Couverture de COHE_223

Article de revue

Ferenczi et Balint

Pages 77 à 84

Notes

  • [1]
    M. Balint, « Sándor Ferenczi », dans Problems of Human Pleasure and Behaviour, London, Marefield Library,1967.
  • [2]
    S. Ferenczi, « Influence de Freud sur la médecine » (1933), « La psychanalyse au service des omnipraticiens » (1934), dans Psychanalyse IV. Œuvres complètes, Paris, Payot 1982.
  • [3]
    M. Moreau Ricaud (édition établie par), Cure d’ennui. Écrivains hongrois autour de Sándor Ferenczi, Paris, Gallimard, 1992.
  • [4]
    V. Kovács, « Analyse didactique et analyse de contrôle », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », Topique, n° 18, 1977.
  • [5]
    M. Moreau Ricaud, « Réflexions à propos du congrès international Balint à Budapest (mai 1986) », Psychanalyse à l’université, 12-46, 1987, p. 337-346.
  • [6]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau de l’école de Budapest, Toulouse, érès, 2000, rééd. 2007.
  • [7]
    M. Moreau Ricaud, « Compte rendu du congrès international de psychanalyse à Budapest », Le Coq-Héron, n° 106, 1988.
  • [8]
    S. Freud, J. Breuer, Études sur l’hystérie (1896) ; S. Freud, « Dora » (1905), « Observations sur l’amour du transfert » (1915) ; La technique analytique ; S. Ferenczi, Psychanalyse I, II. Œuvres complètes, Paris, Payot, 1968 et 1970.
  • [9]
    P. Aulagnier, « Le choix des critères dans l’œuvre de Freud », Topique, n° 21, 1978.
  • [10]
    Sellette : sous l’Ancien Régime, petite chaise (selle) sur laquelle l’accusé était assis. Être sur la sellette : être soumis à la critique, sinon à la question !
  • [11]
    S. Freud, Max Eitingon Correspondance 1906-1939, Paris, Hachette Littératures, 2009. Nous soulignons.
  • [12]
    J. Dupont, « Ce fou de Ferenczi », Le Coq-Héron, n° 14.
  • [13]
    M. Balint, Le défaut fondamental, Paris, Payot, 2003, p. 206-207.
  • [14]
    I. Hollos, « Mes adieux à la Maison jaune », Le Coq-Héron, n° 100, 1986.
  • [15]
    H. Simon, « Pour une thérapie plus active à l’hôpital psychiatrique » (ronéoté).
  • [16]
    J’ai rencontré Tosquelles à Saint-Alban, avec les internes et R. Millon (hôpital psychiatrique de Saint-Egrêve, Grenoble), au milieu des années 1960.
  • [17]
    M. Moreau, « Maladie mentale et pédagogie. Création d’un “Atelier études” dans un centre de psychothérapie institutionnelle (clinique « La Chesnaie » à Chailles/Blois), thèse de psychologie, 1971.
  • [18]
    S. Ferenczi, « Psychanalyse et pédagogie », dans Psychanalyse I, op. cit.
  • [19]
    S. Ferenczi, préface de Thalassa. Essai sur la théorie de la génitalité (1928), dans Psychanalyse III. Œuvres complètes, Paris, Payot, 1990.
  • [20]
    S. Freud, S. Ferenczi, Correspondance III, Paris, Calmann-Lévy, 2000.
  • [21]
    M. Moreau Ricaud, « Balint in Berlin », Thirteenth International Balint Congress, ibf, Acta, 2003.
  • [22]
    S. Freud, S. Ferenczi, Correspondance II, Paris, Calmann-Lévy, 1996.
  • [23]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau…, op cit.
  • [24]
    B. Swerdloff, « An interview with Michael Balint », American Journal of Psychoanalysis, vol. 62, n° 1, 2002.
  • [25]
    M. Balint, Le défaut fondamental, op. cit., p. 153-154.
  • [26]
    M. Moreau Ricaud, « John Rickman, pionnier méconnu de la théorie des groupes et traduction de “Nombre et sciences humaines” », Topique, n° 72, 2000.
  • [27]
    M. Moreau Ricaud, « Régression bénigne/maligne », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette Pluriel, 2013.
  • [28]
    J. Lacan, discutant de J.-P. Valabrega sur « Les embarras du transfert » (Le Séminaire, Livre II, Le moi dans la théorie de Freud…, Paris, Le Seuil, 2002).
  • [29]
    M. Moreau Ricaud, « Le groupe Balint », dans le Dictionnaire international de psychanalyse, op. cit.
  • [30]
    M. Eitingon, « Rapport sur la Policlinique psychanalytique de Berlin », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », op. cit.
  • [31]
    Ibid. (ma traduction).
  • [32]
    V. Kovács, « Analyse didactique et analyse de contrôle », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », op. cit.
  • [33]
    J.-P. Valabrega, « Le fondement théorique de l’analyse quatrième », Topique, n° 18, 1977 ; La formation du psychanalyste, Paris, Payot, 1994.
  • [34]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau…, op. cit.
  • [35]
    M. Balint, « De la psychothérapie à l’intention du médecin généraliste » (1926), dans M. Moreau Ricaud, Michael Balint…, op. cit.
  • [36]
    M. Balint, Le médecin, son malade et la maladie (1957), traduit par J.-P. Valabrega, Paris, Payot, 1960.
  • [37]
    J.-P. Valabrega, La relation thérapeutique, Paris, Flammarion, 1962.
  • [38]
    La formation médicale continue fait place maintenant à cette formation pour les médecins libéraux, « défrayés » financièrement, sur deux journées en week-end.
  • [39]
    M. Moreau Ricaud, « Le groupe Balint : historique et application pionnière en cancérologie », Revue francophone de psycho-oncologie, n° 50-53, 2003.
  • [40]
    M. Moreau Ricaud, C. Labrousse, « Un groupe Balint en service de pneumologie », communication au colloque de l’association Psychisme et cancer, Bulletin de la smb, n° été 2014.
  • [41]
    Cf. le lapsus de Ferenczi : « Il faut que les collègues commettent des erreurs », en place de confessent des erreurs.
  • [42]
    M. Balint (1957), Le médecin, son malade…, op. cit.

