Notes
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[1]
À l’exception de la troisième année du secondaire.
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[2]
Soulignons qu’en 2015, la Cour suprême du Canada a accordé le droit à une école secondaire privée catholique de Montréal, le Loyola High School, d’offrir son propre programme d’ÉCR jugé équivalent au programme du ministère.
-
[3]
Loi modifiant diverses dispositions législatives dans le secteur de l’éducation concernant la confessionnalité.
-
[4]
Loi modifiant diverses dispositions législatives de nature confessionnelle dans le domaine de l’éducation.
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[5]
Intitulé Dans les écoles publiques du Québec : une réponse à la diversité des attentes morales et religieuses.
-
[6]
Ce projet de programme d’ÉCR ne sera toutefois pas implanté.
-
[7]
Intitulé La mise en place d’un programme d’éthique et de culture religieuse. Une orientation d’avenir pour tous les jeunes du Québec.
-
[8]
En italiques dans le texte.
-
[9]
« Habiter, c’est demeurer au sein d’une humanité particulière qui a ses manières de penser et de sentir, ses modes de vie et ses modèles symboliques. » (Volant, 2003, p. 87).
-
[10]
Nous l’avons recensé 45 fois dans le programme du secondaire (MELS, 2008).
-
[11]
Nous l’avons recensé 65 fois dans le programme du secondaire (MESL, 2008).
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[12]
Un cycle regroupe deux années scolaires. Les six années du primaire sont regroupées en trois cycles. Les deux premières années du secondaire sont regroupées en un cycle. La quatrième et la cinquième année du secondaire forment un autre cycle. Rappelons que la troisième année du secondaire n’est pas incluse ici car il n’y a pas d’ÉCR pour cette année du parcours scolaire.
1 Se positionnant contre un rapport de concurrence entre régimes de vérité(s) et contre l’ignorance, le Québec a fait le choix d’éduquer et d’instruire en matière d’éthique et de religion. De fait, depuis 2008, un cours d’Éthique et culture religieuse (ÉCR), obligatoire de la première année du primaire à la dernière année du secondaire [1], doit figurer à l’horaire des élèves des écoles publiques et privées [2]. Ce cours marque la fin de la déconfessionnalisation de l’instruction publique au Québec et l’obligation d’éduquer et d’instruire en matière d’éthique et de religion. Ce faisant, ni l’ignorance des questions d’éthique et de religion, ni le rapport de concurrence (un régime d’options entre différents cours d’enseignement religieux et d’enseignement moral), n’ont été retenus, l’objectif étant que tous les jeunes du Québec apprennent à vivre ensemble dans une société démocratique et pluraliste.
2 Après un rappel des grandes lignes de ce tournant majeur en éducation au Québec, nous présentons dans le texte qui suit les raisons de ce changement et les orientations ministérielles qui ont alors présidé. De ces orientations se dégage une approche éthique et culturelle de l’éducation. Mais qu’en est-il du programme ? S’inscrit-il à la suite des orientations ministérielles ? Et, plus spécifiquement, emprunte-t-il la même approche éthique et culturelle de l’éducation ? Pour répondre à cette question, nous présentons le programme d’ÉCR et identifions les points de convergence et de divergence avec les orientations ministérielles et l’approche éthique et culturelle de l’éducation. Nous en venons à la conclusion que, bien que le programme d’ÉCR s’inscrive dans une approche éthique et culturelle, celle-ci s’est affaiblie par rapport à ce qui avait été annoncé dans les orientations ministérielles. Il s’agit d’un défi de taille et d’un projet inachevé.
Un tournant majeur en éducation au Québec
3 En éducation au Québec, ce n’est que très récemment que le système d’éducation public s’est séparé des institutions religieuses (catholique et protestante). De fait, si la création du ministère de l’Éducation en 1964 en marquait les débuts, ce n’est qu’en 1997 que la laïcisation s’amorce résolument avec l’amendement de l’article 93 de la Loi constitutionnelle du Canada de 1867, amendement permettant au Gouvernement du Québec de redéfinir les commissions scolaires sur une base linguistique plutôt que confessionnelle (Milot, 2007).
