Sous la pression d’événements tragiques qui surviennent et s’accumulent depuis le début de ce millénaire, nous nous sentons déstabilisés et désespérés. Devant la difficulté d’accepter avec résignation cette « réalité source de déplaisir » spontanément une double question envahit notre pensée :
« Pourquoi la guerre » ? Pourquoi il n’y a aucune « extirpation » du mal ? Que faire ou comment faire pour « supporter la lourdeur de l’existence » et arriver à gérer « la misère de notre âme » ? Malheureusement ce n’est pas la première fois que les hommes se trouvent devant cette aporie : c’est en ces termes que Freud fait face à la « Grande Guerre ».
Pour nous psychanalystes, un siècle après, « l’archive freudien », l’ensemble des textes écrits par Freud entre 1915-1920 continue à être une référence précieuse, un trésor inépuisable. Il est en effet toujours possible d’approcher et étudier ces textes par un autre biais, et les interroger différemment.
Nous devons à Peter Gay le décloisonnement des diverses catégories de textes métapsychologiques, cliniques, correspondances. Sa magistrale biographie de Freud en 1988
a ouvert la voie pour « un nouveau retour à Freud », ayant cette fois à notre disposition des informations précieuses non seulement sur l’œuvre, mais aussi sur l’homme Freud. Freud tout au long de sa vie avait pris soin d’effacer les traces de ses pensées et de ses sentiments le concernant. Il considérait qu’ils étaient « indignes d’une prolongation d’existence », car pour lui l’important était son œuvre théorique…
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
4,00 €
S'abonner à cette revue
À partir de 45,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an
2 numéros papier envoyés par la poste