Notes
-
[1]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Résultats, idées, problèmes II, Paris, PUF, 1987, p. 264.
-
[2]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 244 : « Reste der früheren Libidofixierungen. »
-
[3]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Paris, Payot, coll. « Science de l’homme », 1982, p. 43-52.
-
[4]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 242.
-
[5]
Freud (S.), «Lettre à Romain Rolland: un trouble du souvenir sur l’Acropole », O. C. XIX, Paris, PUF, 1995, p. 337.
-
[6]
Les premiers analystes, Minutes de la Société psychanalytique de Vienne, 187e séance du 29 janvier 1913, tome IV, Paris, Gallimard, nrf, 1983, p. 181.
-
[7]
Ce désaccord était déjà exprimé dans « Un enfant est battu », O.C. XV, p. 143 et discuté dans « L’Homme aux loups », O.C. XIII, p. 106-107.
-
[8]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 267.
-
[9]
Porge (É.), Vol d’idées ? Wilhelm Fließ, son plagiat et Freud, Paris, Denoël, coll. « L’espace analytique », 1994.
-
[10]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 265.
-
[11]
Jones (E.), La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, t. III, Paris, PUF, p. 152. Ferenczi, en prenant ainsi en analyse des non-médecins que le groupe new-yorkais derrière Brill écartait s’inscrivait dans la suite de l’article de Freud de 1926, « La question de l’analyse profane » et du débat dans les trois premiers numéros de 1927 de l’Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse (t. XIII).
-
[12]
Voir l’article de Susann Heenen-Wolff, «La discussion sur l’“analyse profane” » dans l’Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse de l’année 1927, in « Histoire de l’exercice de la psychanalyse par les non-médecins », Revue Internationale d’Histoire de la Psychanalyse, n° 3, Paris, PUF, 1990, p. 71-88.
-
[13]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Œuvres complètes, 1927-1933, Paris, Payot, coll. « Science de l’homme », 1982, p. 43-52
- [14]
-
[15]
Ferenczi (S.), ibid., p. 45.
-
[16]
Lacan (J.), « Le temps logique », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 206.
-
[17]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Œuvres complètes, 1927-1933, op. cit., p. 46.
-
[18]
Ferenczi (S.), ibid., p. 49-50.
-
[19]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Paris, PUF, 1987, p. 231.
-
[20]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 234.
-
[21]
Freud (S.), « À partir de l’histoire d’une névrose infantile », O. C. XIII, Paris, PUF, 1988, p. 9.
-
[22]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 264.
-
[23]
Ferenczi (S.), « Le problème de la fin de l’analyse », Psychanalyse IV, Œuvres complètes, op. cit., p. 52.
-
[24]
Lettre citée par Ernest Jones, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, t. III, Paris, PUF, 1969, 1975, p. 187-189.
-
[25]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 244.
-
[26]
Freud (S.), ibid., p. 266.
-
[27]
Freud (S.), ibid., p. 260.
-
[28]
Freud (S.), ibid., p. 266.
-
[29]
Freud (S.), ibid., p. 267.
-
[30]
Deniau (A.), « Freud sur l’Acropole : l’étranger et l’intime », Che vuoi ? « La langue intime », n° 26, 2006, p. 143-157.
-
[31]
Lacan (J.), Séminaire X, L’angoisse, séance du 15 mai 1963, Paris, Seuil, 2004, p. 276.
-
[32]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », p. 264.
-
[33]
Freud (S.), ibid., p. 242.
-
[34]
Freud (S.), « Analyse de la phobie d’un garçon de cinq ans », O. C. IX, Paris, PUF, 1998, p. 89.
-
[35]
Gay (P.), Freud. Une vie, Paris, Hachette, 1991, p. 727, note de bas de page citant Freud en juillet 1939.
-
[36]
Lacan (J.), « L’Étourdit », Autres écrits, Paris, Seuil, coll. « Le champ freudien », 2001, p. 483.
-
[37]
Freud (S.), « Constructions dans l’analyse », Résultats, idées, problèmes, Paris, PUF, 1987, p. 281.
-
[38]
En janvier 1933, 523 000 Juifs vivaient en Allemagne. À la fin de l’émigration légale, en octobre 1941, les 163 000 qui y restaient périront presque tous. Cf. Georges Bensoussan, Un nom impérissable, Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe, Paris, Seuil, 2008.
-
[39]
Freud (S.), « Constructions dans l’analyse », op. cit., p. 281.
-
[40]
Gay (P.), Freud. Une vie, op. cit., p. 711-712.
-
[41]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 232.
1La fin d’une psychanalyse fait entendre que celui que l’analyste cesse de penser comme un analysant, est devenu une personne qui se débrouille avec l’inachevé de son analyse, selon le mot de Lacan décrivant a contrario la situation embrouillée de l’École freudienne à la veille de l’acte de dissolution. Faire avec, ou malgré, cet inachevé est tout le sens du texte de Freud « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin ». Il y désigne ce nécessaire reste par deux termes : les reliquats du transfert (Restbestände der Übertragung), source de l’ambivalence à l’égard de l’analyste et par voie de conséquence de sa théorie, et les manifestations résiduelles (Resterscheinungen). Ce reliquat relance l’activité analytique et, ajoute Freud, « dans la mesure où cela se produit, cela rend l’analysé propre à devenir analyste » [1] Les manifestations résiduelles échappent au refoulement car elles sont liées à « des restes des fixations libidinales antérieures » [2].
