Fascinants et irritants à la fois, les médias sont au centre de notre vie. Sensibles à leurs effets sociaux, nous avons cependant des difficultés à les comprendre. Les dictionnaires n’en donnent qu’une définition modestement technique, l’« ensemble des procédés et organisations qui permettent la transmission de l’information à un grand nombre de personnes ». L’expression est en fait relativement récente. Le grand Robert de 1966 l’ignorait et l’emploi du mot ne s’est généralisé qu’à partir des années soixante-dix, par adaptation du terme américain « mass médias ». Le terme serait ainsi né en même temps que Commentaire...
La coutume a fait du mot « médias » un concept générique couvrant commodément la presse écrite, la radio, la télévision et de multiples supports nouveaux tels que les services en ligne ou le téléphone portable, bientôt terminal de poche pour la télévision. Cette approche commode est cependant de moins en moins satisfaisante, tant se différencient aujourd’hui les médias. De même est trop rapide une analyse des médias à partir d’un schéma unique, tantôt celui de la presse, au nom de l’ancienneté, tantôt sur celui de la télévision, au nom de la puissance.
La réalité est qu’après trente ans d’évolutions, dont beaucoup se poursuivent encore, les médias offrent un paysage extraordinairement hétérogène et contrasté, marqué par des crises et des désordres, voire par des pertes d’orientation. Certains observateurs sont tentés de conclure à leur dégénérescence…