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Article de revue

Penser le soin psychique dès la grossesse dans les situations à risque de maltraitance : l’articulation médico-psycho-sociale comme base de portage dans l’établissement du lien parents bébé

Pages 6 à 23

Notes

  • [1]
    Les équipes SOS Enfants ont pour mission le diagnostic, le traitement et la prise en charge de situations de (suspicions) de maltraitance infantile sur le territoire de la Belgique francophone.
  • [2]
    Voir à ce propos : Gombay, K. Université McGill (http://WWWmcgill.ca/newsroom/chennels/news/Child-abuse-affects-brain-writing-270024).2017
  • [3]
    Décret du ministère de la Communauté française du 12/05/2004 relatif à l’Aide aux Enfants victimes de maltraitance, M.B., 14/06/2004.
  • [4]
  • [5]
    Echelle Alarme de Détresse Bébé. Echelle de détection du retrait relationnel du bébé de 2 mois à deux ans. Développé par A. Guedeney.
  • [6]
    Outil d’évaluation de la qualité des interactions précoces parents-bébé (jusqu’à 15 mois).
  • [7]
    Deprez, A. & Wendland, J. (2017). Penser la relation avec les parents pour les bébés placés : le protocole maintien du lien. Cahiers critiques de thérapie familiale et pratique de réseaux, 59.

Introduction

1Dans notre pratique de plus de 15 ans en équipe SOS Enfants [1], nous faisons le constat qu’en amont des situations de maltraitance intrafamiliale, les liens d’attachement parents-enfants sont fragilisés, et insécures et ce parfois sur plusieurs générations. Ce constat nous a amené à penser qu’une prise en charge précoce pluridisciplinaire favorise la construction de ces liens d’attachement, et devrait réduire leurs impacts sur le développement de l’enfant, ainsi que de nombreuses pathologies lourdes de l’enfance, de l’adolescence et de l’âge adulte.

2Par ailleurs, les neurosciences découvrent l’impact des traumatismes psychiques sur la neurobiologie cérébrale [2], sur les schémas comportementaux, sur le traitement de l’information, sur l’empathie, mais également sur les réactions sensori-motrices, entre autres.

3Petites Bulles a comme public cible des familles où la parentalité est en souffrance et ce en lien avec un contexte social précaire, la pauvreté du réseau familial, de leurs ressources, de leurs propres histoires de vie, ou avec les traumas transgénérationnels.

4Au regard de nos missions fixées par le décret [3], nous avons défini nos critères d’intervention aux situations familiales à risque, dont la ou les problématiques ont un impact sur la parentalité. Nos critères d’intervention sont donc : la dépression maternelle sévère, une problématique de dépendance(s) dans le chef d’un des deux parents (ou les deux), les violences conjugales, le ou les parent(s) souffrant de fragilités psychiques, le déni de grossesse, les antécédents de maltraitance ou de placement dans la fratrie ou chez un parent, ainsi que toute autre situation où le lien parents-bébé pourrait être altéré. Les parents faisant partie du projet Petits Bulles cumulent régulièrement plusieurs de ces critères. Ils ont fait l’expérience d’images parentales défaillantes (violences, négligences sévères, abandon, placement, …). L’arrivée d’un bébé réactive ces traumas et ces manques, ce qui fragilise les ressources nécessaires aux ajustements psychiques et relationnels indispensables à la parentalité.

5A l’ombre des phénomènes de résonnance, de répétition, de structure psychique et de l’intersubjectivité, nous observons que l’histoire traumatique des parents peut impacter le développement psychique et relationnel du nourrisson, et ce dès la grossesse. Dans ce contexte, nous faisons l’hypothèse que l’intervention précoce ainsi que le modèle de la co-intervention pluridisciplinaire offrent un étayage fiable sur lequel les parents peuvent s’appuyer. Cette expérience fonctionne comme un portage psychique et physique de la mère ou du couple parental et leur permet ainsi de trouver des ressources pour limiter l’impact des traumatismes intergénérationnels sur leur bébé et sur leur parentalité. C’est pourquoi nous postulons que notre travail se définit plus comme un axe de soin thérapeutique de la relation parents-bébé, bien au-delà de la prévention.

6Le temps de la grossesse amène des remaniements psychiques intenses tant chez la future mère que chez le futur père, dans lesquels ressurgissent les fantômes de leur passé. Durant cette période, l’enjeu est grand, tant sur l’importance de décoder à la fois dans le psychisme, les relations, mais également de comprendre dans le corps du parent ce qui se réactive en situation de stress conscient ou inconscient. Un deuxième enjeu sera, une fois le bébé né de décoder chez lui comment les schémas d’interaction se mettent en place pour lui, ainsi que les moments de dérégulation dans la dyade et les micro traumas relationnels. La clinique périnatale nous apprend que l’impact peut être limité, mais qu’il y a une fenêtre d’intervention optimale au niveau du développement psychique du bébé.

