Notes
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L’auteur remercie Jacky Péoc’h formateur à l’IUFM de Bretagne pour sa lecture critique du manuscrit.
1Une des exigences de l’éducation physique est de concevoir des contextes matériels et sociaux variés pour que les élèves construisent des compétences. En outre, la spécificité des pratiques sportives impose une organisation des apprentissages qui soumet les élèves à de nombreuses interactions sociales rendant nécessaires une collaboration tant pour coopérer que pour s’opposer. Ces rapports peuvent, par exemple, se donner à voir dans des situations à fortes contraintes, comme les situations d’apprentissage de gestes techniques ou bien dans des contextes plus ouverts, comme la participation à un match de tennis de table.
2Si de nombreuses recherches en sciences de l’éducation se sont intéressées aux phénomènes liés au processus enseignement-apprentissage, elles ont surtout privilégié l’analyse des transactions en classe du point de vue de l’enseignant. En effet, peu d’entre elles se consacrent à l’exploration de la dimension subjective de l’activité des élèves en situation naturelle. Or il nous semble qu’une connaissance approfondie de cette dimension pourrait aider les enseignants à améliorer leurs interventions en classe. Dans cet article, nous avons donc voulu rendre compte d’une étude dont l’objectif a été de décrire et d’analyser la manière dont les élèves s’adaptent aux tâches d’apprentissage en EPS. À partir de l’intérêt porté à la construction de sens par l’élève, il s’est agi de comprendre l’influence des interactions entre pairs dans l’organisation propre de l’activité individuelle, lors de tâches de coopération en tennis de table. Cet objet de recherche est ici appréhendé dans le cadre théorique et méthodologique développé par Theureau (2004).
3 Les travaux issus de l’écologie de la classe ont montré que les interactions sociales entre élèves constituaient un système particulier qui, contrairement aux systèmes d’apprentissage et d’organisation, échappe en partie au contrôle de l’enseignant. En effet, il apparaît que les interactions sociales sont directement mises au point et dirigées par les élèves et qu’elles traduisent essentiellement l’intention d’entretenir entre eux des liens sociaux qui, selon Hastié et Siedentop (1999), influenceraient directement leur activité dans les tâches d’apprentissage. Ces auteurs montrent notamment que les élèves auraient ainsi tendance à modifier les tâches initialement prescrites et à négocier les exigences de celles-ci ou, dans certains cas, à en esquiver leurs attentes tout en répondant aux prescriptions liées à l’organisation, manifestant ainsi un comportement scolaire acceptable. Ces résultats rappellent que l’école, du point de vue des élèves, est aussi un lieu de développement de relations sociales avec les pairs et que, pour beaucoup d’entre eux, cette perspective est plus importante que le travail scolaire. Emmers et Evertson (1981) ont ainsi montré les fines stratégies déployées par les élèves pour faire semblant de répondre aux attentes de l’enseignant. L’activité de ces élèves, caractérisés comme des esquiveurs compétents (Siedentop, 1994), apparaît souvent conforme aux attentes minimales des enseignants, à savoir ne pas perturber la classe, ce qui rend difficile son repérage et l’accès à son contenu.
4Dans le prolongement de ce courant de recherche, des travaux récents s’inscrivant dans une perspective de cognition située et exploitant des méthodes ergonomiques de recueil de données en situation naturelle ont analysé la dynamique de l’activité d’adaptation des élèves aux tâches prescrites par l’enseignant (Dekeukeleare, Guérin, Saury, 2008 ; Guillou, Durny, 2002 ; Guérin, Testevuide et Roncin, 2005). Saury, Huet et Rossard (2005), pour leur part, ont mis en évidence chez deux élèves en situation de badminton que leurs préoccupations n’étaient pas uniquement liées au caractère compétitif ou coopératif des tâches prescrites. Leurs résultats montrent en effet que, paradoxalement, les interactions entre élèves peuvent encourager la coopération dans des tâches de compétition et l’opposition dans des tâches de coopération. Ces mêmes auteurs ont aussi montré que l’utilisation de fiches d’observation transformait l’activité des élèves en structurant notamment de façon particulière le réseau de relations entre eux. Les fiches d’observations sont effectivement considérées comme des outils qui façonnent et orientent les intentions sociales des élèves jusqu’à les rendre différentes des attentes des enseignants, voire contradictoires.
