Cliniques 2016/2 N° 12

Couverture de CLINI_012

Article de revue

Lectures

Pages 256 à 275

English version

Ouvrages reçus à la rédaction

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© Auguste Toulmouche, Dans la bibliothèque.

1Amy, M.D. (2016). Autismes : spécificités des pratiques psychanalytiques II. Toulouse : érès

2Authier-Roux, F. (2016). Ces bébés passés sous silence. Toulouse : érès

3Beaufils, C. (2016). J’ai oublié le titre ! Toulouse : érès

4Blanchet, A. (2016). Les psychothérapies sont-elles rationnelles ? Grenoble : PUG

5Bousseyroux, M. (2016). Penser la psychanalyse avec Lacan. Marcher droit sur un cheveu. Toulouse : érès

6Bouvard, M. (2008). Echelles et questionnaires d’évaluation chez l’enfant et l’adolescent, vol. 2. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

7Chemana, R., Lacôte-Destribats, C., Vandermersch, B. (2016). Le métier de psychanalyste. Toulouse : érès

8Ciccone, A., Gauhier, Y., Golse, B., Stern, D. Naissance et développement de la vie psychique. Toulouse : érès

9Dayan, J. (dir.). (2015). Psychopathologie de la périnatalité et de la parentalité. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

10Delhon, L. (2016). Pas si fou. Rennes : Presses de l’EHESP

11Dubois, A.M., Montchanin, C. (2015). Art-thérapie et enfance. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson

12Duflot, C. 2016. L’art thérapie en soins palliatifs. L’entre-temps. Toulouse : érès

13Dupont, H. (2016). « Ni fou, ni gogol ! ». Grenoble : PUG

14Durual, A., Perrard, P. (2016). Les tisseurs du quotidien. Toulouse : érès

15Enjolras, F. (2016). Santé mentale et adolescence. Nîmes : Champ social éditions

16Fiumanò, M. (2016). L’inconscient, c’est le social. Toulouse : érès

17Fritz, M.T., Tricot, M. (dir.). (2016). L’enfant, le médecin et le psychanalyste. Toulouse : érès

18Girard, T., Léger, F. (2016). La santé des adolescents en rupture. Toulouse : érès

19Hauswald, G. (2016). L’adolescence en poche. Toulouse : érès

20Isebaert, L., Cabié, M.C. (2015). Pour une thérapie brève. Toulouse : érès

21Isebaert, L., Cabié, M.C., Dellucci, H. (2015). Alliance thérapeutique et thérapies brèves. Le modèle de Bruges. Toulouse : érès

22Jeffrey, D., Lachance, J., Le Breton, D. (2016). Penser l’adolescence. Paris : PUF

23Juignet, P. (2016). Manuel de psychothérapie et psychopathologie cliniques. Grenoble : PUG

24Lefebvre, B., Poirot, M. (2015). Stress et risques psychosociaux au travail. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

25Menès, M. 2016. Les cauchemars. Toulouse : érès

26Moliner, P. 2016. Psychologie sociale de l’image. Grenoble : PUG

27Rassial, J.J., Chevalier, F. (dir.). (2016). Genre et psychanalyse. Toulouse : érès

28Rengade, C.E., Marie-Cardine, M. (2014). La psychothérapie : approches comparées par la pratique. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

29Richard, C., Lussier M.T. (dir.). (2016). La communication professionnelle en santé. Londres : Pearson

30Serfass, J. Je suis Mademoiselle C., schizophrène. Rennes : Presses de l’EHESP

31Zaouche Gaudron, C., Flores, J.J., Jaspart, C., Paul, O., Savard, N. (2016). Exposés aux violences conjugales, les enfants de l’oubli. Toulouse : érès

32Zucman, É. (dir.). (2016). Prendre soin de ceux qui ne guériront pas. Toulouse : érès

Revues reçues à la rédaction

33Cliniques méditerranéennes. (2016). Improviser en psychanalys(t)e, 93. Toulouse : érès

34Connexions. (2016). Penser l’intime, 105. Toulouse : érès

35Dialogue. (2016). Sexualité : entre normes et subversion, 212. Toulouse : érès

36Empan. (2015). Travail social : le moment de transmettre, 100. Toulouse : érès

37Empan. (2016). Troubles spécifiques des apprentissages, 101. Toulouse : érès

38Empan. (2016). Nouveaux horizons de la parentalité et travail social, 102. Toulouse : érès

39Le journal des psychologues. (2016). Dossier : Les idéologies : de l’individu au groupe, 335. Paris : Martin média

40Le journal des psychologues. (2016). Dossier : Psychologues en EHPAD, 336. Paris : Martin média

41Le journal des psychologues. (2016). Dossier : Quelle déontologie pour les psychologues ?, 337. Paris : Martin média

42Le journal des psychologues. (2016). Dossier : L’enfant malade et la thérapie systémique, 338. Paris : Martin média

43Psychanalyse. (2016). Sexe incertain, 35. Toulouse : érès

44Psychanalyse. (2016). Démenti, Toxicomanie, Claude Régy, 36. Toulouse : érès

45Revue de l’enfance et l’adolescence. (2016). Embarras des psychoses dans le champ social et éducatif, 92. Toulouse : érès

