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Une construction sociale du corps
1Dans les sociétés du Maghreb, le corps participe d’une économie de rapports sociaux et politiques et de productions symboliques. La consécration de nombreux faits culturels passe par l’agencement et l’organisation des techniques du corps. La cohérence du corps, sa fragmentation aussi, est en rapport avec le degré de transcription des éléments d’apprentissage et de savoir qui l’établissent comme lieu d’une mémoire du groupe et de la filiation humaine. Mais le corps est également l’objet de manipulations multiples pouvant le barrer, l’exposer ou le maintenir en attente dans une procession de rites initiatiques et dans un travail collectif de construction des émotions [1].
2La socialisation du corps est inférée à la permanence d’un ensemble de conduites et de dispositions d’être dans lesquelles se réalisent des correspondances de rôles, de statuts et de règles. Le corps absorbe et fixe ces formats préétablis par un travail d’intériorisation et d’élaboration ressourcé aux équivalents de pouvoir et de mode de représentation. Il est alors construit par le regard et le discours social et pensé dans une logique identitaire ou autoritaire. Cette rationalité peut rencontrer ou croiser des dispositifs du Moi dans lesquels s’imprime l’inconscient de la norme ainsi que la loyauté psychique. La règle culturelle du groupe social détermine la normativité du corps appuyée aux segments esthétique, physique et psychique. Cette influence de l’ordre social est caractérisée par plusieurs mouvements :
- le regard (intérieur et extérieur) porté sur le corps [rapport à la formation de l’image du corps] ;
- le travail de mentalisation du corps [représentations, idéalisation] ;
- le discours et la symbolisation adressés au corps [limites identitaires, interdits, délégations, fantasmes].
- la femme exerce toutes les charges qui ont un caractère endogène : contenir, enfanter, alimenter, souffrir, porter le deuil ;
- l’homme a des préoccupations situées dans l’univers exogène : voyager, faire la guerre, planter, gouverner, migrer.
- un rapport organique avec le corps social, parce qu’il assure la fécondité ;
- un rapport avec l’espace où se réalise la division sociale du travail sexuel ;
- un rapport avec la vie des enfants qu’il produit.
Un imaginaire du corps
3D. Le Breton souligne que la désignation culturelle du corps est donc le fait d’un imaginaire social. Le corps en tant que lieu de l’identité sociale et psychique d’une personne n’est représentable que dans un système de structure sociale individualiste, marqué par la séparation des acteurs sociaux et par l’autonomie des valeurs et des objectifs [7]. Dans la société traditionnelle et communautaire, l’existence individuelle se coule dans celle du groupe et dans la nature. Le corps n’est pas un élément d’individuation culturelle, politique ou mentale.
4La dimension de personne référée à la structure du Moi est difficilement envisageable à propos de l’individualité du corps et de son autonomie. Dans le système de culture traditionnel et communautaire, le corps est le maillon qui contient une part de la mémoire collective. Il est un attribut délégué à la présence terrestre d’un être doté de compétences d’apprentissage et d’intégration d’objets divers. Ainsi, le corps n’est pas la propriété d’une personne mais le lieu où s’élabore la convergence du groupe, ses croyances et ses sacralités. La coexistence du sacré et du symbolique est gérée par l’ordre communautaire qui seul peut définir les séquences d’expression ou de différenciation, notamment à propos des rites du mariage, de la naissance et de la mort dans différentes cultures traditionnelles, ainsi que de l’épanouissement et du repli. Le corps est donné à voir comme il est censuré car il porte les germes du recommencement et de nouvelles filiations du groupe (travail de gestation et de procréation, alliances endogamiques) et, à travers les fonctions biologiques, il marque les dimensions du religieux et du sacré autant que les fondements subjectifs des valeurs immatérielles du groupe social ou familial (autorité morale, honneur, division du travail sexuel, distribution des risques). Les références biologiques du corps (neurovégétatives, sexuelles et motrices) recoupent ainsi ses références symboliques et spirituelles car la société allègue au corps, à travers ses répétitions et ses liens transgénérationnels, le fondement de sa marque et de sa légitimité. L’inférence magico-religieuse est alors déterminante dans les évolutions du corps, de ses productions et de ses altérations dans la maladie. Ainsi, en dépit de la rationalité biomédicale, le corps est rivé aux systèmes de croyance et aux langages de la culture. Ces langages sont fondés dans un contexte mental, perceptif et discursif de la réalité et de la représentation du corps : normes, frontières, mutations, délégations affectives et sociales, aliénations, sublimation. Il est possible, alors, de considérer le corps comme un fait culturel et un objet anthropologique et, spécifiquement, un métalieu [8] car il figure l’aboutissement d’un protocole complexe d’assimilation des règles humaines qui fondent le groupe [9]. Autant que l’acte de parole, le corps révèle la mémoire communautaire, ses bouleversements et ses angoisses [10]. Il consacre le registre dont use une société pour parler de ses fantasmes. Aussi, le corps que nous vivons n’est donc jamais pleinement nôtre car il est d’abord une « image sociale » [11].
