Dominique Barbelivien, La structuration du contrôle de gestion dans les entreprises de taille intermédiaire familiales industrielles. Soutenue le 26 octobre 2015 à l’Université de Nantes, IEMN-IAE, LEMNA. Direction : François Meyssonnier
1Cette thèse explore le processus de structuration du contrôle de gestion dans les entreprises de taille intermédiaire familiales. Les acteurs, les outils et les usages dans la dynamique de mise en place de la fonction contrôle de gestion sont décrits et analysés. Notre objectif est de répondre à la problématique suivante : quand, pour quelles raisons et comment décide-t-on de structurer l’instrumentation de l’entreprise ? Quels sont les étapes et les acteurs décisifs lors de l’introduction du contrôle de gestion ? Et quelle est la configuration du contrôle de gestion à laquelle on aboutit ?
2Les propositions que nous formulons permettent d’approfondir la connaissance de la dynamique de l’instrumentation, les stratégies des acteurs et les interactions acteurs outils. Les contextes technico-économiques et familiaux sont mis en relation avec l’instrumentation et la dynamique des jeux d’acteurs. Enfin, l’analyse positionne la fonction contrôle de gestion dans les configurations de Lambert et Sponem (2009) et en met en lumière les caractéristiques.
3Mots-clés : système de pilotage de la performance, contrôle de gestion, entreprise familiale de taille intermédiaire.
Brigitte Blum, L’innovation comme levier de la performance durable dans la profession comptable libérale en France. Soutenue le 10 septembre 2015 au CNAM, LIRSA. Direction : Laurent Cappelletti
4La profession comptable libérale, caractérisée pendant longtemps par des évolutions relativement lentes, est confrontée à des défis stratégiques majeurs pour aligner durablement sa performance sur les réalités et les mutations de l’environnement. Dans ce contexte, la profession comptable se doit d’anticiper, de réfléchir aux futurs souhaitables pour ne plus subir les événements en adoptant une logique entrepreneuriale. Pour préparer les cabinets de demain, l’innovation est un facteur clé pour consolider, voire améliorer leur performance sur le long terme. La présente thèse étudie la contribution de l’innovation, menée dans le cadre d’une démarche prospective stratégique, à la performance durable de la profession comptable. Combinant une phase qualitative (notre expérience professionnelle en cabinets comptables de 1991 à 2009) et une phase quantitative basée sur un questionnaire de recherche (146 répondants), la thèse met en évidence l’existence de nombreuses innovations et leur impact sur quatre dimensions de la performance durable dans les cabinets comptables en France.
5Mots-clés : profession comptable libérale, cabinets comptables, innovation dans les entreprises de services, performance durable, prospective stratégique.
Claire Ciampi, Influence des usages des technologies de l’information sur les assemblages de contrôles. Soutenue le 18 novembre 2015 à l’Université Paris Dauphine, DRM. Direction : Nicolas Berland
6Cette thèse analyse les usages des technologies de l’information dans les organisations et leur influence sur les assemblages de contrôles. Notre recherche s’intéresse à la fois aux caractéristiques du contrôle qui émerge lors de l’appropriation des technologies de l’information et au rôle joué par les usages de la technologie dans le changement du contrôle.
7Un modèle d’analyse structurationniste des conséquences des usages des technologies fait l’objet d’une adaptation originale à une approche, elle aussi structurationniste, du contrôle. Ce modèle est mobilisé pour l’étude d’un cas d’appropriation d’une technologie de base de données à visée collaborative. L’étude de cas comporte une phase préliminaire de 34 entretiens visant à cerner les conditions générales d’appropriation des bases de données. L’étude de cas principale couvre sept années d’un processus d’appropriation au travers de 44 entretiens et de 14 journées d’observation sur site.
8La thèse montre que les usages successifs de la technologie s’apparentent à une négociation aboutissant à la révision des contrôles utilisés dans l’organisation étudiée. Deux changements sont mis en avant. D’un côté, on assiste à l’actualisation des contrôles administratifs qui se coalisent pour obtenir une reddition de comptes systématique des individus. De l’autre, on assiste à une dissolution des contrôles sociaux et à un repositionnement des dispositifs intégratifs au carrefour du contrôle social et du contrôle administratif. Ces changements traduisent la diffusion d’une logique comptable avancée dans l’organisation.