46Revue de l’enfance et l’adolescence. (2016). Grandir à l’adolescence, 93. Toulouse : érès

47Savoirs et cliniques. (2016). Au revoir tristesses !, 20. Toulouse : érès

Ouvrages repères

Note de l’éditeur

Adolescence. (2015). Psychoses et états limites, 94. Paris : GREUPP / www.revueadolescence.fr

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48Les pathologies adolescentes ont souvent été comparées aux états limites dont elles seraient annonciatrices, mais il faut aussi s’interroger sur les possibles évolutions vers la psychose. Nous reproblématisons dans ce numéro ce questionnement en nous demandant quels sont les précurseurs, lors de l’enfance, à partir du paradigme de la psychose infantile, des états limites à l’adolescence. Une série de contributions cliniques approfondies d’auteurs tant français qu’étrangers témoigne de la nécessité de faire progresser les concepts et les modalités de prise en charge clinique, dans un esprit d’ouverture aux différents courants de la psychanalyse. Nous avons voulu, à partir de la clinique avec les adolescents d’aujourd’hui, vérifier la pertinence de la méthode freudienne classique, du breakdown selon M. et M. E. Laufer, du pubertaire selon P. Gutton, de la subjectivation selon R. Cahn, et de certaines approches familiales, narrativistes ou intersubjectives, afin de mettre en débat ces différents points de vue. Sans oublier la nécessaire réflexion sur le contexte d’une socialité, des liens familiaux et intergénérationnels en crise.

Adolescence. (2016). Groupes, 95. Paris : GREUPP / www.revueadolescence.fr

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49Ce numéro de la revue présente des articles de recherche théorico-cliniques sur les dispositifs thérapeutiques groupaux pour les adolescents. Cette pratique groupale par la liberté associative qu’elle autorise, nous renseigne sur les processus psychiques propres à cet âge. Le groupe ouvre alors un champ de recherche très prometteur.

André, J., Chabert, C. (dir.). (2016). Vie et mort des affects. Paris : PUF

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50Vincent ne comprend pas… sa mère est morte il y a quelques semaines, « ça ne m’a rien fait ». Il aurait aimé pleurer à l’enterrement, rien n’est venu, pas même une montée de larmes qu’il aurait dû retenir. La mort de son chien, il y a un an, l’avait autrement ému. Mélanie « souffre » du mal inverse. Elle assistait la veille aux obsèques de la mère d’une amie, une femme tout juste aperçue une ou deux fois. Hier, comme à chaque mort à laquelle elle est conviée, elle s’est mise à sangloter bruyamment, attirant l’attention sur elle, y compris des proches moins évidemment éprouvés. « Tout cela est ridicule. » Elle qui n’a, à ce jour, perdu aucun être cher, « perd » ces quasi-inconnus comme elle perdrait père et mère. Y a-t-il un affect qui soit jamais parfaitement à sa place ? Au-delà de réactions très déplacées, comme celles de Vincent et Mélanie, existe-t-il une façon d’être touché qui serait l’exacte traduction d’un état d’âme ? Les mots de la question la rendent déjà instable, car celui qui a des « états d’âme » n’est pas le mieux placé pour nous en faire toucher la « vérité ».

Angelergues, J., Emmanuelli, M. Parat, H. (2016). Destins de la libido. Paris : PUF

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51Oral, anal, phallique, génital… : ces qualificatifs souvent employés sont initialement liés à la théorie freudienne du développement libidinal, mais cette dernière semble « passée de mode »… La libido, cette énergie psychique de la pulsion sexuelle, et ses destins n’intéresseraient-ils plus les psychanalystes ? Les destins de la libido restent pourtant au cœur de la clinique d’aujourd’hui et l’oralité, l’analité, entre autres organisations libidinales, désignent des champs que parcourt toute la complexité des conflits pulsionnels, quelles que soient les pathologies. S’attacher à la question des organisations libidinales, c’est tenir pour pivot de la psychanalyse le concept de « psychosexualité ». La théorie du développement libidinal a le mérite d’ancrer le psychisme dans le corps, le corps pulsionnel, le corps érogène. Freud pouvait écrire : « La reconnaissance des pulsions partielles sexuelles, des zones érogènes et de l’extension ainsi conquise du concept de “fonction sexuelle” par opposition à celui plus restreint de “fonction génitale”, est une question de vie ou de mort pour la psychanalyse. »

Brechon, G., Emmanuelli, M. (dir.). (2016). Les troubles des conduites alimentaires chez l’enfant et l’adolescent. Toulouse : érès

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52Les troubles des conduites alimentaires constituent un motif fréquent de consultation, essentiellement chez l’adolescent mais aussi chez l’enfant. Par leur aspect parfois extrême, par les risques évolutifs qu’ils présentent, ils mobilisent les soignants et nécessitent souvent des interventions en urgence. Qu’ils se présentent sous la forme de l’anorexie ou de la boulimie, voire de leur alternance, les symptômes n’ouvrent pas sur la compréhension du fonctionnement psychique qui les sous-tend. Le bilan psychologique, éclairé par la référence à la théorie psychanalytique, contribue à la connaissance, non pas du trouble, mais du sujet qui le présente. Il offre à ce titre une aide à la prise en charge pour l’équipe soignante et une ouverture à la compréhension pour la famille.