2Il faut mesurer le pas que fait Freud entre 1927 et 1937. Il a subi les effets d’emprise du transfert de Ferenczi qui déversait sur lui un excès d’éloges, mais aussi une acrimonie croissante dévoilant les effets du transfert négatif et de la pulsion de mort qui l’emportera. Ferenczi soutient l’idée d’une fin naturelle de l’analyse. La cure entrerait dans l’ordre naturel d’un amour pur, d’un amour d’âge d’or qui se dissoudrait le moment venu dans une égalité des droits entre le médecin et l’analysé, dans une reconnaissance réciproque [3]. Freud lui rétorque dans ce dialogue maintenu au-delà de la mort de Ferenczi : « Notre théorie ne revendique-t-elle justement pas l’instauration d’un état qui n’est jamais présent spontanément dans le moi et dont la création originale constitue la différence essentielle entre l’homme analysé et celui qui ne l’est pas ? » [4]
Le reliquat transférentiel
3Ce pas a coûté à Freud une souffrance de plus de trente ans. L’effort pour liquider (erledigen) le reste de sa relation à Fließ est passé par une souffrance psychotique dont il se dégage par l’écriture de sa Lettre à Romain Rolland : ses symptômes étaient ceux, venus par le transfert, de la paranoïa de Fließ. Pour s’en défaire, pour venir à bout de ce reliquat qui parasite sa pensée, il lui faut se remémorer les circonstances de la rupture et son retentissement sur sa perception de la réalité, allant jusqu’à « une falsification du passé » [5]. Le cheminement symptomatique se déroule pendant trente-deux ans. Dans « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », il peut réaffirmer son désaccord, devenu radical, avec la théorie « naturelle » de Fließ, reposant sur l’évidence de l’opposition anatomique et physiologique des sexes. Fließ en faisait la cause du refoulement, alors que Freud a construit la psychanalyse sur l’énigme de la sexualité. Déjà en 1913, à la séance du 29 janvier, le secrétaire de séance, Rank, note : « Freud aimerait formuler son opposition à Fließ de la façon suivante : les lois de la nature ne peuvent pas s’exprimer sous une forme pure, parce qu’elles entrent en conflit avec d’autres lois, alors que les lois de Fließ sont censées s’imposer sous une forme pure. » [6]
4L’admiration pour Fließ se faisait encore entendre dans « L’Homme aux loups » et dans « Un enfant est battu » [7] sur un mode anonyme et intime. Curieusement, marquant ainsi son ambivalence, Freud n’y citait pas le nom de ce « collègue que j’avais alors pour ami », dont le « grand style a un effet si fascinant qu’on ne peut que se demander avec étonnement pourquoi, depuis lors, elle [sa théorie] ne se trouve représentée dans la littérature que par des allusions ponctuelles ». Dans le dernier chapitre de « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », l’admiration est désormais tombée. Il y nomme Fließ pour exprimer son désaccord radical. D’une opposition critique, un peu sceptique mais encore éblouie, Freud passe à une réitération de son « désaccord d’autrefois en refusant de sexualiser de cette manière le refoulement et de lui donner un fondement biologique » [8].
5Les dernières lettres de Fließ, datées des 20 et 27 juillet 1904, ont eu l’effet d’un acting [9] sur l’inconscient de Freud. L’interruption de leur correspondance à la fin 1902 n’a pas interrompu le lien transférentiel. Faute d’avoir été désigné et analysé, ce lien persiste et Freud en est agi. Freud nous montre à travers l’histoire de son transfert à Fliess, la persistance de l’idéalisation alors que c’est lui, Freud, qui est devenu célèbre.
6Lorsqu’un patient revient me voir après de nombreuses, parfois même de très nombreuses années, je suis étonné que l’analyse reprenne comme s’il n’y avait pas eu d’interruption au plan du transfert et de l’inconscient. Le transfert est toujours là.
7Pour rendre compte du mouvement du transfert, son invention et sa découverte, et plus généralement pour désigner le fonctionnement de la psychanalyse et de l’inconscient, Freud n’invente pas un néologisme. Il ne fabrique pas un mot pour un usage spécifique à la psychanalyse. Il utilise des termes allemands habituels. Il enrichit l’usage de la langue. Ici, pour décrire le mouvement du transfert, il recourt à la racine led qui n’a aucunement les mêmes résonances qu’en français. Les mots Erledigung, erledigen sont traduits dans « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin » par liquidation, résolution, venir à bout. Pour les Allemands, les associations liées à cette racine led ne s’entendent pas du côté d’un liquide, ni d’une liquidation ou d’une tâche, mais renvoient aux mots très usuels qui définissent un état, particulièrement le célibat, der ledige Stand, ou le caractère de ce qui est vacant, le poste vacant, die ledige Stelle. Malgré l’effort de Freud, la place du transfert entre lui et Fließ n’est pas vacante. Il y persiste une trace, celle des « reliquats du transfert » (Restbestände der Übertragung), producteurs de symptômes.