4 Suivirent en 2000 et 2005, l’adoption des projets de loi no 118 [3] et no 95 [4] qui permirent la déconfessionnalisation des structures du ministère de l’Éducation, des commissions scolaires, des écoles publiques, des services d’animation spirituelle, des enseignements religieux et de la formation à l’enseignement de la religion des enseignants du primaire et du secondaire. Cette laïcisation s’est achevée en 2008 avec la fin de l’option entre un cours d’enseignement religieux catholique, d’enseignement religieux protestant et d’enseignement moral non-confessionnel et l’implantation du cours d’ÉCR. Depuis 2008, tous les élèves sont obligatoirement regroupés dans un seul et même cours d’ÉCR pour un Québec démocratique et ouvert sur le monde.
5 Ainsi, le choix de l’ignorance (à savoir du retrait complet de la religion à l’école) et le choix de la concurrence (c’est-à-dire celui de la multiplication des options de cours de religion et de morale à l’école) ont été rejetés en faveur d’une approche combinant l’éthique et la culture religieuse dans un même programme.
Apprendre à vivre ensemble dans une société pluraliste : les raisons d’agir
6 Les documents d’orientations ministériels accompagnant les projets de loi 118 et 95 précisent les raisons de ces changements. Dans le premier document [5] (MEQ, 2000), le ministre de l’Éducation affirme que l’école, dans son objectif de cohésion sociale, a le devoir d’initier aux valeurs qui fondent la société québécoise et de faire prendre conscience de la richesse de la pluralité sous toutes ses formes. L’école peut et doit favoriser le vivre-ensemble dans une société désormais pluraliste. À cela s’ajoutent trois repères qui ont guidé les nouvelles orientations : le devoir de mémoire par rapport à la tradition judéo-chrétienne, l’importance du respect des droits humains fondamentaux (notamment la liberté de conscience et de religion) et l’importance d’adopter une démarche progressive qui accompagne le Québec dans son évolution socioreligieuse. Ces orientations soulignent la nécessité d’un enseignement moral dans une société où se côtoient une diversité de croyances afin que les individus se donnent « des points de référence éthique qui favorisent l’exercice d’une liberté responsable et la capacité de vivre ensemble » (MEQ, 2000, p. 10). Le document insiste sur l’importance du développement d’une conscience commune et citoyenne. La connaissance de la diversité religieuse y est encouragée par l’ouverture à différents aménagements possibles suivant les besoins locaux et l’ÉCR est annoncé pour les dernières années du secondaire [6].
7 Le second document d’orientation [7] (MELS, 2005) étend à tous les ordres d’enseignement un cours obligatoire d’ÉCR. Le document précise que ce nouveau cours devra s’appuyer sur les principes d’apprentissages continus et progressifs, enracinés dans la réalité du jeune et dans la culture québécoise, respectant la liberté de conscience et de religion et favorisant le vivre-ensemble (MELS, 2005). Il indique aussi clairement qu’apprendre à vivre ensemble dans une société pluraliste sur le plan des convictions religieuses constitue un motif central de mise en place d’un programme universel d’ÉCR.
« Quotidiennement, les rapports entre personnes ou entre groupes appellent des choix qui tantôt isolent et divisent, tantôt rapprochent et solidarisent. Les convictions religieuses, comme les choix éthiques, peuvent être source de tensions et de conflits. Pour favoriser la cohésion sociale, les apprentissages faits dans le programme proposé visent expressément le partage de valeurs communes, l’acquisition d’un sens civique dans l’expression de ses convictions et de ses valeurs et la prise de conscience que les choix individuels ont des effets sur la collectivité. C’est pourquoi la classe devient un lieu d’expression, de recherche, de prise de conscience et de discussion sur différents thèmes adaptés aux élèves. Les différences de points de vue sont prises en compte tout autant que l’engagement avec les autres dans la poursuite du bien commun, en fonction de ce que les élèves sont capables de faire selon leur âge [8]. » (MELS, 2005, p. 5)
9 L’ouverture aux autres et au monde, la capacité d’agir avec les autres dans le respect des différences culturelles, sociales et religieuses, les attitudes de respect et de tolérance envers les personnes de toute conviction, religieuse ou séculière, sont au nombre des justifications évoquées et qui « s’inscrivent dans la foulée des objectifs d’éducation civique et interculturelle que poursuit déjà l’école et elles les renforcent » (MELS, 2005, p. 8).
