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Article de revue

Vers la construction de la première démocratie arabe ?

Une analyse critique des élections en Jordanie de 1989 jusqu'à 2003

Pages 135 à 147

Notes

  • [1]
    Center for Strategic Studies, Public Opinion Poll 33, le juillet 2003. Consulté le 21 juillet 2003 sur www.css-jordan.org/arabic/polls/democracy/2003/index.html
    La participation électorale était de 41% en 1989, de 46 % en 1993 et de 41% en 1997. Voir Hani Hourani et Ayman Yassin (1998), Who's Who in the Jordanian Parliament 1997- 2001, Amman, Dar Sindbad, Al-Urdun al-Jadid Research Center, 2007.
  • [2]
    Jordan Times, le 19 juin et le 23 juin. Consulté le 19 juin et le 23 juin sur www.jordantimes.com/Thu/homenews1.htm
    et sur www.jordantimes.com/sun/opinion/opinion2.htm
    Cet article repose surtout sur le journal Jordan Times, publié à Amman en anglais, plus libéral et plus ouvert que les journaux publiés en arabe.
  • [3]
    Al-Hayat, May 26, 2003, consulté le 13 juin 2003 sur :
    http://english.daralhayat.com/OPED/26-05-2003/Article-20030526 (Salameh Nematt), voir aussi le Jordan Times du 21 mai 2003, consulté le 21 mai sur www.jordantimes.com/Tue/homenews4.htm et sur
    www.jordantimes.com/Tue/opinion/opinion1.htm
    Voir aussi le The Washington Times du 17 juillet 2003, consulté le 21 juillet 2003 sur www.washingtontimes.com
  • [4]
    Jordan Times, le 19 juin 2003. Consulté le 19 juin sur www.jordantimes.com/Thu/homenews/homenews1.htm
  • [5]
    Malek Mufti (1999), « Elite Bargains and the Onset of Political Liberalization in Jordan », dans le Comparative Political Studies, 32 : 100-129, : ici 103-104.
  • [6]
    Rex Brynen (1992), « Economic Crisis and Post-Rentier Democratization in the Arab World : The Case of Jordan », in Canadian Journal of Political Science, 25, 1 : 69-97 et Laurie Brand (1992), « Economic and Political Liberalization in a Rentier Economy : The Case of Hashemite Kingdom of Jordan », dans Illiya Harik et Denis Sullivan (ed.) (1992), Privatization and Liberalization in the Middle East, Bloomington : Indiana University Press, 167-188.
  • [7]
    Ibid
  • [8]
    Mufti (1999), op. cit. : 104.
  • [9]
    Ibid. : 107.
  • [10]
    Pour les résultats des élections, voir Tim Riedel (1993), Who is Who in Jordanian Parliament 1989-1993, Amman : Friedrich Ebert Stiftung. Voir aussi Mufti (1999), op. cit. : 109.
  • [11]
    Pour cela et la suite voir Hani Hourani, Hamed Dabbas and Mark Power-Stevens (1995), Who's Who in the Jordanian Parliament 1993-1997, Amman : Sindbad, Al-Urdun al-Jadid Research Center, 36-40. Voir aussi Mufti (1999), op. cit. : 113-117.
  • [12]
    Mufti (1999), op. cit. : 118.
  • [13]
    Hourani et alii (1995), op. cit. : voir spécialement 181ff.
  • [14]
    Ibid. : 204-205.
  • [15]
    Ibid. : 27ff., voir aussi Mufti (1999) : 124-125.
  • [16]
    Mufti (1999), op. cit. : 125-126.
  • [17]
    Brynen (1992), op. cit. et Brandt (1992), op. cit.
  • [18]
    Helga Baumgarten (1991), Palaestina : Befreiung in den Staat (Frankfurt : Suhrkamp)
  • [19]
    Mufti (1999) : 104.
  • [20]
    Mufti (1999) : 118 ; Hourani et Yassin (1998) : 18ff.
  • [21]
    Glenn Robinson (1998), « Defensive Democratization in Jordan », dans L’International Journal of Middle East Studies, 30, 3 : 387-410, and Beverly Milton-Edwards (1993), « Façade Democracy and Jordan », dans le British Journal of Middle East Studies, 20, 2 : 191-203).
  • [22]
    Quintan Wictorowicz (2001), The Management of Islamic Acticivism. Salafis, the Muslim Brotherhood and State Power in Jordan, Albany : State University of New York Press.
  • [23]
    Mufti (1999) : 111.
  • [24]
    Il est intéressant de noter que le Hamas palestinien, est aussi un produit des Frères Musulmans, qui a obtenu des résultats semblables tout au long de la période des négociations d’Oslo. Voir les sondages depuis 1993 administrés par le JMCC (www.jmcc.org), CPRS (www.cprs-palestine.org), et, plus récemment par l’université de Birzeit, le Programme de Développement (www.birzeit.edu) et le PSR (www.pcpsr.org).
  • [25]
    Voir Mufti (1999) : 111.
  • [26]
    Center for Strategic Studies, Public Opinion Polling Unit, Sondage Nr.4, August 1994, consulté le 27 juillet 2003 sur : www.css-jordan.org/polls/peace/ioris94/index.html
  • [27]
    Hourani et Yassin (1998) : 203-206.
  • [28]
    Jordan Times, le 17 janvier 1998, cité dans Mufti (1999), 125
  • [29]
    Al-Hayat, le 27 avril 2003, consulté le 13 juin 2003, sur English.daralhayat.com/arab_news/27-04-2003/Article-20030427
  • [30]
    Abed al-Lateef Ouraibat a également écrit « the other obstacles that pushed the Muslim Brotherhood to boycott the elections in 1997 still existed, especially that the election law was promulgated to diminish the importance of the Islamists in parliament. However, the political issues in the region made the Shura Council, with its 120 members, take a unanimous decision to participat. » (Ibid.).
  • [31]
    Les deux candidats qui se sont présentés indépendamment et qui ont été expulsé du FAI sont Abdul Munem Abu Zant et Mohammad Abu Doleh, voir le Jordan Times du 30 mai 2003, consulté le 30 mai 2003 sur www.jordaniantimes.com/fri/homenews/homenews8.htm
  • [32]
    L’information donnée dans le Jordan Times du 19 juin 2003 est assez trompeuse et plus propagandiste que journalistique. Voir les statistiques électorales dans Ellen Lust-Okar (2001), « The Decline of Jordanian Political Parties : Myth or Reality ? », dans L’International Journal of Middle East Studies, 33 : 545-569 : 551. Voir aussi Hourani et Yassin (1998), op. cit., et Hourani et alii (1995), op. cit.
  • [33]
    Al-Hayat du 27 avril 2003. Voir la note en bas de la page numéro 30 supra.
  • [34]
    Ibid. Voir aussi le Jordan Times du 20 juin 2003, consulté le 23 juin 2003 sur www.jordantimes.com/fri/homenews/homenews4.htm
  • [35]
    Mufti (1999), op. cit. : 108, 126.
  • [36]
    Voir Holger Albrecht, Peter Pawelka et Oliver Schlumberger (1997), « Wirtschaftliche Liberalisierung und Regimewandel in Agypten » (dans le WeltTrends 16 (Herbst) : 43-63) et dans Helga Baumgarten, « Neopatrimonial leaders Facing Uncertain Traditions », dans Roger Heacock (ed.), Political Transitions in the Arab World. Part Three, Birzeit : Birzeit University Press, 45-86.
  • [37]
    Selon les mots de Rami Khoury, c’est « une minorité légitime, vocale mais quand même effectivement sans pouvoir » dans le Jordan Times du 21 mai, 2003.
  • [38]
    Al-Jazeera, les nouvelles de 19 : 00, le 25 juin 2003 ; dans le Jordan Times du 24, 25 et 27 juillet, consulté le 27 juillet 2003 sur www.jordantimes.com

