Au plan des principes, l’intérêt et même la nécessité de politiques de l’environnement ne sont pas discutables, ni discutés. En présence d’externalités, on ne peut pas faire confiance au marché. Or il y a beaucoup d’externalités en matière d’environnement. Donc des politiques d’intervention sont désirables.
Mais il ne s’ensuit pas pour autant que toutes les interventions sont justifiées. Elles ont un coût, et ce coût doit être comparé au gain de qualité environnementale qu’elles vont permettre. Le remède de l’intervention peut être pire que le mal de la non-intervention. Les coûts de mise en œuvre de telle ou telle politique, et les coûts en consommation de ressources qu’elle implique, peuvent en pratique peser plus lourd que les dommages qu’elle va – peut-être – éviter. On ne peut pas faire l’hypothèse que les interventions sont comme par miracle toujours bénéfiques pour la société : les politiques peuvent se tromper, et ils peuvent aussi avoir autre chose en tête que l’intérêt de la société. Les économistes ont mis si longtemps à s’en rendre compte que cette constatation, qui fait le fond des conversations du Café du commerce depuis belle lurette, a valu un prix Nobel à celui qui a été le premier à la formuler (James Buchanan). On n’échappe donc pas à la nécessité d’examiner finement les différents éléments des politiques de l’environnement.
Qu’entend-on par politiques vertes ? L’ampleur, la diversité, l’ambiguïté de l’expression compliquent l’analyse. Le vert est partout, et plutôt deux fois qu’une…