Notes
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[*]
In Chimères, N°2, été 1987, p. 83-91.
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[1]
Le « Collectif » de la rue de Châtillon est un lieu cogéré par deux associations, l’une de patients, usagers de la psychiatrie, « Trames », et une de nonpatients, « Adres ». Les deux associations sont fédérées dans « Traverses ».
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[2]
Les neuroleptiques évitent les accès délirants.
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[3]
Jean Oury, Le Collectif, Éditions du Scarabée, 1986.
1Il était revenu de son voyage à Barcelone.
2Nous n’en savions rien.
3De tout ce voyage, il semblait d’ailleurs que nous n’avions plus rien à en savoir.
4Pierre regagna l’hôtel où il habitait dans le XIVe. Quelques jours plus tard on le retrouva mort, barricadé dans sa chambre. Suicide, sans doute.
5Le patron de l’hôtel était algérien, originaire du village où Pierre avait fait, autrefois, son service militaire. Pierre et lui s’entendaient bien.
6Un Juif Polonais et un Kabyle ; leur rencontre représentait un moment d’humour dans les trajectoires de ces deux peuples que les diasporas ont nomadisés, ou exterminés.
7À vingt ans d’intervalle, l’hôtel de la rue des Plantes, comme le village des montagnes de Tizi Ouzou, servaient ainsi de scène au croisement de ces deux destins, réduits ici à leur plus baroque expression – un Juif fou et un Berbère du XIVe.
8Les coups de l’histoire, ensemble, le soir, ils s’en amusaient. Cela faisait assez bien leur affaire.
9Je parle de Pierre parce qu’il vient de mourir ce qui ne me plaît pas du tout. Peut-être est-ce aussi parce que sa mort, son parcours rue de Châtillon et le fonctionnement du « Collectif » [1] sont indissociables. L’histoire de Pierre à « Trames » est celle d’un monsieur qui participa de cette toile d’araignée collective, de ce filet qui attrape les gens par un bout, pour leur permettre d’être un peu là. C’est à dire de vivre sur place les dérives psychiques – de les vivre à plusieurs voix – sans être obligé d’y croire vraiment.
10De les vivre là, même si elles s’inscrivent ailleurs dans des voyages, des films, des amours… De les vivre là, sans être acculé à leur effectuation, dans une réalité biographique individuelle.
11De garder une chance de rester « délirant » et de ne pas mourir guéri.
12Pierre apparut à « Trames » un mercredi après-midi.
13À cette époque celui-ci était consacré à la Commission médicaments, bien que sous ce prétexte, il fut tout aussi souvent question de la fermeture des asiles en Italie, que du rapport de chacun à la solitude, à la manière de gérer une pension d’invalidité ou d’organiser ses vacances. Mais le repérage sur les médicaments imprimait au groupe une consistance particulière : nous étions dans l’espace de la bouche, du corps et de ses transformations. La commission a pour but officiel d’être une boutique de santé. J’étais l’un des deux psychiatres qui venaient transmettre là ses connaissances sur les produits, les doses utilisables et les effets prévus. Échanger des recettes, les expérimenter : le mercredi était une bourse aux psychotropes.
14À partir des sensations évoquées, se déplient des univers subjectifs du corps et des nappes de souvenirs surgissent.
15Quand Alain dit : « Quand je prends des neuroleptiques tous mes tissus s’affaissent et se déchirent, et quand les tissus craquent, tout fout le camp ».
16Apparaissent alors dans sa chambre les peurs, les silences et les rêves qu’il y vivait.
17Des morceaux de vie se reconstituent autour des visages évoqués, des mots entendus, des détails de la pièce.
18Alain parle ainsi de ses différents corps neuroleptisés, et de leurs différents poids, architectures, vitesses et devenirs.
19Quelqu’un dans le groupe capte alors ce qu’Alain a dit, une découpe d’éléments dont il reconnaît quelque chose de lui-même, ou d’une histoire inventée.
20Il construit un autre bloc de subjectivité tandis que c’est le papier à fleurs de la chambre d’Alain qui évoque à Eliane sa dernière fugue à Belle-Île.