1 Les élections de 2003 marquent-elles réellement un tournant politique en Jordanie, annonçant des transformations démocratiques, comme le déclare la presse jordanienne, bien qu’elles n’aient guère retenu l’attention de la presse étrangère ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d'entreprendre une analyse des élections en Jordanie depuis 1989 et de s’arrêter sur les effets qu'elles ont pu avoir sur la politique jordanienne et le système politique en général.

2 Le 17 juin 2003, les citoyens jordaniens ont été appelés à voter pour des élections législatives. Le Parlement avait été dissous par le roi Abdallah II en juin 2001 et alors qu’il devait être réélu en novembre de la même année les élections ont été reportées plusieurs fois. Au cours des dernières élections, datant de 1997 (les quatrièmes depuis 1989, après une interruption depuis 1967), tous les Jordaniens de plus de 18 ans étaient autorisés à voter (la limite étant de 19 ans auparavant).

3 La participation en 2001 est restée faible, mais elle était significativement plus élevée que dans les élections précédentes [1]. La grande majorité des élus étaient des indépendants et seul un parti, le Front d'Action Islamique (FAI), a gagné assez de sièges au Parlement pour jouer un rôle politique dans le nouveau pouvoir législatif. Cependant, seulement 17 des 30 candidats du FAI ont réussi à être élus, ce qui était en dessous des attentes du parti [2]. Néanmoins le fait important est qu’après avoir boycotté des élections de 1997 ils sont de nouveau présents au Parlement.

4 Pour la première fois, des femmes sont élues au Parlement, grâce à un système de quotas qui a été introduit juste avant les élections. Les Jordaniens ont désormais six femmes élues au Parlement, mais la seule femme qui avait réussi à gagner un siège en 1993, Tujan al-Faisal, n’a pas pu se présenter aux élections en 2003 ; elle a été déclarée coupable par une cour pénale d'avoir « insulté la dignité de l'Etat » en 2002 et a été emprisonnée. Si elle a été « pardonnée » par le roi peu de temps après, ce pardon ne lui a toutefois pas permis de continuer sa carrière politique. Le comité d'élection a refusé sa candidature et malgré une plainte portée devant les tribunaux, elle continue d’être inéligible [3]. Les femmes ont pu être élues seulement grâce aux quotas, gagnant 36000 voix en tout. Aucune d'entre elles ne vient d'Amman où il existe un mouvement féministe naissant et actif. Elles ont été élues plutôt dans les régions hors de la capitale, dans des zones nettement plus conservatrices. Une d'entre elles s'est présentée comme candidate du Front d'Action Islamique à Zarqa, au nord d'Amman [4].