1 Ferenczi, par son « attachante et radieuse personnalité », « l’inépuisable richesse de ses idées [1] », sa présence enthousiaste, sa fraîcheur, son élan et ses innovations techniques, a réussi à inspirer non seulement ses collègues – Freud compris – mais également les psychiatres, les médecins généralistes [2] et les écrivains [3] de son temps. Et son influence continue…

2 Ferenczi et l’école de Budapest (Michael Balint, Alice Balint, Vilma Kovács…) tiennent une place importante dans ma pratique et mes publications. À sa source : des écrits et des rencontres. Dans les débuts du Quatrième Groupe, nous débattions avec Jean-Paul Valabrega (premier traducteur de Balint en France) et Pierre Sabourin des questions de l’analyse de l’analyste – j’avais traduit l’article de Vilma Kovács [4] –, et tous deux faisaient partie de ma session d’habilitation. Puis j’ai rencontré, pour des projets d’écriture, et dans cet ordre, d’abord Enid Balint lors du congrès international Balint à Budapest – pays encore derrière le rideau de fer en 1986 [5] –, qui m’a dirigée vers Judith Dupont et André Haynal. J’avais commencé à traduire des articles de Balint et projetais d’écrire sa biographie [6]. M’accueillant avec générosité, Judith m’a ouvert ses archives privées et André Haynal, les Archives Balint qu’Enid Balint venait de lui confier à Genève. L’an d’après, j’ai rejoint la « cause » ferenczienne, de nouveau à Budapest et aussi à Miskolc, où se tenait le tout premier colloque Ferenczi dans sa ville de naissance (1987) [7], colloque quasi confidentiel, et en marge du premier congrès international de psychanalyse depuis celui de 1918.

3 Le transfert que je découvrais autrement dans ma cure, je le retrouvais dans les théories de Freud et de Ferenczi, en partie publiées [8], et il me semblait que ces deux pionniers – praticiens et chercheurs – leur accordaient une égale importance. Mais Freud a peu parlé de l’aptitude au transfert et de la difficulté de « tout névrosé » à faire une analyse ; Piera Aulagnier, dans un article peu cité [9], s’interrogeait sur cette question. Or, justement, Ferenczi fait de cette difficulté son questionnement incessant, à propos de la résistance non seulement du névrosé mais de celle de tous les patients ; car loin de l’idée de les sélectionner, c’est l’analyse « pour tous » (si l’on me permet cette expression qui a fait florès cet hiver) que Ferenczi souhaitait. N’avions-nous pas tous, en débutant, la même utopie ?

4 Il m’apparut bientôt que, bien mieux que Freud, Ferenczi a montré que l’aptitude au transfert n’est pas suffisante pour faire de la cure une véritable expérience : il y faut également l’engagement de l’analyste et son aptitude au contre-transfert ! Si Freud a découvert à quelques années d’intervalles ces deux phénomènes de transfert et a forgé ces deux concepts (transfert et contre-transfert), c’est Ferenczi qui ouvre la voie… en se mettant sur la sellette [10]. C’est bien cet engagement subjectif de l’analyste, son travail psychique, son questionnement sur sa position subjective, son acceptation de sa mise en question par le patient, sa tolérance envers les résistances inconscientes de l’analysant, sa patience bienveillante à les faire diminuer et à supporter les régressions…, que nous lisons dans le cheminement personnel de Ferenczi, tout au long de ses écrits. Et que nous nous efforçons de suivre, de reprendre à notre compte…