10 En résumé, par la mise en place de l’ÉCR, le ministère de l’Éducation vise à outiller les jeunes de manière à ce « qu’ils puissent agir de façon responsable envers eux-mêmes et envers les autres et leur apprendre à vivre ensemble au sein d’un Québec démocratique et ouvert sur le monde » (MELS, 2005, p. 12). Telles sont les orientations qui devaient guider l’élaboration du programme d’ÉCR qui, plus spécifiquement, s’inscrivent dans une approche éthique et culturelle de l’éducation. Qu’est-ce à dire ?
L’approche éthique et culturelle de l’éducation au vivre-ensemble dans les orientations ministérielles
11 Une approche éthique en éducation est un travail de questionnement, d’énonciation, de réflexion, de délibération (Bourgeault, 2004), de prise de conscience, de communication et de libération (Freire, 2006). Qu’il s’agisse d’un concept, d’une situation, d’une conduite, d’une norme, d’une valeur, l’éthique en éducation a pour tâche de les questionner. Ainsi, l’éthique en éducation questionne, défait, renouvelle les formes, ne présume pas que tout est « réglé » mais, bien au contraire, que tout se joue, se négocie et se renégocie, se construit et se reconstruit (Bourgeault, 2002). Ce travail de questionnement n’est pas qu’objectivation, il est aussi enraciné dans des situations, dans le monde vécu. Ainsi, une approche éthique en éducation se veut aussi prise de conscience que nous sommes des êtres situés dans le monde et avec le monde, prise de conscience de ce que nous vivons concrètement et qui questionne les choix en matière de conduite, de norme, de valeur, de ce (ou de ceux) qui nous dirige (Freire, 2006). Ce faisant, les êtres sujets « découvr[ent], de façon critique, comment ils vivent dans le monde avec lequel et dans lequel ils sont » (Freire, 1974, p. 66). Pour y parvenir, la communication avec les autres est requise. De fait, une approche éthique en éducation requiert une communication où chacun est disposé à s’ouvrir aux autres identités, une communication libérée avec autrui et avec soi-même (Freire, 2006). Cette approche oblige donc à considérer les différences pour « garder vive et en éveil [la] capacité de penser juste, de voir avec acuité et d’entendre avec respect » (Freire, 1974, p. 66). Plus les êtres sujets font l’expérience des différences, plus ils refusent les positions dogmatiques et plus ils deviennent critiques par rapport à eux-mêmes et ne s’érigent pas en détenteurs de la vérité. Ils se découvrent « inaccomplis et, s’assumant comme tels, deviennent radicalement des êtres éthiques » (ibid.).
12 Les précisions apportées dans les orientations ministérielles annonçant la mise en place du nouveau cours d’ÉCR vont dans le sens de cette approche éthique. En effet, la formation en éthique est annoncée comme questionnement et discernement « sur ce qu’il est préférable de faire dans une situation donnée, par rapport à soi, aux autres et aux retombées de ses actions sur le vivre-ensemble. » (MELS, 2005, p. 6). À la fin du secondaire, les élèves devront être en mesure de : 1/ « porter un jugement sur les valeurs et sur les normes (obligations, droits, etc.) qui orientent l’agir humain » ; 2/ « faire des choix en fonction du bien commun » ; 3/ « s’engager et d’agir avec les autres de façon autonome et responsable au sein d’une société pluraliste et démocratique. » (p. 6)
13 Par ailleurs, l’éthique a aussi besoin d’un lieu : la culture. L’éthique ne peut qu’échouer à vouloir se donner à elle-même sa propre histoire. Elle a besoin d’être enveloppée par la culture, c’est-à-dire, « d’être enveloppée dans un aménagement des rapports au monde fait de symboles, de mythes et de grands idéaux collectifs » (Dumont, 1971, p. 24). Cette culture porte aussi des modèles concrets d’humanité (Bouchard, 2006 ; Leroux, 2012, 2016) qui permettent d’inspirer les valeurs de la dignité humaine. Ainsi une approche culturelle en éducation participe au développement d’un esprit libre par la culture « seconde » (Dumont, 1971) à laquelle elle doit donner accès. Si la culture première fait du sujet un héritier de l’ethos d’une communauté qui se manifeste dans sa manière d’habiter un lieu (Volant, 2003 [9]), la culture seconde en fait un héritier de la même terre que tous les autres humains et d’une