La poursuite du travail analytique dans les conditions de la pandémie est un défi à la fois pour le patient et pour l’analyste. Ce défi est abordé ici dans une double perspective. La dissimulation partielle du visage, si elle n’est pas le but recherché, produit des effets de démantèlement en supprimant la connexion perceptive entre regard et parole. De son côté le but du masquage, qui est de filtrer l’air de particules virales invisibles, renvoie à un fait biologique et psychique de base, qui est habituellement maintenu hors du champ de la conscience, celui de respirer le même air. En parlant de « notre placenta commun », Françoise Dolto renvoyait cette expérience aux conditions de base de la vie fœtale. Or c’est cette expérience même qui dans la pandémie devient un danger mutuel, une situation difficilement pensable qui peut nourrir des fantasmes de mort donnée et/ou reçue. Les séances à distance utilisent le téléphone ou la visioconférence. Les contraintes sont la perte du lieu, la suppression des temps annexes de la séance, la difficulté du côté du patient à ménager un lieu adéquat, et pour l’analyste à pénétrer visuellement dans ce lieu. L’auteur privilégie l’usage du téléphone au prix d’une attention différente portée à la voix. Au total, l’analyse survit au bouleversement de ses conditions matérielles.
Mots-clés
- Masque
- pandémie
- Covid-19
- visage
- souffle
- vie fœtale
- regard
- téléphone
- visioconférence
- adaptations du cadre
- vie et mort
Mots-clés éditeurs : souffle, vie fœtale, visage, visioconférence, regard, vie et mort, téléphone, Masque, adaptations du cadre, Covid-19, pandémie
Mise en ligne 06/01/2022
https://doi.org/10.3917/cohe.247.0077Cet article est en accès conditionnel
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