Les élections en Jordanie : panorama historique

5 Entre 1967, année de la guerre entre Israël et ses voisins arabes, et 1989, année de la révolte du sud, aucune élection n'a eu lieu en Jordanie. L'ensemble du pays était soumis en état d'urgence et placé sous la loi martiale depuis 1956. Le Parlement, élu juste avant la guerre de juin 1967, a été finalement dissous par le roi en 1974 et les gouvernements qu’il nommait étaient placé sous sa tutelle [5].

6 Au printemps 1989, le peuple de Maan dans le sud du pays est descendu dans les rues pour manifester contre les hausses des prix des produits de première nécessité. Ces hausses ont été imposées à la Jordanie par le Fond Monétaire International (FMI) pour sortir le pays du poids de sa dette extérieure, elle-même consécutive à la crise du prix du pétrole des années 80 qui a eu des répercussions sur l'ensemble des pays de la région qui se sont reposés sur l'aide financière des pays du Golfe [6]. Dans la perspective du FMI, la crise de la dette extérieure en Jordanie était exacerbée par les subventions du gouvernement sur les articles de première nécessité. Il a donc voulu une sortie de crise par des mesures d'austérité extrêmes, qui ont beaucoup pénalisés les pauvres, qui ont réagi en descendant dans les rues dans de grandes manifestations. Plusieurs observateurs y ont vu le début d'une Intifada jordanienne, suivant l'exemple de l’Intifada palestinienne qui a commencé en décembre 1987. Cependant, tandis que les Palestiniens se sont révoltés contre l'occupation israélienne, les Jordaniens, d'après l'interprétation de beaucoup d'analystes, se sont révoltés contre la monarchie hachémite.

7 La crise en Jordanie a été interprétée par certains politologues comme celle d'un Etat rentier, qui est également un Etat autoritaire [7]. Pour eux, la seule sortie de crise était le démantèlement de cet Etat rentier et l'engagement sur le chemin de la libéralisation économique et politique avec comme but final une démocratisation. Le premier pas dans cette direction, selon ces experts, passait par l’application des mesures demandées par le FMI. Pour eux, le régime jordanien ne pourra faire les réformes nécessaires au développement économique qu'après avoir entrepris un programme d'austérité extrêmement dur. Mais c’est uniquement sur la base d’une libéralisation démocratique, c'est-à-dire avec l'accord des citoyens, que le gouvernement pourrait prendre cette voie. Le roi Hussein a réagi comme prévu : d'abord, selon sa manière autoritaire habituelle, en écrasant impitoyablement l'Intifada puis, quand l'ordre a été rétabli par son armée, il a proposé la tenue d’élections. Comme ce sont ses sujets qui doivent payer pour cette réforme de l'économie, ils pouvaient au moins avoir le droit de voter pour ces mesures d'austérité. Ceci dit, si l'on tient pour vraies les déclarations d’un des principaux ministres du roi Hussein, la pression de la rue n'a pas été le facteur décisif pour la tenue de ces élections : « Ce n'est pas que la pression populaire pour la démocratie était si importante. Je pense plutôt que le roi a voulu devancer les événements » [8].

8 Les premières élections en Jordanie depuis 1967 ont eu lieu sur la base d'une loi électorale accordant aux habitants un nombre de sièges au Parlement en fonction de l’importance de la population de leur district. Le découpage de ces districts, a largement conçus dans le but de défavoriser la population urbaine, essentiellement d'origine palestinienne, et pour favoriser la population rurale, presque exclusivement constituée de Jordaniens « de souche », de Bédouins, fidèles au régime. Au deuxième district d’Amman, par exemple, qui, selon sa population, aurait dû recevoir au moins neuf sièges au Parlement, il n'en a été alloué que trois. Par ailleurs, Kerak, une ville du sud de la Jordanie, qui n'aurait pas dû recevoir plus de cinq sièges selon le nombre de ses habitants en a reçu neuf [9].

9 Malgré ces machinations grossières, ayant pour but de garantir un vote d’allégeance à la monarchie et à son programme politique, les résultats des élections se sont révélés très surprenants pour tous les partis impliqués [10]. Seuls 38 partisans du régime ont obtenu un siège au Parlement, contre 36 pour l’opposition. Entre ces deux camps bien distincts, on note aussi la présence de six députés religieux indépendants. L’opposition était composée de 22 députés issus des Frères Musulmans, de quatre islamistes radicaux et de dix nationalistes arabes et communistes. C’était, sans aucun doute, un résultat surprenant pour un régime qui, jusque-là, était considéré comme un régime autoritaire. Ces élections ont-elles marqué la fin de ce régime autoritaire et le début d’une transformation démocratique ? La décision de tenir des élections a-t-elle été effectivement prise par le roi Hussein pour soutenir le programme de réforme économique qui a été imposé par l'extérieur et qui a inauguré la fin de son pouvoir ?