responsabilité commune, d’un « projet commun, celui de rendre la demeure humaine habitable pour tous » (Volant, 2003, p. 129). En ce sens, la culture seconde renvoie à ce qui « prend figure dans un ensemble de formes concrètes – langue, coutumes, modèles de comportement, formes symboliques, formes expressives, modèles de structuration de l’espace et du temps, instauration d’un réseau concret de relations humaines » (De Koninck, 2010, p. 213-214). Ce qui prend figure est en quelque sorte « ce qui définit la vie humaine proprement dite » (De Koninck, 2000, p. 74). Tout comme l’éthique, la culture est facteur de jugement en ce sens qu’elle se situe dans un rapport intime entre le sujet et ce qu’il sait. Elle est aussi ce qui permet « de se comprendre ou de s’interpréter les uns à partir des autres » (p. 185). Une approche culturelle de l’éducation, pour paraphraser Reboul (1999), intègre donc l’élève dans une communauté aussi large que possible pour permettre à chacun de « s’y retrouver » et de préparer au jugement. La diversité des visions du monde et de l’être humain (Bouchard, 2006) et des formes de la vie bonne (Leroux, 2012 ; 2016) sont, à ce titre, particulièrement importantes dans un programme ayant pour visée d’apprendre à vivre ensemble dans la diversité.
14 Les orientations ministérielles annonçant le cours d’ÉCR vont aussi en ce sens. La formation en culture religieuse est annoncée comme familiarisation avec l’héritage religieux du Québec, ouverture à la diversité religieuse et développement de la capacité de se situer de façon réfléchie au regard des religions et des nouveaux mouvements religieux. La prise en compte de représentations séculières du monde et de l’être humain, des personnes sans appartenance religieuse et qui donnent sens à leur vie à partir d’une philosophie qui leur est propre est considérée comme devant être présente au même titre que la culture religieuse. De fait, le document d’orientations indique que « [m]ême si, par souci de concision, l’appellation du programme d’ÉCR ne le laisse pas paraître, ce programme, commun à tous les élèves, doit comporter des apprentissages sur les courants de pensée séculière » (MELS, 2005, p. 8). Ainsi, à la fin du secondaire, les élèves devront avoir développé : 1/ des habiletés favorisant la reconnaissance de l’autre dans une société marquée par le pluralisme religieux ainsi que des personnes interprétant la réalité autrement qu’à travers le prisme des religions ; 2/ des attitudes appropriées face à la diversité religieuse et des courants de pensée séculière, notamment le respect, la tolérance et l’ouverture au dialogue dans une société démocratique et pluraliste.
15 De plus, les orientations indiquent que, par la culture religieuse, les élèves prendront aussi conscience qu’il est important de prendre des décisions réfléchies en matière de religion et, par la culture des courants de pensée séculière, ils sauront prendre des décisions réfléchies en considérant la diversité des points de vue possibles. L’approche culturelle rejoint donc l’approche éthique du questionnement. Ces prises de décisions réfléchies sur la culture, rappellent la culture en éducation chez Reboul (1999) qui se fait mouvement : élan, désir de savoir, questionnement et aptitude à en faire son savoir.
Le programme d’ÉCR, une approche éthique et culturelle de l’éducation au vivre-ensemble ?
16 À l’automne 2008, trois ans après l’adoption du projet de loi 95, le nouveau programme d’ÉCR est élaboré, approuvé et implanté dans l’ensemble des réseaux scolaires, et ce, simultanément à tous les ordres d’enseignement du primaire et du secondaire. Ce programme s’inscrit-il à la suite des orientations ministérielles qui étaient annoncées ? Plus spécifiquement, emprunte-t-il la même approche éthique et culturelle de l’éducation ?
17 Le programme rappelle à de très nombreuses reprises l’importance de favoriser et promouvoir le vivre-ensemble [10] et la diversité [11]. Suivant la définition du MELS,
« [l]e vivre-ensemble consiste, dans une société composées d’une diversité d’opinions, de modes de vie, de convictions, de visions du monde, de cultures, de valeurs, de croyances et de positions éthiques, à se créer un espace civil qui vient baliser le vécu collectif » (2009, p. 4).