5Notre article s’inscrit conjointement dans le prolongement des recherches sur les interactions sociales entre les élèves conduites dans le cadre de « l’écologie de la classe » (Hastie & Siedentop, 1999,2006) et dans celui de « l’apprentissage situé » en éducation physique (Kirk & Kinchin, 2003 ; Rovegno, 2006). Cette approche considère que l’apprentissage des élèves d’une classe ne consiste pas seulement en une construction individuelle, mais émerge également et conjointement d’une dynamique collective, ou « participative » (Durand, Saury & Sève, 2006).
6L’objectif de notre recherche a été de repérer la nature et la dynamique des préoccupations sous-jacentes à l’engagement d’élèves en interaction dans une même tâche. Cette entreprise devait ainsi permettre de rendre compte de l’existence ou non de préoccupations partagées par les deux élèves en situation de tennis de table et de l’influence des interactions sociales sur la fluctuation de l’engagement de chacun.
Cadrage théorique
7Le cadre théorique et méthodologique en cours d’action (Theureau, 2004) repose sur un ensemble d’hypothèses selon lesquelles l’activité humaine est autonome, (c’est-à-dire que l’acteur ne prend en considération dans son environnement, que ce qui est signifiant pour lui à l’instant t), cognitive (elle manifeste et construit des connaissances dans et par l’action), incarnée (il existe un continuum entre cognition, action, communication et émotion), située dynamiquement (l’environnement social et matériel évolue constamment), individuelle et collective, cultivée et vécue (elle donne lieu à une expérience préréflexive). Cette approche méthodologique et conceptuelle a déjà donné lieu à de nombreux travaux dans le domaine de la formation et de l’enseignement (Guérin, Pasco, Riff, 2008 ; Guérin, Testevuide, Roncin, 2004 ; Rossard, 2004, Guillou, 2006, Guillou et Durny, 2002). Envisager l’étude de l’activité de l’élève dans le cadre théorique du cours d’action, c’est situer l’analyse au niveau où celle-ci est significative pour lui, c’est-à-dire montrable, racontable et commentable à tout instant au chercheur (Theureau et Jeffroy, 1994). L’organisation intrinsèque du cours d’action, c’est-à-dire le cours d’expérience, est constituée de l’enchaînement des unités significatives élémentaires (USE) émergeant de l’interaction entre l’acteur et son environnement. Les USE peuvent être des actions, des communications, des focalisations, des interprétations ou des sentiments significatifs pour l’acteur à chaque instant du déroulement de son activité. Chaque unité significative élémentaire est l’expression d’un signe dit hexadique car constitué de six composants : l’engagement, l’actualité potentielle, le référentiel, le représentant, l’interprétant et l’USE elle-même.
8À travers l’étude sémiologique (Peirce, 1978) du cours d’expérience, on s’intéresse plus particulièrement à la composante intentionnelle du signe hexadique : « l’engagement dans la situation ». Cet engagement est constitué par la totalité des préoccupations de l’acteur à chaque instant, c’est-à-dire par l’ensemble des « ouverts » susceptibles d’être actualisés ou empêchés selon les caractéristiques du contexte. Par exemple en début de cours, « écouter les consignes », « choisir une bonne raquette », « trouver un partenaire pour l’échauffement » constituent les préoccupations de l’ensemble des ouverts. À un niveau plus global, l’organisation du cours d’expérience, les USE forment des structures significatives de rang supérieur, c’est-à-dire des séquences ou des séries.
Terrain et méthode
9Trois élèves volontaires d’une classe de quatrième option EPS ont participé à cette étude lors d’un cycle de tennis de table. Outre leur volontariat, les élèves (Samuel, Kalid et Benoît) ont été choisis en raison de leur appartenance au même groupe de travail. À l’issue de la première leçon, ces trois élèves considérés par l’enseignant comme présentant un engagement de type compétitif (Jeu, 1977) et ayant un bon niveau de jeu ont été placés dans un même groupe. Lors de cette période de formation, la compétence visée était : « produire des trajectoires variées pour construire la rupture de l’échange ». Les thèmes abordés lors des séances supports de nos analyses ont été : « accélérer la balle en coup droit et en revers » « jouer dans l’espace libre pour mettre l’adversaire en difficulté », « créer et exploiter les effets coupés et liftés ». Ces thèmes ont donné lieu à la mise en œuvre de situation de type coopératif et compétitif. En effet, une des particularités de l’enseignement des sports de raquettes en milieu scolaire est de proposer successivement ou en alternance des tâches d’apprentissage au cours desquelles les élèves coopèrent pour apprendre de nouvelles techniques et stratégies et tâches d’opposition compétitive au cours desquelles ils s’opposent pour exploiter et valider des nouvelles acquisitions.
