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Article de revue

Une flamme dans le vent

Un monument pour Lady Diana

Pages 229 à 236

Notes

  • [1]
    Gina Stoiciu, « Les funérailles d’une princesse de la fascination : ritualisation médiatique de la mort de Lady Di », Frontières, vol. 10, n° 2, hiver 1998, pp. 50-53.
  • [2]
    Cette enquête a été réalisée avec l’aide de deux vacataires : Valérie Chêne et Dominique Dendraël.
  • [3]
    Thierry Lévêque, Yahoo ! Actualités, 27 août 1998, Internet.
  • [4]
    François de Singly, Catherine Cicchelli-Pugeault, Olivier Martin, « L’événement Diana : une vieille histoire ? », Cahiers du Cersof, n° 1, août 1998.

1Érigée à l’angle de la place de l’Alma et de l’avenue de New-York prolongée par l’avenue du Président-Kennedy, la Flamme de la Liberté a été inaugurée le 10 mai 1989 par Jacques Chirac, alors maire de Paris. Offerte à la Ville de Paris par l’International Herald Tribune, qui célébrait en 1987 son centenaire, elle a été financée, à l’initiative de ce journal, par un appel de fonds international. En arrière-plan, la tour Eiffel ; en aval, dans l’île aux Cygnes, la réplique réduite de la statue de la Liberté offerte par des Américains résidant en France en remerciement aux

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Patrizia Di Fiore Monument à Diana, 999
© P. Di Fiore

2Français qui financèrent la construction à New York de la statue de la Liberté de Bartholdi, devenue le monument le plus célèbre des États-Unis. Ces trois monuments délimitent à Paris un espace symbolique triangulaire dédié aux deux pays, la France et les États-Unis, qui ont œuvré pour la défense des droits de l’homme. Une plaque scellée sur la Flamme en rappelle le sens : « Flamme de la Liberté. Réplique exacte de la flamme de la statue de la Liberté. Offerte au peuple français par des donateurs du monde entier en symbole de l’amitié franco-américaine à l’occasion du centenaire de l’International Herald Tribune. Paris 1887-1987 ». Le dossier de presse de l’International Herald Tribune consacré à la Flamme rappelle que, plus largement, la elle « symbolise les deux valeurs essentielles que sont la liberté et l’amitié internationale ». S’il n’est pas nécessaire de faire ici l’histoire de la fabrication de la Flamme, on peut cependant rappeler que c’est à l’occasion de la restauration de la statue de la Liberté de New York, réalisée par les Métalliers champenois, que la torche et la flamme ont dû être entièrement refaites en respectant au plus près le projet initial de Bartholdi qui avait été modifié au cours des ans. La torche a retrouvé son matériau et sa technique originelle : le cuivre repoussé et doré.

3C’est contre le treizième pilier du tunnel de l’Alma de la voie rapide rive droite que la limousine Mercedes transportant Lady Diana Spencer et Dodi Al-Fayed s’écrase à 0 h 25 dans la nuit du 30 au 31 août 1997. Immédiatement et jusqu’au 8 septembre, date des funérailles de Diana, quotidiens, hebdomadaires, chaînes de télévision du monde entier « se font les médiateurs d’une communion dans le deuil ». Gina Stoiciu analyse la « reconstitution de la vérité » proposée par les magazines à grand tirage pendant cette semaine-là [1].

4À Paris, sur les lieux de l’accident, dès le lendemain on vient déposer des fleurs – dont des roses rouges – et des messages adressés à « la reine des cœurs » autour du treizième poteau du tunnel. Au cours des semaines qui suivent, spontanément la foule choisit un autre lieu pour exprimer son émotion : la Flamme de la Liberté. Entre la date de l’accident et la date anniversaire de la mort de Lady Di, le monument se couvre d’objets divers, souvent accompagnés d’inscriptions, de graffitis au crayon feutre, qui sont autant de témoignages d’affection, d’admiration ou de respect, de fleurs naturelles ou artificielles, de photos, et de bougies semblables à celles qu’on dépose au pied des statues dans les églises et les lieux de pèlerinage. Ces bougies font écho à la chanson qu’Elton John a dédiée à Lady Di : « Candle in the wind… », mais les autres motifs de la chanson – le cœur, la rose, l’étoile – qui sont autant d’allégories de Lady Di et ne sont pas sans évoquer les litanies de la Vierge, définissent le répertoire d’images utilisées par des moyens et sur des supports divers pour rendre hommage à Diana sur la Flamme.