5 Dans nos colloques internationaux précédents, les « ConFerenczi » (selon le jeu de mots de J. Szekacs), Jones était toujours « le » méchant président de l’Association internationale de psychanalyse dans l’histoire, le censeur et le responsable de la mise au purgatoire de Ferenczi. Et nous avons encore entendu cela hier, dans la première journée du colloque… Aussi la lecture de la correspondance Freud-Eitingon nous réserve-t-elle quelque surprise. Le 31 mai 1933, Max Eitingon écrit à Freud :

6

« Je constate que la mort de Ferenczi a produit sur vous une forte impression, en particulier à cause des circonstances dans lesquelles il a passé ses dernières semaines […] j’ai été moi aussi extraordinairement frappé, bien qu’en réalité il ait été, pour nous, mort depuis l’été dernier. Un chapitre personnel, et pas seulement personnel, tout à fait essentiel de notre mouvement est à présent terminé[11]. »

7 Étrange propos, n’est-ce pas ? Évoquant, certes, la douleur des collègues proches pour la fin de vie de Ferenczi, mais également le soulagement de tout le Comité secret pour la fin d’une collaboration scientifique, devenue soudain, en 1932, à propos de la Confusion de langue, non consensuelle dans le duo Freud-Ferenczi. Mais de là à invalider les avancées de « ce fou de Ferenczi [12] » dont tous avaient tant appris ? Freud lui-même n’avait-il pas reconnu que Ferenczi était meilleur analyste que lui ? Balint le rappelait, ce désaccord théorique brutal avec Freud avait eu sur « le monde analytique l’effet d’un traumatisme[13] ». Et plus encore, ce désaccord tragique aurait retardé la technique de plusieurs années! Nos générations, héritières à la fois des théories et des pratiques de Freud et de Ferenczi, les ont reçues ensemble aux débuts de nos formations, bénéficiant ainsi de plus de liberté que nos aînés, et sans avoir à faire bêtement ce choix : Freud ou Ferenczi ?

8 Ferenczi recevait les patients difficiles en cure, mais il a aussi indirectement insufflé à un psychiatre un traitement plus humain pour les patients les plus difficiles : les patients souffrant de psychoses, vivant dans les asiles d’aliénés. J’évoquerai le parallèle entre deux aventures en psychiatrie : celle de Hollos à Budapest, dans les années 1920, et celle de Tosquelles à Saint-Alban, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tous deux, analysés, vont transformer l’asile : Istvan Hollos, psychiatre analysé par Ferenczi et cotraducteur de l’Inter­prétation des rêves de Freud, devenu psychanalyste, a réformé la Maison jaune [14], devenu un lieu humain et thérapeutique, qu’il a dirigée jusqu’en 1937, avant sa démission obligée parce que juif. Des écrivains (Kosztolanyi) s’intéressant à la langue ont pu y rencontrer des patients. Puis vint le Mouvement de Psychothérapie Institutionnelle, initié par François Tosquelles, ce psychiatre catalan formé par le professeur Mira, et analysé par Sándor Reminger, réfugié à Barcelone, devenue une « petite Vienne » pour les analystes d’Europe centrale qui fuyaient le nazisme dans les années 1930.

9 Pendant la guerre civile, Tosquelles, psychiatre dans les troupes républicaines et militant du poum, passe en France à l’accession de Franco au pouvoir. Interné comme réfugié républicain espagnol au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne) en 1939, il arrive en 1940 à Saint-Alban. Certes, ce ne sont plus les mêmes conditions que celles de Hollos dans la banlieue de Budapest, mais l’influence de la psychanalyse y est aussi forte, assortie d’autres théories et pratiques plus actuelles. Saint-Alban est devenu un creuset où divers courants se sont croisés et fécondés : psychanalyse, technique des groupes, économie marxiste, etc. Et bientôt, des résistants réfugiés, surréalistes et philosophe (Eluard, Tzara, Canguilhem), des maquisards blessés s’y cachent, des médecins et des soignants, essaient de vivre et de repenser l’asile. Tosquelles traduit de l’allemand, avec la sœur de P. Balvet, le livre d’Hermann Simon [15], qu’il avait emporté dans son exil, et va appliquer cette « thérapie active » pour améliorer les aliénés en même temps que la vie de l’asile. Avec le personnel il invente des moyens de soigner activement (le travail en atelier, le « club », les réunions, le journal…, autant d’innovations et de mesures de « désaliénation » que Daumezon nommera « psychothérapie institutionnelle », et qui influencera la transformation des hôpitaux et la mise en place du « secteur psychiatrique ».