10Les leçons ont été organisées selon un même rituel composé de trois grandes étapes : l’échauffement était suivi de tâches d’apprentissage, puis des situations de jeu compétitives clôturant la période de formation. Ce contexte a permis d’identifier deux types de situations de coopération : dans la première, les deux élèves effectuent les mêmes enchaînements d’action (coup droit sur coup droit par exemple), dans la seconde où leurs rôles sont différenciés, ceux-ci effectuent des enchaînements d’actions différents dans un but commun qui est d’assurer la continuité de l’échange pour stabiliser des acquisitions techniques (un élève exécute des balles longues coupées et l’autre retourne la balle en lift en cherchant à maintenir la continuité de l’échange par exemple).
11Trois types de données ont été recueillies : 1) des observations de l’activité des trois élèves ; 2) des entretiens d’autoconfrontation individuels ; 3) des notes ethnographiques qui ont également été consignées afin de décrire le contexte, et les événements non capturés par la caméra.
12Les données d’observation ont été recueillies grâce à une caméra fixe qui enregistrait les comportements des trois élèves. Compte tenu de nos objectifs, nous avons volontairement délaissé l’élève qui interagissait avec un autre membre de la classe.
13Les données de verbalisation ont été recueillies au cours d’entretiens d’autoconfrontation menés avec chaque élève. Dans un délai ne dépassant pas trois jours, l’élève devait, à partir des traces audiovisuelles, expliciter ses perceptions (Que perçois-tu ?), ses actions (que fais-tu ?), ses communications (à qui t’adresses-tu ?), ses interprétations (que te dis-tu à ce moment-là ?), ses focalisations (que regardes-tu, là ?) ses sentiments (que ressens-tu ?)
Traitement des données
14L’analyse des données a été conduite en quatre étapes : (a) construction de protocoles à deux volets ; (b) identification des unités élémentaires et des préoccupations sous jacentes ; (c) identification des préoccupations archétypiques ; (d) construction en parallèle des préoccupations archétypes des cours d’expérience.
La construction des protocoles à deux volets
15La première étape aconsisté à transcrire les enregistrements réalisés en situation (volet 1) et lors des autoconfrontations (volet 2). En respectant le décours temporel, le volet 1 présente la description des actions et communications des deux élèves et de l’enseignant. Le volet 2 présente, en correspondance avec le premier, la retranscription des verbalisations des élèves au cours de l’entretien d’autoconfrontation. Le protocole a donné lieu à un tableau organisant les deux volets en correspondance temporelle (tableau 1).
Extrait de la chronique
Extrait de la chronique
La construction des cours d’expérience et l’identification des préoccupations
16Cette analyse a débuté après avoir sélectionné le corpus des données d’entretien centrées sur l’action en classe. Il s’agissait de documenter pas à pas les éléments de signification accompagnant l’activité des élèves lors des différentes tâches. La reconstitution de l’organisation du cours d’expérience s’est faite en deux temps : découpage de l’activité en unités significatives élémentaires (USE) puis identification de l’ensemble des préoccupations composant l’engagement de l’élève dans chaque USE.
Identification des préoccupations archétypiques de l’élève
17L’ensemble des préoccupations identifiées chez l’élève a été rangé au sein de catégories de rang plus élevées. Celles-ci ont été construites de façon inductive et itérative grâce à une comparaison systématique des préoccupations, selon une démarche inspirée de la Grounded Theory (Strauss & Corbin, 1990). Chacune de ces catégories a été qualifiée de « préoccupation archétypique ». À titre d’illustration, les préoccupations « se renseigner auprès d’un camarade sur les codes du jeu FIFA » et « négocier l’achat d’un téléphone » ont été catégorisées sous la préoccupation typique « résoudre des problèmes extrascolaires ».