Chemla, P. (dir.). (2016). Transmettre. Toulouse : érès

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53La haine de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle, la haine de l’inconscient font rage et engendrent des campagnes de calomnies qui tournent sur Internet et dans de nombreux médias. Le récent plan Autisme en est un symptôme politique accablant. Comment en sommes-nous arrivés là ? Des cultures, des civilisations ont pu disparaître sous nos yeux au profit d’une homogénéisation. Rien ne nous dit qu’il n’en sera pas de même pour nos pratiques, marquées par la psychothérapie institutionnelle et la psychanalyse, si nous n’avons pas le souci de les transmettre. Transmettre suppose un processus dialectique de dessaisissement chez les uns et de réappropriation/réinvention chez les autres. Encore faut-il aussi qu’il n’y ait pas empêchement, voire interdiction d’une telle transmission, en contradiction flagrante avec l’entreprise de formatage actuelle qui prône une non-pensée. L’association La Criée reprend à bras le corps un de ses motifs fondateurs – les enjeux cliniques et politiques du transmettre en psychiatrie – dans un mouvement de mise au travail du Collectif. Les auteurs s’attachent à préciser « l’inestimable objet de la transmission » (Legendre) et à le distinguer de l’enseignement d’un savoir. Cette transmission ne saurait s’opérer sans reste, sans butée sur l’intransmissible et l’impartageable, faute de quoi elle produirait « une bande de clones » (J. Hassoun).

Clervoy, P. (2016). Traumatismes et blessures psychiques. Cachan : Lavoisier

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54Les traumatismes, stress, drames et autres accidents de la vie relèvent autant d’événements de la vie quotidienne que de situations exceptionnelles comme les catastrophes naturelles, les guerres ou les attentats. En certaines circonstances, l’appareil psychique est débordé par ces événements, une souffrance s’installe, et une aide adaptée est alors nécessaire pour prendre en charge ces « blessures invisibles ». Fondé sur la grande expérience de l’auteur et sur des histoires cliniques, l’ouvrage définit les différents tableaux cliniques (état de stress post-traumatique, harcèlement moral, burn-out, traumatisme sexuel, syndrome de Lazare, résilience…) et les diverses techniques disponibles de prise en charge (défusing, débriefing, psychothérapies, emdr…) et de prévention. Des exemples concrets présentent enfin les modalités d’action selon les circonstances (prise d’otage, deuil collectif, guerre, catastrophe, camp de réfugiés) et selon le lieu de la prise en charge (institution, travail avec un interprète…).Inscrit au cœur d’une pratique quotidienne, tout en s’appuyant sur des connaissances théoriques, l’ouvrage s’adresse aux thérapeutes, médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers et à tous les soignants qui accompagnent les personnes touchées par un traumatisme psychique.

Crocq, L. (dir.). (2014). Traumatismes psychiques. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

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55Frappées par la violence de notre société, violence des catastrophes naturelles ou accidentelles, violence des guerres, terrorisme, agressions physiques et psychiques, viols, maltraitance, les victimes traumatisées cherchent un soulagement à leur souffrance et un soutien compétent à leur vécu de détresse et d’abandon. Traumatismes psychiques. Prise en charge psychologique des victimes permettra aux psychologues confrontés à ces patients de mieux comprendre cette pathologie du trauma et de connaître les techniques de soin et de suivi thérapeutique. Cet ouvrage présente : les tableaux cliniques, immédiats, post-immédiats et chroniques déterminés par le trauma ; les approches thérapeutiques appropriées aux victimes ; des exemples concrets d’interventions, d’actions ou de soutien psychologique. Dans ce livre, le lecteur trouvera des approches thérapeutiques originales et peu connues, comme l’intervention psychothérapeutique post-immédiate (ippi), l’approche sérielle des victimes et l’accompagnement psychologique des familles endeuillées ; il sera également initié à des techniques thérapeutiques spécialisées, telles l’emdr, le débriefing des otages libérés, la technique des trois dessins et la mallette de jeu portable. Cet ouvrage, résolument pratique, s’adresse à l’ensemble des psychologues confrontés aux traumatismes psychiques, ainsi qu’aux psychiatres et autres professionnels de santé mentale qui reçoivent de plus en plus de patients, enfants et adultes, traumatisés.