10 Car effectivement une décision a suivi l’autre, produisant des changements profonds dans le paysage politique de la Jordanie [11]. L’état d’urgence et la loi martiale ont été levés en 1991. Cette même année une Charte Nationale Jordanienne, élaborée par un conseil très représentatif convoqué par le roi, a été adoptée. En 1992, les partis politiques ont été légalisés, après avoir été interdit pendant 36 ans suite au gouvernement « malheureux » de Nabulsi. C’est sur la base de cette nouvelle loi que la branche jordanienne des Frères Musulmans a fondé le Front d’Action Islamique. En 1993, une nouvelle loi a été votée, établissant et contrôlant la liberté de la presse. Cette même année, des élections ont également eu lieu.

11 Mais quelques semaines seulement avant ces élections, le gouvernement a lancé une initiative qui a interrompu ce processus si important de transformation démocratique. Le palais a en effet annoncé une nouvelle loi électorale promulguant le soi-disant vote simple, basé sur le principe « une personne, une voix » [12]. Dorénavant, chaque citoyen n’a qu’une seule voix, ce qui ne tient plus compte du nombre de sièges alloués à son district, comme c’était le cas auparavant. Le roi Hussein a présenté cette nouvelle loi comme un pas grand en avant vers la transition démocratique en Jordanie alors qu’en réalité elle change la donne pour les élections à venir. Sa logique est simple : quand un citoyen a plusieurs voix (comme c’était le cas lors des élections précédentes), il peut voter à la fois de manière opportuniste pour un candidat qui lui donne la wasta nécessaire pour survivre et réussir dans le système jordanien (c’est-à-dire un candidat proche du régime) et de manière plus idéologique pour un candidat qui représente sa sensibilité politique. Ce système flexible a été un des facteurs majeurs du succès des candidats de l’opposition lors des élections de 1989. Par contre, avec une seule voix, il n’y a plus de marge de manœuvre. Naturellement, la grande majorité des électeurs a choisi des candidats selon leurs besoins les plus urgents et leurs intérêts personnels. Intérêts défendus plus efficacement par les politiciens traditionnels, loyaux au régime et plus influents sur le pouvoir. De plus la plupart de ces candidats s’est sont présentés comme des indépendants, ce qui a empêché le développement d’un véritable système de partis politiques. Les résultats de ces élections ont reflété directement ces développements et l’opposition a subi des pertes majeures [13]. Le nombre de candidats de l’opposition élus est tombé à 23 (alors qu’ils étaient 32 lors des élections précédentes). Le FAI a perdu six sièges, tandis que la gauche et les nationalistes arabes ont perdu quatre sièges, n’ayant obtenu que de six députés.

12 La raison fondamentale de ce changement dans le processus électoral n’est apparue qu’un an après que le nouveau Parlement ait été formé. En effet, le roi Hussein a finalement réussi à signer son traité de paix avec Israël et il fallait que celui-ci soit ratifié par le Parlement. Evidemment, cette ratification aurait été presque impossible avec une opposition forte telle que celle issue des élections de 1989, tandis qu’avec le pouvoir législatif récemment élu, le traité a été accepté sans problème. D’ailleurs le vote a reflété la division entre les « indépendants » loyalistes et l’opposition : 55 députés ont soutenu le traité, tandis que toute l’opposition a voté contre [14].

13 Ceci dit, cette nouvelle loi électorale a également eut des conséquences négatives pour le régime. L’opposition a décidé de boycotter le troisième tour des élections en 1997. Le premier parti à annoncer son abstention fut le Front d’Action Islamique, et il a été suivi par pratiquement tous les partis de gauche et ceux des nationalistes arabes [15]. Par conséquent, l’opposition a été représenté uniquement par des députés individuels, et n’a donc obtenu que 15 sièges (ce qui ne représente pas même la moitié des sièges qu’elle avait gagnés 8 ans auparavant, en 1989). Puis, peu de temps après les élections, le gouvernement a abandonné le processus de transformations. La loi sur la libéralisation de la presse de 1993 a été amendée et un bon nombre d’hebdomadaires jordaniens, récemment fondés, ont été fermés. Bien que ces amendements aient été jugés anticonstitutionnels en 1998 et qu’une nouvelle loi sur la presse ait alors été votée, le mal était fait, la presse libre du pays ayant déjà subi beaucoup de dégâts.

14 La presse, comme le Parlement, se retrouvait de nouveau sous le contrôle direct du régime [16] et les élections qui devaient avoir eu lieu en 2001 (deux ans après la mort du roi Hussein) ont été reportées plusieurs fois. Le régime craignait évidemment les résultats d’une nouvelle série d’élections.

La vue « en amont »

15 Quelles étaient les intentions du roi Hussein lorsqu’il a décidé de tenir des élections en 1989 et pourquoi a-t-il recommencé une deuxième fois ? Quels étaient les enjeux derrière cette décision et quels sont ceux du nouveau contexte en 2003 ?

16 En 1989, la Jordanie s’est retrouvé plongée dans d’une profonde crise économique et politique. La chute du prix du pétrole sur le marché international au début des années 80 ayant eu un effet brutal, bien que différé de quelques années, sur la Jordanie. Les Etats du Golfe ne pouvaient plus distribuer des sommes énormes pour le « développement » des soi-disant « Etats de la Confrontation » (les Etats se trouvant à la frontière israélienne), la Jordanie a du faire face à une grave crise financière [17]. Dans la perspective du régime, seuls le FMI et la Banque Mondiale paraissaient en position d’aider le pays à sortir de cette crise. Toutefois, les conditions de cette aide étaient très contraignantes.