10 Ce mouvement [16] m’avait grandement intéressée lorsque, assistante de psychologie à Tours, j’ai été candidate en 1967 à la clinique La Chesnaie, à Chailles, qui souhaitait organiser « quelque chose » pour les études d’un petit groupe de patients. Il s’agissait de lycéens et d’étudiants hospitalisés pour névroses graves ou crises psychotiques qui, émergeant de leurs troubles, avaient demandé à reprendre leurs études. Que faire, comment faire ? Après nombre d’entretiens avec les médecins et ces jeunes patients qui avaient obtenu le feu vert des psychiatres, il fallait les aider dans leurs démarches pour s’inscrire à un centre d’études par correspondance, ou au lycée, ou dans des universités proches (Orléans, Tours, Poitiers). Mais ces « élèves » étaient fragiles et de nouveaux échecs se profilaient. Les angoisses, les inhibitions revenaient. Impossible de travailler dans leur chambre sans la tentation de se retrouver sous la couette. Pas moyen de travailler dans une salle de réunion à usage multiple. Alors, comment organiser dans la clinique un lieu d’études pour se rencontrer, faire le point ? Peu d’expériences existaient alliant soins et études. J’ai rencontré à Paris le docteur Danon-Boileau, médecin-chef de la clinique de Sceaux (mais qui n’avait pas encore écrit sur les études et l’échec), ainsi que des responsables de la clinique Dupré. Après plusieurs semaines de tâtonnements, c’est sous la forme d’un atelier études [17] que nous avons fonctionné : on nous a enfin octroyé un endroit isolé, consacré à cet atelier, avec des horaires d’occupation du local, un programme de travail, et une réunion bi-hebdomadaire pour faire le bilan, soutenir le projet, et trouver des moniteurs et d’autres patients qui avaient fait des études et pouvaient donner un coup de main dans telle ou telle matière. Les accueillir de telle sorte qu’ils trouvent une autre solution que celle d’être « fou », qu’ils puissent reprendre, réendosser leur projet de vie, ce que l’un d’eux appelait garder son « identité d’étudiant », continuer de soutenir son désir de savoir, sur lui, et sur le monde, quitte à faire quelques changements de cap.

11 J’avais comme Ferenczi la conviction que ces jeunes patients difficiles pouvaient être aidés, soignés et réussir leurs études ; et combien son article « Psychanalyse et pédagogie [18] », dénonçant la pédagogie « véritable bouillon de culture des névroses », « mutilante », dogmatique, cultivant « la négation des émotions et des idées », me paraissait vraie en cette veille de la révolution de 1968 !

12 C’est également Balint, qui continue l’œuvre de Ferenczi, qui m’accompagne dans ma pratique analytique et des groupes qui portent désormais son nom. Survolons rapidement la trajectoire de cet héritier le plus proche.

13 Michael Balint (1896-1970) fut docteur en médecine, docteur en sciences. Devenu psychanalyste après deux formations, à la Policlinique de Berlin (analyste : Hanns Sachs et l’un de ses contrôleurs : Max Eitingon) puis à Budapest (analyste : Ferenczi et séminaire de contrôle : V. Kovács), il s’exile en Grande-Bretagne (Manchester puis Londres), devient psychologue, psychanalyste didacticien, puis président de la Société britannique de psychanalyse (1968-1970). Balint – qui a subi la même mise à l’écart que Ferenczi – a été tour à tour son étudiant (pendant la Commune de Budapest, en 1919), son analysant, son premier lecteur et correcteur érudit pour Thalassa[19], enfin, son codirecteur pour la Policlinique de Budapest en 1931, avant de lui succéder en 1933. La correspondance entre Ferenczi et Freud nous apprend que Balint a inspiré Ferenczi dans la proposition que ce dernier a faite à Freud d’une aide psychique pour les problèmes cardiaques qu’il présentait en 1926 [20]. En effet, pendant son séjour berlinois, Balint avait essayé, à l’hôpital de la Charité, dans le service du professeur Hiss [21], la psychothérapie avec des malades dits « organiques », en particulier ceux souffrant de troubles cardiaques et respiratoires ; il en fit ainsi le thème d’un exposé, dès son retour en Hongrie, dans le séminaire de Budapest [22], ce que Ferenczi ne manquera d’ailleurs pas de signaler à Freud. Enfin, Balint fut le passeur [23] de Ferenczi : il l’a réhabilité, en l’éditant, et a passé le relais à sa nièce, Judith Dupont.