Danon-Boileau, L., Tamet, J.Y. (2016). Des psychanalystes en séances. Paris : Gallimard

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56La psychanalyse est d’abord une expérience clinique intime et les concepts qu’elle élabore ont un objet particulier : ressaisir les phénomènes spécifiques qui se déroulent dans l’espace singulier d’une cure, quand un patient parle et qu’un analyste l’écoute. C’est à cette dimension-là que s’attache ce glossaire : montrer en somme comment les analystes pensent avec les concepts qu’ils se donnent pour accompagner ceux qui leur confient un moment de leur vie intérieure. Cela n’est donc pas un dictionnaire ni un vocabulaire de psychanalyse, qui, comme tous ceux qui existent déjà, situerait les notions classiques dans l’appareil freudien et leur trajectoire dans les différents courants de pensée de la discipline. Au contraire. Chaque contribution, prenant appui sur un fragment de cure, illustre comment telle ou telle notion fait surgir des perspectives imprévues. Elle constitue ainsi un témoignage du travail de pensée qui prend sa source dans les concepts élaborés depuis Freud…

Donnet, J.L. (2016). Dire ce qui vient. Paris : PUF

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57Dans une lettre à Stefan Zweig datée de février 1931, Freud écrit que « le procédé de la libre association paraît à beaucoup l’innovation la plus remarquable de la psychanalyse, et est la clef méthodologique de ses résultats ». Pourtant, à cette date tardive, le « dire ce qui vient » de la règle fondamentale avait depuis longtemps conduit Freud à faire de l’actualisation transférentielle l’axe du processus de la cure. La dimension vécue, relationnelle de son expérience subjective, l’élaboration du contre-transfert qu’elle impliquait devaient assurer à l’interprétation sa portée transformatrice. Mais l’aventure du transfert tendait à subvertir la fonction tierce initialement dévolue à une règle que son registre objectivant, explicitement méthodologique, semblait reléguer au second plan. Pour Freud, cependant, l’association libre restait garante du principe contra-suggestif de sa méthode. Dans le cadre contraignant et séducteur de la situation analysante, le jeu analytique veut que la libre parole croise l’exigence que le transfert se dise, qu’un transfert sur la parole la fasse porteuse du désir et du renoncement.

Doucet, C. (dir.). (2011). Le psychologue en service de psychiatrie. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

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58La substitution de la psychiatrie par la santé mentale a modifié la place des psychologues dans les institutions du champ de la santé mentale. Les psychologues cliniciens occupent désormais une position déterminante dans les institutions du soin psychique. Ils s’adonnent à la clinique, reçoivent les patients quelles que soient les formes du malaise : anorexie, dépression, angoisse, passage à l’acte suicidaire, addiction, errance, traumatisme, démence, maladie d’Alzheimer, etc. Comment comprendre cette évolution ? Qu’apporte la présence d’un psychologue clinicien à l’institution dans laquelle il exerce et au patient qu’il rencontre ? Cet ouvrage montre très concrètement comment interviennent les psychologues exerçant en psychiatrie de l’adulte, en psychiatrie infanto-juvénile et dans des services de psychiatrie spécialisés (cellule d’urgence médico-psychologique, personnes âgées, smpr, alcoologie, etc.). À l’approche collectiviste, le psychologue freudien oppose prise en compte de la singularité et politique du symptôme. Ainsi sont abordés l’accueil de la parole du patient, le repérage du déclenchement et de la fonction du symptôme dans l’économie pulsionnelle, le soutien du patient dans la mise en œuvre de solutions symptomatiques à même de rendre sa vie et celle de son entourage plus supportables, la fonction de l’institution pour le patient, l’ouverture auprès des équipes de soin d’un espace permettant d’élaborer la clinique. Cet ouvrage s’adresse à tous les professionnels et étudiants du champ « psy » qui souhaitent se former à la clinique. Un ouvrage qui donne ses lettres de noblesse au savoir de l’inconscient et à la clinique dans le champ psychiatrique.

Duval-Héraudet, J. (2015). L’analyse de la pratique : à quoi ça sert ? Toulouse : érès

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59L’analyse clinique de la pratique – ou supervision – est un travail oral. La confidentialité concernant tous les propos personnels qui y sont émis en est une des règles fondamentales. Les professionnels de l’éducation – rééducateurs de l’Éducation nationale ou professionnels de l’éducation spécialisée – qui se sont exprimés ici, sans rien trahir de cette règle, ont risqué la mise en visibilité de leur parole, de leurs difficultés ou de leurs doutes, alors qu’ils se confrontent quotidiennement à des enfants et des jeunes en grande souffrance. Ils ont souhaité témoigner de l’aide importante, nécessaire, que leur apporte l’analyse clinique de la pratique quant à leur engagement professionnel. Dans ce cadre, le superviseur qui les soutient témoigne aussi de son positionnement et de sa place. Cet ouvrage est une première : il présente le cheminement et le compagnonnage au fil des années d’un superviseur et de professionnels de l’éducation. Il met ainsi en série une chaîne de solidarité qui va de la supervision aux interventions sur le terrain. Ce faisant, il donne à lire la spécificité et la rigueur qui président à ces interventions éducatives.