5Au cours du mois d’août 1998, à l’approche de l’anniversaire de la mort de Lady Di, la recrudescence des passages à la Flamme, visible par les traces que les visiteurs y laissaient, m’a incitée à y mener non pas ce qu’on peut appeler une enquête approfondie, mais à en faire un poste d’observation du lieu, des gestes des visiteurs, de ce qu’il faut bien appeler dans certains cas des pratiques rituelles, et à interroger ceux qui s’y attardaient, déposaient des témoignages, ceux qui y pleuraient et priaient [2]. Un nombre important de journalistes de toutes nationalités y ont à ce moment-là mené des interviews, mais ils se sont plus intéressés à l’image de Diana qu’à ce qui se passait autour de la Flamme. Un journaliste de l’agence Reuters [3] cependant qualifiait le pont de l’Alma de « temple du culte de Diana ».

6Entre la date de l’accident et celle de son anniversaire, une étude résultant d’une enquête sur questionnaire avait été menée par l’équipe de François de Singly [4] pour saisir les caractéristiques socioculturelles du public qui a créé le personnage charismatique de Diana. À partir des réponses, le traitement statistique a permis de distinguer trois groupes réagissant différemment à l’événement Diana : les proches, les sympathisants, les résistants. Une large majorité des proches est féminine. Un travail précédent sur les héros montrait une forte prépondérance masculine dans cette catégorie. Diana a rappelé l’existence du féminin au ciel des héros. François de Singly concluait que la princesse de Galles proposait un modèle d’héroïne féminine moderne qui avait réuni sur son image des valeurs généralement distinctes : celle de la presse populaire et de la télévision, celle de l’humanitaire, celle de la religion.

7La cinquantaine d’entretiens menés à la Flamme, les observations et les photographies qui y ont été faites sont en accord avec ces conclusions. Dans ce mois d’août 1998, il y avait cependant beaucoup de touristes, qui constituent une autre catégorie qu’on ne peut qualifier ni par l’indifférence, puisqu’ils sont venus à la Flamme, ni par la sympathie, car plusieurs n’en ont témoigné aucune. Par ailleurs, des « résistants » viennent à la Flamme exprimer leur indignation devant ce que certains appellent une « manipulation médiatique », mais le lieu est suffisamment chargé de sens pour qu’ils y viennent. Par exemple, un Français d’Aubervilliers, très intéressé par la politique, vient souvent et « aime bien voir ce qu’il s’y passe ». Il n’a rien contre Diana mais ne comprend pas les « pleurnicheurs. D’ailleurs qu’est-ce qu’elle a fait pour eux ? ». Faut-il en conclure que l’existence du monument exerce une certaine attraction ? L’enquête a ainsi porté sur l’analyse du lieu, sa configuration, les pratiques rituelles ou touristiques qui s’y déroulent.

Le lieu : du symbolique au sacré

8Il présente toutes les caractéristiques qui lui permettent d’être perçu comme un lieu sacré. Sous la chaussée de la place de l’Alma : le tunnel souterrain s’enfonce dans l’obscurité. Les voitures y circulent à vive allure, leur roulement incessant produit un bruit assourdissant ; le trottoir qui permet d’accéder au treizième pilier est très étroit. Certains s’y engagent cependant. La plupart des visiteurs se penchent sur le parapet du pont, bien que l’accident ait eu lieu de l’autre côté du tunnel. On échappe mal à un sentiment d’imminence du danger. C’est le lieu de la mort. On peut presque dire, lorsqu’on a été à l’écoute des témoignages, du martyr de Diana. C’est aussi le lieu de la fatalité : dans plusieurs entretiens, le treizième pilier revient comme le signe de l’inscription inexorable de la mort de Diana dans ce lieu.

