1Marcel Michelin portait une vision moderniste du sport. Ainsi, dès 1911, il affirmait qu’il fallait promouvoir une politique sportive ouverte au plus grand nombre pour initier et éduquer les jeunes, permettre aux plus performants d’accéder aux compétitions et encourager pour tous les âges la pratique la plus large et longue possible. Cet héritage marque encore aujourd’hui les objectifs de l’association : insérer et éduquer par le sport, favoriser la formation interne pour alimenter le sport professionnel et lutter contre la sédentarité.
Des actions pluri-partenariales tournées vers la citoyenneté
2Depuis sa création, l’ASM Omnisports est particulièrement attachée aux problématiques des quartiers populaires. Implanté au cœur même de ces territoires, le club pense que les valeurs véhiculées par le sport servent de catalyseur aux actions sur la citoyenneté. Partant d’un constat de dégradation des comportements de certains jeunes, plusieurs adhérents eux-mêmes issus des quartiers ont impulsé l’idée que le caractère structurant des actions éducatives pouvait être renforcé par l’image positive des éducateurs sportifs auprès de ces mêmes jeunes. Ainsi, la pratique du sport (et ses impacts sur l’individu) n’est plus seulement vécue comme un divertissement, mais bien comme un facteur d’accomplissement personnel. Le club a ainsi multiplié les partenariats avec des structures très variées mais partageant ce même postulat : Éducation nationale, tribunal de grande instance, bailleurs sociaux, pompiers, société de transport en commun, Institut des métiers… Le sport et ses acteurs se retrouvent alors au centre d’un véritable écosystème qui œuvre dans la même direction. Les actions qui en découlent sont variées et nombreuses, et certaines concernent directement l’éducation à la citoyenneté.
Des résultats probants malgré quelques freins identifiés
3Le résultat de ces actions est positif. Les jeunes changent de comportement, retrouvent des résultats scolaires satisfaisants, nouent des contacts, trouvent un travail, grâce à la multiplicité des partenaires.
4Néanmoins, ces démarches demandent du temps. Il faut travailler dans la durée, ce qui ne va pas sans difficulté pour certains acteurs dont le fonctionnement (notamment budgétaire) est annuel. Par ailleurs, cela demande une énergie humaine importante, souvent bénévole, qui s’entretient d’elle-même lorsque les projets affichent une philosophie humaniste positive. Il est également indispensable que les actions s’adaptent, que ce soit en réponse à l’évolution des demandes des pratiquants ou lorsque leur portée s’essouffle. Enfin, il faut parfois faire face à des phénomènes contre lesquels l’éducation par le sport n’est pas l’unique réponse (par exemple : la radicalisation ou l’absence des jeunes filles à partir de l’adolescence).
5Il n’en reste pas moins que les projets de l’ASM Omnisports sont porteurs d’espoirs pour les jeunes. Pas dans leur capacité à vendre un rêve très peu accessible à la célébrité et au star system du sport professionnel, mais bien dans ce qu’ils permettent comme révélation de potentiels et d’opportunités individuels et collectifs des forces vives de nos cités. ❚