La souffrance : un paradigme anthropologique et psychologique
5Les significations à rechercher dans la souffrance du corps et du psychisme recoupent le mode d’organisation de l’unité structurale corps | psyché dans les représentations traditionnelles et les solidarités émotionnelles qui s’en élaborent.
6Les usages culturels de la maladie peuvent être attachés à un ensemble de règles fondatrices ou protectrices déterminées par les systèmes d’interprétation des troubles, des crises ou de la « symptomatologie » reconnue et organisée dans un cadre référentiel. Ainsi, des faits magiques peuvent être la cause de la souffrance ou une explication sociale de celle-ci [12]. Dans la dimension anthropologique, la maladie est marquée par une causalité sociale, symbolique et spirituelle. Elle constitue, par exemple, une sanction punitive ou expiatoire. Mais la maladie peut-être aussi de causalité biologique et organique et mettre en évidence le langage spécifique des symptômes et du sens social et culturel de la souffrance qui leur est attribuée.
7Les différents concepts de la maladie comme expression de l’influence extérieure fixent l’origine des troubles (naturelle, maléfique, biologique) et de leur matérialité qui suppose un travail complexe de reconnaissance et un savoir spécifique capables de transcrire des messages idéels, ceux de la souffrance réelle ou supposée, en trame spatiale et sémiotique du corps, de l’esprit et de la chair. Dans le contexte traditionnel, la maladie s’organise dans le passage de l’émotionnel, construit par un partage de l’affectivité et de la filiation spirituelle et symbolique, vers l’empirique consacré par la maîtrise des outils et des procédures et techniques de qualification des troubles et du travail thérapeutique [13]. Elle est appuyée, aussi, au registre du visible et de l›énonçable, de la représentation et du langage [14]. Ainsi, l›introduction du corps dans les pratiques magiques, dans la mythologie et dans l’imaginaire thérapeutique tient d’une « pensée sauvage », qui est aussi une pensée du double, de l’irrationnel et du mystique, où les différents niveaux de la réalité sont appréhendés dans une même cohérence d›ensemble [15]. Selon J. Saliba, le contexte de la croyance magique et les nombreuses élaborations émotionnelles et expressives du corps et de ses altérations indiquent des pistes étiologiques qui établissent la maladie comme la manifestation à travers le malade d’une inconduite située à l’extérieur de ce dernier. Le malade subit une volonté qui s’impose à lui : « quelle qu’elle soit, somatique ou psychique, la maladie est le signe d’une faute échappant à la conscience présente de l’acteur social qu’est le malade et, en conséquence, à sa culpabilité » [16]. Par ailleurs, le symptôme est organisé comme une parole du malade sur lui-même et sur ses rapports au groupe [17].
8Dans les réalités nationales du Maghreb, beaucoup de femmes vivent péniblement la blessure de l’infécondité de corps réfractaires accompagnée de reproches latents et de révocation secrète de leur capacité maternante. Le désir d’enfant, élaboré dans la démarche adoptive que le mythe charge du pouvoir de réhabiliter les fonctions procréatrices, constitue pour elles un imaginaire de resexualisation de leurs corps et de levée de l’ambiguïté attachée à leur féminité. Dans ces situations de solitude, les femmes perdent la capacité de parole et inventent des interactions circulaires au corps. Les tatouages et les scarifications en signent une graphie de douleur et de deuil et informent les fragilités, les dévotions et les incertitudes. En raison de disqualifications nombreuses de la scène sociale, familiale et conjugale, des souffrances sont prescrites aux femmes par les marquages violents de leurs corps et l’effraction des matrices physiques et psychiques comme des indicateurs récurrents de vocations victimaires et de dérèglement des liens dans la communauté.