Favez, N., Darwiche, J. (dir.). (2016). Les thérapies de couple et de famille. Bruxelles : Mardaga

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60Les thérapies de couple et de famille sont des traitements particulièrement appropriés dans la prise en charge d’un ensemble de troubles psychopathologiques, comme les troubles du comportement alimentaire, les troubles des conduites, les abus de substances, et ce, tant chez l’adulte que chez l’enfant ou l’adolescent. Les thérapies de couple et de famille sont également indiquées en cas de problèmes spécifiquement relationnels comme l’insatisfaction et le conflit dans les couples, le manque d’autorité dans la relation parent-enfant ou encore les troubles de l’attachement. Ce livre est le premier à répertorier les thérapies qui ont vu leur efficacité validée par la recherche selon les canons contemporains de l’évaluation des traitements (evidence-based practice). Douze modèles thérapeutiques sont exposés par des psychologues et des psychiatres européens et américains selon une structure récurrente : champs d’application, techniques d’intervention, données de validation et vignette clinique. Ces modèles sont classés par thème : l’enfance, l’adolescence, le couple, la famille et les groupes.

Freud, S. (1938). Abrégé de psychanalyse. Paris : L’Herne, 2015

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61Ce petit écrit entend rassembler, pour ainsi dire de manière dogmatique, les thèses de la psychanalyse sous la forme la plus ramassée et dans la version la plus définitive. Bien entendu, sa visée n’est pas d’exiger la croyance ni de susciter la conviction. Les assertions de la psychanalyse reposent sur un nombre incalculable d’observations et d’expériences, et seul celui qui répète ces observations sur lui-même et sur d’autres est engagé sur la voie menant à un jugement personnel.

Garcia-Fons, T., Solal, J.F. (2016). L’évènement juvénile. Paris : PUF

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62Les remous du passage adolescent ne concernent-ils que ceux que bouleversent les remaniements de la puberté ? Ou bien serions-nous confrontés à des émergences, des reviviscences, des moments juvéniles à tous les âges de la vie où survient du nouveau ? La littérature, le théâtre, le cinéma, ont exploré et témoigné de ces événements mutatifs qui ne se résument pas à une simple réactualisation de l’infantile. Mais c’est aussi dans l’arène du transfert qu’ils se manifestent, sur la scène partagée par le patient et son analyste, donnant lieu à une lecture après coup, à la recherche d’une nouvelle équation du possible. L’analyste engagé dans l’aventure analytique du transfert juvénile est alors convoqué à traverser une zone de turbulence, au présent et en présence, conduisant à l’écriture conjointe d’une nouvelle version de l’amour et du sexe.

Garland, C. (2015). La psychanalyse de groupe. Toulouse : érès

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63Le dispositif psychanalytique de groupe donne la possibilité de voir en action les processus puissants à l’œuvre dans l’intimité d’une psychanalyse individuelle. Le groupe donne un cadre à la fois « public» et « privé » à mi-chemin entre l’individu et la société. Chaque membre apprend par sa propre expérience et par l’observation des autres, en tentant de se débrouiller avec ses désirs personnels et les attentes et exigences du groupe. En s’appuyant sur la connaissance psychanalytique du développement psychosocial des êtres humains, et notamment, les travaux de Freud, Klein et Bion, Caroline Garland aborde les aspects théoriques et cliniques de la psychanalyse de groupe d’une façon claire et vivante. À partir de nombreuses vignettes cliniques, l’ouvrage décrit la technique de l’analyste menant le groupe, le traitement de patients présentant des difficultés psychopathologiques (psychose, personnalités borderline) et l’abord particulier des réfugiés. L’auteure apporte des réponses aux questions théoriques et techniques rencontrées par tout thérapeute, débutant ou chevronné, dans la conduite de groupes analytiques. Elle indique les conditions nécessaires pour devenir analyste de groupe et ouvre des pistes de réflexion stimulantes pour l’étude des grands groupes dans leurs tendances à la construction et à la destruction.

Lemosof, A. (2015). Une après-midi d’analyse. Paris : Campagne Première

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64Glissons-nous une après-midi dans le cabinet de Vincent Siluvni, un psychanalyste. Nous y découvrons une succession d’analysants très différents. En suivant le déroulé des séances, le lecteur prend contact avec chacun d’eux dans son univers singulier. Une écriture à la fois réaliste et suggestive éclaire les multiples questions que pose l’exercice de la psychanalyse, dont on parle beaucoup et que l’on voit ici à l’œuvre. Nous pouvons saisir dans cette fiction la dynamique du transfert, la nécessité, parfois, du silence, la richesse des associations libres, la force des souvenirs enfouis. Cet ouvrage est un précieux témoignage, car la psychanalyse reste toujours une énigme pour ceux qui n’y participent pas.