« Petites bulles » : un cadre spécifique

7Notre modèle d’intervention est une prise en charge thérapeutique à domicile, hebdomadaire, en co-intervention travail social/psychologue/pédiatre, soutenue également par un psychomotricien lorsque le bébé est né.

8Nous favorisons une intervention le plus tôt possible dans la grossesse, ce qui nécessite une collaboration étroite avec le réseau de Charleroi. En effet, la majorité des situations nous sont orientées par les PEP’s [4], le SAJ (Service de l’Aide à la jeunesse) ou les services psycho-sociaux de première ligne. Par ailleurs, les équipes SOS Enfant sont agréées et subsidiées par l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), nous avons la possibilité d’offrir un accompagnement gratuit des familles jusqu’aux 18 ans de l’enfant. Toutefois, nous limitons le suivi en Petites Bulles aux trois ans de l’enfant, et poursuivons le travail avec les enfants et leur famille dans le cadre de l’Equipe SOS Enfants, qui permet un suivi moins intensif mais garantit malgré tout la continuité du soin si cela est nécessaire dans les objectifs fixés avec la famille.

9Au fil des années, nous observons une augmentation croissante du nombre de demandes d’intervention de professionnels inquiets du contexte familial, psychologique ou médical dans lequel le fœtus évolue. Nous avons eu 9 demandes en 2018 et 13 en 2019. Toutefois, l’équipe d’intervention précoce est amenée à limiter le nombre de prises en charge pour continuer de garantir un soin de qualité. Cette augmentation est multifactorielle : augmentation du nombre de signalements de maltraitance au sein de l’équipe d’année en année, meilleures connaissances de l’impact de la violence conjugale in utéro et sur les enfants…

10Nous débutons l’ensemble de nos prises en charge par l’analyse de la demande qui comporte quatre entretiens. Lors de cette phase diagnostique, chacune des fonctions rencontre en binôme la famille (AS/psy ; pédiatre/psy). Ce temps d’analyse cadré est déjà en soi la mise en place d’une forme de processus thérapeutique. En outre, le premier entretien est l’occasion pour l’envoyeur de nommer en présence des parents les éléments d’inquiétudes ou les fragilités familiales qui justifient l’intervention d’un service spécialisé dans le soin aux parentalités à risque. De par la nature prénatale de la prise en charge, nous n’intervenons pas sous mandat, mais accordons une importance particulière à ce que notre cadre d’intervention soit clairement identifié auprès des parents comme une évaluation des besoins de l’enfant à naitre.

11La phase d’évaluation permet de repérer les ressources de chacun des parents et les fragilités sociales, la possibilité de travailler avec les deux parents, ainsi qu’avec le réseau médical, les traumatismes et le fonctionnement psychique et intersubjectif. Cela permet aussi de travailler dès le début de l’intervention l’histoire familiale et de voir si des leviers thérapeutiques sont possibles. Par ailleurs, cela permet de mesurer l’engagement des parents dans ce processus thérapeutique, leur capacité de se mettre au travail et d’être en lien ou non avec leur bébé. Après cette phase d’évaluation, nous décidons en équipe si le travail avec ces parents peut se poursuivre ou non. En effet, il existe des situations où la protection du bébé est déjà gravement compromise, et où l’absence de reconnaissance des difficultés par les parents entrave la possibilité d’un travail. Cela conduit à une mise en alerte, en concertation avec les parents dans la mesure du possible, des services médicaux et sociaux de la maternité afin que la sécurité du bébé soit garantie à sa naissance. Ces interventions proactives avant la naissance sont nécessaires notamment lorsqu’il y a des antécédents de grave maltraitance (pouvant avoir été jusqu’au décès de l’enfant) sur les enfants aînés du couple/d’un des parents, non reconnus par celui-ci, avec des aspects paranoïaques et projectifs sur les intervenants à l’origine des dénonciations de ces faits. De même, les parents donnent accès à des risques clairement énoncés comme le fait de penser à « étouffer son bébé » à la naissance.

12Au moment de la naissance nous intensifions notre prise en charge à deux séances par semaine, afin de soutenir les angoisses des premiers jours, et de s’assurer que le lien se met en place de manière optimale tant pour le bébé que pour ses parents. L’intervention du psychomotricien débute à ce moment-là.

13Les intervenants de l’équipe de Petites Bulles sont formés à l’évaluation du développement psychique et moteur du bébé à travers l’utilisation de différents outils (ADBB [5], CARE Index [6], observations vidéo, échelles psychomotrices, …) et au soutien du lien dans les situations à risque de maltraitance. La clinique du nourrisson demande un engagement intensif et spécifique, ainsi qu’un cadre d’intervention adapté à ce type de prise en charge. En cela, l’utilisation de ces outils est un garant de l’objectivité du regard porté par le professionnel sur le bébé. En effet, ces outils d’observation permettent d’être en contact avec les affects de bien-être ou de souffrance du petit. Ils sont donc des garants que l’équilibre capacités parentales/besoins du bébé soit suffisamment bon.

