Nombre de banquiers centraux et leurs conseillers économiques considèrent que la politique monétaire a joué un rôle réduit, voire nul, dans la période précédant la crise. Leur analyse est que les bouleversements financiers ont été essentiellement le résultat d’un choc macroéconomique externe, aggravé par le comportement imprudent de certaines institutions financières. On peut résumer leur raisonnement de la manière suivante :
l’inflation (indice des prix à la consommation [IPC]) a été faible et stable les dernières années, ce qui montre que l’objectif fondamental de la politique monétaire (la stabilité des prix) a été atteint ;
la crise financière a été surtout le résultat d’une « épargne excessive » et des surplus de la balance des paiements des principales économies émergentes. Ce qui a provoqué une poussée des prix de l’immobilier et des autres actifs et permis de financer le déficit de la balance des opérations courantes américaine. L’excès de liquidités créé par ces déséquilibres n’a pas été causé par la politique monétaire ;
un autre facteur expliquant la crise est le comportement de nombreuses institutions financières (en particulier les établissements « non bancaires », les fonds spéculatifs et les banques d’investissement) qui sont allées trop loin dans leur ratio endettement/fonds propres.
Je crois que ce raisonnement est très contestable et que l’explosion du crédit – qui est un phénomène monétaire – a été l’un des facteurs majeurs de la crise.
Les faits sont incontestables…