21Toutes une série d’anastomoses se forment, se multiplient, se défont. Bientôt, plus personne ne sait très bien qui a dit quoi, et c’est pourtant dans ce melting-pot que ressortent, avec un contour précis, les singularités de chacun.
22Les Tramiens répètent souvent que « il n’y a qu’ici qu’on puisse se dire vraiment ce qui nous est arrivé. Nous y parlons différemment de nos angoisses, de nos délires. Peut-être parce qu’entre nous on ne se juge pas, on ne se met pas d’étiquettes. »
23Sans doute précise-t-on davantage les détails ailleurs jugés secondaires.
24De quel argent disposais-tu ? Avais-tu mangé la veille ?
25Quel drôle d’amour ou quelle solitude habitais-tu ?
26C’est à partir de ce mélange d’indications pointilleuses et de parfaite indifférence au rationnel que se produit ou non une modification quasi chimique du contexte. Si ça fonctionne, la convivialité s’accentue et l’éros, l’écriture, les projets et les voyages toujours.
27Une forme plus fluide du désir vient proliférer.
28Et c’est à cette paraphrénie de groupe que se mesure l’accueil des folies individuelles, c’est à dire leur possible agencement collectif.
29Pierre avait une cinquantaine d’années.
30Durant les vingt dernières il avait connu des épisodes délirants aigus, scandés par des « placements d’office ».
31Quatorze ou quinze internements prolongés avaient distendu ses relations familiales.
32Sa femme et ses enfants ne voulaient plus le voir.
33Depuis longtemps, il ne travaillait plus.
34Pierre s’intéressait aux médicaments depuis qu’un médecin l’avait convaincu d’accepter chaque mois une injection de neuroleptique retard [2].
35Ainsi depuis deux ans il délirait peu et vivait à Paris d’une pension d’invalidité.
36Il n’était pas retourné à l’hôpital, mais il surveillait son délire – il le voyait venir.
37Lorsque l’insomnie devenait tenace, et que son sorcier se mêlait un peu trop de ses affaires, il demandait que soit avancée la date de son injection.
38La folie lui avait fait parcourir un trajet compliqué.
39D’un monsieur sans doute conventionnel il était devenu quelqu’un de sensible à toute épreuve des autres, à l’insolite.
40Très rapidement, il avait pris à « Trames » une place importante.
41Son âge, le fait qu’il soit un homme, sa présence quotidienne, déjouait un peu la force du matriarcat Tramien.
42Il aimait les femmes libres qui l’avaient adopté.
43Mais toujours, il semblait observer l’obligation de réserve de ceux qui ne peuvent être tout entiers quelque part.
44« Trames » fonctionnait comme son port d’attache, mais Pierre possédait plusieurs autres orbites, inconnues de nous ou suggérées par l’air secret des zonards qui parfois l’accompagnaient.
45Les enjeux du Collectif l’intéressaient, le concernaient, mais ne l’affectaient pas.
46Qu’il s’agisse de l’accueil compliqué d’un Tramien ou d’une maquette de journal à terminer, il concédait de son temps, de son énergie, ce qu’il jugeait supportable. Pas davantage.
47Il avait déjoué ces contrats d’assistance mutuelle que détermine implicitement tout groupe.
48La passion, l’urgence, le rapport de forces étaient présents chez Pierre, mais il ne les rejouait pas dans des territoires institués, cela ne l’intéressait pas.
49De fait, il possédait au moins deux vitesses, un rythme régulier où il s’articulait au monde et aux personnes selon un nombre fini de facettes quasi stéréotypées.
50Un rythme accéléré, imprévu, où toutes sortes d’éléments surgissaient. Ce monsieur supportait une foule de lieux, de langues, d’ethnies, de villes, de temps.
51Quand je revins de Léningrad, Pierre m’accueillit en me parlant russe. Et c’est toute la prise du Palais d’Hiver, que nous revécûmes ensemble, debout, près d’une fenêtre.