9Mots-clés : contrôle social, contrôle administratif, assemblages de contrôles, pratiques, modalités, technologies de l’information, usages, reddition de comptes.
Marie Caussimont, L’évolution de l’audit légal dans le contexte public local : quel type d’audit pour répondre aux préférences des parties prenantes ?Soutenue le 10 décembre 2015 à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, CREG. Direction : David Carassus
10Cette recherche doctorale contribue à l’analyse de l’évolution de l’audit légal dans le contexte public territorial. En effet, la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant Nouvelle organisation territoriale de la République prévoit une expérimentation pendant cinq ans de la certification des comptes des collectivités territoriales volontaires. Or, cette possible application d’un type d’audit déjà mobilisé, entre autres, par les entreprises privées, les universités ou les hôpitaux, n’a pas fait l’objet d’une analyse préalable de son adaptation au contexte public local. Pour déterminer ainsi le type d’audit légal le plus adapté aux préférences des parties prenantes locales, l’audit étant analysé comme un construit social et disposant de finalités sociétales, l’étude est menée en deux temps.
11La première partie de cette étude est consacrée à la caractérisation d’un modèle de recherche sur la base d’une analyse comparative internationale du cadre d’analyse de l’audit externe des collectivités territoriales. Cette étude permet ainsi de dégager, tout d’abord, le rôle de l’audit pour les parties prenantes locales dans le cadre d’une gouvernance élargie, également, les attributs caractéristiques de l’audit externe (sa nature, sa qualité, son niveau de responsabilité et sa communication) et, enfin, trois types d’audit légal (un audit de régularité mobilisé en France par les Chambres Régionales des Comptes, un audit financier mobilisé en France par les commissaires aux comptes et un audit étendu mobilisé dans les pays Anglo-saxons par certaines organisations publiques). Notre modèle de recherche met ainsi en relation les différentes parties prenantes locales et les trois types d’audit légal existants.
12La seconde partie teste, elle, ce modèle de recherche, à partir de l’analyse des préférences des parties prenantes locales en matière d’audit externe. Une méthodologie quantitative y est mobilisée au travers d’une analyse conjointe, empruntée aux psychométriciens Luce et Tukey (1964) et souvent utilisée en marketing. L’application de cette technique, auprès d’un échantillon de 477 personnes, permet, par le calcul et l’analyse de valeurs de préférences, d’affirmer une prédilection des parties prenantes pour un audit externe de type anglo-saxon (audit étendu). Ce dernier privilégie en particulier l’analyse de la performance locale au-delà d’une opinion sur la qualité comptable et financière, ainsi qu’une responsabilité accrue de l’auditeur. Le processus empirique mis en œuvre nous renseigne aussi sur les valeurs d’importance accordées à chaque attribut d’audit par les répondants, la responsabilité de l’auditeur étant considérée comme le concept déterminant pour la majorité des parties prenantes, suivie de la nature de l’audit, la communication de l’auditeur relevant d’une position de dernier plan.
13Au final, le type d’audit externe adapté aux préférences des parties prenantes locales apparaît ainsi plus large que celui envisagé actuellement par le législateur, centré sur un audit financier de certification des comptes. Le processus actuel d’évolution de l’audit légal local étant expérimental, nous espérons ainsi contribuer à la mise en œuvre d’un type d’audit adapté aux besoins des parties prenantes locales, en réponse à un contexte en mutation.
14Mots-clés : audit légal, collectivités territoriales, parties prenantes, préférences, analyse conjointe, nature et qualité de l’audit, responsabilité de l’auditeur, communication de l’auditeur.