Comparaison des cours d’expérience-préoccupations archétypes
18Lorsque les données le permettaient, les cours d’expériences des deux élèves engagés dans la même tâche ont été mis en parallèle afin de comparer leur organisation et plus précisément les préoccupations archétypes sous jacentes à l’engagement de chacun. Il s’agissait d’identifier la convergence ou non des préoccupations dans les cours d’expériences des élèves. Par exemple, nous avons considéré que dans la tâche « accélérer la balle en coup droit » l’engagement de Samuel « retourner la balle dans la zone coup droit » était convergent avec celui de Kalid « prendre la balle plutôt après le rebond ».
Résultats
19L’analyse du cours d’expérience des élèves a permis d’identifier trois formes récurrentes d’articulation des activités individuelles. La première traduit un engagement convergent des élèves pour maintenir ou rechercher un intérêt à la tâche prescrite. Les préoccupations partagées sont : s’amuser, évoquer des sujets de la vie extrascolaire, simplifier ou complexifier les consignes. La seconde forme est également marquée par un engagement convergent mais en congruence avec les attentes de l’enseignant. Les élèves s’accordent pour respecter les consignes, s’entraider pour trouver des solutions aux problèmes posés. La dernière forme d’activité collective met en évidence des préoccupations non partagées voire conflictuelles où l’un des deux élèves dissimule une enquête sur le jeu de son partenaire.
Activités individuelles convergentes et non attendues par l’enseignant
20Cette forme d’activité collective traduit la convergence de trois préoccupations archétypes des cours d’expérience individuels des élèves « maintenir ou trouver un intérêt à la tâche proposée », « entretenir des relations plaisantes » et « résoudre des problèmes extrascolaires ». Ces préoccupations se manifestent par un engagement individuel non attendu et parfois très éloigné des attentes de l’enseignant (cf. tableau 2). Cette activité collective dissimulée à l’enseignant a été identifiée lors de tâches consacrées à l’exécution de gestes techniques ne faisant pas l’objet d’une évaluation notée.
Extrait de l’articulation des préoccupations archétypes de deux élèves dans la tâche 1 de la séance 3
Extrait de l’articulation des préoccupations archétypes de deux élèves dans la tâche 1 de la séance 3
21La préoccupation « trouver ou maintenir un intérêt à la tâche » consiste à modifier certaines contraintes de la tâche telles que le rapport au matériel, à l’espace et le type d’intervention sur la balle. Ces adaptations qui consistent à simplifier ou compliquer la tâche sont quasiment imperceptibles pour l’enseignant. Elles interviennent après que les élèves aient, dans un premier temps, cherché à respecter scrupuleusement les consignes. La réalisation de la tâche apparaît comme trop simple ou trop compliquée ou encore sans intérêt pour progresser. Cette interprétation souvent partagée par les deux élèves les conduit à donner une nouvelle orientation à leur activité partagée. L’exemple suivant, qui décrit les échanges entre Samuel et Benoît, illustre cette idée. Les élèves réalisent dès la deuxième balle le maximum d’échanges en coup droit dans la diagonale coup droit. La réussite rapide de la tâche va inciter Samuel à proposer sa complexification « C’est bon, on n’a qu’à essayer en liftant la balle et en jouant le plus près possible du bout de la table, ouais, si tu veux. » (Séance 4 coopérer pour réaliser le maximum d’échanges). En introduisant l’effet lifté, les élèves s’accordent sur la modification des contraintes afin de maintenir un intérêt aux échanges de balle. Cette adaptation peut aussi donner lieu à l’organisation de défiet d’épreuve. Quelques échanges plus tard, Samuel s’adresse à Benoît « Bon, c’est bon, ça sert à rien son truc là, on sait déjà le faire, maintenant on joue une fois main gauche une fois main droite. » (Séance 4 coopérer pour réaliser le maximum d’échanges.)
22La seconde préoccupation archétype convergente consiste à abandonner les consignes pour entretenir des relations plaisantes et/ou résoudre des problèmes extrascolaires. Tout en assurant la continuité des échanges, les deux élèves vont évoquer différents thèmes de discussions liés à leur vie d’adolescents. Lors de la séance 5, Benoî, t tout en retournant la balle, rappelle à Samuel qu’il lui est possible d’obtenir des vêtements de marques à bas prix « Au fait, Samuel ça t’intéresse toujours les petits cols roulés Colombia… hum… ouais… parce que, en ce moment, je peux en avoir pour cinq euros, je peux avoir des blancs ou des bleu marine… T’as qu’à m’en prendre deux blancs. » (Séance 5 coopérer pour échanger la balle en revers coupé.)