Les transmissions intergénérationnelles des troubles de la parentalité

14La clinique de la maltraitance nous confronte à la difficulté des parents d’assurer la protection de leurs enfants quand eux-mêmes ne l’ont pas expérimentée dans leur propre histoire. Par ailleurs, grâce aux neurosciences, nous savons à présent comment la construction des modèles internes opérants influence la répétition des traumatismes dans la mise en place des liens précoces [7]. Les relations carentielles, destructrices ou défaillantes que le(s) parent(s) a (ont) expérimenté amènent une déformation du filtre à travers lequel il(s) regarde(nt) leur monde tant interne qu’externe, et donc également le monde intrapsychique ou relationnel de leur bébé. Bernard Golse explique combien notre manière d’être mère et femme ou père et homme dépend fondamentalement de la manière dont nous avons rencontré, en tant que bébé, le maternel et le féminin, ainsi que le paternel et le masculin, au sein du fonctionnement psychique de chacun des deux parents, dans le cadre des interactions précoces avec eux (Golse, 2004, p. 179).

15Les traumatismes, les défaillances parentales ou les carences amènent la mise en place de mécanismes de défense de type clivage, déni, déconnexion des émotions, amnésies, etc. afin d’éloigner tout ressenti difficile ou toute réactivation d’un trauma antérieur. De ce fait, quand l’enfant renvoie sa propre détresse, le parent réactive ce type de mécanisme de défense. Il est alors dans l’incapacité de s’ajuster et s’accorder à la détresse actuelle de son enfant, car il est submergé par sa propre détresse infantile.

16Tout ce qui a pu fragiliser l’état psychique de la mère (deuil, parcours de ruptures et/ou carence affective, antécédents traumatiques, …) est un facteur de vulnérabilité qui nécessite d’être attentif au risque de dysfonctionnement interactif précoce parents-bébé. De ce fait, chaque intervention qui est réfléchie pour améliorer l’état psychique des parents, leur situation sociale ou médicale est un acte potentiel de prévention et de protection pour les parents et leur bébé.

17En outre, le bébé s’inscrit dans deux filiations avec les antécédents générationnels qu’elles comportent. L’arrivée d’un bébé active de manière consciente et inconsciente les conflits familiaux, les secrets de famille, les questions de ses origines. Le passé s’invite dans le présent, comme les trous de son histoire, les deuils niés, clivés, les traumatismes familiaux anciens… Personne ne peut faire sans son histoire, sans ses fondations, qu’elles soient solides ou fragiles (Golse, 2004). Dans notre pratique quotidienne, force est de constater que les vécus de maltraitance dans l’enfance, de carences infantiles se perpétuent souvent, et ce même si le parent carencé souhaite offrir une autre histoire à son petit.

18Nous illustrons ce propos par le cas clinique de jumeaux pris en charge dans notre équipe. Les bébés sont âgés de 10 mois lorsque l’un des deux, la petite fille, Juliette, est hospitalisée en pédiatrie. Nous nous étonnons du fait que leur mère reste au domicile avec son jumeau, le petit garçon, Max, confiant sa fille hospitalisée à différentes connaissances, plus ou moins connues du bébé. Grâce aux liens que la mère fait concernant sa propre histoire, nous avons pu comprendre en quoi elle répète l’abandon dont elle a été l’objet quand elle était enfant. Dans les représentations de sa propre mère, les filles sont plus aptes à se débrouiller. Par ailleurs, pour contrer cet abandon dont la mère a été l’objet, celle-ci s’accroche à Max comme à son doudou, dans un collage où il est juste l’objet de réassurance de sa mère, sans aucune individualité propre.

19Il en est de même que pour cette maman en couple avec un père alcoolique duquel elle est sous emprise. Le père sera dans un premier temps hospitalisé en psychiatrie. Notre setting de visite à domicile nous permet d’observer certaines compétences qui émergent chez la mère lorsqu’elle est reconnue dans sa parentalité et dans sa capacité à être mère seule. Lorsque le père sort brutalement de l’hôpital, les enfants sont hospitalisés en pédiatrie avec leur mère, pour éviter le placement des enfants (l’aîné est placé suite à la violence du père). Nous constatons que celle-ci se désorganise complètement lors de cette hospitalisation : elle ne parvient pas à cadrer son second, n’est pas toujours fiable dans les soins au bébé etc., faisant ainsi douter les soignants de sa capacité à être adéquate au niveau éducatif et des soins de base. Nous avons pu comprendre que cette situation renvoie la maman au dénigrement dont elle a été victime enfant et au discours d’incapable dont elle a été l’objet.