Une jouissance du nom
8Ces reliquats transférentiels sont une jouissance du Nom. Freud se dégagera du nom de Fließ par l’effort d’un changement d’adresse, en l’occurrence à Romain Rolland, tandis que Ferenczi est pris dans le nom de Freud, jusqu’à en mourir, faute d’avoir réussi à perlaborer le transfert négatif qui est venu à la place d’un père dont il avait été l’orphelin comblé.
9Freud est attentif à la stase de jouissance qui se substitue aux revendications pulsionnelles maintenues en sommeil par le refoulement. Cette levée du refoulement est qualifiée de vecteur de « dangers de l’analyse » pour « le partenaire actif de la situation analytique ». Tout l’article étant une réponse à Ferenczi, la remarque de Freud, portée par le mot actif, sonne comme une interprétation de la mort de Ferenczi : « On ne devrait pas omettre de les affronter. » Chaque analyste devrait « se constituer à nouveau objet de l’analyse, sans avoir honte de cette démarche » [10].
10Il faut en effet rappeler qu’au cours des années 1926 et 1927, Ferenczi s’était rendu en Amérique, puis à Londres et Berlin. Il y vante sa pratique active. Mais les reproches qu’il adresse à Freud et son oscillation entre son expérience d’analyste et celle d’analysé, déçu par le maître de Vienne, irritent tous ceux qui l’approchent. À New York, ses conférences sont de plus en plus mal reçues de même que son engagement dans l’analyse de huit ou neuf non-médecins new-yorkais en vue de créer une nouvelle association, rivale de celle qui l’avait invité. Plusieurs analystes, dont Abraham Brill qui l’avait accueilli, déclinèrent alors l’invitation à son dîner d’adieu [11]. Il quitte New York le 2 juin 1927. À son retour en Europe, il ne rendra pas visite à Freud avant plusieurs mois.
11Au Xe Congrès International de Psychanalyse à Innsbruck [12], le 3 septembre 1927, il s’engage publiquement dans une âpre critique à l’égard du fondateur : qu’en sait-il lui de la fin de l’analyse, lui qui ne s’est qu’auto-analysé ? Cette critique est personnelle et théorique mais aussi institutionnelle. Le monde analytique alors est profondément divisé par la question de l’analyse profane. Son ambivalence ancienne à l’égard de Freud est désormais affichée. Elle dévoile la lutte contre la détresse qui surgit en lui quand il s’oppose au père fondateur et à son analyste. Il retourne en son contraire une demande d’amour adressée à Freud et en fait le moteur de sa critique.
12Ferenczi développera ses objections dans son exposé au Congrès sous le titre « Le problème de la terminaison des analyses » (« Das Problem der Beendigung der Analysen »), traduit par l’équipe de traduction du Coq Héron en « Le problème de la fin de l’analyse » [13]. Dans ce court texte, Ferenczi construit sa conception de la conduite de la cure, mais les thèses qu’il avance commencent à susciter de l’hostilité. Chacune d’elles est particulièrement intéressante si on la confronte à la réaction qu’elle suscitera chez Freud et à sa postérité, en particulier dans l’œuvre de Lacan. Ferenczi s’y efforce de construire les critères de la conduite de la cure et de la fin de l’analyse, en fondant sa conception de la fin de la cure à partir de la mise en mouvement de l’inconscient dans la cure, et non depuis des points techniques.
Une terminaison de l’analyse dans la satisfaction ?
13La terminaison de l’analyse est désignée par Ferenczi par le terme de Beendigung. Le préfixe be indique une action en train de se faire. La traduction de Beendigung est nettement du côté de l’achèvement ou de la cessation alors que Freud mettra l’accent sur un mot plus court et donc plus direct das Ende : le dénouement, la fin, la conclusion. La terminaison de l’analyse selon les modalités de Ferenczi sera qualifiée par Lacan de « fin dans la satisfaction ».
14La première argumentation de Ferenczi porte sur la question du symptôme : « J’en suis venu à la conviction qu’aucun cas d’hystérie ne peut être considéré comme définitivement réglé tant que la reconstruction, au sens d’une séparation rigoureuse du réel et du pur fantasme, n’est pas accomplie. » [14] Cette formulation reviendra plusieurs fois dans le texte sous la forme d’une séparation, en fin d’analyse, entre le fantasme et la réalité. On peut entendre dans cette insistance de Ferenczi l’amorce de ce que Lacan nommera traversée du fantasme.