Perron, R., Missonnier, S. (dir.). (2015). Freud. Paris : L’Herne

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65Consacré à Sigmund Freud, ce Cahier présente un ensemble de textes rassemblés sur la base d’une idée simple et forte, énoncée en un « argument » préalablement soumis aux auteurs sollicités, et dont voici l’essentiel : la visée est de situer les déterminants et la portée de l’œuvre de Freud dans la culture occidentale, compte tenu du recul dont nous disposons aujourd’hui. La psychanalyse y est apparue comme un produit du xixe siècle, née à la confluence d’influences culturelles, de mouvements scientifiques, de traditions philosophiques, de mouvements sociaux, etc., qui lui ont donné, via l’homme Freud, sa figure particulière. Cette œuvre aura fortement contribué à modeler le siècle suivant. On se propose donc d’organiser ce volume sur le thème « Freud résonateur », par analogie avec le « résonateur » dispositif physique qui vibre en réponse à des actions du milieu, choisit et transforme ces vibrations selon des lois qui lui sont propres, et qui en retour fait vibrer son entourage selon de nouvelles fréquences. Cette métaphore est utile pour évaluer la vie et l’œuvre d’un Sigmund Freud né en 1856 et à bien des égards produit du xixe siècle, mort en 1939 au cœur d’un xxe siècle qu’il aura puissamment contribué à modifier. À l’aube du xxie siècle, quel regard pouvons-nous porter sur la vie et l’œuvre d’un homme si lointain et si proche ?

Revue française de psychanalyse. (2016). Mémoire. Paris : PUF

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66La métaphore du poète étend avec justesse la mémoire à cet espace mouvant où se conjuguent flux et reflux des traces et des souvenirs, tout en condensant son inscription dans les différents systèmes qui organisent la vie psychique. Car la mémoire est tout sauf une. Ainsi, il s’agit dans ce numéro, à la suite de l’approche freudienne de la mémoire, non pas tant d’examiner la correspondance de la trace mnésique à l’objet, que d’explorer le frayage spécifique des traces mnésiques en réseaux associatifs. Cette réalité est exploitée par les neurosciences et suscite de nombreuses correspondances avec la psychanalyse. Sous cet angle, comme dans l’examen des liens entre traumas collectifs et souffrances mémorielles, la pensée se veut exploratrice de la complexité de la mémoire.

Revue française de psychanalyse. (2016). Pourquoi la guerre ?. Paris : PUF

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67Pourquoi la guerre ? C’est le titre choisi en 1933 par Freud pour répondre à l’invitation d’Einstein de contribuer à la démarche initiée par la sdn. Comme il le fait en 1915 dans les Actuelles sur la guerre et la mort, Freud tente de saisir les mécanismes individuels et groupaux à l’œuvre dans la guerre, et de comprendre comment les motions pulsionnelles peuvent à la fois nous permettre de mieux connaître les forces de destruction humaines et les voies possibles pour combattre la guerre. À l’heure où nous sommes, son appel à une « dictature de la raison » reste pourtant un vœu bien incertain et la paix un horizon lointain. La psychanalyse ne peut-elle pas cependant continuer d’apporter sa contribution au débat par sa réflexion et son action thérapeutique ?

Revue psychologie clinique et projective. (2015). Les voies du narcissisme, 21. Toulouse : érès

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68Le narcissisme, tel qu’il a été introduit et analysé par Freud en 1914, est considéré depuis comme un concept essentiel au sein de la psychanalyse. Entre ses potentialités constructives, qui maintiennent la cohésion du fonctionnement psychique, et ses menaces d’aménagements délétères qui s’inscrivent dans une logique de fermeture ou de rupture par rapport aux investissements objectaux, le narcissisme peut offrir une contribution indispensable à la mise en place des limites, à l’implication de la pensée, à la consolidation des idéaux et encore aux fondements de la vie amoureuse. Mais il peut aussi se laisser emporter par une dérive destructrice, dans un enfermement autarcique, et mortifère, entre la toute-puissance maniaque et les impasses mélancoliques. La clinique projective offre de vastes possibilités d’études approfondies du narcissisme, comme en témoignent les nombreux travaux qui lui ont été consacrés. C’est aux différentes composantes qu’il convoque (destins pulsionnels, aménagements défensifs, organisations psychopathologiques), aux problématiques singulières qu’il appelle, en particulier celle du statut de l’objet dans les cliniques actuelles, du traitement de la perte ou encore du masochisme, que ce numéro sera consacré.

Roussillon, R. (dir.). (2014). Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique générale. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson

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69Ce manuel présente la logique des processus de la vie psychique à tous les âges de la vie, de la naissance à la vieillesse. Les auteurs, issus de la pensée psychanalytique, retracent tout d’abord l’histoire de la réalité psychique de la subjectivité. Ils présentent ensuite les logiques, en large partie inconscientes, qui sous-tendent les formes d’expression de la psychopathologie. L’apport des neurosciences dans le champ de la psychopathologie est également abordé. Une approche projective complète enfin cette démarche d’ensemble et fournit une méthode pour médiatiser la subjectivité propre du clinicien. Ainsi composé, ce manuel s’adresse à tous ceux qui, étudiants, jeunes professionnels et psychologues confirmés, sont soucieux d’une vue d’ensemble et actualisée de l’approche clinique de la vie psychique et des formes de sa pathologie. Cette deuxième édition a été enrichie des nouvelles thématiques suivantes : le travail de psychothérapie et les médiations thérapeutiques, ainsi que la psychopathologie du sujet vieillissant.