Le bébé, ce petit clinicien

20L’observation précoce du bébé (avant deux ans) est une part fondamentale de notre travail. Delassus nomme d’ailleurs le bébé le petit clinicien, c’est-à-dire que l’enfant nous renseigne sur l’état maternel ainsi que sur la qualité du lien. Si cet enfant se développe dans l’écart de normes satisfaisantes, cela veut dire que la mère malgré son état déficitaire, arrive à faire passer l’essentiel (Delassus, 2010, p. 171). L’observation du bébé permet d’éviter au soignant de se tromper quant à la réalité profonde de la relation mère-enfant.

21Nathalie Presme confirme cet élément clinique : l’observation du bébé représente la boussole pour envisager l’évaluation et les stratégie thérapeutiques. Il est important de ne pas se laisser rassurer par le seul discours maternel, pavé de bonne intentions mais souvent en décalage avec l’observation des interactions et le niveau de développement de l’enfant (Presme, 2012, p. 226).

22En cela, les bébés ont une puissante capacité à signifier à celui qui peut les décoder, d’une part leurs signes de souffrance, d’autre part en quoi ces signes s’inscrivent dans l’intersubjectivité et le transgénérationnel. Dans les contextes de précarité sociale majeure dans lesquels sont les familles, le risque est grand, pour les professionnels, de se laisser aspirer par les souffrances des parents, par les problèmes de réalité de logement, de chauffage, d’allocations non perçues, et donc d’en oublier d’observer le bébé. Comment rester en lien avec les indices du petit, sans oublier les aspects traumatiques infantiles et actuels du parent qu’il faut soigner également ?

23Notre cadre d’intervention est une forme d’urgence psychique, médicale et sociale. Elle prend la forme d’une réanimation psychique du lien du bébé avec ses parents. Il est important de penser le bébé et les parents comme une entité complexe, à la fois commune mais aussi dans des spécificités non prédictibles.

24Parmi les signes de souffrance du bébé, l’indicateur majeur est le retrait relationnel. Celui-ci est l’indice d’un renoncement plus ou moins grave du bébé dans sa croyance en la capacité ou la disponibilité des adultes à répondre à ses sollicitations.

25Un bébé peut déprimer sa mère dit B. Golse. Il peut aussi la rassurer sur le plan narcissique, et lui donner la force de lutter et de sortir de sa dépression ajoute N. Presme, mais il peut aussi, plus ou moins rapidement s’épuiser de lutter pour réanimer sa mère avant de s’effondrer à son tour (Presme, 2012).

26L’ADBB (Alarme Détresse BéBé) est utilisé dès les deux mois du bébé pour détecter le retrait relationnel du bébé. Au niveau de nos observations cliniques de la sphère relationnelle, nous relevons peu d’interactions du bébé avec l’adulte, une forme de repli sur lui-même. Nous sommes interpellés par une expression du visage pauvre chez le bébé, une absence de plaisir dans la relation, voire du stress, une monotonie de la relation, un regard vide, une absence de babillage ou des vocalisations pauvres, des difficultés de porter le bébé, …

27Nous observons également des bébés qui laissent percevoir un trouble du contact : bébé figé, inconsolable ou hyper adapté, qui sourit tout le temps, les bébés qui ne demandent rien. Ce sont des bébés qui subissent les soins/alimentation sans plaisir, et qui peuvent donner l’impression de séduire l’interlocuteur pour l’hypnotiser et tenter d’apaiser l’intervenant par des mécanismes de défense qui éloignent l’intervenant de la détresse du bébé. L’enjeu est de pouvoir le repérer, et comprendre en quoi ce fonctionnement pathologique permet au bébé de supporter son environnement familial. En grandissant, on peut observer une absence d’exploration de l’espace. S’il n’est pas diagnostiqué et pris en charge le retrait relationnel risque d’évoluer vers une dépression majeure du bébé ou un retrait de type autistique.

28Par ailleurs, l’observation de la sphère psychomotrice est fondamentale car le retard psycho-moteur ou des troubles de l’ajustement tonico-moteur sont présents de manière quasi généralisée dans les situations de parentalité traumatique, avec un risque d’habituation des intervenants aux sous-capacités du bébé. Au niveau corporel, nous allons repérer par exemple des bébés qui n’investissent pas l’entièreté ou une partie de leur corps, qui montrent un rassemblement corporel figé, une raideur corporelle, de l’hypertonie ou hypotonie.

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Telle cette petite fille, Manon qui s’arque dans les bras des adultes, hypertendue ce qui suscite tant chez les intervenants que chez la maman le souhait de la prendre le moins possible. C’est un bébé qui par ailleurs évite le regard, ou a le regard fixé sur quelque chose. Elle ne réclame pas, se laisse oublier, fuyant ainsi un climat conjugal tendu et bruyant.

30Selon Mellier, lorsque les bébés ne vont pas bien, ils s’accrochent à un point, comme les alpinistes qui s’accrochent pour ne pas tomber (Mellier, 2008). Ester Bick appelle cela des défenses primitives. Ces défenses sont des modalités que le bébé doit tenir quand rien ne va autour de lui et cela a des conséquences importantes pour le petit. Ce tout-petit ne pouvant mentaliser ce qu’il ressent va développer des modalités corporelles pour se tenir, se soutenir et s’agripper, pour maintenir, coûte que coûte, en lui une activité d’être, même si il sent qu’il n’est plus en lien avec d’autres personnes (Mellier, 2008).