9La maladie représente souvent une situation de souffrance, de désorganisation, d’atteinte corporelle et d’entrave à la vie et à l’exercice des fonctions communautaires [18]. Au plan psychologique, elle est aussi vécue comme une altération, un manque et un état de dépendance physique et morale. Par ailleurs, elle engage la gestion de la douleur et des remaniements subjectifs et émotionnels chez le malade et dans son entourage. Un protocole de dispositions psychologiques est repérable :
- mécanisme de régression et de recherche de protection ou d’accompagnement. Cette régression est soulignée par un faisceau de comportements à tonalité affective ;
- réduction des intérêts ;
- l’égocentrisme ;
- la dépendance marquée vers un membre du groupe familial ou social ;
- l’hypersensibilité ;
- l’installation d’un mode de pensée magique.
Thérapeutique traditionnelle du corps
10Le sacré représente une dimension importante des objets mentaux, psychiques, biologiques et spirituels des sociétés traditionnelles et communautaires du Maghreb. De même, il figure une traverse vers les segments thérapeutiques grâce aux leviers émotionnels et identificatoires de la suggestion, de l’interaction et du transfert.
11La fonction réceptive de l’inconscient s’élabore dans l’infini écheveau des croyances et des mythes spécifiques du groupe et s’appuie sur la délégation tutélaire et affective des guérisseurs et des personnages charismatiques. La thérapie fondée par et dans le groupe a souvent une connotation cathartique et libère le flux de tension où s’inscrivent les conflits exprimés par la maladie. De la même manière que la maladie reflète les problématiques du groupe, la thérapie traditionnelle, associative, possède une fonction cohésive et réparatrice pour les différents acteurs.
12Les guérisseurs et thérapeutes traditionnels élaborent un réseau sémiotique (relatif au sens) et symbolique (relatif à la signification) qui caractérisent la maladie et la douleur. Ces codes de lecture des différentes plaintes du corps et de l’esprit permettent de localiser et de nommer des signaux d’appel en les articulant à une procédure thérapeutique. Cette clinique fonde le trouble et la maladie dans un mouvement historique, celui du développement de la personne notamment, pour comprendre les progrès, les arrêts et les distorsions qui l’affectent. Dans l’approche traditionnelle, la maladie révèle le groupe, ses désirs et ses conflits manifestes ou latents [20]. L’acte thérapeutique réside alors dans la continuité qui réunit l’individu à sa référence sociale et familiale ainsi qu’aux références occultes développées par la mémoire du groupe. La souffrance et la maladie sont considérées comme naturelles ou surnaturelles et référées à la toute puissance subjective de productions incantatoires ou suggestives [21].
13Beaucoup de thérapies traditionnelles et païennes développées contre l’agression par les mauvais esprits, le mauvais œil et le sortilège se sont trouvées au courant des siècles rattachées à l’Islam [22]. Ainsi, des savants et des connaisseurs du Coran, des F’qihs, sont investis de capacité thérapeutique et de qualification pour l’exorcisme par l’emploi d’amulettes, de médicaments magiques, de fumigations et de vaporisations. Il faut souligner, dans ce cas, la similitude qui existe dans les thérapies traditionnelles, étayées par la parole, avec les thérapies modernes issues de la capacité de verbaliser les vécus inconscients et les souffrances. Les gains thérapeutiques sont souvent dus à l’effet d’immersion produit par les incantations sacrées et par la réceptivité psychique de la personne malade et de son groupe protecteur.
Corps et exosexualité
14Le marquage du corps traumatique, sacrificiel et esthétique, est un métalangage que les adolescents investissent massivement et revendiquent comme un territoire intime et un refuge contre la destruction des liens protecteurs dans la famille et une médiation de la souffrance. Les adolescents séparés de leurs figures d’attachement s’abritent dans les limites d’un corps souvent réfractaire ou violent [23]. Cette réappropriation de l’espace familial et public à travers le corps et ses répliques mutantes est une tentative pour se remettre au monde, renaître à soi et aux autres et prendre une part dans la communauté [24].
