La place des croyances religieuses et culturelles est fondamentale et inhérente au fonctionnement du quotidien des populations d’Afrique, en général, et du Togo en particulier. Partout, sur toute l’étendue du territoire togolais, on peut constater un mélange de toutes sortes de croyances issues du christianisme, de l’islam et des religions traditionnelles locales. Malgré cette pénétration du christianisme et de l’islam, les populations restent profondément attachées à leurs croyances et à leurs coutumes ancestrales.
L’importance des croyances n’est plus à démontrer dans la construction identitaire et le fonctionnement d’une personne. Non seulement, les croyances sont régulatrices de l’ordre, comme le dit Djassoa (1985), « Les croyances sont garantes et protectrices des normes, le sujet n’est pas que surveillé ici-bas, mais là-haut aussi ». Freud (1927, cité par Orgiazzi Billon-Galland, 2003) l’évoquait comme étant « l’expression du désir de protection originale de la part du père, entraînant l’hommage sacrificiel rendu à Dieu, la communion chrétienne n’étant qu’une nouvelle suppression du père, une répétition de l’acte réclamant l’expiation. Le phénomène religieux est assimilé à un processus psychique et la croyance en Dieu – figure illusoire, exaltation fantasmée de la figure paternelle de l’enfance – constitue la réponse névrotique, voire psychotique, que l’individu se donne à lui-même pour combler ses désirs infantiles ». Devereux (1970), ou encore Koudéma (2000), repèrent, à travers les croyances, un mécanisme de défense face aux épreuves de la vie comme la maladie, la souffrance, l’échec, ou encore tout danger de l’existence…