17 L’autre dimension de la crise était essentiellement politique : pendant l’été 1988, suite à l’Intifada palestinienne contre l’occupation israélienne, le roi Hussein a à la souveraineté de la dynastie hachémite sur la Cisjordanie [18]. L’impact de cette décision sur la politique intérieure de la Jordanie fut important, étant donné que plus de 50% des citoyens jordaniens sont d’origine palestinienne. Le roi Hussein a réagi par une stratégie de « défense active » [19] : au lieu d’essayer de maîtriser la situation potentiellement explosive en Jordanie par une répression autoritaire, il s’est appuyé, bien que provisoirement, sur la récente tendance à la démocratisation.

18 Il est important de noter que la « démocratisation » de la Jordanie n’a pas émergé de la volonté du peuple contre le régime. Elle a été initiée par le régime. Néanmoins, même les changements imposés d’une manière autoritaire ont tendance à développer leur propre dynamique, et la population jordanienne a réagi positivement aux transformations promises. Ce qui a obligé le roi à tenir ses promesses et à continuer le processus de démocratisation. Mais comme nous l’avons vu, le deuxième tour des élections de 1993 a provoqué l’interruption de ce processus, quand le régime hachémite, par le changement de la législation électorale, a signifié qu’il n’avait pas l’intention de libéraliser fondamentalement la politique du pays et qu’il s’est contenté de changements mineurs [20]. Le nouveau code électoral avait pour objet de prévenir la consolidation de l’opposition dans le contexte d’un accord de paix avec Israël, projet que poursuivait depuis longtemps le roi Hussein et qui semblait désormais possible dans le cadre des négociations de paix de Madrid et d’Oslo.

19 Mais au-delà de ces questions, la monarchie, connue pour ses tendances autoritaires, avait besoin de rétablir son autorité. Cela ne pouvait se faire sans la dynamique électorale, d’où la nouvelle loi électorale. Les Jordaniens pouvaient voter, et ils y ont été encouragés, mais leur choix était limité aux « indépendants », les candidats liés au régime. Comme prévu, l’opposition en est sortie affaiblie. L’accord de paix avec Israël a été ratifié, et, grâce aux mesures apparentes de libéralisation, le roi Hussein pouvait demander l’aide de l’Occident pour remplacer le soutien financier des Etats du Golfe.

20 Ainsi, le rétablissement des élections a surtout été un stratagème de la monarchie dans une période de crise et les mesures de libéralisation se sont limitées essentiellement à la forme. Qui plus est, si pendant les premières années de la réforme de 1989 à 1993, le régime a essayé de coopter l’opposition en l’intégrant (partiellement) dans le processus politique [21], l’année 1993 a marqué une rupture significative dans la stratégie de conciliation du régime.

La vue « en aval »

21 Mais, du point de vue de l’opposition jordanienne, surtout celle des Frères Musulmans jordaniens (le FAI depuis 1992/1993), que peut-on dire de ce processus démocratique ?

22 Il est important de noter que l’histoire des Frères en Jordanie est caractérisée par d’excellentes relations avec la monarchie hachémite [22]. Au début des années 1950, la monarchie a su résister au défi des nationalistes arabes, des gauchistes et, plus tard, de l’OLP grâce à une coopération avec les Frères Musulmans. Leurs partisans ont traditionnellement joué un rôle important dans la bureaucratie jordanienne, surtout dans le domaine de l’éducation. Du côté des Frères, ces relations leur ont permis de fonctionner sans trop d’obstacles de la part du gouvernement et de participer aux affaires religieuses et aux programmes d’assistance sociale. Comme la monarchie, les Frères considérait le Parti Communiste, les Nassériens et l’OLP comme des ennemis.

23 Cependant, ses membres n’étaient pas tous d’accord quant la participation aux élections de 1989 [23]. Historiquement, l’intérêt de l’organisation se concentrait surtout sur les affaires religieuses, loin des champs de bataille de la politique conventionnelle. Beaucoup de ses partisans souhaitaient que cela reste ainsi. C’est pour cette raison, que les Frères Musulmans n’ont finalement présenté que 28 candidats sur les 80 sièges disponibles au Parlement. Ils ont obtenu 15,6% des voix et ils ont gagné 27,5% des sièges (avec 22 députés) [24].

24 Le Premier ministre, nommé par le roi Hussein, a demandé aux Frères de participer au gouvernement, mais ils ont refusé. Après le début de la première guerre du Golfe en 1991, de nouvelles négociations ont eu lieu sur la participation des Frères au gouvernement aux termes desquelles ils ont finalement accepté l’offre du nouveau Premier Ministre, Mudar Badran, et sont entrés dans le nouveau cabinet avec cinq ministres (à l’Education, à la Santé, aux Affaires sociales, à la Justice et à l’Awqaf) [25]. Si cette participation au gouvernement souligne l’alliance entre le régime et les Frères Musulmans, ces derniers ne s’alignent pas toujours sur la politique du roi, et ce principalement dans deux domaines : celui de la politique étrangère et celui de la politique sociale et économique. Les Frères ont une position très claire vis-à-vis d’Israël, qui a toujours été de refuser toute forme de rapprochement quelconque avec l’Etat israélien et en ce qui concerne les réformes économiques inspirées du FMI, ils rejettent la transformation capitaliste de l’économie jordanienne, notamment parce que leurs électeurs sont précisément ceux qui ont le plus à perdre de ces réformes : la classe moyenne et les pauvres.