15Pour les jeunes adolescents algériens, l’investissement du corps, son exposition publique et son esthétisation érotique constituent une légitimation nouvelle de la qualité de personne et d’acteur social, communautaire et politique. Cette émergence de l’appareil corporel, porteur de revendications libertaires, a accompagné d’autres transformations de la scène sociale : sociopolitiques et économiques, spirituelles et culturelles. Par ailleurs, la formation des communications esthétiques du corps a connu une gradation de références et de mises en actes dans le champ visuel. Depuis la tenue afghane [nasff-essaq] et le « hidjab » orthodoxes aux « hidjab-corsaire » et « string-hidjab », des mutations nombreuses du code dogmatique et des stratégies sémiotiques sont apparues dans les mentalités et dans les pratiques esthétiques de la scène sociale [25]. La résurgence des vocations libidinales, portée essentiellement par les jeunes, l’érotisation de l’image du corps dans l’association inattendue du « jean-string-hidjab » et du « kamiss-boxer » souligne l’ouverture d’un territoire de transgression des interdits imposés à la puissance attractive des vies psychiques et sensuelles par de nombreuses années de rigorisme rédempteur. Aussi, l’avènement du corps sexuel en Algérie est dans un rapport paradoxal des prescriptions du dogme (voilement du corps ou d’une partie du corps) et de pratiques libertaires (érotisation du corps). Il marque également le mode de construction d’un contre-pouvoir, dans les champs familiaux et sociaux, porté par les enfants contre la tutelle des pères castrateurs [26].
16La notion d’exosexualité situe l’émergence de nouveaux marqueurs de la sexualité ainsi que la manifestation bruyante et spectaculaire du caractère érotique de productions diverses. L’extériorisation de la vie sexuelle et des revendications liées à la vie sexuelle est appuyée par les manifestations érogènes des corps, des discours, des objets et des dispositifs de la séduction. Elle fonctionne aussi comme une permanente constatation, un étayage, une démarche libidinale dominatrice ou régressive et un recours défensif contre les nombreuses angoisses et les frustrations répétitives. La problématique sexuelle semble arrimée à une carence de satisfactions génitales essentiellement fondées par la recherche du plaisir. Mais elle est inférée à la maturité des structures psychiques et des statuts dans le champ social [27]. Le surinvestissement de la lignée sexuelle, l’érotisation des conduites et des communications sociales, les diffractions des productions sexuelles, les pratiques limites de la prostitution, l’agression sexuelle des enfants et la fragilisation des identités sexuelles semblent dans un rapport marqué aux imaginaires de souffrance libidinale et psychosociale, de reconnaissance et de socialisation du corps érotique comme un segment déterminant de l’appartenance et de la qualité de personne [28]. Le contenu de ce message indique la transition du biologique, niveau opératoire de la vocation sexuelle le plus investi actuellement dans les discours et les logiques dominants, vers le culturel qui en serait une dimension symbolique et contenante ; modératrice et intégrative. Le surinvestissement du corps sexuel représente alors une réparation dans la conjoncture de reconstruction du champ sociopolitique et culturel. Il s’agit d’une médiation symbolique et émotionnelle des dimensions de crise sociétale, communautaire et familiale en l’absence d’autres réseaux de méta-communication sur les manques, les injustices et la précarité.
17La médiatisation forte du paradigme sexuel correspond également à la pression du biologique où s’opère un déplacement des termes de la compétitivité sociale. Les valeurs intellectuelles, de lignages, spirituelles et économiques ont reculé devant le déferlement des formats esthétiques corporels, féminins et masculins, porteurs de désir et de désirabilité, devenus les seuls indicateurs discriminants [29].
Corps et souffrances chez l’enfant
18Des enfants fragiles ou sans relais préfèrent se plier aux maltraitances familiales et scolaires pour absorber dans leur corps les systèmes d’affrontement psychique et la haine réciproque. Cependant, les limites de la résistance physique et psychologique sont exprimées dans la production de symptômes et dans l’organisation psychopathologique, psychosomatique ou psychopathique [30]. De ce fait, les modes de conflictualisation générés par l’absence de communications et de réseau de protection contre les multiples formes de violence, se développent également dans les sphères sensitives de la continuité corporelle et psychique. L›enfant développe alors le sentiment de perte des territoires de son identité intime et émotionnelle et de son intégrité physique. Les contraintes exercées sur le corps et l›affectivité de l’enfant sont souvent tues et secrétées dans un champ de silence et de refoulement névrotique. Ces situations de silence concernent le corps sexuel de l›enfant et de l›adolescent, encore indistincts ou immatures, mais objets de tentation et de violences abusives [31]. Les mineurs parlent peu de la séduction et des agressions dirigées contre leur corps. Mais ils expriment leur désarroi dans les résistances larvées ou auto mutilantes de fugues répétées, de comportements addictés et toxicomaniaques, ainsi que dans les manifestations anorexiques et suicidaires [32].
