Fin 2008, les dirigeants des huit organisations syndicales les plus importantes (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, UNSA, Solidaires) décident de constituer une intersyndicale permanente pour contester en commun les mesures sociales anticrise du président de la République qu’ils jugent insuffisantes. Dictée par le réalisme et non par une convergence d’analyses et de propositions, l’initiative est cependant sans précédent. Elle contraste avec le climat de profonde désunion qui avait dominé les rapports entre les syndicats quelques mois auparavant, lors de la négociation sur la représentativité syndicale (voir plus loin).
La composition de ce G8 syndical illustre à elle seule la complexité et l’ambiguïté d’un paysage social en recherche de nouveaux équilibres. En effet, sur les huit organisations, deux, I’UNSA et la FSU, ne sont pas représentatives sur le plan national interprofessionnel, mais possèdent sensiblement plus d’adhérents que la CFTC et la CFE-CGC qui continuent actuellement de faire partie du groupe des cinq confédérations bénéficiant d’une représentativité générale.
Situation provisoire ? Assurément, car en moins de deux ans deux lois ont bouleversé tous les fondements d’un système syndical pratiquement inchangé depuis les années d’après-guerre.
La première loi, sur le dialogue social (31 janvier 2007), résulte d’une initiative de Jacques Chirac et vise à placer les partenaires sociaux au cœur des changements dans les relations du travail. Elle leur donne en effet la possibilité de préempter les projets gouvernementaux concernant les relations individuelles et collectives de travail…