La Turquie est un outsider, mécontent de l’Union européenne et des États-Unis. Sur une série de mesures – sa confiance en Obama, son soutien aux États-Unis et à l’Union européenne, son appui au leadership global des États-Unis et de l’Europe, son attitude à l’égard de l’Iran, de la Russie et de l’Alliance atlantique –, le peuple turc est en déphasage par rapport aux Européens et aux Américains.
La question de savoir si la Turquie devait être membre de l’Union européenne a longtemps séparé la Turquie de ses voisins. Pendant les négociations, au cours de cette décennie, entre Ankara et Bruxelles, sur l’adhésion de la Turquie, l’opposition européenne à son entrée dans le club s’est accrue, alors même que l’idée, qui avait cessé d’intéresser les Turcs, les enthousiasmait de nouveau.
Pendant de nombreuses années, en tant que membre de l’OTAN, la Turquie a été l’un des plus fidèles alliés de l’Amérique. Mais le soutien turc aux États-Unis s’est évanoui pendant l’administration Bush, en grande partie à cause du désaccord sur la guerre en Irak. Et, bien que l’appui turc au leadership américain ait connu un net rebond en 2009, il reste encore assez faible en termes relatifs. De même, la Turquie est celui des membres de l’OTAN étudiés qui est le moins enthousiaste à l’égard de l’OTAN, bien que la Russie l’inquiète davantage.
Même si le Président Obama jouit d’un plus grand soutien, seule la moitié de la population turque (50 %) approuve sa manière de gérer les affaires internationales alors que seuls 8 % soutenaient le Président Bush en 2008…