Une lecture du corps
19Dans les dessins d’enfants, il s’agit souvent d’un contre investissement, une expression défensive de déviation des contraintes, une mobilité de la communication. Les dessins projetés renferment des symboliques profondes de vécus agressifs, de blocages, de perte des référents identitaires et de morcellement. Le graphisme informe la valeur cohésive et conservatrice du symptôme. La capacité de parole est déléguée aux traits, et à l’imaginaire structuré et déstructuré où les éléments traduisent des séquences de la vie et des objets inconscients. Le discours délégué aux dessins d’enfants configure la place occupée, les espaces dévolus ou étriqués, les intercessions et les biais, les acteurs réels et symboliques. La conflictualité y apparaît résorbée par le corps alors décomposé, décharné, déshumanisé, refoulé ou surdéterminé.
20Le dessin d’enfant comporte une communication sur la personnalité, les émotions, l’angoisse et la pression à la finitude ou à l’exaltation. Le substrat psychosomatique y est lié à la teneur psychopathologique et dévoile les systèmes d’organisation contre les conflits ou la déstructuration de l’ordre relationnel [33]. Ainsi, la fonction du corps s›articule à une synthèse de moments essentiels. En effet, à travers les modalités expressives, psychomotrices et somatiques, le corps décline la représentation du monde extérieur ainsi que la somme d’expériences conscientes et inconscientes. Dans les expressions graphiques des enfants, le corps et l’image du corps sont informés par les projections de fantasmes réparateurs et séducteurs, destructeurs ou défensifs [34].
Clinique [35]
21Observation, Sani, 9 ans.
22Sani est une petite fille à l’allure délurée, qui développe un grand effort d’attention pendant l’entretien sollicité par sa tante maternelle qui en a la charge transitoire. L’objet de cette entrevue concerne l’instabilité motrice et affective de l’enfant associée à des signes divers (cf. troubles du caractère, opposition, refus de la nourriture, agitation et quelques insomnies).
23Sani est vue en présence d’un jeune frère âgé de 5 ans. Elle dessine naturellement et explique les différents traits de son imagination et de sa graphie où évoluent les éléments d’un montage spatial et familial, les arbres et les enfants. Sani est perspicace et rusée. Mais elle présente de nombreux signaux de souffrance abandonnique. C’est une fille qui grandit dans la grande famille maternelle et paternelle car les parents travaillent et ne la prennent qu’aux fêtes. Elle suspecte des enjeux d’adultes que l’entretien met à jour concernant une problématique larvée dans le couple. L’épreuve projective, visiblement un mimétisme scolaire, indique cependant une maîtrise des objets et des mouvements de l’environnement. Mais le contenu affectif et expressif est pauvre et régressé ou en fixation sur des traits obsédants, une morphogénie désincarnée ou primaire, des personnages structurants et imaginaires.
Sani, 9 ans, graphisme de la famille
Sani, 9 ans, graphisme de la famille
24Le réalisme est déficitaire, car la modalité cognitive est bloquée. L’existence d’une problématique œdipienne, avec un attachement au personnage paternel et le développement de barrages maternels. La conflictualité dans le contexte conjugal altère le développement affectif de l’enfant et la situe dans une délégation de symptômes pour le reste de la famille.
25Le travail de compréhension du cas concerne le matériel transcrit, sans élaboration de prise en charge pour l’enfant mais prévoit une prescription d’entretiens pour l’élément maternel. Qui n’ont pas eu lieu.
26Observation, Osman, 5 ans.