52À vitesse moyenne, Pierre proliférait entre le loto, Barcelone et la Dordogne.
53La Dordogne, la vallée de Sarlat, où enfant il s’était caché des nazis.
54C’est là qu’il achèterait un château lorsqu’il aurait gagné au loto.
55Nous irions y vivre tous ensemble.
56La Dordogne, ma rivière préférée, celle que je ne connais pas, mais dont mon grand-père parla sur son lit de mort, comme on le fait d’une maison d’enfance.
57Barcelone, cette ville où, semble-t-il, chacun de nous a vécu une histoire d’amour. La Barcelone que Monique a rencontré plusieurs fois profondément comme elle seule sait le faire avec les lieux baroques.
58Un Juif qui gardait l’accent slave lorsqu’il parlait l’espagnol. Cet accent insituable où J.-C. P. reconnaissait la trajectoire sonore de sa mère, alors qu’enfant, des villes de plus en plus latines les cachaient tous les deux.
59Le loto, cette part de hasard qui pouvait chaque semaine transformer la vie de Pierre.
60Un délire de rechange – plus radical que le sien.
61Pierre aimait le loto : c’était sa façon à lui de compter le temps. Sa météo personnelle.
62Le loto scandait la semaine selon une temporalité oblongue dont les tenseurs partaient des mercredis, jours du tirage, moment pointu, où l’identité même est suspendue à l’arbitraire de quelques chiffres, au tout ou rien d’un sorcier mécanique.
63Les deux jours suivants, Pierre et ses différents blocs disjoints s’amenuisaient jusqu’à n’être plus que morosité.
64Puis, rapidement, il recomposait ses rêves, transformait son château, y adjoignait un élevage de poules, ou laissait tomber la Dordogne pour un tout autre voyage.
65Jamais cette fortune à éclipse du loto, cette boucle temporelle, n’amenait Pierre à vouloir retrouver Barcelone, ni la femme qu’il n’avait cessé d’aimer.
66Jamais il n’utilisait l’utopie de ce jeu de hasard pour fermer le cycle du retour.
67Pour Pierre, le loto c’était son Alice dans les villes.
68Une enfance exigeante et nomade qui monterait avec lui dans les trains en partance, dès qu’elle entendrait un air trop connu.
69Puis le mercredi, un robot remettait en marche une autre séquence de temps, une renaissance hebdomadaire. Le loto de Pierre rythmait les mercredis de la rue de Châtillon. Cette autre mécanique hasardeuse. Espace sonore d’un groupe où les récits, les idées, les gestes, les regards, les humeurs, passent d’un objet à un autre, comme on change dans un film de sujet, de temps, de décor, pour y revenir éventuellement. Mais un film sans histoires linéaire, ni flash-back, ni rapport de causalité.
70Film sans épisode, chacun y est comme le personnage d’Abattoir V, dans l’existence duquel cohabitent Dresde sous les bombes, la vie quotidienne, un stalag et un avenir de science-fiction.
71Pierre peut raconter dix fois Barcelone.
72Barcelone, le jour où Rachid l’a fait attendre au métro Odéon, alors qu’il allait déjeuner chez Marie-Thérèse.
73Barcelone pendant qu’il gagne une partie d’échecs ou lorsqu’il claque le dernier billet de cent francs de sa pension d’invalidité.
74Les historiens reprennent à zéro le récit de l’histoire, et à chaque fois c’est différent.
75Différente la Dordogne, différent le neuroleptique, quand la politique, le groupe, l’argent sont ou non consistants.
76L’écheveau délirant de Pierre, chaotique, dispersé, pouvait-il ou non se prendre dans l’espace de ce tissu que chacun fait et défait sans cesse ?
77Lorsque le groupe vidéo commença à tourner un film sur le XIVe arrondissement, Pierre parlait de Barcelone comme il parlait du quartier de la rue des Plantes.
78Ils racontaient leurs histoires et la sienne en un même continuum vivant.