31Pour cette petite Manon, le travail en psychomotricité est un point d’appui pour apprivoiser ses défenses de type autistiques, pour favoriser un portage qui soit plus respectueux de ses angoisses, et lui permettre d’expérimenter du plaisir dans le contact avec l’autre. Par ailleurs, une partie du travail est d’aider la maman à décoder les besoins de son bébé et les signaux (ténus) d’appel dans la relation. La crèche est une autre piste pour favoriser la possibilité de rencontrer des adultes psychiquement plus disponibles que les parents.

32Enfin, lors de chaque intervention, nous sommes attentifs aussi aux variations des états de vigilance du bébé : éveil/sommeil, trouble de régulation de l’humeur, hypervigilance.

33En parallèle à l’observation du bébé, nous sommes attentifs aux interactions parents-bébé, aux capacités d’accordage du parent aux signaux du petit, à la qualité du portage, ainsi qu’au respect des rythmes du bébé. En effet, c’est de la sensibilité du parent que dépend la capacité de ce dernier à diminuer les situations d’inconfort pour son petit et d’augmenter les situations de plaisir et de bien-être. Cette sensibilité du parent est notamment observée dans sa capacité à s’ajuster aux signaux de son enfant.

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Telle cette maman qui, devant nous montre une réaction incohérente entre ce qu’elle voit et ce qu’elle fait. En effet, elle sort le rat de sa cage en nommant le fait que Juliette a peur de l’animal, continue à l’approcher de sa fille alors que cette dernière montre un état de panique évident.

35Nos observations des interactions nous indiquent si le parent est trop (plutôt sur un versant de contrôle) ou trop peu connecté à son bébé (sur un versant de mise à distance). Certains bébés doivent souvent faire avec une alternance du tout ou rien, suivi d’alternance d’excitation et d’oubli du bébé, ce qui renvoie à l’enfant combien son environnement est imprévisible et va l’obliger à mettre en place des stratégies d’adaptation coûteuses psychiquement.

36Par ailleurs, toujours au niveau des interactions observées, nous rencontrons régulièrement des mères qui s’adressent peu à leur bébé, car elles le différencient peu d’elle-même ou de leurs propres besoins. Nous assistons souvent à une mutualité pauvre dans l’échange. Le langage du parent est alors rarement adressé au bébé et le parent n’attend pas de réponse.

37Il est également important de relever les mouvements projectifs, parfois très violents, sur l’enfant.

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Comme cette maman qui nous dit : Tu vois il ne veut pas son biberon, car c’est moi qui l’ai préparé ! Il ne m’aime pas, il me regarde avec des yeux méchants.

39Enfin, la manière dont les soins corporels et nourriciers sont réalisés nous renseignent beaucoup sur l’histoire du parent, et ce d’autant plus lorsqu’ils signent la difficulté des mères à investir le corps du bébé, ou au contraire l’intrusion dans les soins.

40L’intensivité et le travail dans l’intimité du domicile permet de repérer de manière précoce les réponses inadéquates ou l’absence de réponse, ce qui est primordial car celles-ci conditionnent le style d’attachement et d’accordage dyadique. Un bébé qui doit s’adapter de manière précoce n’a accès qu’à peu de stratégie d’adaptation, avec un risque important d’être dans le gel affectif (inhiber tout ressenti), là où un enfant plus âgé a quant lui plus de stratégies d’adaptation disponibles au vu de son développement (séduction, inhibition des réponses déplaisantes, amplification des signaux…).

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Telle cette maman qui va valoriser l’absence d’appel de son petit (bébé dort beaucoup, boit son biberon alors qu’elle n’a pas faim, ne réclame jamais, reste calme dans son lit…). De cette manière elle renforce inconsciemment le retrait relationnel de son enfant. Ce dernier enregistre qu’il évite la violence de sa mère en se soumettant aux demandes implicites de celle-ci.

Le trépied psychologue-psychomotricien/travailleur social/pédiatre : base d’étayage à la naissance psychique et au soutien à la parentalité

42Au vu des observations que nous détaillons dans les paragraphes précédents, la clinique de la périnatalité mobilise des mouvements contre-transférentiels puissants qui peuvent plonger les intervenants dans une connexion et une identification massive aux différents protagonistes, parents ou bébé. A la fois ces mouvements sont un outil majeur dans le soin à ces familles, mais ils nécessitent une co-régulation permanente entre les collègues. En effet, l’histoire personnelle de chacun, les formations plus spécifiques, amènent le professionnel à s’identifier davantage à l’un des protagonistes ou à l’une ou l’autre partie du bébé. La co-intervention à trois têtes permet de rester garant des allers et retours entre l’identification à la souffrance des parents et l’identification à la souffrance du bébé, et ainsi de les ajuster.