25 Cependant, des sondages réalisés à l’époque montraient qu’une majorité écrasante des Jordaniens (70%) soutenait le processus de paix commencé à Madrid en 1991 [26] et c’est sur la base de ce large soutien populaire que le roi Hussein a pu contrecarrer l’expansion et la consolidation du rôle politique des Frères Musulmans. En effet, dans les élections de 1993, ils ont perdu beaucoup de voix et n’ont gagné que 16 sièges au Parlement. Néanmoins, ils ont continué à jouer un rôle politique important.

26 Après la leçon de la chute du Shah en Iran, la monarchie a créé de nouvelles lois interdisant toute forme d’activité politique dans les mosquées. Ces lois, en plus de celles restreignant la liberté de la presse et les activités politiques, ont finalement conduit le FAI à boycotter les élections prévues pour 1997, et auxquelles très peu de leurs membres se sont présentés individuellement (en plus des quatre islamistes indépendants) [27]. Il est très important d’insister sur le fait qu’ils ne sont pas passés à la clandestinité ni fait usage de la violence. Ils ont continué à travailler dans leurs domaines traditionnels et ont simplement organisé une opposition hors du Parlement. Ils ont également demandé au régime d’empêcher la dissolution totale des forces politiques du pays : « Nous demandons au gouvernement de recommencer le dialogue sur les sujets politiques majeurs et nous affirmons que nous sommes prêts à dialoguer à tout moment » [28]. Néanmoins, ils ont été finalement marginalisés dans la vie politique jordanienne.

27 Quand le roi Abdallah II, après avoir consolidé son pouvoir, a finalement tenu des élections au printemps 2003, le FAI a décider de se présenter de nouveau. Il a pris conscience que « le boycottage a causé un dommage au parti et l’a privé de son influence traditionnelle dans les institutions nationales » [29] et qu’il lui fallait sortir de son isolement. Cela signifiait un retour au Parlement, même si aucun changement de la législation électorale, n’avait eu lieu [30]. Une décision a été prise par le palais en 2003 afin de porter à 110 le nombre de sièges au Parlement, ce qui à rendu le retour du FAI encore plus difficile. Finalement, il a présenté 30 candidats aux élections du 17 juin 2003. Seuls 17 ont gagné un siège au Parlement, dont une des six femmes requises dans le quota. A ce chiffre il faut ajouter les deux autres sièges gagnés par des anciens membres du FAI lesquels se sont présentés indépendamment du parti (et qui, en conséquence, en ont été expulsés) [31]. De plus, trois islamistes indépendants ont réussi à faire leur entrée au Parlement, ce qui a porté la présence islamique à un total de 22 sièges, soit 20 % du Parlement. C’est le même pourcentage que celui atteint lors des dernières élections auxquelles ils ont participé [32].

28 La principale préoccupation du FAI est la politique étrangère, comme il l’énonce eux-mêmes : « les événements dangereux en Irak et en Palestine, ainsi que la menace de leurs répercussions sur la Jordanie, représentent un facteur d’angoisse au sein du Mouvement Islamiste. Celui-ci considère comme une responsabilité nationale de participer aux élections depuis que la région entière a été menacée par les Etats-Unis » [33]. La voix du FAI comptera également en ce qui concerne les 230 lois provisoires qui ont été introduites par le gouvernement du Premier ministre Abu Ragheb devant le Parlement entre 2001 et 2003 et sur lesquelles il va devoir se positionner [34].

Conclusion

29 Cette analyse montre que les quatre élections tenues en Jordanie depuis 1989 ont été utilisées par le régime pour renforcer sa légitimité, élargir sa base de soutien tout en préservant, et même temps en consolidant, son autorité et son pouvoir. Dès qu’une force politique (les Frères Musulmans) a été considérée comme une menace potentielle, le régime a immédiatement réagi par la manipulation de la loi. Finalement, ce régime jordanien est sous la forte influence d’une classe politique restreinte, constituée du roi, de la famille royale et d’une vingtaine de personnalités de l’élite politique jordanienne [35]. D’autres élites en dehors de ce cercle du pouvoir ont moins de poids, mais participent quand même au pouvoir. Cela vaut notamment pour les nouvelles élites économiques, qui se sont engagées dans le processus de transformation politique sous la protection du régime et contre les intérêts de la majorité (pauvre) des Jordaniens. Ce qui fait qu’actuellement, aucune opposition au régime venant de ces nouvelles élites économiques ne peut être envisagée [36].