15Sa seconde exigence porte sur la capacité de respecter la règle fondamentale, en fin de cure. Il idéalise le moment où toutes les défenses infantiles levées auront permis la fluidité associative. Ferenczi tempère cette proposition en la qualifiant d’idéal inaccessible : « L’exigence d’association libre, à réaliser, pleinement, exigence que nous posons d’emblée au patient, est une exigence idéale qui n’est pour ainsi dire remplie qu’une fois l’analyse terminée. » [15] Ce point rejoint la conviction de Groddeck pour qui la visée de l’analyse est de communiquer la conviction de l’existence de l’inconscient. Freud relèvera ce point pour le porter dans ce qui est alors le point ultime de sa réflexion, l’angoisse de castration dans la différence des sexes. Lacan le reprendra comme le temps d’arrêt permettant l’instant du regard qui inaugure « l’assertion sur soi par où le sujet conclut le mouvement logique dans la décision d’un jugement » [16].
16La troisième exigence est la déconstruction pulsionnelle. Ferenczi écrit : « Il faut remonter, dans l’analyse, à toute la formation du caractère de l’être humain, qui, lors du refoulement pulsionnel, s’est constitué comme automatisme protecteur, en revenant en arrière jusqu’à ses fondements pulsionnels. » [17] Pour lui, il ne peut y avoir de psychanalyse ne portant que sur le symptôme parce que toute analyse doit agir sur la pulsion : il nomme cette reconstruction pulsionnelle « recristallisation de la structure ». Freud entendra la pertinence de sa remarque en indiquant que la cure vise au « domptage » de la pulsion (die Bändigung).
17Un autre point, que Ferenczi estime crucial, porte sur ce qu’il nomme la fiabilité de l’analyste. Il s’oppose à la conception freudienne de la formation des analystes qui établissait une différence entre les analyses thérapeutiques et les analyses didactiques, destinées à la diffusion rapide de la Cause. Une telle position, qui garde toute son actualité, l’amène à heurter de front la communauté des analystes de son temps en leur faisant remarquer qu’ils sont moins bien formés que leurs patients. Il peut donc écrire : « Je ne pouvais voir aucune différence de principe entre analyse thérapeutique et analyse didactique. » Et plus loin : « L’analyste doit connaître et maîtriser jusqu’aux faiblesses les plus cachées de sa personnalité ce qui est impossible sans une analyse entièrement achevée. » Fort de ce constat, Ferenczi est donc fondé à situer l’analyste en symétrie de son patient et à se laisser enseigner par lui dans « un sentiment d’égalité des droits vis-à-vis du médecin » [18]. Ce point heurtera Freud, qui conclura sa réplique en marquant l’inaccessible roc de la différence sexuelle, et Lacan qui construira les schémas d’asymétrie de la relation subjective. La symétrie, l’analyse mutuelle selon Ferenczi, n’est pas la relance de sa propre analyse par l’analyse de son contre-transfert mais un échange accompagné de souvenirs, d’éléments biographiques communiqués au patient.
18Pour Ferenczi, la rupture imposée par Freud dans l’arrêt de la cure de L’Homme aux loups n’est que le symptôme de l’inanalysé de l’analyste, de son impatience. Interprétation violente à l’égard de Freud qui se défend d’avoir voulu encourager « les tentatives pour raccourcir la durée des analyses » [19] dont il conteste si vivement le bien fondé.
19Freud ouvrira donc « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin » par un réexamen de son acte technique de 1914 en écrivant : « Le jugement sur la valeur de cette mesure d’extorsion ne fait pas de doute. Elle est efficace, à condition que l’on choisisse le bon moment. » [20] On pourrait dire aujourd’hui que par cet acte Freud rompait la jouissance, exprimée sur le mode d’une stase de plaisir : « Il arrêta aussitôt le travail pour prévenir d’autres modifications et se maintenir confortablement dans la situation instaurée. » [21] Son acte de rupture, arc-bouté sur le transfert, pouvait seul déloger le patient de cette jouissance acquise du transfert.
20Ferenczi introduit aussi la capacité de perlaboration, telle que la perçoit l’analyste pendant la cure : un progrès important dans le rapport entre le refoulé et la résistance, la survenue d’un nouveau matériel mnésique sont pour lui des critères internes à la cure significatifs pour en indiquer le mouvement. La fin survient par la transformation des symptômes. La transformation de symptômes, remarquée par Ferenczi au cours de la cure, avant la fin de l’analyse, est certes de nature à entraîner la conviction concernant la réalité de l’inconscient mais est-elle la marque irréfutable qu’un point ultime, ou suffisant, a été atteint ? L’appropriation du processus psychique et la confiance dans les modes d’accès à l’inconscient, le rêve et l’Einfall, sont les points qui différencient l’analyse de celui qui pourra en devenir analyste, du travail de celui qui, résistant à cette appropriation, n’en a eu que la modification de soi espérée, c’est-à-dire une transformation du symptôme ou la fin d’une répétition. La jouissance phallique n’en est que déplacée. But de la cure accomplie et fin asymptotique de la jouissance phallique, cette appropriation, soutenue par une insatisfaction, est le pousse-à-analyser que Freud nomme « la ferme conviction de l’existence de l’inconscient » [22].