Nicolas Dufour, Contribution à l’analyse critique de la norme de contrôle. Le cas des risques opérationnels dans le secteur financier : de la normativité à l’effectivité. Soutenue le 4 mars 2015 au CNAM, LIRSA. Direction : Laurent Cappelletti
15L’objet de la thèse porte sur l’analyse critique des normes de contrôle du risque opérationnel. Il s’agit de mettre en lumière la manière dont le Risk Management mobilise les parties prenantes des organisations pour créer et animer une culture du risque opérationnel. L’approche retenue est la triangulation méthodologique combinant deux recherche-action réalisées au sein d’un établissement bancaire et d’une compagnie d’assurance ainsi que des entretiens semi-directifs et une analyse de contenu sur un ensemble de documents internes à chacun des cas étudiés. Les résultats de la recherche font état de la nécessité de traduire les normes de contrôle prudentiel dans l’organisation et de structurer les nombreux contrôles pour mettre en œuvre une politique de risque effective. Les récentes évolutions réglementaires dans le domaine bancaire et en assurance (Bâle 2 et Bâle 2.5, Bâle 3, Solvabilité 2) tendent à renforcer les dispositifs de contrôle interne et de Risk Management ainsi que la communication d’informations sur ces dispositifs pour une meilleure maîtrise des risques. Ainsi, le règlement CRBF 97-02 parle de filière risque opérationnel, la directive à venir Solvabilité II évoque dans son pilier 2 la nécessité de développer un contrôle interne et un Risk Management tournés vers la prise en compte du risque dans l’organisation et non seulement comme un sujet de provisionnement de fonds propres.
16Cependant, ces efforts n’empêchent pas la survenance et la médiatisation de scandales financiers dont l’ampleur est à la hauteur des montants financiers traités. Ainsi, de nombreux établissements financiers sont touchés par le risque opérationnel. Ce risque est avant tout un risque organisationnel, contingent du facteur humain et prenant de multiples formes (les catégories baloises du risque opérationnel en sont une illustration). Les exemples de survenance de risque opérationnel sont nombreux : les cas de JP Morgan, d’UBS, de Société Générale, de Barclays, de HSBC, de Goldman Sachs en attestent. Toutefois, le risque opérationnel n’est pas seulement le fait de banques de financement et d’investissement et n’est pas uniquement un risque extrême par ses conséquences. Il concerne également les banques de détails et les sociétés d’assurance et est le plus souvent un risque de fréquence et de faible impact (fraudes aux moyens de paiement et fraude à l’assurance par exemple). La réglementation prudentielle comprend un ensemble de normes tendant à inciter les établissements financiers à mieux prendre en compte cette catégorie encore émergente et mal connue de risque (les risques de marchés ou de crédits faisant l’objet de davantage d’études).
17Nous décrivons et analysons l’influence de ces évolutions normatives sur les dispositifs internes de maîtrise du risque opérationnel (Risk Management opérationnel, contrôle interne) et nous interrogeons la manière dont les établissements financiers structurent leur contrôle des risques, plus particulièrement en ce qui concerne l’effectivité de ces dispositifs. Afin d’éviter de développer des contrôles manquant d’effectivité, il devient essentiel de situer cette régulation prudentielle dans une perspective de structuration des contrôles et de traduction/compréhension de la norme de contrôle.
18Mots-clés : risk management, risque opérationnel, politiques de risque, banque, assurance, normes prudentielles, traduction des normes, structuration des contrôles, structure, comportements.