19 Ainsi, la définition du vivre-ensemble est liée au fait de la diversité, terme encore plus fréquent dans le programme. Cette diversité, répète le programme, se manifeste à travers des façons de penser, d’être ou d’agir, des relations, des pratiques, des valeurs et des normes. La diversité culturelle et religieuse est considérée comme un facteur d’enrichissement dont nous devons collectivement tenir compte, adopter des comportements appropriés à cet égard et en tirer des apprentissages. La diversité est définie en tant que « fait, dans une société, de la cohabitation d’une multitude d’opinions, de modes de vie, de convictions, de visions du monde, de cultures, de valeurs, de croyances, de positions éthiques, etc. » (2009, p. 3)
20 Pour favoriser le vivre-ensemble dans la diversité, le programme d’ÉCR poursuit deux finalités devant guider l’enseignement de ce programme : la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun. Par la finalité de la reconnaissance de l’autre, le programme vise à « contribue[r] à la construction d’une culture publique commune qui tient compte de la diversité » (MELS, 2008, p. 2) et, par la finalité de la poursuite du bien commun, il vise à contribuer à ce que « des personnes d’horizons divers s’entendent, de façon responsable, pour relever des défis inhérents à la vie en société » (ibid.). Ce faisant, le programme entend participer au vivre-ensemble dans une société démocratique et pluraliste, une société marquée par « la diversité des valeurs et des croyances que préconisent des personnes et des groupes et qui contribuent à façonner la culture québécoise » (ibid., p. 1).
21 Du primaire à la fin du secondaire, le programme poursuit les mêmes finalités et le développement progressif des mêmes trois compétences : réfléchir sur des questions éthiques, manifester une compréhension du phénomène religieux et pratiquer le dialogue (voir tableaux en annexe).
22 Si les finalités du programme s’inscrivent bien à la suite des orientations ministérielles de 2005, nous remarquons par ailleurs, à la lecture des compétences déployées dans ce programme que :
- dans la compétence en éthique, l’approche éthique est affaiblie puisque limitée à la réflexion ;
- dans la compétence en culture religieuse, l’approche culturelle est affaiblie puisque limitée à l’acquisition de savoirs sur les traditions religieuses et qu’il n’y a pas de prise de décision réfléchie ;
- la compétence à pratiquer le dialogue peut en partie compenser ces affaiblissements.
Une approche éthique limitée
24 Alors que les orientations ministérielles annonçaient une approche éthique de questionnement et de discernement sur ce qu’il est préférable de faire dans une situation donnée, par rapport à soi, aux autres et aux retombées de ses actions sur le vivre-ensemble, la compétence « Réfléchir sur des questions éthiques » se limite plutôt à la réflexion critique sur la signification des conduites et sur les valeurs et normes que se donnent les membres d’une société ou groupe pour guider et réguler leurs actions. Tel que le fait remarquer St-Cyr (2010), suivant l’esprit de ce programme, l’éthique devrait pourtant avoir une portée plus large, c’est-à-dire, « mett[re] davantage l’accent sur le développement, par la pratique réflexive, de la capacité à faire des choix d’actions en définissant les valeurs et les normes mises en cause dans la situation » (p. 46). De plus, nous notons l’absence de réflexion critique sur la signification des conduites, valeurs et normes que se donnent les membres d’une religion.
Une approche culturelle limitée
25 Alors que les orientations ministérielles annonçaient une approche culturelle ouverte à la diversité des visions religieuses et séculières du monde et de l’être humain et réfléchie, cela ne s’est pas concrétisé dans le programme. Seules les représentations religieuses ont finalement été retenues dans la compétence « Manifester une compréhension du phénomène religieux ». La culture religieuse est définie en termes de compréhension des éléments constitutifs des religions reposant sur l’exploration des univers socioculturels dans lesquels elles s’enracinent et évoluent. Préparer les jeunes à vivre-ensemble dans la diversité religieuse est, au bout du compte, ce qui est recherché dans l’approche culturelle du programme. Tels que l’indiquent Duhamel et Estivalèzes (2013), l’expression vivre-ensemble dans le programme d’ÉCR caractérise « le projet politique de prendre acte et de valoriser la diversification religieuse croissante de la société québécoise » (p. 80).