79Puis un jour, il réintégra une biographie officielle, un état civil. Il parla de Barcelone, d’aller retrouver là-bas sa famille, d’y retravailler, mais, cette fois, il le fit.
80Il perdit le flou de ses valeurs spatio-temporelles, son art d’éviter les cohérences, les lucidités.
81Il est redevenu Monsieur B. avec une femme et des enfants.
82Où avions-nous la tête pour n’avoir point perçu le quart de ton qui a dû alors modifier sa voix ?
83Nous ne saurons jamais.
84Un temps linéaire s’est mis à fonctionner pour lui, une machine paranoïaque lissa subrepticement la vie fragmentaire, diffractée entre les échecs, la piscine, Marie-Thérèse, le loto, les zonards et nous.
85Il a cessé d’être, rue de Châtillon, l’ambassadeur d’un morceau de Barcelone.
86Il a été mis à la porte de la ville.
87Ulysse inversé.
88Son Odyssée c’était « Trames ».
89Il y avait rencontré des femmes-poissons, des tempêtes, des objets biscornus…
90C’était le voyage.
91Il est retourné à Ithaque.
92Il s’est trompé d’histoire d’Ulysse.
93Celle de Joyce lui aurait mieux convenu : l’Odyssée sans sortir de Dublin. Parcours sur place. On ne sait plus qui dit quoi, mais ça vaut mieux. Ne pas se retourner. La lucidité se cristallise sur un temps et un lieu donnés. C’est mortel.
94« Ah tiens ! J’avais oublié, je suis Pierre B., j’habite à Barcelone, salut ! »
95La mort de Pierre aurait pu n’être pour le collectif qu’un blanc, un trou, une douleur. Elle produisit aussi un film.
96Monique, Françoise et Renaud avec Pierre et quelques autres avaient acheté une vidéo et appris à s’en servir.
97Plus que quiconque, ils portaient le poids de non sens que comporte une telle mort.
98Ce non-sens, Pierre l’avait lui-même indiqué : sur les rushs il simule en riant son retour de Barcelone. Il est assis sur les marches d’une petite maison aux rideaux blancs que la Ville de Paris va démolir dans le temps même du film.
99Ils sont partis à Barcelone et c’est leur propre voyage qu’ils ont filmé. Dans Aller-Retour on ne voit ni la femme de Pierre, ni ses enfants, ni l’employeur.
100La chaleur, les Ramblas, quelques lettres de Pierre lues dans le Parc Güell, la fatigue et ses énormes glaces à la crème, les chansons dans les rues.
101Un Aller-Retour ce fut aussi un an d’écriture, de scénarios, de difficultés financières et techniques, de montage vidéo. Un groupe, ses fièvres, ses ruptures.
102Mais rien n’est pareil pour nous depuis ce film. Imperceptiblement notre rapport à la mort, au voyage, au délire, a changé. Ces trois mots, le film les a réinventés pour tous ceux qui ont vécu dans l’espace du « Collectif ».
103Ce lieu « pour la folie », sans mur ni hiérarchie instituée, se définit lui-même de multiples façons : poétique, militante, asilaire et futuriste. Cela dépend des interlocuteurs ou de l’humeur du moment. Mais l’enjeu souterrain du projet reste différent de ses programmes officiels.
104La raison d’être du « collectif de patients » est de constituer un territoire imaginaire de groupe, un port d’attache pour les trajectoires individuelles venant former là des montages complexes avec les matériaux du jour : objet, gens, théâtre, vidéo, peinture… Plaque tournante, système d’aiguillage. Lieu par où des gens dissemblables peuvent passer pour échanger leurs objets, leurs vitesses, leurs traces, leurs écrits.
105À partir de nombreuses activités, mais aussi de commissions centrées sur les délires, les médicaments, les législations, les lieux d’hospitalité ou d’hébergement, les droits des psychiatrisés, s’élabore une acculturation locale, un ensemble de connaissances en général dispersées et attribuées au « vécu » individuel.