Schepens, F. (dir.). (2016). Les soignants et la mort. Toulouse : érès

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70Les fabuleux progrès de la médecine contemporaine ont permis de tenir la mort éloignée dans le temps, avec une espérance de vie qui ne cesse d’augmenter, mais aussi dans l’espace. En effet, la mort est aujourd’hui une affaire de professionnels. Il revient aux médecins, paramédicaux, psychologues, exerçant au domicile du patient, dans un centre hospitalier universitaire ou encore en maison de retraite médicalisée, de prendre en charge la finitude des vivants. Mais alors que leur mission est de soigner, quels rapports les soignants entretiennent-ils avec la mort ? Comment assument-ils la part de violence de ces vies qui s’achèvent ? Comment le médecin généraliste, l’infirmière en gériatrie peuvent-ils se préparer au décès de leur patient ? Comment accepter ces morts inéluctables dans les services de soins palliatifs ? Face à la répétition des décès des personnes qu’ils tentaient de guérir ou dont ils prenaient soin, les soignants doivent créer les conditions pour ne pas souffrir des multiples deuils et, malgré tout, bien travailler. Ils ont à reconstruire le sens de leur activité selon les spécialités, les services ou encore la situation particulière du patient.

Thiam, M.H. Ndoye, O. Despierre, P.G. (dir). (2016). Etudes ethnopsychiatrie, ethnopsychanalyse. Psychopathologie en Afrique 2. Paris : l’Harmattan

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71Les violences de tout genre dominent l’actualité de notre temps. Une des marques que portent ces violences est le viol. Ce livre est extrait d’une étude qualitative basée sur dix patients, victimes d’un viol, dans le cadre d’une recherche parmi lesquels deux d’entre eux sont ici présentés et dont la problématique est représentative de l’ensemble.

Vasiljevic, D. Oberlé, D. (2016). Conduites et émotions dans les groupes. Grenoble : PUG

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72Cet ouvrage s’intéresse aux conduites et à l’influence que les émotions peuvent avoir sur ces conduites, non pas en tant que processus individuels, mais en tant que processus de groupe.

73Sa particularité est de mettre en avant la dimension sociale et culturelle des émotions ainsi que leur importance dans les prises de décisions en groupe. On découvre ainsi que les émotions ne sont pas forcément perturbatrices mais qu’elles participent au contraire aux comportements adaptatifs et à la communication sociale. En fait, les émotions, y compris en groupe, sont des guides pour l’action.

Vercauteren, R., Hervy, B., Schaff J.L. (2016). Le projet de vie personnalisé des personnes âgées. Toulouse : érès

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74Le travail avec le public nouveau que constituent les personnes âgées et très âgées, les écarts entre l’utilisation de concepts par les professionnels et leur perception par ces personnes âgées, génèrent des interrogations multiples. Pourquoi parler d’un projet personnalisé et non d’un projet individualisé comme c’était le cas précédemment ? Que signifie remettre la réalité et les vécus (des anciens et des professionnels) au cœur de l’intérêt que l’on porte aux personnes âgées ? Quelle place faire aux demandes exprimées personnellement par le sujet âgé ? Doit-on renoncer à utiliser les réponses standardisées aux besoins codifiés ? Quel sens donner à la notion d’accompagnement, trop souvent associée à des approches condescendantes, maternantes ou paternalistes ? Une nouvelle approche culturelle du travail pluridisciplinaire est-elle aujourd’hui nécessaire pour changer les pratiques, comme le demandent la loi 2002-2 et les nouvelles recherches de qualité dans les établissements et les structures d’aide à domicile ? C’est tout ce questionnement qui a guidé les auteurs dans la rédaction de cet ouvrage à la fois conceptuel et concret. Ils ont croisé leurs connaissances et leurs expériences de sociologue, d’animateur et de cadre de santé afin d’analyser les éléments permettant de construire le projet de vie personnalisé, tant en établissement qu’à domicile. Ils contribuent ainsi à élaborer de nouveaux savoirs professionnels, théoriques, méthodologiques et pratiques, dont les bénéficiaires sont les personnes âgées.

Fiche lecture

Clit, R. (2014). Le travail institutionnel en psychiatrie et en milieu éducatif. Le fonctionnement des réunions en vision psychanalytique. Paris : L’Harmattan

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75Le livre de Radu Clit s’adresse particulièrement aux professionnels qui s’interrogent sur les processus thérapeutiques dans les institutions psychiatriques et les milieux éducatifs. Il se réfère aux auteurs qui ont écrit sur la psychologie collective et la psychanalyse institutionnelle. Différents courants psychanalytiques ont contribué à ces débats et, selon R. Clit, les conflits d’écoles qui ont pu surgir, n’ont pas mis en échec ces réflexions et constructions institutionnelles.

