Jeune femme anglaise veuve d’un mari qu’elle n’aimait guère, Mrs Muir
décide de quitter, avec sa petite fille, la maison londonienne de sa belle-famille,
scandalisée d’une telle liberté, pour aller vivre seule au bord de la mer.
Bien que l’employé de l’agence auquel elle s’adresse tente de l’en dissuader,
elle y loue une maison hantée par un fantôme. Elle a tout de suite aimé la
maison lorsqu’elle l’a visitée. Elle a aimé l’atmosphère du salon qui fait penser
à l’intérieur d’un navire, la mer qui emplit la baie vitrée de la chambre, ses flux
et reflux qui unissent jours et nuits, respiration qui ne connaît ni la fin ni le
commencement.
(C’est sur la mer, ses mouvements, que s’est déroulé le générique, avant la
première scène dans la maison londonienne.)
Mrs Muir va vivre là toute la suite de sa vie, jusqu’à son achèvement.
Mrs Muir va écrire. Dans des circonstances inattendues, elle va écrire un
livre inattendu.
Mrs Muir a les traits délicieux de Gene Tierney, un corps droit dans les
vêtements ajustés du menton à la cheville qui conviennent à sa situation sociale
et à ce tout début de XXe siècle encore victorien. Un corps droit – pas raide.
Souple, musical, très féminin. Comme son lumineux visage à la bouche douce
et pleine. Dont l’architecture, cependant, dit autre chose : pommettes, front,
ligne nette de l’oreille au menton, attestent d’une disposition irréductible à la
seule douceur féminine.
« Vous êtes la femme la plus obstinée que j’aie jamais rencontrée …
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