Cuenca Botey, Luis Emilio, De la Réforme Sociale à l’Optimisation du Risque-Rendement : une compréhension du processus de gouvernementalisation au travers de l’histoire d’une Banque Ouvrière en Amérique Latine. Soutenue le 7 juillet 2015 à HEC PARIS, GREGHEC. Direction : Eve Chiapello
19Parmi l’ensemble des organisations, les banques ont trois caractéristiques majeures : la prééminence des calculs dans la définition des cours de l’action de l’organisation ; la construction de mécanismes d’examen et de contrôle du comportement de leurs clients qui sont, en termes comptables, leurs actifs ; un rôle essentiel dans le cadrage des comportements économiques dans les sociétés modernes. Ainsi, tous les projets bancaires se construisent à partir des calculs mais aussi au travers de paradigmes liés à l’économie politique et aux injonctions morales qui leur sont concomitantes. Cette thèse se propose de contribuer à la connaissance des pratiques bancaires et de leur rôle dans la construction d’individus gouvernés par une certaine raison économique. Pour ce faire nous nous sommes intéressés à l’histoire socio-technique de la Banque Populaire et pour le développement communautaire du Costa Rica. Nous avons construit cette histoire à trois niveaux différents. D’abord le niveau des ‘discours du gouvernement’ qui a été étudié grâce à la consultation d’archives portant sur les discussions des lois définissant le cadre normatif de la Banque à l’Assemblée législative du Costa Rica. L’analyse de ces discussions nous a permis d’identifier cinq rationalités politiques se disputant l’hégémonie pour définir les conceptions de contrôle de l’organisation au cours de son histoire. Puis, nous nous sommes intéressés au niveau de la prise de décision stratégique. Nous l’avons étudié grâce à la consultation des comptes rendus portant sur des disputes concernant la gestion actif-passif de la banque de 1969 à 2010. Lors de l’analyse de ces discussions nous avons montré comment interagissent les technologies de calcul avec les rationalités politiques identifiées au premier niveau de la recherche et les trajectoires sociales et politiques des administrateurs participant dans les disputes. Ainsi, nous avons montré les modalités par lesquelles se déplacent les épreuves de justification permettant d’arriver à des accords sur le budget de crédit de la banque. Enfin, le troisième niveau de la thèse est une reconstruction historique des dispositifs d’évaluation des demandeurs de crédit. Au cours de cette partie nous montrons les relations qui existent entre la manière d’équilibrer le bilan et les formes d’évaluation et valorisation des demandeurs de crédit. Notre recherche s’inscrit dans la ligne des travaux portant sur une étude de l’économie politique par les instruments de gestion. Elle discute avec les études gouvernementalistes en comptabilité et propose un déplacement dans la manière de comprendre le déploiement de la rationalité économique dans le fonctionnement des organisations.
20Mots-clés : banque, conception de contrôle, épreuve, gouvernementalité, quantification, management actif-passif, évaluation des demandeurs de crédit, approches interdisciplinaires de la comptabilité.
Alexandre Rambaud, La valeur de l’existence en comptabilité : Pourquoi et comment l’entreprise peut (p)rendre en compte des entités environnementales pour « elles-mêmes ». Soutenue le 7 décembre 2015 à l’Université Paris Dauphine, DRM – MOST. Direction : Jacques Richard
21Cette thèse étudie l’intégration systématique d’entités environnementales pour « elles-mêmes » dans la comptabilité générale d’entreprise. Nous resituons premièrement les termes de cette question (Q) dans le cadre des rapports Homme/Nature via une analyse de la Modernité (Latour, 1997). Nous en déduisons trois approches-types de Q : une Moderne Orthodoxe centrée sur l’Objectivation, et rapprochée du Capitalisme, incluant notamment la valeur d’existence néoclassique (Krutilla, 1967) – dont nous discutons les modalités, raisons et obstacles pour son incorporation comptable ; une Moderne renvoyant à l’Éthique Environnementale, où les entités non humaines sont Subjectivées via la valeur intrinsèque ; une a-Moderne Écologique Relationnelle. Nous montrons ensuite que la ligne narrative centrale de la comptabilité financière « classique » est celle du maintien d’une entité particulière, le « capital », et nous argumentons que trois capitaux différents structurent les théories comptables financières actuelles : le Capital (Capitaliste) Fundiste, le Capital (Capitaliste) Matérialiste (Hicks, 1974) ou le capital-monnaie. De cette analyse ressort l’idée que les différentes notions de résultat comptable sont assimilables à une extension de la notion de profit Hicksien selon Lindhal (Hicks, 1939) à ces trois capitaux. À partir de cette étude, nous proposons une redéfinition de la notion de « capital », apte à l’élargir à des questionnements extra-financiers, et nous construisons un Modèle Comptable Intégratif (MCI), systématisant l’extension des états financiers à tout « capital » ainsi redéfini, à partir du principe de maintien des capitaux. Nous montrons notamment que la valeur d’un capital (financier ou non) peut toujours être appréhendée comme étant égale au coût de maintien (Gray, 1992; Richard, 2012) de ce capital : en particulier, nous relions la notion de valeur actualisée au coût de maintien (non actualisé) du Capital Fundiste. Nous rattachons finalement l’intégration des entités environnementales pour « elles-mêmes », selon chaque approche-type, au maintien de certains « capitaux » (tels que redéfinis) et appliquons le MCI à ceux-ci pour obtenir des modèles comptables (bilans et comptes de résultats) répondant de façon méthodique et systématique à Q.