76Il commence par exposer le point de vue de Félix Guattari à qui l’on doit un approfondissement du principe de transversalité comme règle fondamentale pour le travail institutionnel. C’est toute l’équipe des soignants qui est appelée à participer à la réflexion sur le travail institutionnel et l’accompagnement thérapeutique des patients. Il s ‘agit à la fois d’un travail collectif et d’un investissement libidinal individuel par chacun des membres de l’équipe. Parmi les principes de la pensée collective que Clit veut interroger, il met en avant les effets de l’illusion groupale en institution. Ce dernier concept qui nous vient de Didier Anzieu, met en lumière le phénomène de résonance entre les membres d’où résulte leur adhésion à la vie institutionnelle et à son fonctionnement. Les illusions collectives peuvent avoir un effet réparateur pour certains patients et favoriser leur évolution. Elles peuvent aussi faire défaut ou se volatiliser en cas de conflit d’intérêts entre les membres de l’équipe ; dès lors, les projets thérapeutiques n’avancent plus. C’est ce qui se passe si par exemple un membre de l’équipe demande pour un patient un examen médical qu’un autre membre oublie, que ce soit par acte manqué ou parce qu’il a d’autres priorités. Des incompatibilités dans l’action d’équipe peuvent ainsi rendre dysfonctionnel ou inutile le travail institutionnel.

77L’institution doit répondre aux troubles psychiques ou psychosomatiques graves et également aux problèmes de déficits d’autonomie. R. Clit pense que la nécessité de créer de nouvelles structures de soin pour ces patients a inspiré des recherches psychanalytiques. Les patients, notamment psychotiques ou psychopathes, ont souvent un mode transférentiel agi et non verbal, leurs mouvements transférentiels peuvent être violents et fortement projectifs. Le transfert en institution est contenu avant d’être compris, dit Clit. Le devenir de ces patients, sous l’emprise de leurs transferts morcelés et éclatés, dépend de la réflexion et de l’élaboration de ces processus dans les réunions de synthèse.

78C’est René Kaës qui a proposé le concept de diffraction du transfert en institution, rappelle R. Clit. Le patient peut exprimer aux membres de l’équipe différentes facettes de sa personne. Dans les réunions de synthèse on cherche à trouver une réponse aux diffractions du transfert et à favoriser l’échange entre le patient et l’équipe. Le cadre institutionnel possède des propriétés implicites, intersubjectives et inconscientes, selon R. Clit. Il cherche à analyser ces processus en se référant à la notion d’alliances inconscientes en groupe. Pierra Aulagnier defend le point de vue qu’il existe une alliance première dans la vie, laquelle est conçue comme un contrat narcissique inconscient entre l’enfant et sa famille d’origine. Il s’agit d’un pré-investissement qui se crée et est fondé avant la naissance. L’enfant reçoit une mission de son groupe familial et de ses proches qui lui attribuent une place. Selon René Kaës, un tel contrat se constitue également en institution psychiatrique. Chacun des membres de l’équipe se forge une vision et se fait une image du patient, chacun le perçoit à sa façon.

79L’alliance inconsciente figure un espace entre l’individuel et le collectif qui aide l’équipe à construire le projet thérapeutique adapté à un patient donné en vue de reconstituer son unité.

80Contenance et continuité jouent un rôle fondamental dans le processus de reconstitution. Serge Lebovici avait analysé la contenance dans l’analité et l’oralité, rappelle R. Clit. Celle-ci s’opère par les mouvements de rétention, de conservation, d’expulsion et de tri. La contenance est à la fois psychique, affective, physique et sensorielle. Didier Anzieu avait déjà formulé la notion de contenance comme une fonction de l’enveloppe psychique, non seulement du Moi-peau mais aussi du groupe. L’équipe assume une fonction de dépôt, elle doit condenser, cristalliser et inclure aussi ce qui est négatif ou mauvais pour le patient.

81R. Clit fournit beaucoup de vignettes cliniques et montre la richesse des prises en charge en institution qui peuvent apporter aux patients plus qu’une thérapie individuelle. Il raconte par exemple le cas de Jules admis à l’hôpital de jour ; cet adolescent refusait toute sorte de psychothérapie individuelle ; il avait pourtant un grand besoin de présence humaine autour de lui, notamment de son groupe de pairs, des liens exclusifs qui avaient été incompatibles avec une psychothérapie.

82R. Clit trace le profil des enfants accueillis dans les institutions éducatives : issus de milieux maltraitants, exposés aux conflits destructeurs entre les parents, ces enfants sont au bord du gouffre, brisés par les ruptures dans leur famille et en manque d’étayage. Ils ne sont pas en mesure de réfléchir sur leur dysfonctionnement psychique ou sur leurs besoins d’identification.

83Dans la horde primitive imaginée par Freud, le lien social est à la base de nos liens primaires, rappelle Clit. Les patients dans les institutions psychiatriques et pédopsychiatriques n’ont souvent pas d’autres liens que ces liens institutionnels, les seuls qui leur restent.

84L’asile, selon les traditions, nous était offert gratuitement. Radu Clit, faisant référence à Vassilis Kapsambelis, s’interroge sur l’histoire de l’asile psychiatrique. Il finit par se poser la question de savoir si les asiles se sont humanisés depuis leurs origines et s’ils accordent de nos jours une place plus importante à la subjectivité de chacun.

85Hede Menke-Adler

86menkeadler@gmail.com

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