9Sur la chaussée : la Flamme de la Liberté, bien dégagée dans un grand espace. On tourne autour du socle et de la torche ronde : parcours circulaire propre aux pèlerinages que tous les visiteurs ne manquent pas de faire, bien qu’ici la circumambulation soit réduite. Au-dessus de la torche sombre, la forme de la flamme brillante de cuivre doré est figurée comme déportée par le vent. Adéquation parfaite du monument à la chanson qu’Elton John a dédiée à Diana. La flamme s’élève : des inscriptions, des entretiens font apparaître l’idée que Diana aussi a été enlevée au ciel comme un ange. Sur le socle de la Flamme, des collages, des dessins proposent des anges roses et un long poème signé d’une famille new-yorkaise se termine par « Diana… and now an Angel… rest in peace ». On est ici dans le lieu sacré de la hauteur. C’est sur le socle et la torche que sont déposés et scotchés les témoignages les plus sophistiqués : des dessins, des textes imprimés au traitement de texte ou manuscrits, des fleurs, des poupées, des origami, des bougies dans leur contenant de verre ou de plastique. Incontestablement des ex-voto. La photo de Diana, seule ou avec Dodi ou avec ses enfants est scotchée en plusieurs endroits. Autour de la place de l’Alma, plusieurs kiosques à journaux vendent des éditions spéciales – Vrai Mag, Amag – qui ne comportent que des posters de Diana prêts à l’emploi.

10Le parapet du tunnel : un espace intermédiaire. C’est le lieu le moins sacralisé. Les graffitis s’y superposent, des cœurs avec des noms de couple, des accusations – « Victim of racism », « La famille royale anglaise va être bien tranquille maintenant », « Non à la haine » – mais aussi des graffitis « d’entraînement » qui n’ont rien à voir apparemment avec Diana : un visage de femme qui fume… D’autres associent des héros populaires à Diana : « Eva te quiere », « Virenque, on t’aime et on te croix (sic) ». Des inscriptions dans toutes les langues, signées de noms, de prénoms, de dates.

Les rituels de la visite

11Qu’il s’agisse de touristes, qui en tout cas s’annoncent comme tels, ou de sympathisants, tous s’arrêtent longuement, tournent autour du monument, regardent les photos et lisent les inscriptions qui sont sur la Flamme, puis vont vers le parapet et se penchent au-dessus du tunnel. Les graffitis du parapet attirent nettement moins l’attention. D’ailleurs, on s’y accoste, éventuellement on s’y assoie pour regarder longuement le monument.

12Le nombre de visiteurs qui incluent dans leur circuit touristique, entre l’Arc de triomphe et la tour Eiffel, un passage à la Flamme, mêlant le voyeurisme au désir de conserver trace de ce passage par une photo individuelle ou de groupe, semble important bien que sur la cinquantaine d’entretiens faits, huit personnes ou couples affirment n’être venus que par curiosité. Ceux-là prennent tous une ou deux photos du monument. Un couple d’Indiens de Bombay dit que c’est pour qu’on ne dise pas : « Vous êtes allés à Paris et vous n’avez même pas vu ! » Un Français, la cinquantaine, vient parfois uniquement pour photographier ; il connaît la Flamme de la Liberté depuis son érection et trouve extraordinaire qu’elle soit devenue immédiatement « un monument à Diana ».

13Des observations qui ont été menées sur les pratiques que suscite le monument, plusieurs traits se dégagent. D’abord, une certaine qualité de silence, frappante par contraste avec le vacarme environnant : ceux qui sont venus à plusieurs parlent doucement entre eux. La plupart sont très silencieux. C’est une majorité des femmes, souvent venues en famille, avec leur mère ou leurs enfants, qui font cercle autour de la Flamme. Plusieurs de ces femmes prient, chapelet à la main.

14Le comportement de plusieurs couples qui ont été interrogés témoigne du fait que les hommes sont plus réticents à avoir – ou à montrer – une émotion pour Diana. Ils se tiennent un peu à l’écart, consolent éventuellement leur épouse. Un Espagnol, avocat, « républicain », se tient très loin de la Flamme, tandis que sa femme tourne autour, longe le parapet, reste très longuement silencieuse : elle aurait voulu venir « par sentiment monarchiste ». Ce sont très souvent les hommes qui prennent des photos « en souvenir ».