27Osman est un enfant placé dans une famille d’accueil depuis l’âge de 7 mois. L’enfant reçoit les visites espacées de sa mère biologique durant deux années. Dans l’histoire de cet enfant, il existe un retard de parole et du développement ainsi qu’un comportement de retrait massif, des stéréotypies et des schèmes agressifs. Le développement intellectuel et affectif est rigide ou fixé à des périodes antérieures. Présence d’une organisation limite exprimée par un refus d’apprentissage de la parole surdéterminé par la suspicion de déficit auditif. Le syndrome de morcellement intérieur, caractérisé par une activité exploratoire du corps et de l’espace, est symbolisé dans la réalisation de graphismes où les personnages sont éclatés, fragmentaires et disséminés. Concernant cet enfant, le corps est le registre d’angoisses indistinctes. Il est le canal privilégié et opératoire d’expressivité et de transmission de reliquats libidinaux conflictuels. Symboliquement, la parole, qui est le centre du trouble de l’enfant est un élément de contrôle des pulsions mortifères. L’angoisse n’est pas formulée, faute pour l’enfant de posséder les éléments de communication nécessaires, mais schématisée, systématisée dans un champ de représentation et de projection de démembrements intérieurs.
Osman. 5 ans, graphisme de la famille
Osman. 5 ans, graphisme de la famille
28Observation, F., 7 ans.
29F. est un petit garçon aux allures effacées, accroché à une assistante sociale qui le présente à la consultation à la demande de sa nourrice. Durant l’entretien F. manifeste beaucoup d’intérêt aux objets et aux jouets. Il s’approprie une petite rame de papier et dessine en écoutant distraitement le dialogue.
301. Clinique :
- troubles de l’affectivité, retards scolaires, timidité.
- structure mentale : âge mental entre 3 et 5 ans, aptitude moyenne mais bonne réceptivité ;
- affectivité : activité fantasmatique, syndrome carentiel, inhibition motrice et comportement fusionnel ; symptôme somatique, syndrome autiste organisé ;
- tendance : évolution possible dans un cadre de structuration et de prise en charge triangulaire ;
- épreuves : 3 planches, variations sur le thème de la mère (enfant abandonné).
31À la deuxième année de la prise en charge, le graphisme évolue vers la structuration anthropomorphique et l’intégration de segments relationnels (formes humaines, membres, dispositifs relationnels). Élaboration d’un schème spatial avec une récurrence du référent utérin et protecteur.
F., 7 ans, graphisme de la famille
F., 7 ans, graphisme de la famille
Une sémantique cognitive et dépressive du corps
32La consécration du corps permet aux membres de l’endogroupe, sans surface de représentation, d’élaborer des mécanismes de solidarité mutuelle, d’innovation et de sublimation de sentiments de privation et d’étrangeté générés par la migration, la rupture de liens familiers, la fermeture du champ spatial, la perte de référents sémiotiques et la pression des normes imposées par la culture du milieu d’accueil [36]. La pratique du sport confère une mutation des caractéristiques personnelles ainsi qu›une différenciation sociale puisées aux fonctions corporelles, aux structures de compétences physiques et à l’optimisation de l’effort. L’apprentissage et la maîtrise des techniques du geste sportif ainsi que la séquenciation des rites performants sont des indicateurs de la socialité des personnes.
33Le degré de perfectionnement et d’adaptation du corps nécessite une focalisation de l’attention sur l’activité biologique et la création de synergies fonctionnelles pour contrôler ou moduler l’équilibre interne et le rapport aux stimuli externes [37]. Le caractère complexe et syncrétique des structures corporelles impose la ritualisation préparatoire, la transformation de la réalité interne, l’étagement des sensations perceptives et de l’amplitude kinesthésique. De même, l’autonomisation du corps confère une altérité spécifique dans l’établissement d’une symbolique interactionnelle ressourcée à la séduction, aux soins répétés, à l’accalmie puis à l’exaltation ostentatoire. La dynamique corporelle se distribue en séquences multiples, accumulées ou alternées, de pauses, d’élévation des niveaux de tension, de paroxysmes cardio-vasculaires et respiratoires, de figures plastiques et d’étirement musculaire où le corps se dissocie d’entraves végétatives ou organiques, se déploie, se contracte, s’exhibe et se drape dans une esthétique constamment revisitée, réélaborée et affinée, tendue vers une motricité sociétale interactive, expurgée de ses références égocentriques et de ses strates animales. Ces récurrences du corps sont assignées à une fonction narcissique et cathartique au coefficient érogène dûment asserté par et dans le regard social. Le déploiement libidinal y marque l’errance de désirs manqués et l’occultation de soi. Mais aussi l’impulsion transgressive, le besoin fusionnel et possessif. La puissance érogène du corps est liée à la consécration publique et à la quête de soi dans l’autre [38].
