La commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali, a donc remis son rapport final au président de la République le 23 janvier dernier. Ce rapport est un document volumineux (245 pages), abordant une foultitude de politiques publiques. Il est le produit d’un groupe d’une quarantaine de personnes comprenant largement, pour la première fois dans la longue histoire française des commissions administratives, des personnalités étrangères respectées et des chefs d’entreprise non issus des grands corps de l’État. Lors de l’installation de la commission, le 30 août dernier, le chef de l’État leur avait fait une promesse surprenante et sans doute déraisonnable. « Il ne s’agit pas de faire un rapport de plus. Ce que vous proposerez, nous le ferons », avait-il dit. Nous y sommes.
Depuis la publication du rapport, il est apparu que les principaux opposants à sa mise en œuvre se trouvaient dans le camp même du Président. Le Parti socialiste, de son côté, a choisi de ne pas en parler, comme il a choisi de ne plus parler de rien d’important dans l’attente de retrouver une ligne générale, un programme électoral et un leader. Tout dépendra donc de la volonté du gouvernement, de son habileté à contrôler sa majorité parlementaire et de sa capacité à convaincre l’opinion publique.
Parmi les nombreuses propositions du rapport, la « décision fondamentale 13 » (reprise dans le chapitre 5 par la « décision 205 ») consiste à supprimer (purement mais non simplement) les lois Royer-Raffarin entravant la libre installation des magasins…