennent, à eux seuls, 75 milliards de tonnes de carbone. Ensuite, certains types d’usage des sols favorisent l’absorption de carbone tandis que d’autres (déforestation, mise en culture des prairies, drainage ou conversion des tourbières…) favorisent le déstockage. Ainsi, au sein de l’UE, les prairies et forêts stockent environ 100 MT de carbone par an (la seule forêt française absorbe, chaque année, en moyenne, près de 40 % du carbone rejeté) mais les terres arables en libèrent davantage qu’elles n’en absorbent, du fait des techniques culturales aujourd’hui prédominantes…