EN dépit de la délicatesse requise, je procèderai, dans le temps qui m’est imparti, à coups de marteau, en assénant des thèses successives, et m’efforcerai d’esquisser à la diable le canevas de l’argument ou plutôt de l’intrigue.
Première thèse : Rousseau n’est pas un idéologue mais véritablement un philosophe et, à ce compte, il n’a cure de prendre parti dans les « disputes sur la préférence ou l’égalité des sexes », mais il donne à penser leur différence, en suite de quoi il s’avère qu’ils ne sont ni égaux ni inégaux, mais tout bonnement incomparables, proprement incommensurables. Ajoutons que cette différence sans commune mesure ou cette « diversité » n’implique nullement quelque indépendance, mais qu’elle fomente, au contraire, « partout des rapports »..
Seconde thèse, pour pénétrer plus avant dans le vif du sujet et entamer l’intrigue : ce rapport assorti au creuset de la différence trouve son principe dans « l’union des sexes », non pas au titre de quelque ajustement, mais au gré d’une disparité foncière et passablement hasardeuse dont rien n’assure la conjonction : « il faut nécessairement que l’un veuille et puisse, il suffit que l’autre résiste peu » (IV, p. 693). Ainsi d’un côté, du côté mâle, la volonté se manifeste – et d’abord sans doute à son agent – en faisant bloc avec la puissance qui en fait valoir la preuve palpable, non sans que ne se fasse jour aussi « la modération que la nature (lui) impose » (IV, p. 694) ; de l’autre côté, du côté de la femme, pouvant toujours, elle exprime ou signifie sa volonté…
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