23Enfin, la dernière préoccupation archétype non attendue par l’enseignant se manifeste par des actions qui visent à perturber l’activité des élèves situés à proximité de leur table. Elle intervient souvent en fin de tâche. Les élèves ne trouvent plus d’intérêts à réaliser la tâche et sont impatients de passer à autre chose. Les propos de Benoît lors de la séance 3, illustrent l’occurrence de cette préoccupation, dix minutes après le début de la réalisation de la tâche, Samuel et Benoît produisent des trajectoires tendues en direction des joueurs situés à la table voisine. Ce jeu initié par Samuel va être rapidement stoppé par Benoît pour éviter l’énervement des deux élèves visés « Là il faut s’arrêter parce qu’avec eux on rigole bien mais là on a vu que Benjamin il veut travailler… et je dis à Samuel on n’a qu’à faire un match » (extrait d’entretien de Benoît, séance 3 accélérer la balle en coup doit après trois échanges en coopération). Ces perturbations ne durent jamais très longtemps et ne provoquent pas de désordre collectif dans le gymnase.
24L’occurrence de ces préoccupations archétypes est soumise à la dynamique propre de l’activité collective qui est elle-même fortement dépendante de l’activité de l’enseignant. En effet, les élèves consacrent une part importante de leur activité à observer et interpréter la position et l’orientation de l’enseignant dans la salle. De ces interprétations dépendra l’actualisation ou non des préoccupations décrites précédemment.
Activités individuelles convergentes et attendues par l’enseignant
25L’analyse a aussi permis d’identifier une forme d’activité collective congruente avec les attentes de l’enseignant, notamment lorsque les élèves s’accordent pour respecter les consignes et se conformer aux prescriptions de l’enseignant (tableau 3). Les préoccupations archétypes identifiées lors de ces périodes consistent à s’appliquer pour faciliter la réalisation collective de la tâche, à respecter les règles d’organisation et à s’entraider pour faciliter la réussite de l’exercice. Les tâches de coopération, qu’elles soient évaluées ou non, paraissent les plus favorables à l’apparition de ce type d’occurrence.
26Ces préoccupations interviennent lorsque les élèves n’arrivent pas à réaliser l’exercice demandé. Après quelques échanges, ceux-ci se concertent pour rechercher des solutions au problème posé par la tâche. Cette absence de réussite spontanée est liée à la difficulté d’un, voire des deux élèves, à respecter certaines contraintes (par exemple la non-rupture de l’échange par Samuel suite à la réalisation du pivot [cf. tableau 3]) . Lorsqu’un seul élève est en difficulté, le partenaire intervient en donnant des conseils techniques pour réaliser la bonne trajectoire, le bon placement ou encore le bon effet par exemple. L’entraide se manifeste aussi par une adaptation de son propre jeu pour faciliter la continuité de l’échange.
27La volonté des deux élèves de répondre aux attentes de l’enseignant témoigne d’une bonne compréhension de l’intérêt de la tâche « Ouais, ça c’est important de bien le faire parce qu’en match, on peut l’utiliser pour mettre l’adversaire “ dans le vent ”. » Concrètement, cette adhésion se traduit par une mise en activité rapide des élèves. Malgré l’échec des premières tentatives, les élèves persévèrent en s’encourageant et en se conseillant mutuellement afin de construire les réponses adaptées au(x) problème(s). Ce sont les liens d’affinités entre les élèves qui vont contribuer à la stabilité de leur engagement « Ouais mais j’aurais été avec un autre gars de la classe, je me serais rapidement arrêté… avec Benoît c’est pas pareil. » (entretien de Samuel séance 4). Outre l’aspect déterminant de cet intérêt partagé, la proximité de leurs compétences semble aussi un élément favorable au développement de cette activité collective « Je l’ai bien observé et j’ai remarqué qu’il frappait la balle. Son bras va de haut en bas alors il peut pas la frotter la balle ; ouais avec Benoît, c’est bien, ça correspond bien à notre niveau de jeu. » Ces différents éléments, fruits de l’organisation pédagogique, contribuent indéniablement à la construction de significations partagées entre l’enseignant et les élèves à propos de ce qu’il y a à faire.