22Mots-clés : capital Naturel, capital, maintien du capital, profit Hicksien, bilan et compte de résultat environnementaux, valeur d’existence, éthique environnementale, reporting intégré, écologie relationnelle.
Amandine Savall, Les facteurs endogènes de performance durable de l’internationalisation de l’entreprise familiale - Cas longitudinal de recherche-intervention. Soutenue le 10 décembre 2014 au CNAM, LIRSA. Direction : Laurent Cappelletti et Robert J. Gephart
23Nous étudions les méthodes de management stratégique de l’entreprise familiale qui favorisent l’internationalisation performante et durable. Sur base de quatre cadres théoriques, la création de valeur économique durable, le socle stratégique, le modèle séquentiel d’Uppsala et l’apprentissage organisationnel, nous avons émis l’hypothèse qu’une stratégie d’internationalisation est performante et durable si les méthodes de management stratégique de l’entreprise familiale reposent sur des variables endogènes sociales et économiques. Au travers d’un cas longitudinal de recherche-intervention qualimétrique, nous avons ainsi identifié et mesuré les facteurs endogènes de performance durable de son internationalisation. Deux facteurs dominants de performance et deux de durabilité lui procurent un avantage concurrentiel : des pratiques de pilotage et de contrôle de trois natures incrémentales managériale, organisationnelle et informationnelle, la renégociation fréquente du « pacte organisationnel de vie commune », la mesure de ces facteurs incorporels et endogènes mobilisés et l’organisation de l’apprentissage tiré de l’expérience.
24Mots-clés : management stratégique, internationalisation, entreprise familiale, facteurs endogènes, investissement incorporel, rentabilité, performance durable, fusion-acquisition, processus d’intégration.
Marie-Anne Verdier, Les choix comptables des dirigeants lors des réductions d’effectifs : contribution à l’hypothèse des coûts politiques. Soutenue le 7 juillet 2015 à l’Université Toulouse 1 Capitole, CRM. Direction : Michèle Saboly
25L’information comptable est utilisée par les dirigeants pour justifier la réalisation des réductions d’effectifs et par les parties prenantes sociales pour juger du caractère acceptable de l’opération. Les dirigeants peuvent alors utiliser cette information pour orienter le jugement des parties prenantes sociales. Cette thèse étudie les choix comptables des dirigeants lors des réductions d’effectifs. Prenant appui sur la théorie de l’agence élargie et sur l’hypothèse des coûts politiques, nous cherchons d’abord à voir si les dirigeants ajustent les résultats à la baisse avant l’annonce d’une réduction d’effectifs. L’échantillon est composé de 123 réductions d’effectifs annoncées par 107 entreprises françaises cotées entre 2007 et 2012. Nos résultats montrent l’existence d’une gestion à la baisse des résultats avant l’annonce de ces opérations. Le contexte des réductions d’effectifs constituent donc un proxy pertinent pour tester l’hypothèse des coûts politiques. Nous examinons ensuite les facteurs explicatifs de cette gestion des résultats. La taille de l’opération ainsi que l’appartenance de l’entreprise à un secteur d’activité sensible renforcent l’adoption d’un tel comportement. Au contraire, le nombre de salariés administrateurs ainsi que le recours par le comité d’entreprise à un cabinet spécialisé de grande taille limitent ce comportement. Enfin, adoptant une vision élargie de la définition des choix comptables, nous observons s’il existe une relation entre la gestion des résultats et l’adoption de stratégies de diffusion à l’annonce des réductions d’effectifs. Nos résultats révèlent l’existence d’une relation de substitution entre ces deux outils.
26Mots-clés : choix comptables, réductions d’effectifs, coûts politiques, gestion des résultats, stratégies de diffusion, théorie de l’agence élargie, théorie politico-contractuelle.