14 À son retour de Berlin à Budapest, ayant délaissé les sciences dans lesquelles il excellait et devenu, selon ses propres termes, un véritable « addict » de la psychanalyse [24], Balint va se positionner en scientifique critique entre Freud et Ferenczi. S’appuyant sur la relation d’objet introduite par Ferenczi, il va déconstruire la théorie du narcissisme primaire (simple spéculation selon Freud lui-même, mais qu’il maintiendra jusqu’en 1938 dans l’Abrégé de psychanalyse) et proposer son concept d’« amour primaire », qui ne sera pas suivi par tous les analystes. Et il poursuit la recherche de Ferenczi sur le trauma psychique et la régression. Sa longue fréquentation de Ferenczi lui a permis d’approcher sa pratique ; il a également repris, après la mort de Ferenczi, le traitement de quelques-uns de ses patients. Et surtout, il a pu suivre la « grande expérience » menée par Ferenczi et sa patiente R. N.[25]. Il est amené à comprendre le fourvoiement de Ferenczi dans certaines cures lorsqu’il constate que la régression est parfois inefficace – le patient fonctionnant alors comme un « disque rayé », voire s’avère, dans certains cas, dangereuse et irréversible.

15 Il va alors théoriser une nouvelle topique, basée non seulement sur la relation d’objet développée par Ferenczi, Alice Balint et toute l’école de Budapest, mais également sur la théorie du nombre de John Rickman [26]. Ce qu’il nomme la relation à trois personnes psychiques, c’est ce que nous connaissons depuis Freud : la situation œdipienne ; à deux personnes psychiques, c’est la relation duelle que nous rencontrons dans les psychoses et les addictions ; enfin à une personne psychique : le sujet est seul avec lui-même, dans la création esthétique, etc., ou bien encore la création de la maladie.

16 Balint contribue grandement à une compréhension des psychoses avec sa théorie du « défaut fondamental » (basic fault). Ce qui manque n’est jamais advenu, c’est un défaut originaire ; Lacan reprendra l’idée et travaillera ce concept dans sa théorie du manque. Pour ne pas nuire, Balint va alors porter son attention sur les premiers entretiens et essayer d’anticiper la potentialité de régression pour telle personne avec telle structure psychique, avant d’engager une cure qui pourrait s’avérer soit nocive soit interminable. Ses recherches, dont témoignent Les voies de la régression et Le défaut fondamental, l’amènent ainsi à distinguer une forme de régression maligne (avec effet pathogène insurmontable) [27] d’une forme bénigne (avec effet bénéfique). Cette dernière signerait une cure réussie, jusqu’à la levée de l’amnésie infantile ; me revient la formule si poétique de F. Perrier (« le ferenczien Français » selon Granoff) pour qui la régression était une « progression vers l’enfance ». La régression, qui avait terrorisé psychiatres et psychanalystes, à juste titre, devient alors moins inquiétante pour eux, tout en continuant d’embarrasser tout le monde, Lacan compris, qui, moquant Freud, restant « dans son texte aussi embarrassé de la régression qu’un poisson d’une pomme [28] », niait quant à lui une régression profonde : « Avez-vous déjà entendu vagir sur le divan ? »

17 Selon le diagnostic et le niveau de régression prévisible et susceptible d’être mis en jeu, Balint développera d’autres techniques. Ainsi, dès les années 1950-1960, Balint offre quatre situations, désormais familières, quatre possibilités d’approches différentes – de la plus exigeante à la plus légère – des processus inconscients utilisant la méthode freudo-ferenczienne : la cure classique (mais pas forcément « type », chacune étant unique), cure assortie cependant du « soin » (ce que découvrira avec étonnement V. Granoff) ; la psycho­thérapie ; la thérapie focale ; le groupe Balint. « Je m’en tiendrai à deux approches, fondamentales pour moi : sa façon d’envisager la cure liée à la formation des analystes, et la formation des médecins par le groupe Balint [29]. »

18 Non seulement la conception de la cure chez Ferenczi, très intense, que Balint appelle non sans humour la « super-thérapie », mais également celle du contrôle analytique hongrois m’ont parue fort innovantes. Vilma Kovács, qui a pratiqué cure et contrôle avec Ferenczi, a théorisé le contrôle après la disparition du fondateur de l’Association hongroise (1935, 1937) ; c’est la toute première théorisation du contrôle analytique (avant celle de Valabrega), qui se démarque des balbutiements de Max Eitingon, qui l’a mis en place à la Poli­clinique de Berlin, en 1920, afin de répondre à l’urgente question de la « reproduction de l’espèce analytique [30] ».

19 Comment se débrouillait jusqu’alors celui qui voulait devenir analyste ? Il était analysé (ou pas !) ; il commençait à écouter des patients et, s’il rencontrait un problème, il pouvait aller voir (ou écrire à) Freud ou à d’autres, pour demander conseil. À Budapest, on était d’abord un patient avant de devenir un analyste. L’expérience de Berlin va changer les choses ; Max Eitingon l’ouvre (sur ses deniers personnels) pour soigner les personnes souffrant de traumas de guerre. Les demandes, très nombreuses, nécessitent de recruter et de former des analystes : Eitingon bricole alors ce qui s’est appelé ensuite « contrôle » : il vérifie si le jeune analyste utilise bien la technique, s’il ne fait pas trop d’erreurs tout en étant « toujours prêt à retirer le cas à l’élève pour continuer nous-même le traitement [31] » !