Extrait de l’articulation des cours d’expérience de Samuel et Benoît dans la tâche 4 de la séance 4
Extrait de l’articulation des cours d’expérience de Samuel et Benoît dans la tâche 4 de la séance 4
Activités individuelles non convergentes et non attendues par l’enseignant
28L’activité collective que constitue l’apprentissage en situation duelle offre aussi la particularité de faire coexister des préoccupations archétypes communes et non partagées par les deux élèves (tableau 4). Outre l’accord entre ceux-ci pour mener l’une ou l’autre des deux formes d’activité collective présentées précédemment, on relève l’existence d’une préoccupation purement personnelle. Celle-ci consiste ici, pour l’un des deux élèves, à mener une enquête à propos du jeu de son partenaire afin d’actualiser les connaissances construites antérieurement. Cette exploration est dissimulée à l’autre (dont le statut d’adversaire ou de partenaire est désormais très flou) afin que celui-ci ne soupçonne pas l’existence des préoccupations sous jacentes à l’exécution de certaines actions.
29Deux préoccupations ont été identifiées chez notre joueur : « vérifier la validité de connaissances à propos du jeu du partenaire », « rechercher de nouveaux coups gênants » La première préoccupation est de valider ou non des connaissances relatives au jeu du partenaire construites lors de séances précédentes. Par exemple, Samuel exploite une tâche en coopération consacrée à l’apprentissage du pivot pour tester le retour de Benoît lorsque la balle est placée longue et au centre de la table « là, je profite de réaliser les pivots pour tester son retour, je voulais voir s’il était toujours gêné par les balles longues et au centre de la table et je vois qu’il a plus de mal à la remettre que sur le coup droit. donc je me dis « Tiens, tout à l’heure [en match], il faut que j’essaie. » (Entretien Samuel séance 4.)
30La seconde préoccupation est de construire de nouvelles connaissances relatives à son propre jeu ou à celui de son partenaire à travers la réalisation d’une tâche caractérisée par la modification des modes d’intervention sur la balle ou du système de score. L’élève recherche alors une nouvelle configuration de coups et ou une faille dans le jeu du partenaire. Un coup jugé efficace est le plus souvent suivi d’une exploration plus approfondie ici et maintenant ou plus tard dans la séance. Cette préoccupation apparaît notamment quand Samuel qui, en coopération, exploite la réalisation en coopération d’échanges en balles coupées pour évaluer l’efficacité de la variation de la profondeur du placement de la balle au service « là je récupère la balle pour essayer mon service en coup droit coupé court, je voulais voir comment Benoît allait réagir » (Entretien Samuel séance 3).
31Malgré la volonté de chacun de taire à l’autre cette forme d’engagement, les analyses ont montré qu’à certains instants les élèves étaient en phase, c’est-à-dire que chacun enquêtait sur le jeu de l’autre. Les occurrences dans lesquelles ces synchrones se manifestent ne sont pas circonscrites à un dispositif matériel et spatial particulier. Toutefois les jeux d’opposition clandestinement organisés semblent constituer des situations privilégiées pour s’investir dans ce type d’activités d’enquête.
Extrait de l’articulation des cours d’expérience de Samuel et Benoît dans la tâche 3 de la séance 5
Extrait de l’articulation des cours d’expérience de Samuel et Benoît dans la tâche 3 de la séance 5
Discussion
32Cette étude visait à décrire et interpréter la façon dont les interactions sociales influaient sur l’articulation des préoccupations archétypes d’élèves engagés dans une même tâche en EPS. Malgré le caractère idiosyncrasique des résultats, les régularités identifiées permettent de prétendre à une description relativement satisfaisante de l’activité d’élèves poursuivant des buts compétitifs. La discussion est structurée autour de deux points : (a) une activité collective dynamique et fluctuante, (b) un engagement original à l’origine d’apprentissages majeurs.