43En miroir, les thérapeutes font aussi l’objet de mouvements de transfert qui peuvent être massifs de la part des patients.

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Ainsi, Madame M. accouche deux semaines avant les congés alternés du binôme. Dans l’après coup, elle nomme son sentiment d’avoir été abandonnée. La reconnaissance de la pertinence de ce sentiment permet de reparler de la répétition de l’abandon par les figures maternelles (adoption, décès, placement en institution…). Nous constations à chaque rendez-vous que les premières minutes Madame se cache (va aux toilettes, sort fumer…), montre un visage fâché. Lorsque nous lui demandons ce qu’il se passe, elle répond : rien ! puis se détend soudainement. L’hypothèse que nous lui formulons d’un sentiment d’abandon est dans un premier temps nié par Madame M. Toutefois, lorsqu’une collègue lui annonce son départ quelques mois plus tard elle pourra lui dire : Vous, vous ne m’avez pas abandonnée pour partir en congé !

45La clinique périnatale est par excellence une clinique de l’engagement, qui fonctionne par succession d’enveloppe et d’arrière-plan. En effet, pour pouvoir être un point d’appui suffisamment solide pour les parents, chaque intervenant s’appuie lui-même sur son trinôme et sur l’équipe. C’est l’échange de vécus et de perceptions sensorielles, corporelles de chaque professionnel qui favorise ce maillage et offre ainsi de la contenance aux parents et au bébé. Par ailleurs, cet arrière-fond que constitue l’équipe sert aussi de modèle d’appui transgénérationnel pour les patients et de parents de substitution, en lien avec parfois le manque de filet social ou familial. De plus, la réunion clinique de l’équipe SOS Enfants constitue elle aussi un arrière-fond. En effet, régulièrement le staff de Petites Bulles fait appel à la réunion d’équipe générale, lorsque la situation s’enlise et/ou suscite trop de tensions entre les différents professionnels. Cela permet de les dégager de l’enlisement des mouvements transférentiels et contre-transférentiels dans lesquels ils sont pris, permettant ainsi de mentaliser leurs ressentis.

46En effet, la parentalité défaillante est une atteinte à soi et à l’autre. Cela concerne donc, toute personne qui gravite autour de la famille. Ces situations de parentalité à charge traumatique impactent également le psychisme des professionnels. Les soignants ainsi touchés, cherchent à se défendre de la souffrance ressentie d’être pris dans des mécanismes de jugement ou de projection importants. Il est donc indispensable de soigner notre regard clinique pour aller au-delà du jugement et des mécanismes de défense propres à chacun. Certaines situations comme l’explique O. Tagawa provoquent un effet de sidération de la pensée, le professionnel par ailleurs compétent reste immergé dans la situation, dans une incapacité transitoire de recul et d’analyse, saisi par l’effroi, par l’étrangeté angoissante de la situation (Tagawa, 2012, p. 165).

47Le regard pluridisciplinaire commun sur l’enfant et sa famille minimise le risque de ces dérives, protégeant ainsi nos patients de nos propres projections inévitables. Le temps passé en réunion autour de chaque mère, père, autour de chaque bébé est une forme de soin par la pensée. Ce temps à penser/panser a un impact sur le psychisme de la mère et du père, et donc par ricochet sur celui du bébé aussi. Les parents savent que nous travaillons sur leur situation, leur histoire lors de ces réunions. L’équipe est un appui, comme un arrière-fond tant pour les intervenants que pour les familles.

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C’est ainsi que la supervision autour du petit Charles nous a permis de mettre le mot « risque majeur de retrait autistique » chez ce bébé qui, à deux mois et demi, est dans un évitement massif du regard, ainsi que dans un figement massif au niveau corporel. Prendre conscience de son état amène lors des visites suivantes, une attention beaucoup plus ajustée aux micro tentatives à soutenir chez ce bébé dans son entrée en contact avec l’autre. Quelques semaines plus tard, nous observons des micro-appels chez ce petit, qui, sans les avoir conscientisés en équipe, seraient passés inaperçus.

49Face aux angoisses, à l’ambivalence, au rejet, le setting thérapeutique doit pouvoir résister à la destructivité, au découragement, ainsi qu’à la fascination que suscitent ces situations.

50Le trépied psycho-médico-social représente une contenance qui fonctionne comme un système de pare-excitation aux mouvements et flux, qu’ils soient du côté du trop ou du trop peu, tant pour les professionnels que pour les parents. Dans ce système, la pluridisciplinarité et la fonction de chacun est essentielle. L’ensemble de ces disciplines constitue un maillage de regards avec des outils différents. Ainsi, dans ces situations où les mécanismes de défense sont puissants et de ce fait, influencent la qualité de l’attachement, chaque professionnel n’a accès qu’à une partie du fonctionnement ou de la souffrance du bébé et de ses parents. D’où la nécessité de se parler toutes les semaines afin de remettre de l’unité et de la continuité dans nos pensées et donc celles des familles.