21Ce détour par l’œuvre de Ferenczi montre que sa critique est très constructive. Freud dans son article de 1937 lui rend un vif hommage en qualifiant de « substantielle » sa conférence et de « précieuse » sa remarque sur l’analyse de l’analyste. En s’appuyant sur la phrase de conclusion de la conférence de Ferenczi, Freud lui rend un hommage amer et ironique. Il entend l’insistance de l’inconscient de Ferenczi dans les mots qu’il reprend partiellement en reconstruisant la conclusion de la conférence : « Il est à un tel point décisif, pour le succès, que l’analyste ait suffisamment appris de ses propres « errements et erreurs » et qu’il ait soumis à son pouvoir « les points faibles de sa propre personnalité » [23]. Freud joue ici sur les mots bien rendus par la traduction : Irrungen und Irrtümer. Ces mots de Ferenczi (mis en italiques dans notre texte) pourraient aussi se traduire par « bévues et erreurs » ou encore « égarements et erreurs », le mot irre signifiant fou. Quatre ans après sa mort, Freud indique ici qu’il le pensait hors du chemin. Mais le coup mortel lui est venu par la lettre du 13 décembre 1931 [24] où Freud conclut : « Je ne m’attends pas à vous faire une impression quelconque. La base nécessaire pour cela est absente de nos relations. » Cette lettre marque la fin brutale du transfert. Ferenczi pouvait jusqu’alors jouir d’une position clivée, être à la fois le vice-président et le plus ancien disciple de Freud, et mettre en acte dans la cure, sur un mode transgressif, ce qu’il appelait l’amour maternel. Pour Sandor Ferenczi, la rupture de la jouissance du nom de Freud a eu un effet mortifère.
Les manifestations résiduelles
22Lorsque Freud écrit : « Il y a presque toujours des manifestations résiduelles (Resterscheinungen), une immobilisation partielle en arrière », il situe clairement ces « restes des fixations libidinales antérieures » (Reste der früheren Libidofixierungen) dans l’espace du refoulement primaire, hors de ce qui se travaille pendant une cure. Il le précise en ajoutant qu’elles sont maintenues dans leur configuration définitive. Freud poursuit en étendant la persistance de ces restes à l’humanité même (Menschheit) sur un mode ayant le caractère du processus primaire : « Ce qui une fois est venu à la vie, sait s’affirmer avec ténacité. » Freud fait de ces restes un point actif pour l’individu, mais insu, source des croyances collectives et du lien identitaire dans le collectif humain. Ces restes survivent « dans les couches profondes des peuples civilisés ou même dans les couches supérieures de la société civilisée » [25]. Cette notion de couches profondes et supérieures nous impose de penser, sur un mode möbien, les lieux psychiques qui sont concernés par ces manifestations résiduelles. « Il y a de l’Un », annonce Lacan et l’humain ne cesse pas d’en jouir.
23Il est d’expérience commune de constater que si certaines croyances s’affirment avec ténacité, telles que les croyances en l’Un comme protection contre l’horreur du manque, toutes celles qui s’expriment en symptômes, évoluent. Ainsi la civilisation que décrit Freud à partir de la revendication phallique de l’hystérique n’est plus celle de notre temps. La jouissance qui en témoigne trouve aujourd’hui d’autres cheminements pour rester insue. Il est nécessaire que l’impossible congruence du sexuel à la civilisation produise du symptôme. Or Freud remarque que le trait consubstantiel à l’humain est la trace d’un forçage. « Quelque chose [etwas] qui est commun aux deux sexes a été forcé, par la différence des sexes, à se mouler dans l’une et l’autre forme d’expression. » [26] L’expression en est la castration, et sa conséquence l’horreur de la castration. Ce quelque chose en commun est hors refoulement, il est structuralement avant le refoulement. Ce etwas, appui du forçage qu’est la différence des sexes, est hors sexualité puisqu’il n’est pas sexualisé.
24Dans cette forme ramassée, Freud énonce le postulat théorique de la psychanalyse et le point radical de sa divergence avec Fließ. De nombreux analystes, dont Lacan se gaussera ultérieurement, fondent leur réflexion loin de ce point nodal et structurant. Freud constate avec amertume que sa théorie dualiste des pulsions a trouvé « en général peu d’écho et ne s’est pas vraiment imposée même parmi les psychanalystes » [27]. C’est ici le fond, l’essentiel même de son opposition et de son désaccord (Widerspruch) avec Fließ : la différence des sexes repose sur du Un, sur quelque chose de commun, etwas, qui est entamé par la pulsion de destruction. Il n’y a pas deux fondements différents produisant deux sexes, voire même deux formes de refoulement, selon le sexe. Il y a quelque chose (etwas) de commun, « Il y a de l’Un ». On pourrait s’attendre à ce que Freud développe, après l’énonciation de ce point fondateur de la psychanalyse, la métapsychologie de la libido. Or, il nous engage sur ce que Ferenczi demandait : tenter le dégagement d’un point clinique et conceptuel qui apparaisse en fin d’analyse et en soit l’indicateur. Le refus de la féminité (die Ablehnung der Weiblichkeit) est pour lui une autre manière de dire l’horreur de la castration.