26 Plus précisément, le programme ne retient que les traditions religieuses à chaque cycle [12] du primaire et du secondaire : le catholicisme et le protestantisme au Québec tout au long de chaque année d’un cycle ; le judaïsme et les spiritualités des peuples autochtones à plusieurs reprises à chaque année d’un cycle ; l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme à plusieurs reprises au cours d’un cycle. Le programme indique que des expressions culturelles et issues de représentations définissant le sens et la valeur de l’expérience humaine en dehors des croyances religieuses sont abordées au cours d’un cycle et que d’autres religions peuvent être abordées selon les besoins du milieu. Toutefois, cela ne figure que dans les contenus à la fin du secondaire.
27 Ce faisant, la culture, celle des symboles, des mythes, des grands idéaux collectifs, des modèles concrets d’humanités, des modes de vie, des coutumes, est limitée aux traditions religieuses. Quant à la prise de décision réfléchie au regard des religions, des nouveaux mouvements religieux et des représentations séculières, elle est absente.
28 Ces affaiblissements ne sont pas sans conséquences. Tel que le soulèvent Rymarz (2012), Gendron (2012) et Gagnon et Bouchard (2011), il est important d’insérer en culture religieuse une dimension critique. Cette dimension critique permet de dépasser une approche descriptive des croyances (Rymarz, 2012). Pour ce faire, il est nécessaire d’être confronté à un spectre de positions opposées et, dès lors, les courants de pensée séculière devraient être présents (Gendron, 2012). Le fait est que même le thème des questions existentielles traité à la fin du secondaire dans le programme d’ÉCR les ignore. La confrontation de perspectives variées sur des sujets controversés est à la fois utile et nécessaire en culture religieuse, car la compréhension sans jugement risque de tolérer l’intolérance, ce qui entraverait le vivre-ensemble (Gagnon, Bouchard, 2011).
Un projet inachevé, un dialogue à poursuivre
29 Pour que les jeunes parviennent à reconnaître l’égalité des personnes en valeur et en dignité et le respect des visions différentes du monde qu’elles portent et qui orientent leur agir, et à dépasser leurs intérêts individuels afin de relever les défis inhérents à la vie en société, qu’il soit question d’éthique ou de culture religieuse, la pratique du dialogue dans la perspective du vivre-ensemble est considérée essentielle. C’est dans cet esprit que, dans le développement des compétences en éthique et en culture religieuse, les élèves ont à « Pratiquer le dialogue ». La classe doit être un lieu de recherche et de dialogue favorable à « l’apprentissage du questionnement, de l’ouverture, de l’écoute et de la recherche commune » (MELS, 2008, p. 12) dont, la recherche de repères, « tantôt pour étayer leur réflexion sur des questions éthiques, tantôt pour mieux comprendre le phénomène religieux » (ibid.). Cette pratique doit permettre à chacun d’exprimer librement ce qu’il pense, d’accueillir les propos de l’autre et, le cas échéant, de remettre en question de façon respectueuse certains points de vue.
30 La pratique du dialogue comprend deux dimensions interactives, soit : la délibération intérieure (réflexion personnelle où l’élève s’interroge sur sa démarche, des perceptions, des préférences, des attitudes et des idées et fait des liens avec ce qu’il connaît sur un sujet donné) et l’échange d’idées avec les autres (temps de partage ou de recherche pendant lequel se construisent et s’expriment des points de vue) (MELS, 2008). Ces deux composantes interactives sont à l’œuvre dans une approche éthique d’organisation de la pensée, d’interaction avec les autres et d’élaboration d’un point de vue étayé. Ce dialogue, soutient Leroux (2010),
« nous donne accès aux finalités les plus ultimes de l’éducation que sont les finalités kantiennes : devenir une personne rationnelle, et respectueuse. Rationalité et respect deviennent dès lors l’expression ultime de tout dialogue, dans la mesure où la réflexion éthique et la culture religieuse sont cultivées tout au long du curriculum » (p. 183).