34Le corps est aussi le lieu de production d’alliances, physiques et émotionnelles, où s’élabore l’activité exploratoire centrée sur soi, sur les complémentarités imaginaires et sur le monde extérieur. Les articulations du vécu corporel et de l’image du corps accomplissent une médiation des communications intra et interpersonnelles où se déclinent des stratégies d’autorévélation, d’intégration et d’assimilation des formats injonctifs de l’environnement. La figuration publique du spectacle ouvre une lignée d’échanges, de dépendances et de redevances mutuelles. L’athlète y fait don de sa capacité d’incorporer les impulsions agressives et régressives de la foule et de les traduire en un métalangage corporel et cathartique. Tandis que la masse festive le rétribue par des sentiments d’allégeance et d’inclusion familière et totémique [39]. Dans cette interaction psychodramatique, les cohérences socio affectives de l’imaginaire procèdent de facultés de création sociale, de formation compulsive, mythique et névrotique et de régénération. Mais aussi de sexualité et de mort [40]. Il s’agit, là encore, du destin du désir, d’apaisement et d’assouvissement de pulsions corporelles éparses, essentielles et sans objets car stigmatisées d’inachèvement, d’oppression et d’inertie.
35Le maillage des corps consacre un registre de réorganisation et de socialité dépressive. Dans les villes et les villages du Maghreb, les rassemblements publics organisent une plénière des corps où s’échangent des pulsions de vie et de mort. La grégarité fondamentale, la pose rigide, l’expression suspendue, la dramatique et l’agencement rectiligne de rangées décroissantes y révèlent des lignées fusionnelles et la frontière toute proche d’affects insoupçonnés mais aussi de dérèglement du rapport à la réalité dans l’élaboration d’une sémiotique autiste de renfermement [41].
36Ce forum des émotions corporelles légitime l’organisation psychique du groupe autour de refoulés divers et d’impulsions violentes contre la vie, les régnants et les acteurs dissemblables. Les réseaux obscurs du corps et du psychisme sont évoqués par les gestuelles éparses et les discours de déraison. Mais l’érogénéité des corps y est consubstantielle de leur consomption dans l’angoisse sociale. Le rassemblement ouvre, alors, une filière refondatrice dans un prolongement des corps, de lignes de corps, de concentration et de massification dissuasive. L’univers de ce forum s’étaye sur le mutisme. Mais l’assemblée parle dans un répertoire spécifique de gestes, de mots ténus, d’indications motrices, de matrices physiques et d’argumentaires esthétiques où s’énoncent les frustrations et la souffrance dans un langage conçu pour signifier l’absence des objets de la vie [42].
37Le principe cardinal dans cette réunion des corps biologiques est celui de l’agencement (istifaf, alignement) où le groupe délègue un méta-corps social dont La stratification, l’alignement rigoureux et l’immobilisme sont des marques d’apprentissages anciens et discriminants : le placement, le rang, la geste statufiée, l’écoute, l’introspection et les silences génèrent alors des messages d’homéostasie et de compénétration émouvante répétés comme un atavisme réparateur et un ressourcement des espérances.
Bibliographie
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Notes
-
[1]
Le Breton D. (1998), Les passions ordinaires. Anthropologie des émotions, Paris, A. Colin.
-
[2]
Bourdieu P. (1972), Esquisse d’une théorie de la pratique, Paris, Dalloz.
-
[3]
Safouan M. (1976), La sexualité féminine dans la doctrine freudienne, Paris, Seuil.
-
[4]
Merdaci M. (2004), Sexualité du voile. Pouvoirs et clinique sociale du corps. Sud/Nord, Pouvoirs, 20 : 73-80, Ramonville-Saint-Agne, Erès.
-
[5]
Foucault M. (1976), Histoire de la sexualité, Paris, Gallimard.
-
[6]
Sami-Ali. (1984), Corps réel, corps imaginaire, Paris, Dunod.
-
[7]
Le Breton D. (2005), Anthropologie du corps et modernité, Paris, PUF.
-
[8]
Brohm J.M. (2001), Le corps analyseur. Essais de sociologie critique, Paris, Ed. Economica.