20 Cette pratique – disons « pédagogique », « orthopédique », superficielle en tout cas – n’a rien à voir avec le contrôle institué par Ferenczi. Vilma Kovács, rapportant sa méthode, se centre, comme elle l’a appris avec Ferenczi, sur les processus inconscients qui se jouent dans le passage du divan au fauteuil, et sur le contre-transfert du débutant : c’est une « analyse de contrôle ». V. Kovács argumente contre Berlin pour que ce contrôle soit fait avec l’analyste didactique, le mieux à même de saisir le contre-transfert du candidat [32]. Assez vite, les critères de formation de l’api ont rendu obligatoire le changement d’analyste pour le contrôle, mesure utile, même si nous avons tous évoqué nos premières cures avec notre analyste. L’importance donnée au contre-transfert reste toujours pertinente et toujours d’actualité, enrichie par la théorie de l’analyse quatrième théorisée par Jean-Paul Valabrega [33], qui n’est pas réservée qu’aux débutants…

21 Autre implication dans la filiation austro-hongroise : le groupe Balint pour la formation des médecins. Petit retour sur mon expérience : après un essai « sauvage » non convaincant d’un groupe Balint en 1968 (les médecins se connaissaient, des couples de cliniciens étaient présents et le travail n’allait pas plus loin qu’un groupe d’échange entre pairs), j’ai lu Balint, puis me suis lancée dans une recherche avec traduction de quelques articles, encore inédits, et renoué avec ce dispositif de groupe lors du premier congrès international Balint à Budapest en 1986. Notons que les psychanalystes, jusqu’alors abrités au cœur de l’organisation de la psychiatrie, ont pu, sous le couvert du Mouvement Balint et de la Fédération internationale Balint, organisation non gouvernementale, réintroduire ainsi la psychanalyse en Hongrie.

22 Bref rappel sur le groupe Balint : mis au point autour des années 1950 par Balint à la clinique Tavistock de Londres, il vise la formation des médecins généralistes et spécialistes en situation de formation-recherche (training cum research), afin qu’ils puissent soigner efficacement les traumatisés de guerre et les populations civiles après la Seconde Guerre mondiale, moment où le nhs (Tavistock and Portman nhs Trust) modifie ses structures. À partir du séminaire de case work d’Enid Albu, Balint introduit des modifications assez radicales [34] : pas de dossier ni de notes, mais la technique de l’association libre (Freud), le questionnement sur le transfert et le contre-transfert de la consultation (Ferenczi, Kovács), la dynamique de groupe (Rickman, Bion), etc. Rappelons que Ferenczi avait, comme Freud, donné des conférences pour initier les médecins aux processus inconscients. Balint a continué [35], mais s’est aperçu après coup que les cours théoriques ne servaient à rien, alors que le passage à une pratique formative était bénéfique. Son livre Le médecin, son malade et la maladie[36], qui rapporte l’expérience princeps avec ses médecins volontaires recrutés par une annonce dans The Lancet, article traduit par Jean-Paul Valabrega (sa thèse au cnrs portait sur un sujet voisin, « La relation thérapeutique [37] »), avait lancé un mouvement très fécond. N’était-il pas étonnant que les médecins continuent à pratiquer comme si l’inconscient n’existait pas ? Balint leur apportait une démarche holistique du patient, pas seulement une médecine du symptôme ou de l’organe malade [38]. La personnalité du patient, ses problèmes existentiels, son histoire, ses croyances, devaient être pris en compte. Si nombre de groupes se sont formés en France sous la responsabilité de la Société Médicale Balint qui venait de se créer (1967), cette formation sera bientôt négligée dans les années 1980 : elle paraît obsolète devant une médecine conquérante, scientifique, technicienne.

23 Le malaise actuel de la médecine, des médecins, remet la demande de cette formation à l’ordre du jour. Elle paraît très nécessaire pour les médecins… maltraités ou maltraitants ! Les burn-out se multiplient, le taux de suicide des médecins est très élevé, certains abandonnent le métier, d’autres ne veulent plus y entrer. Un rhumatologue, Luc Canet, ex-président de la smb, m’a proposé de diriger avec lui un groupe Balint pour généralistes, il y a presque vingt-quatre ans maintenant, slowly open, bien sûr, à l’hôpital de la Cité universitaire devenu l’Institut mutualiste Montsouris.

24 Les médecins hospitaliers demandent également des groupes de paroles ou des groupes Balint. Historiquement, de nombreuses expériences avaient été faites avec des psychanalystes, ou conduites en médecine et en cancérologie, relatées par le premier congrès franco-canadien de psycho-oncologie tenu à l’hôpital de Caen, et ont été publiées dans le premier numéro de la revue Psycho-oncologie dirigée par Marie-Frédérique Bacqué [39]. Depuis trois ans, deux psychologues, appuyées par les chefs de service, ont pu ouvrir (dans le cadre de la formation continue et contrat avec la smb) dans deux services de pneumo-oncologie thoracique et oncologie, un groupe Balint que j’anime à l’hôpital Saint-Joseph [40].