15Les Françaises ou les étrangères vivant en France interrogées disent venir souvent. Celles-là ont soit déjà apporté des fleurs ou en apporteront le 31 août, soit laissé un message, soit envoyé de l’argent à la Fondation. Des femmes ou des couples avec des enfants incitent ceux-ci à laisser une fleur, un mot, déposer un dessin sur un support improvisé : une serviette de restaurant, une page arrachée à un calepin. Une petite Italienne de six ou sept ans dépose un mot manuscrit : « Novara. 6.8.98. Un grosso bacione. Ricordanti. Orietta ». Dans ce cas, les adultes prennent une photo du geste de l’enfant. Les ex-voto déposés par des enfants sont très nombreux au cours de ce mois d’août. Parfois, une poupée ou un ours en peluche est déposé, qui disparaît généralement dans la nuit. « Ce sont des Bohémiens qui les volent » dit Georges, le gardien bénévole du monument. Plusieurs fois, un geste très révélateur de réelle dévotion a été saisi : des femmes se penchent et touchent le socle de la Flamme. Geste rituel de participation au sacré et de demande de recours. Une jeune Américaine dit que « c’est pour faire une prière ».

Le témoignage des ex-voto

16Les cœurs, les bougies, les roses rouges ou roses font écho à la chanson de Elton John, mais aussi aux goûts présumés de Diana pour la rose, à son désir exprimé lors de son passage à l’émission télévisée « Panorama » en 1995 d’être la « reine des cœurs ». Ils ne sont pas spécifiques à la Flamme : ils font partie du répertoire de motifs allégoriques qui a été utilisé à Londres d’abord, dans le monde entier ensuite. Des Japonais ont déposé de nombreux origami.

17Les inscriptions sur les supports improvisés font état partout des mêmes sentiments « Diana for ever, Diana sempre, Diana on t’aime. » Ils sont généralement faits sur place, improvisés. Certaines personnes, telle cette femme iranienne mariée à un médecin suédois, accroupie devant la Flamme, met un temps très long à écrire au verso d’une carte postale un témoignage d’affection et de regret. Des poèmes improvisés, tapés sur traitement de texte et parfois calligraphiés, sont plus sophistiqués. Ils se présentent comme des litanies : « … Diana, en France, seuls les exclus semblent avoir compris ton message, Diana, le tam-tam des exclus de la misère…, Diana, jusqu’à la dernière minute, Tu as souffert » ou encore, un poème en forme d’acrostiche « Dynamic, devoted… Invincible… All times vulnerable… Never gave up… And now an Angel, rest in peace ». De très nombreux tickets de métro, avec ou sans inscription, associent au témoignage de dévotion l’affirmation du voyage propre au pèlerinage. Moins nombreuses mais bien visibles, des petites images de dévotion classiques : la Vierge de Lourdes, saint Roch, le Sacré-Cœur. Et même quelques pièces de monnaie en offrande.

Pas de monument sans gardien

18Les services administratifs et culturels de la Ville de Paris et l’International Herald Tribune consultés affirment ne se sentir en rien concernés par ce qui se passe à la Flamme, cependant le Flamme a son « gardien ». Georges X, soixante-dix ans, peintre-décorateur retraité, habite rue de Constantine et, dès l’accident s’est décrété gardien de la Flamme. Au début, il n’était pas le seul, mais l’autre gardien bénévole habite en banlieue et s’est lassé. Georges a une grande dévotion pour Diana. Il vient tous les jours, quelquefois avec sa femme, mais elle a moins d’admiration que lui pour Diana. Il exerce sa surveillance selon le temps et les saisons, de 16 heures à minuit ou de 11 heures à 22 heures. Il arrive avec sa sacoche, un cutter et colle immédiatement sur le monument les objets qui y sont déposés. Il enlève les fleurs fanées, veille à ce qu’on ne prenne pas d’objets, car, dit-il, « ils ne sont à personne ». Il estime cependant qu’il a le droit d’en distribuer quelques-uns, selon les cas. Toutes les nuits, on vient en prendre et entre le mois d’août 1998 et le mois de janvier 1999, pratiquement tous les objets ont disparu pour faire place aux inscriptions. Pour tenter de dissuader les amateurs de cette pratique frauduleuse, Georges a apposé en plusieurs endroits du monument des placards enjolivés de découpages de cœurs et de fleurs portant la malédiction sur quiconque dérobera des objets ou des photos « Diana que votre doux visage illumine cette flamme et malheur à celui ou à celle qui permettra de vous enlever de cette place. Georges. 29.7.98 ». Selon lui, ce sont des Bohémiens ou des clochards qui les ont « volés » pendant la nuit, car sa responsabilité s’arrête à partir du moment où il quitte ce qu’il a l’air de considérer comme son « service ». Il donne la preuve de la légitimité administrative de son action de gardiennage en exhibant une coupure de presse dans laquelle un journaliste l’a qualifié de « gardien bénévole de la Flamme ».

