Au sein de l’Union européenne, la France se singularise par une organisation territoriale dispersée et complexe.
Pour faire face aux problèmes que pose l’éparpillement des communes, l’intercommunalité connaît un fort développement depuis quelques années avec la constitution de communautés de communes en milieu rural, de communautés d’agglomérations autour des villes moyennes et de communautés urbaines dans les grandes métropoles.
En revanche, la situation reste confuse et incertaine pour les deux collectivités intermédiaires, la région et le département, qui sont indépendantes l’une de l’autre, mais dont les interventions se superposent amplement.
Certes, la montée en puissance de la région, créée en 1972 sous la forme d’établissement public régional, puis transformée, dix ans plus tard, en collectivité de plein exercice, se confirme.
Cependant, le département, qui a derrière lui deux siècles d’existence et a profité, au moins autant que la région, des transferts de compétences dans le cadre des lois de décentralisation, demeure une collectivité puissante, très appréciée des populations rurales et de leurs élus.
D’un côté, les régionalistes prônent la suppression pure et simple des départements, sans trop y croire, car cette solution radicale ne paraît guère réaliste.
De l’autre, les départementalistes défendent leur pré carré, en regrettant une perte d’influence due à la fois au développement de l’intercommunalité et à l’accroissement du rôle des régions, interlocutrices privilégiées de l’État et de la Commission européenne…