51Dans ce contexte, ce trépied est pensé comme outil de soin. La réunion clinique offre la possibilité de mettre en mots les ressentis, et de détoxifier les charges émotionnelles suscitées par les visites à domicile. Ce vécu est très riche et amène de nombreuses informations quant à l’expérience sensorielle et relationnelle que vit le bébé, mais également ses parents. Enfin, cela nous permet de nous ré-ajuster aux patients.

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C’est ainsi qu’au retour d’une visite à domicile, l’intervenant se surprend par exemple à avoir le sentiment que le bébé lui manque. Ce mouvement contre-transférentiel puissant va être décortiqué en réunion clinique, et va permettre de faire le lien avec le vécu d’abandon de la mère lorsqu’elle avait 1 an et demi. Cet épisode est toutefois minimisé par la mère, qui est dans un déni de son sentiment de solitude, notamment lorsqu’elle exprime être très entourée alors que la maison est vide, et son réseau familial et relationnel pauvre.

53La fonction sociale permet, de contrebalancer l’accrochage à la réalité, parfois très brute des familles. Quand la visite à domicile nous donne accès à un logement précaire, où les odeurs, la saleté, le vide ou au contraire le trop rempli nous percutent de plein fouet, pénétrant au cœur de nos trippes, nous poursuivant jusqu’à l’intimité de notre propre vie, comment utiliser cette rencontre brute pour ramener de l’extériorité, pour ramener une sécurité minimale par un logement sécure, socle minimum attendu par la société ?

54La fonction psy / psychomotrice favorise la connexion au vécu du bébé, dont nous devons suivre les indications subtiles ou évidentes qu’il nous offre dans son art de parfait petit clinicien. En effet, le bébé se développe en connexion totale avec son environnement : il va devenir spécialiste de son environnement, surtout de sa famille ! Il est un parfait statisticien et chef d’orchestre : repère la spécificité de la communication des adultes qui l’entourent, et les modalités de réponse qui lui sont accordées (A. Deprez, J. Wendland, 2017) ! C’est donc au professionnel clinicien de pouvoir à son tour décoder la danse relationnelle et l’expérience du bébé dans ce contexte.

55Si en tant que thérapeute, nous prêtons notre appareil psychique à penser aux parents, nous devons également offrir cette fonction au bébé. Un bébé peut se développer s’il a un environnement sur lequel il peut s’appuyer. Dans cet environnement, il doit notamment pouvoir compter sur la capacité de rêverie maternelle telle que le définit Bion. Cette capacité de rêverie est le fait que le parent va accepter de tâtonner, de chercher ce que les pleurs de son petit signifient, d’associer et continuer à penser car il n’a pas la solution. Bion explique que la mère va essayer de transformer les pleurs pour leur donner un sens. Ce sens, donné par la mère, permet au bébé de faire l’expérience d’un lien entre lui et l’autre. Sa mère, en pensant pour lui, l’aide, alors, à transformer une expérience sensorielle en quelque chose de plus psychique.

56Afin de pouvoir accéder à la rêverie maternelle, le parent doit pouvoir s’appuyer sur une base de sécurité interne minimale. A défaut de cet étayage interne peu accessible pour les familles que nous rencontrons, nous faisons le pari que notre modèle de co-intervention en trépied favorise une forme d’étayage externe.

57Pour cela, l’observation du bébé est un outil fondamental, notamment par l’utilisation de la vidéo via l’ADBB, ou encore le Care-Index.

58Depuis bientôt trois ans, la fonction psy s’est étoffée avec l’arrivée d’un psychomotricien, qui vient ajouter un maillage des fonctions sociales, psy et médicales. Malgré notre prise en charge précoce, les difficultés parentales sont telles dans nos situations, qu’il y a un impact direct sur le développement psychomoteur du nourrisson. Ce développement peut en être troublé et se bloquer, s’enkyster. C’est pour remettre du mouvement que le psychomotricien s’engage dans un processus thérapeutique avec lui, et ce en connexion avec ses proches. A partir de son engagement corporel et du dialogue tonico-émotionnel avec son patient, il s’emploie à construire avec le petit des expériences corporelles agréables qui lui permettent d’instaurer ou de restaurer le lien entre le somatique et le psychique. Nous avons pour projet d’intégrer le travail du psychomotricien dès la grossesse afin de favoriser la mise en place du travail psycho-corporel en prénatal.

59La fonction médicale garantit l’ancrage du trinôme dans une lecture plus objective de l’ancrage corporel du bébé. Par ailleurs, l’intervention plus ponctuelle de la pédiatre (toutes les quatre à six semaines), bien qu’hebdomadaire au niveau des réunions, permet de maintenir un regard plus externe, d’autant plus que ce regard est articulé au regard médical externe à notre propre cadre (PEP’s, ONE, pédiatre, médecin traitant…).

