Patrick Geffard : Claudine, tu es professeure émérite en sciences de l’éducation,
membre du Centre de recherches en éducation et formation de l’université Paris
Nanterre. Tu as publié un très grand nombre d’articles scientifiques, tu es aussi
coauteure ou directrice d’ouvrages et tu as écrit deux livres qui font référence,
Les enseignants entre plaisir et souffrance paru en 2001 et Au risque d’enseigner
publié en 2013. Directrice de publication de la revue Cliopsy et présidente de
l’association homonyme (www.cliopsy.com), tu coanimes le réseau consacré aux
travaux de recherches cliniques en éducation et formation que tu as contribué
à fonder.
Je te propose de structurer notre dialogue en trois temps : en nous parlant tout
d’abord de l’état actuel de la clinique d’orientation psychanalytique, puis de tes
conceptualisations en matière d’analyse clinique des pratiques pour les professionnels, pour terminer par l’une des spécificités de ton travail, l’accompagnement d’apprentis-chercheurs lors de l’élaboration de leurs mémoires de masters
et, encore plus, de thèse, pour des travaux s’inscrivant dans une approche clinique d’orientation psychanalytique.
Je te propose de commencer par évoquer l’état actuel de la clinique d’orientation psychanalytique en France.Claudine Blanchard-Laville : Le pari de la clinique d’orientation psychanalytique,
c’est celui que j’ai tenté au sein de la discipline sciences de l’éducation depuis
les années 2000, en contribuant à fédérer des enseignants-chercheurs et des
praticiens au sein d’un large réseau…