25 Les médecins traitent des patients qui ont de très lourdes pathologies. Leur souffrance, lorsqu’ils sont confrontés à des situations relationnelles difficiles, l’incompréhension des patients pour ce qui leur arrive, leurs angoisses, leur agressivité parfois et celle de leur famille, peuvent enfin se dire dans le groupe et se travailler. Que faire de leurs émotions, de leurs affects alors qu’ils doivent tenir bon devant les questions des patients qui veulent savoir leurs chances de s’en sortir ? Comment faire l’annonce du diagnostic ? Les mots peuvent tuer. Ils n’ont pas le même sens, le même poids pour le médecin que pour le malade. Parfois, il faut éclairer des malentendus dans la relation. Apprendre à se mettre à la place du patient n’est pas facile. Pourquoi le patient qui est en fin de vie ne s’en rend-il pas compte ? Comment, sans dissimuler la vérité, ne pas violenter mais avancer avec le patient, qui ne veut pas/ne peut pas savoir ? Comment supporter sans trop de douleur la mort de six ou sept patients en une semaine ? Les médecins ressentent eux aussi des deuils pour les patients qu’ils ont soignés avec dévouement. Ils se dépriment, ou vivent d’intenses tensions avec des collègues qui ne peuvent pas toujours se régler dans les réunions de staff. Venir en parler dans le groupe, dans une atmosphère d’écoute, de confiance, de confidentialité, permet de dire, de se dire, dans ses éprouvés contradictoires, ambivalents. Comprendre ce qui s’est passé dans telle prise en charge, revivre des affects, des passages à l’acte qui peuvent enfin se formuler, se parler, s’élaborer, reconnaître ses erreurs [41], sa culpabilité, comprendre les transferts en jeu.

26 Ce travail dont Balint, dans les années 1950, n’attendait chez le médecin, modestement, qu’un « changement limité quoique considérable de la personnalité du médecin [42] », s’avère bien être, du même coup, une légère psychothérapie du médecin.

27 Entre ces deux formations (encadrant les deux autres ; psychothérapie et thérapie focale) la cure – très exigeante, contraignante (durée, engagement, lourd coût financier), dont la traversée s’avère parfois douloureuse, quête de soi risquée, mais parfois proche aussi du « gai savoir » – et le groupe Balint, plus léger, plus économique (en temps, 2 heures par semaine ou quinzaine, ou mois, et peu onéreux), centré sur le patient, mais qui bouscule des positions fixées et apprend à travailler en équipe de recherche, s’il modifie le soignant, ne le transforme pas en profondeur comme peut le faire la cure classique, Balint a réussi à créer tout un spectre de possibilités différentes d’approche de l’inconscient. Et il nous permet ainsi de réfléchir à ce qui est le meilleur choix pour la personne qui vient nous demander une aide, demande qu’il s’agit de comprendre ensemble.


Mots-clés éditeurs : Vilma Kovács et Michael Balint, Ferenczi et l’école de Budapest, formation des médecins par le groupe Balint, cure analytique et « analyse de contrôle », formation des analystes