106Les patients s’associent pour avoir une prise concertée sur leur trajectoire, pour constituer un réseau de solidarité et exister hors de l’anonymat de la ville. Ils se regroupent aussi pour que leur position à l’égard de la psychiatrie et de ses éventuelles transformations puisse avoir un poids.
107Le « Collectif » est géré par deux associations : l’une, « Trames », réunit des usagers de la psychiatrie, l’autre, « Adres », est constituée de « non patients » : professionnels de la santé, travailleurs sociaux, enseignants.
108À partir de comités de gestion ou d’assemblées générales paritaires, de journées d’études ou de réunions de toutes sortes, il se constitue des réseaux de gens qui font des choses ensemble dans leur vie, dans la ville, sans que personne n’en sache grand chose. Une des fonctions de la rue de Châtillon, c’est d’assurer ce rôle de passage sans lequel il n’existe souvent aucune « distinctivité » [3], ni de lieu, ni de personne, ni de discours, ni de dedans, ni de dehors.
109Ce montage bipolaire « Trames – Adres » n’a de sens que par l’espace qu’il délimite et où s’élabore sans cesse quelque chose de proche de ce que Winnicott nomme espace potentiel. Aire intermédiaire tout à fait particulière qui ne procède ni de la discursivité, ni des sémiotiques signifiantes. Lorsqu’elle ne se met pas en place, il se constituerait une faille psychotique. Il n’y aurait pas de travail psychothérapique possible sans le support de cet espace de jeu.
110Il est ici davantage question d’agencements collectifs que de relations inter-individuelles. C’est néanmoins de la même territorialité précaire qu’il s’agit, de la même sollicitation permanente des singularités inconscientes de chacun.
111L’Éros y est polymorphe, la sexualité ne le fascine pas ; il est dans la vitesse et non dans le contrat ; arrangeur sans principe ; il s’intéresse aux échafaudages hétéroclites, instables. Il ouvre des voies, noue des liens entre des gens, des morceaux de gens et des objets, puis continue à circuler. Ces agencements collectifs sont difficilement répertoriables. Ils se promènent le long de l’organigramme des activités, changent de composition, surgissent dans une assemblée générale, lors d’une sortie à la piscine, au restaurant ou dans la tête de quelqu’un qui le soir, dans sa chambre, continue à en vivre seul.
112Ils sont de l’ordre de l’atopie, difficiles à situer dans quelque économie que ce soit.
113Non-lieu débordant de toute part le « Collectif », ils peuvent inclure un appartement communautaire, ou Barcelone, ou l’hôpital Paul Brousse ou encore se balader dans nos rêves. Ils suivent la route de quelqu’un que par ailleurs nous ne voyons jamais plus.
114C’est un espace tout à fait matériel et mental, situé entre les objets et les mots.
115Ce que nous tentons de mettre en valeur ne se soucie nullement de retour, de « réinsertion ». Est-il possible d’entrer en contact avec la cité sans en faire partie de façon intégrante, sans avoir à faire de choix ?
116Nous essayons de construire un espace que l’on quitte et que l’on peut retrouver, espace que l’on utilise à mi-temps ou au gré du temps ; ni antichambre de la vie « normale », ni son terminus.
117Espace où on se sert différemment de sa tête, de son corps, sans être assigné aux territoires de la signifiance.
118C’est dans ces derniers que Pierre est allé s’échouer. Il a cessé de dire « Barcelone » comme on peint, on sculpte, on joue.
119Il a quitté le simulacre ; est passé de la mise en scène à la mise en acte. Nous n’avons rien entendu ; son passé a surgi avec le tranchant de la cohérence.
120Et le gommage du temps effaça ce qui permet de distinguer le souvenir du regret.
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In Chimères, N°2, été 1987, p. 83-91.
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Le « Collectif » de la rue de Châtillon est un lieu cogéré par deux associations, l’une de patients, usagers de la psychiatrie, « Trames », et une de nonpatients, « Adres ». Les deux associations sont fédérées dans « Traverses ».
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Les neuroleptiques évitent les accès délirants.
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[3]
Jean Oury, Le Collectif, Éditions du Scarabée, 1986.