30 L’opposition quant à elle est extrêmement limitée dans ses actions et dans sa capacité à promouvoir des changements [37]. Néanmoins, malgré la manipulation et la répression continues, le FAI semble persuadé qu’il développera lentement mais sûrement des moyens plus efficaces pour combattre ces « irrégularités ». D’un autre côté, il est lui-même un parti plus ou moins autoritaire comme l’a montré l’expulsion des candidats ayant refusé d’obéir à ces directives. On doit également ajouter qu’il existe encore en Jordanie un profond respect à l’égard de la monarchie et de la personne du roi, respect qui se traduit par le refus de contester son autorité.

31 Dans la situation actuelle, le scénario (typique d’autres transitions démocratiques) de la coopération entre une contre-élite émergente et le parti majoritaire dans l’opposition est peu probable en Jordanie. Cependant, le scénario alternatif de l’imposition d’une nouvelle contre-élite par une pression extérieure forte (incarné par l’idée de démocratie) est également voué à l’échec. L’histoire a montré à maintes reprises que c’est le peuple lui-même qui se libère et qui établit la forme de gouvernement qui lui permet de vivre dans une société de citoyens libres et émancipés.

32 Malgré tout, l’« ère de transformation » que la Jordanie a vécu ces quatorze dernières années est un terrain d’essai important pour la région. Cette expérience a montré qu’un parti qui a émergé de la tendance des Frères Musulmans est prêt à participer aux élections, à respecter les décisions de la majorité et à s’intégrer aux usages parlementaires, même dans le contexte d’un régime autoritaire. Il n’y a pas eu de recours à la violence, contrairement à ce que laisse entendre les généralisations provenant de l’Occident sur les partis islamiques. Dans le cas du traité de paix avec Israël, par exemple, le FAI l’a finalement accepté à cause du large soutien populaire dont il a bénéficié.

33 Le succès du FAI aux élections en juin 2003, bien que limité, semble avoir suffi à faire peur au régime jordanien. En effet, la monarchie est directement intervenue dans les élections municipales en juillet, modifiant de nouveau la législation électorale sans se soucier d’un prétexte parlementaire. La monarchie a décidé de nommer le chef du conseil municipal et la moitié de ses membres. Le FAI et d’autres organisations politiques ont répondu par un nouveau boycottage des élections (sauf à Amman, où la situation a toujours été ainsi) [38]. Cela montre assez clairement que personne ne peut raisonnablement s’attendre, dans un avenir proche, à une transformation significative du régime qui irait vers une véritable participation des citoyens et de la responsabilité du gouvernement. Cependant, il est très important de suivre attentivement les activités de l’opposition FAI dans le nouveau Parlement jordanien. Puisque, après tout, en Jordanie comme ailleurs, les occasions de transformation provenant de l’intérieur sont beaucoup plus importantes que les chances de changements imposés de l’extérieur.


