Réfugiés environnementaux/climatiques, migrants forcés de l’environnement/du climat, migrants environnementaux/climatiques, éco-migrants… Les termes pour qualifier les personnes forcées de quitter leur lieu habituel de vie en raison d’une dégradation de l’environnement ne manquent pas et reflètent la difficile construction de cet enjeu en tant qu’objet de recherche et problème nécessitant l’intervention des autorités publiques.
L’histoire de l’humanité peut être représentée comme un processus continu de déplacements et d’adaptations à des conditions environnementales toujours changeantes. En ce sens, on pourrait soutenir a priori que nous sommes aujourd’hui face à une situation « normale » et non pas face à un « problème » nécessitant l’élaboration de mesures ad hoc à différentes échelles territoriales. L’article de S. Bronkhorst dans ce numéro montre comment des populations nomades au Soudan ont appris progressivement à s’adapter aux conditions climatiques changeantes et comment la survenue d’interventions de régulation extérieures peut perturber les équilibres fragiles entre l’homme et la nature. Cependant, depuis les années 1980, le débat s’intensifie, surtout au niveau international, en vue de la reconnaissance et de la définition des migrations environnementales comme problème public.
Tout au long de ce débat trentenaire, plusieurs types d’acteurs (scientifiques, institutionnels, politiques…) se sont mis à interagir, sans forcément utiliser les mêmes termes pour qualifier le problème, sans même se référer au même problème…
Mots-clés éditeurs : environnement, migrations, crises, changement climatique
Mise en ligne 25/04/2013
https://doi.org/10.4000/conflits.18563