32 La pratique du dialogue est qualifiée de matrice (Leroux, 2007), de lieu d’articulation (Bégin, 2008), de pivot du programme car elle permettrait d’assurer le passage entre les compétences en éthique et en culture religieuse et la finalité fondamentale qu’est la construction d’un meilleur vivre-ensemble (Béland, 2008). Dit autrement, l’éthique et la culture religieuse ne seraient en mesure de soutenir pleinement le vivre-ensemble (bien qu’elles y participent chacune à leur façon) qu’en étant articulées au dialogue. Cette interprétation ressort fortement de la littérature (Plante et al., 2014) bien qu’elle ne soit pas unanime. De fait, pour d’autres, le dialogue en éthique contribue davantage à l’horizon civique (en la finalité de la poursuite du bien commun) qu’à l’horizon herméneutique de la reconnaissance de l’autre, et il y a incompatibilité entre le dialogue et la culture religieuse. Bref, le dialogue se trouverait harmonieusement articulé à la compétence en éthique mais tel ne serait pas le cas avec la culture religieuse (Lebuis, 2008 ; Gagnon, Bouchard, 2011 ; Bouchard et al., 2016).
33 Bref, si le choix d’un programme réunissant l’éthique et la culture religieuse par la voie du dialogue marque un tournant majeur en faveur de l’apprentissage du vivre-ensemble dans un Québec pluraliste, il représente aussi un défi de taille et un projet inachevé. Il est à souhaiter que le dialogue entre acteurs, décideurs et chercheurs de l’éducation se poursuive pour une amélioration continue de ce projet de société que représente le cours d’ÉCR.
Compétence à « Réfléchir sur des questions éthiques », 2e cycle du secondaire
Composantes de la compétence | Capacités | Explicitations |
Analyser une situation d’un point de vue éthique | Capacité de décrire et de mettre en contexte une situation en vue d’en dégager une question éthique à la lumière de points de vue susceptibles de provoquer des tensions ou des conflits de valeurs | Décrire et mettre en contexte la situation • Formuler une question éthique s’y rapportant • Comparer des points de vue • Expliquer des tensions ou des conflits de valeurs • Comparer la situation à d’autres situations similaires • Comparer son analyse de la situation avec celle de ses pairs |
Examiner une diversité de repères d’ordre culturel, moral, religieux, scientifique ou social | Capacité de déceler les principaux repères sur lesquels reposent les différents points de vue examinés et d’en rechercher le rôle et le sens | Trouver les principaux repères présents dans différents points de vue • En rechercher le rôle et le sens • Considérer d’autres repères • Comparer le sens de certains repères dans différents contextes |
Évaluer des options ou des actions possibles | Capacité d’examiner des effets d’options ou d’actions possibles sur soi, sur les autres ou sur la situation, dans la perspective du vivre-ensemble | Proposer des options ou des actions possibles • Examiner des effets de ces options ou actions sur soi, sur les autres ou sur la situation • Sélectionner des options ou des actions qui favorisent le vivre-ensemble • Faire un retour sur la façon dont on est parvenu à ces choix |
Compétence à « Réfléchir sur des questions éthiques », 2e cycle du secondaire
Compétence à « Manifester une compréhension du phénomène religieux », 2e cycle du secondaire
Composantes de la compétence | Capacités | Explicitations |
Analyser des expressions du religieux | Capacité de décrire et mettre en contexte des expressions du religieux, en expliquant leur signification et leur fonction tout en établissant des liens avec des traditions religieuses | Décrire et mettre en contexte des expressions du religieux • En étudier la signification et la fonction • Établir des liens entre ces expressions et différentes traditions religieuses • Faire un retour sur ses découvertes et ses explications |
Établir des liens entre des expressions du religieux et l’environnement social et culturel | Capacité de rechercher des liens entre des expressions du religieux et des éléments de l’environnement social et culturel d’ici et d’ailleurs, en approfondissant des aspects communs et spécifiques de ces expressions et en expliquant leur signification et leur fonction | Repérer des expressions du religieux dans l’espace ou dans le temps • Les rattacher à des éléments de l’environnement social et culturel d’ici et d’ailleurs • Examiner ce qu’elles ont en commun et ce qui les distingue • En étudier la signification et la fonction dans la vie des individus et des groupes • Faire un retour sur ses découvertes et ses réflexions |