Date de mise en ligne : 11/02/2016

https://doi.org/10.3917/cohe.223.0077

Notes

  • [1]
    M. Balint, « Sándor Ferenczi », dans Problems of Human Pleasure and Behaviour, London, Marefield Library,1967.
  • [2]
    S. Ferenczi, « Influence de Freud sur la médecine » (1933), « La psychanalyse au service des omnipraticiens » (1934), dans Psychanalyse IV. Œuvres complètes, Paris, Payot 1982.
  • [3]
    M. Moreau Ricaud (édition établie par), Cure d’ennui. Écrivains hongrois autour de Sándor Ferenczi, Paris, Gallimard, 1992.
  • [4]
    V. Kovács, « Analyse didactique et analyse de contrôle », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », Topique, n° 18, 1977.
  • [5]
    M. Moreau Ricaud, « Réflexions à propos du congrès international Balint à Budapest (mai 1986) », Psychanalyse à l’université, 12-46, 1987, p. 337-346.
  • [6]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau de l’école de Budapest, Toulouse, érès, 2000, rééd. 2007.
  • [7]
    M. Moreau Ricaud, « Compte rendu du congrès international de psychanalyse à Budapest », Le Coq-Héron, n° 106, 1988.
  • [8]
    S. Freud, J. Breuer, Études sur l’hystérie (1896) ; S. Freud, « Dora » (1905), « Observations sur l’amour du transfert » (1915) ; La technique analytique ; S. Ferenczi, Psychanalyse I, II. Œuvres complètes, Paris, Payot, 1968 et 1970.
  • [9]
    P. Aulagnier, « Le choix des critères dans l’œuvre de Freud », Topique, n° 21, 1978.
  • [10]
    Sellette : sous l’Ancien Régime, petite chaise (selle) sur laquelle l’accusé était assis. Être sur la sellette : être soumis à la critique, sinon à la question !
  • [11]
    S. Freud, Max Eitingon Correspondance 1906-1939, Paris, Hachette Littératures, 2009. Nous soulignons.
  • [12]
    J. Dupont, « Ce fou de Ferenczi », Le Coq-Héron, n° 14.
  • [13]
    M. Balint, Le défaut fondamental, Paris, Payot, 2003, p. 206-207.
  • [14]
    I. Hollos, « Mes adieux à la Maison jaune », Le Coq-Héron, n° 100, 1986.
  • [15]
    H. Simon, « Pour une thérapie plus active à l’hôpital psychiatrique » (ronéoté).
  • [16]
    J’ai rencontré Tosquelles à Saint-Alban, avec les internes et R. Millon (hôpital psychiatrique de Saint-Egrêve, Grenoble), au milieu des années 1960.
  • [17]
    M. Moreau, « Maladie mentale et pédagogie. Création d’un “Atelier études” dans un centre de psychothérapie institutionnelle (clinique « La Chesnaie » à Chailles/Blois), thèse de psychologie, 1971.
  • [18]
    S. Ferenczi, « Psychanalyse et pédagogie », dans Psychanalyse I, op. cit.
  • [19]
    S. Ferenczi, préface de Thalassa. Essai sur la théorie de la génitalité (1928), dans Psychanalyse III. Œuvres complètes, Paris, Payot, 1990.
  • [20]
    S. Freud, S. Ferenczi, Correspondance III, Paris, Calmann-Lévy, 2000.
  • [21]
    M. Moreau Ricaud, « Balint in Berlin », Thirteenth International Balint Congress, ibf, Acta, 2003.
  • [22]
    S. Freud, S. Ferenczi, Correspondance II, Paris, Calmann-Lévy, 1996.
  • [23]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau…, op cit.
  • [24]
    B. Swerdloff, « An interview with Michael Balint », American Journal of Psychoanalysis, vol. 62, n° 1, 2002.
  • [25]
    M. Balint, Le défaut fondamental, op. cit., p. 153-154.
  • [26]
    M. Moreau Ricaud, « John Rickman, pionnier méconnu de la théorie des groupes et traduction de “Nombre et sciences humaines” », Topique, n° 72, 2000.
  • [27]
    M. Moreau Ricaud, « Régression bénigne/maligne », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette Pluriel, 2013.
  • [28]
    J. Lacan, discutant de J.-P. Valabrega sur « Les embarras du transfert » (Le Séminaire, Livre II, Le moi dans la théorie de Freud…, Paris, Le Seuil, 2002).
  • [29]
    M. Moreau Ricaud, « Le groupe Balint », dans le Dictionnaire international de psychanalyse, op. cit.
  • [30]
    M. Eitingon, « Rapport sur la Policlinique psychanalytique de Berlin », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », op. cit.
  • [31]
    Ibid. (ma traduction).
  • [32]
    V. Kovács, « Analyse didactique et analyse de contrôle », dans M. Moreau, « Analyse quatrième, contrôle, formation », op. cit.
  • [33]
    J.-P. Valabrega, « Le fondement théorique de l’analyse quatrième », Topique, n° 18, 1977 ; La formation du psychanalyste, Paris, Payot, 1994.
  • [34]
    M. Moreau Ricaud, Michael Balint. Le renouveau…, op. cit.
  • [35]
    M. Balint, « De la psychothérapie à l’intention du médecin généraliste » (1926), dans M. Moreau Ricaud, Michael Balint…, op. cit.
  • [36]
    M. Balint, Le médecin, son malade et la maladie (1957), traduit par J.-P. Valabrega, Paris, Payot, 1960.
  • [37]
    J.-P. Valabrega, La relation thérapeutique, Paris, Flammarion, 1962.
  • [38]
    La formation médicale continue fait place maintenant à cette formation pour les médecins libéraux, « défrayés » financièrement, sur deux journées en week-end.
  • [39]
    M. Moreau Ricaud, « Le groupe Balint : historique et application pionnière en cancérologie », Revue francophone de psycho-oncologie, n° 50-53, 2003.
  • [40]
    M. Moreau Ricaud, C. Labrousse, « Un groupe Balint en service de pneumologie », communication au colloque de l’association Psychisme et cancer, Bulletin de la smb, n° été 2014.
  • [41]
    Cf. le lapsus de Ferenczi : « Il faut que les collègues commettent des erreurs », en place de confessent des erreurs.
  • [42]
    M. Balint (1957), Le médecin, son malade…, op. cit.

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