Une activité collective dynamique et fluctuante
33La présentation des résultats ne doit pas laisser penser que les préoccupations archétypes des élèves sont figées et stables tout au long de la séance. Au contraire, l’engagement individuel des élèves est dynamique et fluctuant et se traduit par diverses formes d’activités collectives s’enchevêtrant les unes avec les autres. En effet, tout en répondant aux attentes de l’enseignant, les élèves peuvent entretenir des relations amicales, voire explorer le jeu du partenaire ou vérifier l’efficacité de coups préférentiels. On peut alors considérer que c’est l’interprétation par les élèves des contingences contextuelles qui participent à l’actualisation ou à l’abandon de certaines préoccupations et à l’émergence de telles ou telles formes d’activité collective, parfois inattendues, qu’elles soient indésirables ou au contraire favorables aux apprentissages. La nature de la tâche, les règles prescrites, l’évaluation la réussite ou non des élèves dans leur volonté de surmonter le problème ont été des éléments plus ou moins significatifs et signifiants dans l’organisation propre de leur activité. Parmi les éléments favorables à l’apprentissage, nous avons mis en évidence que l’amitié entre les élèves avait été déterminante. En quelque sorte, il y avait une congruence entre apprendre et affiliation.
34En dehors d’enjeux évaluatifs, les résultats ont montré que la congruence entre l’activité collective des élèves et les attentes de l’enseignant était liée à des préoccupations relatives à la compréhension de la tâche et à l’équilibre du rapport de force dans l’échange. En modifiant de manière plus ou moins radicale les consignes, ce que les élèves recherchent, c’est un intérêt commun dans l’interaction de jeu. La mise en évidence de cette dynamique collective rejoint les résultats de Rossard, Saury, Poizat et Sève (2005) lorsque ceux-ci montrent que, du point de vue des élèves, il s’agit de rechercher un équilibre collectif viable dans l’interaction de jeu entre rupture et continuité. En badminton, les auteurs précisent que les collégiens obtiennent cet équilibre sous deux formes contrastées selon les situations : un challenge ou défioptimal dans l’interaction de jeu, source d’intérêt et de plaisir et un engagement permettant de répondre a minima aux exigences des tâches tout en manifestant un comportement scolaire acceptable. Toutefois, nos résultats montrent qu’au-delà de la contribution personnelle de l’élève à cette recherche d’équilibre, chacun peut détourner les consignes et saisir des opportunités pour évaluer le jeu d’un adversaire potentiel ou améliorer certains aspects de leur propre jeu. Par conséquent, l’accord exprimant des significations partagées entre les élèves peut, à certains instants, se trouver fragilisé par la poursuite d’objectifs personnels non partagés par le partenaire.
35À un niveau plus macroscopique, les faisceaux de préoccupations identifiées dans cette étude sont cohérents avec les quatre orientations typiques de l’engagement des élèves repérées dans des situations d’interactions sociales en classe (Rossard, Saury, Poizat et Sève 2005) : se confronter à des attentes scolaires normatives, appliquer ou négocier des normes communes au sein des groupes, accroître le challenge et l’intérêt de l’interaction de jeu et/ou d’apprentissage, s’amuser, se défouler.
36Les deux premières orientations viseraient à éviter les ennuis et les deux autres à éviter l’ennui (Allen, 1986). Selon cet auteur, les élèves ont deux objectifs essentiels en classe : obtenir une certification et éprouver de l’intérêt et du plaisir, que ce soit à propos des contenus ou de tout autre élément scolaire ou non scolaire (Durand, 1996).
Un engagement original à l’origine d’apprentissages majeurs
37Depuis longtemps, des études ethnographiques ont mis en évidence que l’adaptation des élèves n’était pas a priori prévisible et ne se limitait pas à répondre aux attentes de l’enseignant. Canal et Gleyse (2003) ont ainsi montré que, du côté des arts de faire en marge du « didactique » et des normes institutionnelles, se construisaient des apprentissages fondamentaux liés au rapport aux pairs. Nos résultats accréditent les propos de ces auteurs à travers l’identification des préoccupations relatives à cette dimension dissimulée de l’activité des élèves. En décrivant comment l’enquête sur le jeu du partenaire se construit dans l’interaction de jeu en collaboration, nous avons montré que cet engagement inattendu de l’élève ne consistait pas seulement à investir les interstices laissés vacants pour faire autre chose que ce qui est demandé par l’enseignant. L’originalité, ici, est que cette forme de braconnage (De Certeau, 1980) n’est pas adressée à l’enseignant mais à son partenaire. C’est à l’insu de son partenaire que l’élève transgresse certaines règles d’organisation ou de jeu, afin de construire des connaissances relatives au rapport de force. Par ailleurs, ce résultat signifie que l’apprentissage des élèves ne se limite pas à une catégorie de tâche, mais intervient tout au long du cours d’EPS. L’acquisition ou le renforcement de connaissances s’inscrit dans la dynamique de l’activité en relation avec les caractéristiques du contexte. Dans le cadre de cette étude, nous avons pu nous apercevoir que les élèves ont validé et invalidé des connaissances, de l’échauffement à la fin de la séance. On remarquera que ce mode d’engagement exploratoire s’apparente à celui des pongistes experts. Sève, Poizat, Saury et Durand (2006) ont en effet mis en évidence que lors des matchs internationaux les joueurs consacraient une part de leur activité à interpréter les particularités du rapport d’opposition. Lors de cette phase exploratoire et interprétative, les pongistes recherchent des coups efficaces tout en dissimulant leurs points faibles à l’adversaire. Néanmoins, ce point commun entre les pongistes et les élèves est à considérer avec prudence. En effet, il faut rappeler que les trois élèves volontaires pratiquent aussi le tennis de table en club à un bon niveau. Il est donc fort probable qu’ils aient importé de leur pratique de club ce mode de fonctionnement dans le cadre des cours d’EPS. Rappelons en outre que nos séances ont accordé une place importante à la réalisation de matchs à thème sous des différentes formes compétitives. Ces moments ritualisés repérés et attendus par les élèves encouragent sans aucun doute ce mode d’engagement.
