On peut considérer que la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2002 a commencé dès la victoire de la gauche aux élections législatives de dissolution des 25 mai et 1er juin 1997. Deux ans à peine après sa victoire à l’élection présidentielle de 1995, Jacques Chirac se retrouvait en cohabitation avec un Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, l’homme qu’il avait affronté au second tour de 1995. Cette troisième cohabitation de la Ve République fut aussi la plus longue, cinq ans contre deux pour les précédentes (86-88 et 93-95), couvrant toute une législature. Ayant élu Jacques Chirac président pour sept ans en 1995, les Français ont été de fait gouvernés pendant cinq ans par Lionel Jospin. Le pouvoir et le prestige du président ont ainsi subi un déclin sans précédent depuis 1958. Les cinq années du gouvernement de la gauche dirigé par Lionel Jospin ont été marquées par une situation économique très favorable, une nette baisse du chômage et une forte popularité des gouvernants. Mais les différentes élections qui se sont succédé, régionales et cantonales de 1998, européennes de 1999, municipales et cantonales de 2001, ont confirmé que la droite (extrême droite comprise) restait majoritaire dans le pays (cf. tableau 1 en annexe). Le gouvernement, s’il conservait sa base électorale et ne subissait pas de désaveu électoral, n’avait pas réussi (l’a-t-il d’ailleurs cherché ?) à élargir sa base électorale aux dépens de l’opposition de droite, qui a pourtant subi de nombreuses crises (lors de l’élection des présidents de région en mars 1998, lors des européennes de juin 1999, lors des élections municipales à Paris et à Lyon en 2001) ni à réduire l’extrême gauche, électoralement significative depuis 1995. Les élections municipales et cantonales de mars 200…