Date de mise en ligne : 01/01/2011

https://doi.org/10.3917/come.049.0135

Notes

  • [1]
    Center for Strategic Studies, Public Opinion Poll 33, le juillet 2003. Consulté le 21 juillet 2003 sur www.css-jordan.org/arabic/polls/democracy/2003/index.html
    La participation électorale était de 41% en 1989, de 46 % en 1993 et de 41% en 1997. Voir Hani Hourani et Ayman Yassin (1998), Who's Who in the Jordanian Parliament 1997- 2001, Amman, Dar Sindbad, Al-Urdun al-Jadid Research Center, 2007.
  • [2]
    Jordan Times, le 19 juin et le 23 juin. Consulté le 19 juin et le 23 juin sur www.jordantimes.com/Thu/homenews1.htm
    et sur www.jordantimes.com/sun/opinion/opinion2.htm
    Cet article repose surtout sur le journal Jordan Times, publié à Amman en anglais, plus libéral et plus ouvert que les journaux publiés en arabe.
  • [3]
    Al-Hayat, May 26, 2003, consulté le 13 juin 2003 sur :
    http://english.daralhayat.com/OPED/26-05-2003/Article-20030526 (Salameh Nematt), voir aussi le Jordan Times du 21 mai 2003, consulté le 21 mai sur www.jordantimes.com/Tue/homenews4.htm et sur
    www.jordantimes.com/Tue/opinion/opinion1.htm
    Voir aussi le The Washington Times du 17 juillet 2003, consulté le 21 juillet 2003 sur www.washingtontimes.com
  • [4]
    Jordan Times, le 19 juin 2003. Consulté le 19 juin sur www.jordantimes.com/Thu/homenews/homenews1.htm
  • [5]
    Malek Mufti (1999), « Elite Bargains and the Onset of Political Liberalization in Jordan », dans le Comparative Political Studies, 32 : 100-129, : ici 103-104.
  • [6]
    Rex Brynen (1992), « Economic Crisis and Post-Rentier Democratization in the Arab World : The Case of Jordan », in Canadian Journal of Political Science, 25, 1 : 69-97 et Laurie Brand (1992), « Economic and Political Liberalization in a Rentier Economy : The Case of Hashemite Kingdom of Jordan », dans Illiya Harik et Denis Sullivan (ed.) (1992), Privatization and Liberalization in the Middle East, Bloomington : Indiana University Press, 167-188.
  • [7]
    Ibid
  • [8]
    Mufti (1999), op. cit. : 104.
  • [9]
    Ibid. : 107.
  • [10]
    Pour les résultats des élections, voir Tim Riedel (1993), Who is Who in Jordanian Parliament 1989-1993, Amman : Friedrich Ebert Stiftung. Voir aussi Mufti (1999), op. cit. : 109.
  • [11]
    Pour cela et la suite voir Hani Hourani, Hamed Dabbas and Mark Power-Stevens (1995), Who's Who in the Jordanian Parliament 1993-1997, Amman : Sindbad, Al-Urdun al-Jadid Research Center, 36-40. Voir aussi Mufti (1999), op. cit. : 113-117.
  • [12]
    Mufti (1999), op. cit. : 118.
  • [13]
    Hourani et alii (1995), op. cit. : voir spécialement 181ff.
  • [14]
    Ibid. : 204-205.
  • [15]
    Ibid. : 27ff., voir aussi Mufti (1999) : 124-125.
  • [16]
    Mufti (1999), op. cit. : 125-126.
  • [17]
    Brynen (1992), op. cit. et Brandt (1992), op. cit.
  • [18]
    Helga Baumgarten (1991), Palaestina : Befreiung in den Staat (Frankfurt : Suhrkamp)
  • [19]
    Mufti (1999) : 104.
  • [20]
    Mufti (1999) : 118 ; Hourani et Yassin (1998) : 18ff.
  • [21]
    Glenn Robinson (1998), « Defensive Democratization in Jordan », dans L’International Journal of Middle East Studies, 30, 3 : 387-410, and Beverly Milton-Edwards (1993), « Façade Democracy and Jordan », dans le British Journal of Middle East Studies, 20, 2 : 191-203).
  • [22]
    Quintan Wictorowicz (2001), The Management of Islamic Acticivism. Salafis, the Muslim Brotherhood and State Power in Jordan, Albany : State University of New York Press.
  • [23]
    Mufti (1999) : 111.
  • [24]
    Il est intéressant de noter que le Hamas palestinien, est aussi un produit des Frères Musulmans, qui a obtenu des résultats semblables tout au long de la période des négociations d’Oslo. Voir les sondages depuis 1993 administrés par le JMCC (www.jmcc.org), CPRS (www.cprs-palestine.org), et, plus récemment par l’université de Birzeit, le Programme de Développement (www.birzeit.edu) et le PSR (www.pcpsr.org).
  • [25]
    Voir Mufti (1999) : 111.
  • [26]
    Center for Strategic Studies, Public Opinion Polling Unit, Sondage Nr.4, August 1994, consulté le 27 juillet 2003 sur : www.css-jordan.org/polls/peace/ioris94/index.html
  • [27]
    Hourani et Yassin (1998) : 203-206.
  • [28]
    Jordan Times, le 17 janvier 1998, cité dans Mufti (1999), 125
  • [29]
    Al-Hayat, le 27 avril 2003, consulté le 13 juin 2003, sur English.daralhayat.com/arab_news/27-04-2003/Article-20030427
  • [30]
    Abed al-Lateef Ouraibat a également écrit « the other obstacles that pushed the Muslim Brotherhood to boycott the elections in 1997 still existed, especially that the election law was promulgated to diminish the importance of the Islamists in parliament. However, the political issues in the region made the Shura Council, with its 120 members, take a unanimous decision to participat. » (Ibid.).
  • [31]
    Les deux candidats qui se sont présentés indépendamment et qui ont été expulsé du FAI sont Abdul Munem Abu Zant et Mohammad Abu Doleh, voir le Jordan Times du 30 mai 2003, consulté le 30 mai 2003 sur www.jordaniantimes.com/fri/homenews/homenews8.htm
  • [32]
    L’information donnée dans le Jordan Times du 19 juin 2003 est assez trompeuse et plus propagandiste que journalistique. Voir les statistiques électorales dans Ellen Lust-Okar (2001), « The Decline of Jordanian Political Parties : Myth or Reality ? », dans L’International Journal of Middle East Studies, 33 : 545-569 : 551. Voir aussi Hourani et Yassin (1998), op. cit., et Hourani et alii (1995), op. cit.
  • [33]
    Al-Hayat du 27 avril 2003. Voir la note en bas de la page numéro 30 supra.
  • [34]
    Ibid. Voir aussi le Jordan Times du 20 juin 2003, consulté le 23 juin 2003 sur www.jordantimes.com/fri/homenews/homenews4.htm
  • [35]
    Mufti (1999), op. cit. : 108, 126.
  • [36]
    Voir Holger Albrecht, Peter Pawelka et Oliver Schlumberger (1997), « Wirtschaftliche Liberalisierung und Regimewandel in Agypten » (dans le WeltTrends 16 (Herbst) : 43-63) et dans Helga Baumgarten, « Neopatrimonial leaders Facing Uncertain Traditions », dans Roger Heacock (ed.), Political Transitions in the Arab World. Part Three, Birzeit : Birzeit University Press, 45-86.
  • [37]
    Selon les mots de Rami Khoury, c’est « une minorité légitime, vocale mais quand même effectivement sans pouvoir » dans le Jordan Times du 21 mai, 2003.
  • [38]
    Al-Jazeera, les nouvelles de 19 : 00, le 25 juin 2003 ; dans le Jordan Times du 24, 25 et 27 juillet, consulté le 27 juillet 2003 sur www.jordantimes.com

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