Conclusion
38Cet article centré sur l’analyse de l’articulation des préoccupations archétypes d’élèves en tennis de table a montré que, dans les situations d’enseignement-apprentissage en EPS, se mêlent des intérêts personnels et collectifs plus ou moins convergents et congruents avec les attentes de l’enseignant. Au-delà du respect ou non des prescriptions de l’enseignant, il apparaît en effet que l’articulation des activités individuelles est soumise à des préoccupations motrices et sociales indexées à l’histoire scolaire présente et passée du groupe d’élèves en classe, histoire qui engendre et est engendrée par des préoccupations variées et parfois concurrentielles (obtenir une bonne note, rechercher un intérêt partagé etc.). À l’instar de Brown, Collins et Duguid (1989) on peut donc affirmer que les apprentissages sont scolairement situés car indissociables des éléments du contexte scolaire, de la manière dont les élèves l’interprètent et ce qu’ils y importent.
39Cette étude incite à porter un nouveau regard sur ce qu’il est convenu d’appeler un contexte scolaire. Les résultats ont montré que l’activité des élèves n’est pas « enfermée sur le jeu scolaire » : au contraire, ils s’emparent de cet espace-temps et de ses règles pour l’investir à la marge. Ils ouvrent ce jeu, mais pas trop, de manière à en garder malgré tout le contrôle. Ils fixent leurs propres normes de légitimité et leur activité est alors une recherche permanente – d’où les fluctuations – d’équilibre entre deux, voire plusieurs légitimités : des pairs, de l’enseignant, des normes adultes, des normes scolaires, et même des normes commerciales. Malgré les limites de cette étude, liées notamment au nombre d’élèves participants et de tâches étudiées, les résultats invitent à reconsidérer profondément la problématique de la pédagogie et des apprentissages en EPS. La principale conséquence est d’envisager l’apprentissage comme fortement dépendant des relations sociales et affectives tissées entre les élèves, certaines formes de ces relations sont scolairement légitimes, d’autres ne le sont qu’au regard des préoccupations – pas si anomiques que cela – des élèves. Les résultats de cette étude ont ainsi mis en évidence que la conformité de l’activité des élèves aux attentes de l’enseignant était le plus souvent orientée par une recherche de légitimité auprès du groupe de pairs. Par conséquent, ce que chacun acquiert ne doit pas seulement être appréhendé comme le produit d’un face à face entre l’élève et une tâche mais comme façonné par les normes coconstruites entre les élèves au fil des leçons. Prendre au sérieux cette perspective pourra, nous semble-t-il, éviter un hiatus entre la culture scolaire (et) les objets d’apprentissage qu’elle prétend enseigner et toutes les préoccupations que les élèves importent dans la classe.
BIBLIOGRAPHIE
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Mots-clés éditeurs : Éducation physique, Élèves, Apprentissage en groupe
Date de mise en ligne : 16/06/2008
https://doi.org/10.3917/cdle.025.0139Notes
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L’auteur remercie Jacky Péoc’h formateur à l’IUFM de Bretagne pour sa lecture critique du manuscrit.