Étant donné que Commentaire a déjà publié un grand nombre d’articles très riches en informations et en idées sur l’état de la recherche française, par des auteurs qui ont souvent une expérience personnelle de la recherche aux États-Unis ou à l’étranger que je n’ai pas, je limiterai plus modestement mon propos à un témoignage sur la recherche dans une organisation internationale et à des remarques sur la faisabilité politique d’une réforme. On trouvera dans ces propos des réponses partielles aux questions 1, 2, 10 et 11 du questionnaire de Commentaire.
Ayant dirigé pendant dix ans des programmes de recherches économiques à l’OCDE après y avoir été consultant, j’ai connu le fonctionnement de ce système des deux côtés, celui du chercheur et celui de l’agence de financement. Le présent témoignage concerne uniquement ce second aspect. Une fois un projet de recherche défini avec l’aide d’experts, il faut choisir des consultants pour le réaliser (en totalité ou en partie car souvent une part de la recherche est réalisée à l’OCDE même par ses fonctionnaires). Il s’agit de sujets d’économie appliquée assez étroits alors qu’une agence nationale peut ouvrir des thèmes larges à une compétition entre les chercheurs qui ont alors l’initiative pour définir et préciser un projet de recherche. Voici quelques leçons de cette expérience.
Le choix d’un consultant ou d’une équipe est très délicat parce que, le contrat une fois signé, il est difficile de contrôler le travail, même si en principe on peut interrompre un versement (puisque le paiement est prévu en plusieurs tranches)…