-
[9]
Saliba J. (1999), Le corps et les constructions symboliques, Socio-anthropologie, n°5 [en ligne].
- [10]
-
[11]
Descamps M.A. (1986), L’invention du corps, Paris, PUF.
-
[12]
Augé M. Herzlich C. (1983), Le sens du mal. Anthropologie, histoire, sociologie de la maladie, Paris, Les Archives contemporaines.
-
[13]
Laplantine F. (1985), Anthropologie de la maladie, Paris, Payot.
-
[14]
Foucault M. (1971), Naissance de la clinique, Paris, PUF.
-
[15]
Lévi-Strauss C. (1962), La pensée sauvage, Paris, Plon.
-
[16]
Saliba J., o.c.
-
[17]
Shabou A. (1991), La médecine « traditionnelle » au cœur d’un système symbolique in Camille et Yves Lacoste (dir.), L’état du Maghreb, Paris, La Découverte.
-
[18]
Jeammet Ph, Reynaud M, Consoli S. (1980), Psychologie médicale, Paris, Masson.
-
[19]
Braconnier A et al. (2006), Introduction à la psychopathologie, Paris, Masson.
-
[20]
Retel-Laurentin A. (1995), Etiologie et perception de la maladie dans les sociétés modernes et Traditionnelles, Paris, L’Harmattan.
-
[21]
Mekki-Berrada A. (1997), La portée thérapeutique et herméneutique de la Baraka, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada [ressource en ligne].
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[22]
Guilhot J (dir.) (1981), Cultures et psychothérapies, Paris, ESF.
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[23]
Aubin D. (2002), Rejoindre les jeunes de la rue, Prisme, 37 : 144-150, Montréal, Hôpital Sainte Justine
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[24]
Cyrulnik B. (1989), Sous le signe du lien, Paris, Hachette.
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[25]
Merdaci M. (2007), Adolescence. Une clinique sociale, Constantine, Médersa.
-
[26]
Merdaci M. (2009), Clinique sociale du champ algérien. Psychopathologie des conduites à l›adolescence, Pratiques psychologiques, vol. 15, n°3 : 311-325, Paris, Elsevier-Masson
-
[27]
Debray R, Dejours C, Fédida P. (2006), Psychopathologie de l’expérience du corps, Paris, Dunod.
-
[28]
Merdaci M. (2009), Folies et clinique sociale en Algérie, Paris, L’Harmattan.
-
[29]
Merdaci M. (2009), Ibid.
-
[30]
Mazet P, Simonnot A-L. (1996), Qu’est-ce qui est au cœur de la maltraitance psychique à l’égard des enfants ? in Gabel M, Lebovici S, Mazet P. (dir.), Maltraitance psychologique, Paris, Fleurus.
-
[31]
Linares J.-L. (2008), Des abus et autres maltraitances, Bruxelles, De Boeck.
-
[32]
Merdaci M. (2006), Enfance et violences. Psychopathologies, Constantine, Médersa.
-
[33]
Vinay A. (2007), Le dessin dans l’examen psychologique, Paris, Dunod.
-
[34]
Dolto F. (1984), L’image inconsciente du corps, Paris, Seuil.
-
[35]
Le matériel de cette illustration clinique est issu d’un travail de consultation d’enfants placés et en difficulté familiale à Constantine (Algérie).
-
[36]
Béaud P. (1984), La société de connivences. Médias, médiations et classes sociales, Paris, Aubier-Montaigne.
- [37]
-
[38]
Tisseron S. (1996), La catharsis, purge ou thérapie ? Les Cahiers de Médiologie, 1, Paris, Gallimard.
-
[39]
Lévi-Strauss C. (1968), Introduction à l’œuvre de M. Mauss, in Mauss M., Sociologie et anthropologie, Paris, PUF.
-
[40]
Chabert C, Käes R, Lanouzière J, Schniewind A. (2005), Figures de la dépression, Paris, Dunod.
-
[41]
Merdaci M. (2006), Une socialité dépressive, Champs. Psychopathologies et clinique sociale, vol 2, 2 : 33-40, Constantine, Médersa.
-
[42]
Wieviorka M. (2005), Les problèmes de la reconstruction identitaire, in Le devoir de mémoire et les politiques du pardon, pp. 63-74, Québec, PUQ.