60Le trépied d’intervenants devient le moteur essentiel, car il est un support identificatoire pour les familles. Les thérapeutes deviennent des figures identificatoires parentales qui, en garantissant un cadre d’intervention contenant et sécurisant, vont permettre à ces familles de faire l’expérience de relations qui tiennent et qui protègent mais aussi d’expérimenter une gestion des conflits qui pour une fois n’aboutit pas à la rupture : ils expérimentent que le conflit ne détruit pas, qu’une solution peut être trouvée (Missonnier, 2012, p. 227).

61

Telle cette maman, qui entre en conflit systématiquement avec tous les différents professionnels qui l’entourent (aide familiale, PEP’s, hôpital…), et nous a mis deux fois à la porte dans les 6 premiers mois d’intervention. Toutefois, tout en acceptant de quitter le domicile ces fois-là, nous lui garantissions que nous lui retéléphonerions le lendemain et que nous reviendrions tel que prévu la semaine d’après. Plusieurs mois plus tard, elle a pu dire : vous au moins vous ne m’abandonnez pas !

Conclusion

62Nous espérons que le lecteur aura perçu combien être plongé au cœur du soin psychique de la toute petite enfance n’est pas sans risque, d’autant plus lorsque l’héritage familial est lourd de traumas. Le modèle d’intervention précoce et de trépied reste, à notre connaissance, unique en Fédération Wallonie Bruxelles dans le soin porté aux situations à haut risque de maltraitance. Or, notre clinique quotidienne montre à quel point l’appui pluridisciplinaire dans l’intimité du domicile est un outil fondamental dans la possibilité de soigner les parentalités vulnérables. A titre de perspectives, nous réfléchissons à la rédaction d’un article reflétant la richesse de l’outil pluridisciplinaire dans notre clinique Petites Bulles.

63Le soin psychique et relationnel est à plusieurs niveaux : le bébé, le parent en tant qu’adulte et le bébé dans le parent. Notre expérience montre que ce travail intensif restaure en partie la parentalité, mais que cela reste fragile. La question n’est pas comment éviter la répétition mais plutôt comment faire avec la répétition pour en atténuer les effets ? En effet, force est de constater que notre intervention précoce ne permet pas d’enrayer tout à fait l’impact des fragilités parentales sur le développement de l’enfant. Malgré le soin apporté aux familles que nous rencontrons, la parentalité reste un stress important en soi, et les premiers modèles d’attachement parentaux continuent d’être réactivés. A cette réactivation, s’ajoutent les situations de stress inhérentes à la situation psycho-sociale, qui augmentent les risques de pathologisation des liens. Cela confirme le fait que notre travail se définit comme un axe de soin, bien au-delà de la prévention.

64En cela, c’est un travail au long court, à plusieurs niveaux de la société. En effet, la pérennité de notre projet dépend encore actuellement de la mobilisation de la population via des projets de type Viva For Life, non soutenus par la dimension politique. Quelle valeur le soin psychique précoce et le soin à la parentalité traumatique ont-ils pour la société ?

65En 2014, lors de la création de ce projet spécifique de par son cadre d’intervention, s’est posée la question de séparer l’équipe périnatale de l’équipe SOS Enfants. Toutefois, la sévérité des situations confirme la pertinence que ces situations restent au sein de l’équipe SOS Enfants car il est question de vie ou de mort, de protection ou de danger, qu’ils soient psychiques ou physiques.

66Notre expertise montre, au quotidien, l’intérêt du nourrissage réciproque de la clinique périnatale et la clinique de la maltraitance. En ce sens, nous restons convaincues qu’une prise en charge précoce a sa place au sein d’une équipe SOS Enfants, d’autant plus au vu de l’impact des maltraitances et négligences précoces sur le développement des bébés.

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Date de mise en ligne : 01/06/2021

https://doi.org/10.3917/cnmi.211.0006

Notes

  • [1]
    Les équipes SOS Enfants ont pour mission le diagnostic, le traitement et la prise en charge de situations de (suspicions) de maltraitance infantile sur le territoire de la Belgique francophone.
  • [2]
    Voir à ce propos : Gombay, K. Université McGill (http://WWWmcgill.ca/newsroom/chennels/news/Child-abuse-affects-brain-writing-270024).2017
  • [3]
    Décret du ministère de la Communauté française du 12/05/2004 relatif à l’Aide aux Enfants victimes de maltraitance, M.B., 14/06/2004.
  • [4]
  • [5]
    Echelle Alarme de Détresse Bébé. Echelle de détection du retrait relationnel du bébé de 2 mois à deux ans. Développé par A. Guedeney.
  • [6]
    Outil d’évaluation de la qualité des interactions précoces parents-bébé (jusqu’à 15 mois).
  • [7]
    Deprez, A. & Wendland, J. (2017). Penser la relation avec les parents pour les bébés placés : le protocole maintien du lien. Cahiers critiques de thérapie familiale et pratique de réseaux, 59.

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