25Freud en indique la valeur par les « excessives surcompensations » chez l’homme après une période où « l’aspiration à la virilité est dès le début et entièrement en accord avec le moi » [28]. Cette période est commune au garçon et à la fille « avant le développement qui mène à la féminité ». Ce Un, ce etwas, qui fait bloc de jouissance auto-érotique, aliéné à l’image de la mère, est pour Lacan le statut de l’infans aliéné comme assujetti. Ce bloc est ce que Freud nomme ici le complexe de virilité qui doit être entamé par le refoulement. La plus ou moins grande part de cette jouissance qui se soustrait au refoulement produit « ses effets perturbateurs » [29] dans l’édification des effets de la différence des sexes.
26L’analyse que Freud qualifie d’incomplète est une analyse maintenue, même partiellement, dans la jouissance phallique autour d’un point de réel, d’un ombilic. Cette analyse serait à différencier de celle qui s’aliène dans la jouissance aux signifiants du Nom de l’analyste. Celle-ci porte la marque d’une aliénation, d’une Entfremdung, comme Freud l’a montré dans la « Lettre à Romain Rolland : Un trouble du souvenir sur l’Acropole » [30]. Cette différence apparaît éclatante, comme surbrillante, quand un analysant souhaite reprendre des années plus tard son analyse interrompue. Les symptômes, le déterminisme des signifiants sont alors comme à vif, à ciel ouvert. La demande est alors celle d’une restauration de la relation phallique entraperçue.
27Vient alors le paradoxe de la fin de l’analyse : se satisfaire de ce temps avec ce qu’il implique d’inachèvement et de manifestations résiduelles ou bien engager l’analyse dans l’alternative de l’insatisfaction, telle que Lacan la pointe dans le Séminaire X, L’angoisse : « Dans la mesure où la situation du désir – virtuellement impliquée dans notre expérience, et qui, si je puis dire, la trame toute entière – n’est pas véritablement articulée dans Freud, la fin de l’analyse rencontre une butée, et achoppe sur le signe impliqué dans la relation phallique, le (?), en tant qu’il fonctionne structuralement comme (-?), ce qui fait prendre cette forme comme étant le corrélat essentiel de la satisfaction. Si, à la fin de l’analyse freudienne, le patient mâle ou femelle nous réclame le phallus que nous lui devons, c’est en fonction d’une insuffisance de notre part à distinguer la relation du désir à l’objet et le manque constituant de la satisfaction. » [31]
L’homme analysé, un humain sans jouissance ?
28Cette distinction est un axe éthique non seulement pour l’analyste dans la conduite de la cure mais aussi pour l’analysé. L’homme analysé est celui qui porte, pour lui-même et dans sa vie, l’inachèvement de toute analyse. C’est le fruit d’un travail dont la perlaboration instaure un individu qui n’existe pas naturellement, mais est en lui-même un apport irréversible à la culture. Si les psychanalystes devaient perdre foi dans « la ferme conviction de l’existence de l’inconscient » [32], la trace de l’empreinte de la psychanalyse dans la culture occidentale, en particulier dans la langue, imposerait à quelques-uns de la réinventer.
29Freud l’écrit avec une certaine fierté : « Notre théorie ne revendique-t-elle justement pas l’instauration d’un état qui n’est jamais présent spontanément dans le moi et dont la création originale constitue la différence essentielle entre l’homme analysé et celui qui ne l’est pas ? » [33] L’humain « naturel », l’humain non analysé, est soumis à la pression illusionnante de la réalité commune. Il tente de se construire un monde compréhensible à partir d’une réalité historique transmise et des fragments de la réalité perçue et partagée. L’illusoire réalité commune est un alliage construit pour effacer les universaux humains que la psychanalyse a mis en lumière : la soumission à la langue et l’impossible du sexuel et de la mort. Cette réalité composite, unifiée par l’exclusion de la castration, produit l’exigence de sens satisfaite par les croyances qu’offrent les religions et les idéologies. Freud les identifie en tant que « délires inaccessibles à la critique logique ». La construction d’un mythe commun a ainsi pour fonction de combler un insupportable, un inacceptable dans la vie d’un peuple ou d’une civilisation. La croyance en un mythe collectif repose, comme toute théorie sexuelle individuelle, sur un déni dans l’histoire, déni redoublé dans le présent par un autre déni déformant la réalité, jusqu’à l’effacer. Dans la conclusion de « Constructions dans l’analyse », Freud ouvre la voie entre un double déni, caractéristique du fonctionnement psychotique, et un refoulement « de jadis » renforcé par un déni actuel soutenu « par la force convaincante » due « à la part de vérité historique » mise « à la place de la réalité repoussée ».