Composantes de la compétence | Capacités | Explicitations |
Examiner une diversité de façons de penser, d’être et d’agir | Capacité d’approfondir diverses façons de penser, d’être et d’agir à l’intérieur d’une même tradition religieuse, dans différentes religions de même que dans la société | Approfondi diverses façons de penser, d’être ou d’agir à l’intérieur d’une même tradition religieuse ou entre des traditions religieuses • Approfondir diverses façons de penser, d’être ou d’agir dans la société • Évaluer des effets de différents comportements sur la vie en société |
Compétence à « Manifester une compréhension du phénomène religieux », 2e cycle du secondaire
Compétence à « Pratiquer le dialogue », 2e cycle du secondaire
Composantes de la compétence | Capacités | Explicitations |
Organiser sa pensée | Capacité de mener une démarche réflexive afin d’organiser leur pensée | Cerner l’objet du dialogue • Établir des liens entre ce qu’on découvre et ce qu’on connaît • Distinguer l’essentiel de l’accessoire dans les différents points de vue énoncés • Faire le point sur ses réflexions |
Interagir avec les autres | Capacité de d’exprimer leur point de vue en s’appuyant sur des raisons ou des arguments pertinents et cohérents et d’être attentifs à ceux des autres | Prendre conscience de ce que l’objet du dialogue suscite en soi • Rechercher des conditions favorables au dialogue • Exprimer son point de vue et être attentif à celui des autres • Expliquer des points de vue en s’appuyant sur des arguments pertinents et cohérents • Formuler des questions de clarification • Mettre en application des moyens pour remédier aux difficultés rencontrées |
Élaborer un point de vue étayé | Capacité de sélectionner des ressources pertinentes et diversifiées, de recourir à des moyens appropriés pour interroger et élaborer un point de vue étayé, et d’anticiper des objections et des clarifications à apporter | Utiliser ses ressources et chercher de l’information sur l’objet du dialogue • Approfondir sa compréhension de différents points de vue • Envisager différentes hypothèses • Ébaucher un point de vue • Anticiper des objections et des clarifications à apporter • Valider son point de vue • Revenir sur la démarche |
Compétence à « Pratiquer le dialogue », 2e cycle du secondaire
Bibliographie
Bibliographie
- Bégin L. (2008). Éthique et culture religieuse, une réponse appropriée au défi du pluralisme. Éthique publique, Vol. 10, no 1, p. 141-151.
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Mots-clés éditeurs : contenu de l’éducation, enseignement religieux, réforme des programmes d’études, Canada, enseignement moral
Date de mise en ligne : 24/01/2018.
https://doi.org/10.3917/cdle.044.0117Notes
-
[1]
À l’exception de la troisième année du secondaire.
-
[2]
Soulignons qu’en 2015, la Cour suprême du Canada a accordé le droit à une école secondaire privée catholique de Montréal, le Loyola High School, d’offrir son propre programme d’ÉCR jugé équivalent au programme du ministère.
-
[3]
Loi modifiant diverses dispositions législatives dans le secteur de l’éducation concernant la confessionnalité.
-
[4]
Loi modifiant diverses dispositions législatives de nature confessionnelle dans le domaine de l’éducation.
-
[5]
Intitulé Dans les écoles publiques du Québec : une réponse à la diversité des attentes morales et religieuses.
-
[6]
Ce projet de programme d’ÉCR ne sera toutefois pas implanté.
-
[7]
Intitulé La mise en place d’un programme d’éthique et de culture religieuse. Une orientation d’avenir pour tous les jeunes du Québec.
-
[8]
En italiques dans le texte.
-
[9]
« Habiter, c’est demeurer au sein d’une humanité particulière qui a ses manières de penser et de sentir, ses modes de vie et ses modèles symboliques. » (Volant, 2003, p. 87).
-
[10]
Nous l’avons recensé 45 fois dans le programme du secondaire (MELS, 2008).
-
[11]
Nous l’avons recensé 65 fois dans le programme du secondaire (MESL, 2008).
-
[12]
Un cycle regroupe deux années scolaires. Les six années du primaire sont regroupées en trois cycles. Les deux premières années du secondaire sont regroupées en un cycle. La quatrième et la cinquième année du secondaire forment un autre cycle. Rappelons que la troisième année du secondaire n’est pas incluse ici car il n’y a pas d’ÉCR pour cette année du parcours scolaire.