19Ce travail bénévole n’est cependant pas sans lui apporter de nombreuses gratifications. L’afflux des journalistes et les questions qu’on lui a posées ont fait de lui un personnage important, cité et photographié, et il arrive qu’on l’invite à prendre un verre ou un repas. Il prétend même « donner des rendez-vous » à la presse sur le lieu de son travail.

Et le respect de la « vérité » dans tout ça ?

20Il ne s’agit ici ni de la vérité sur la personnalité de Diana ni celle des causes de l’accident. Mais des réactions que suscite le choix populaire spontané de la Flamme comme lieu de dévotion. Deux types de protestation se sont exprimés dans les entretiens et dans les inscriptions : ce n’est pas là que l’accident s’est passé ; ce monument livre un autre message que son détournement de sens fait oublier.

21Pendant les premières semaines, le second gardien bénévole de la Flamme allait consciencieusement porter les bouquets de l’autre côté de la place de l’Alma, à l’entrée du tunnel. Mais cet effort pour rappeler la foule au respect de l’authenticité des faits s’est avéré vain. Des inscriptions réitérées à plusieurs endroits de la Flamme le rappellent cependant : « Ce n’est pas ici la place où Diana se tua », « To see the place were Diana’s accident was, you must go to the tunnel — > 100 m ». Une très longue inscription conjugue les deux protestations : « This flame, not only is not dedicated to the memory of the princess Diana, but also diverts your attention from the true place of the so-called accident which is the entrance of the tunnel as you come from the hotel Ritz. To the respect of the 3 victims, please go that way ».

22Pendant toute l’année 1998, deux placards non signés, faits au traitement de texte en quatre langues, sont restés apposés sur le monument. Disparus aujourd’hui, ils appelaient au respect du sens premier de la Flamme de la Liberté : « Ce monument a été érigé en 1987 et donc non à la mémoire de la mort de Diana. Merci de le respecter, comme vous respectez Diana. » La protestation semble aussi viser l’apposition des graffitis et le dépôt des ex-voto.

23Des protestations recueillies sont beaucoup plus véhémentes. Un Français d’une cinquantaine d’années nous dit : « Je ne comprends pas que la Ville de Paris laisse les gens envahir le monument avec leurs trucs à commémoration. C’est un monument consacré à l’amitié franco-américaine et on doit le respecter. Déjà que De Gaulle n’a pas été très correct avec les Américains, car on n’a pas payé notre dette de guerre, alors qu’on arrête ce cirque. » Les protestations recueillies oralement devant le détournement de sens du monument sont pourtant rares. Beaucoup de gens interrogés semblent à peine remar-


Date de mise en ligne : 13/03/2013

https://doi.org/10.3917/cdm.007.0229

Notes

  • [1]
    Gina Stoiciu, « Les funérailles d’une princesse de la fascination : ritualisation médiatique de la mort de Lady Di », Frontières, vol. 10, n° 2, hiver 1998, pp. 50-53.
  • [2]
    Cette enquête a été réalisée avec l’aide de deux vacataires : Valérie Chêne et Dominique Dendraël.
  • [3]
    Thierry Lévêque, Yahoo ! Actualités, 27 août 1998, Internet.
  • [4]
    François de Singly, Catherine Cicchelli-Pugeault, Olivier Martin, « L’événement Diana : une vieille histoire ? », Cahiers du Cersof, n° 1, août 1998.

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