30Freud lie la construction sexuelle et la construction théorique. En conclusion de l’histoire clinique du petit Hans, il généralise son investigation sexuelle en notant : « Il se peut que notre petit chercheur ait fait de bonne heure l’expérience que tout savoir n’est qu’une œuvre parcellaire et qu’à chaque stade il subsiste un reste non résolu. » [34]
Quelle croyance pour l’homme analysé ?
31Construire un mythe à partir de la castration est la fonction de la psychanalyse dans la civilisation. La théorie analytique élabore un nouveau mythe collectif, auquel adhère l’homme analysé. Ce mythe repose, comme toute théorie sexuelle individuelle, sur un refoulement dans l’histoire, redoublé dans le présent par un déni déformant la réalité, jusqu’à l’effacer. Freud nous enseigne l’humilité dans nos élaborations théoriques puisqu’elles ne peuvent être que parcellaires, déformées par l’action conjuguée du déni et du refoulement, toujours biaisées par l’effet de conviction de la vérité historique.
32La place sociale du psychanalyste et de la psychanalyse dans la culture est de tenter une levée partielle de ce déni redoublé. Lorsque l’idéologie fonctionne sur le modèle du Un, du Tout, le travail analytique en est exclu, la prise de l’analyste sur la culture est alors vaine. Dans sa réponse à ceux qui craignent que son Homme Moïse ne fasse perdre la foi des croyants, il répond : « Aucun […] n’est menacé de perdre la foi à la lecture de mon argumentation. Je pense même qu’il ne parviendra nullement à comprendre ce qui fait ma conviction intime et que je défends dans mes livres. » [35] La muraille du double déni ne saurait alors être entamée.
33Dans la « Lettre à Romain Rolland », Freud soulignait déjà que la levée d’une négation par refoulement ou par déni, modifiait la perception de la réalité qui devenait « beaucoup plus tranchée ». Il prolonge dans « Constructions dans l’analyse » son interrogation sur l’hallucination qui vient chez le sujet normal et poursuit ainsi les traces d’une clinique du Réel : de délivrer, pendant une cure, une construction a pour effet de faire venir des souvenirs très vivaces, excessivement nets, avec une extrême précision. Freud explique cette constatation, qui produit une croyance qui s’impose par la force d’une trace active repoussée, le pouvoir du « morceau de vérité historique ». Une jouissance s’établit. Comme l’hallucination dans la psychose qui n’est qu’un fragment de l’Umwelt du patient, de son environnement au sens de Winnicott, une jouissance se fixe sur ce morceau venu du Réel, « fixion » précise Lacan dans « L’Étourdit » [36].
34Jouissance non pas d’organe, fût-il phallique, mais jouissance qui ouvre à ce qu’enclôt le corps, dont la négation, et plus encore le déni, trame désormais notre société en développant des délires qui exercent « un empire extraordinaire sur les hommes » [37]. Le corps social et sa culture se construisent sur ce double déni.
35L’alternative politique ne peut être que de transformer le déni en un refoulement dont la levée s’effectue sans fin, à petits pas. La vérité historique ne peut que produire le mythe d’un Tout, d’un Un échappant à la castration. La souffrance de Freud quand il écrit ses textes ultimes est d’entendre que le nationalisme sioniste en Palestine, où 60 000 Juifs allemands [38] se sont réfugiés, et le nationalisme raciste nazi construisent l’un et l’autre un mythe originaire. La vérité historique construisant un mythe originaire de pureté du peuple implique un processus d’exclusion pour construire un Tout échappant à l’hétérogène et à la castration, « délires inaccessibles à la critique logique et contredisant la réalité ». Freud poursuit et conclut : « Leur pouvoir provient de leur contenu de vérité historique, vérité qu’ils [les hommes] ont été puiser dans le refoulement de temps originaires oubliés. » [39]
36L’alternative ne peut donc être que d’accepter l’hétérogène et la mise en jeu de la castration dans l’action collective. L’acceptation d’une action progressive pour infléchir le mouvement spontané de la société et obtenir une transformation qui n’obéisse plus aux exigences infantiles du tout ou rien est le pari de la social-démocratie. S’apprêtant à subir le garrot de la dictature nazie, Freud se sent obligé d’écrire la troisième partie de son Homme Moïse, non pas pour défendre le peuple juif opprimé, mais parce qu’il voit se mettre en mouvement le processus social, excluant la castration, qui depuis l’appel à l’homme providentiel réparateur conduit à l’adulation dévastatrice pour l’Unique, le Sauveur, le Guide libérant la pulsion de mort.
37Freud écrit « Constructions dans l’analyse » en décembre 1937 alors que, depuis plusieurs mois, le « nœud coulant » enserre l’Autriche. L’annexion à l’Allemagne, l’Anschluss, aura lieu trois mois plus tard, le 11 mars. Finis Austriae dira Freud [40].
38Les analystes, en particulier ceux qui sont dans la «prosperity américaine », ont lu dans ces ultimes textes de Freud un scepticisme et un pessimisme qui heurtaient leur idéalisme illusionnant. Freud est bien conscient que la prosperity s’inscrit elle-même dans un cycle puisqu’il en parle au passé [41]. La lecture de ces textes écrits au bord de l’abîme est au contraire une incitation politique à la transmission de la psychanalyse, exigeante tâche sans fin, qui porte l’homme analysé à être la réalisation secrète, inachevée et imparfaite de ce prétendu « homme nouveau » au nom duquel les idéologies du Tout assassinent.
Notes
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[1]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Résultats, idées, problèmes II, Paris, PUF, 1987, p. 264.
-
[2]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 244 : « Reste der früheren Libidofixierungen. »
-
[3]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Paris, Payot, coll. « Science de l’homme », 1982, p. 43-52.
-
[4]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 242.
-
[5]
Freud (S.), «Lettre à Romain Rolland: un trouble du souvenir sur l’Acropole », O. C. XIX, Paris, PUF, 1995, p. 337.
-
[6]
Les premiers analystes, Minutes de la Société psychanalytique de Vienne, 187e séance du 29 janvier 1913, tome IV, Paris, Gallimard, nrf, 1983, p. 181.
-
[7]
Ce désaccord était déjà exprimé dans « Un enfant est battu », O.C. XV, p. 143 et discuté dans « L’Homme aux loups », O.C. XIII, p. 106-107.
-
[8]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 267.
-
[9]
Porge (É.), Vol d’idées ? Wilhelm Fließ, son plagiat et Freud, Paris, Denoël, coll. « L’espace analytique », 1994.
-
[10]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 265.
-
[11]
Jones (E.), La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, t. III, Paris, PUF, p. 152. Ferenczi, en prenant ainsi en analyse des non-médecins que le groupe new-yorkais derrière Brill écartait s’inscrivait dans la suite de l’article de Freud de 1926, « La question de l’analyse profane » et du débat dans les trois premiers numéros de 1927 de l’Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse (t. XIII).
-
[12]
Voir l’article de Susann Heenen-Wolff, «La discussion sur l’“analyse profane” » dans l’Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse de l’année 1927, in « Histoire de l’exercice de la psychanalyse par les non-médecins », Revue Internationale d’Histoire de la Psychanalyse, n° 3, Paris, PUF, 1990, p. 71-88.
-
[13]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Œuvres complètes, 1927-1933, Paris, Payot, coll. « Science de l’homme », 1982, p. 43-52
- [14]
-
[15]
Ferenczi (S.), ibid., p. 45.
-
[16]
Lacan (J.), « Le temps logique », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 206.
-
[17]
Ferenczi (S.), Psychanalyse IV, Œuvres complètes, 1927-1933, op. cit., p. 46.
-
[18]
Ferenczi (S.), ibid., p. 49-50.
-
[19]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Paris, PUF, 1987, p. 231.
-
[20]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 234.
-
[21]
Freud (S.), « À partir de l’histoire d’une névrose infantile », O. C. XIII, Paris, PUF, 1988, p. 9.
-
[22]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 264.
-
[23]
Ferenczi (S.), « Le problème de la fin de l’analyse », Psychanalyse IV, Œuvres complètes, op. cit., p. 52.
-
[24]
Lettre citée par Ernest Jones, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, t. III, Paris, PUF, 1969, 1975, p. 187-189.
-
[25]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 244.
-
[26]
Freud (S.), ibid., p. 266.
-
[27]
Freud (S.), ibid., p. 260.
-
[28]
Freud (S.), ibid., p. 266.
-
[29]
Freud (S.), ibid., p. 267.
-
[30]
Deniau (A.), « Freud sur l’Acropole : l’étranger et l’intime », Che vuoi ? « La langue intime », n° 26, 2006, p. 143-157.
-
[31]
Lacan (J.), Séminaire X, L’angoisse, séance du 15 mai 1963, Paris, Seuil, 2004, p. 276.
-
[32]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », p. 264.
-
[33]
Freud (S.), ibid., p. 242.
-
[34]
Freud (S.), « Analyse de la phobie d’un garçon de cinq ans », O. C. IX, Paris, PUF, 1998, p. 89.
-
[35]
Gay (P.), Freud. Une vie, Paris, Hachette, 1991, p. 727, note de bas de page citant Freud en juillet 1939.
-
[36]
Lacan (J.), « L’Étourdit », Autres écrits, Paris, Seuil, coll. « Le champ freudien », 2001, p. 483.
-
[37]
Freud (S.), « Constructions dans l’analyse », Résultats, idées, problèmes, Paris, PUF, 1987, p. 281.
-
[38]
En janvier 1933, 523 000 Juifs vivaient en Allemagne. À la fin de l’émigration légale, en octobre 1941, les 163 000 qui y restaient périront presque tous. Cf. Georges Bensoussan, Un nom impérissable, Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe, Paris, Seuil, 2008.
-
[39]
Freud (S.), « Constructions dans l’analyse », op. cit., p. 281.
-
[40]
Gay (P.), Freud. Une vie, op. cit., p. 711-712.
-
[41]
Freud (S.), « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », op. cit., p. 232.