Avec Anne Ancelin-Schützenberger, le 27 mars 2018, à quelques jours précédant son centième anniversaire, après Gérard Milhaud en 1990, André Kirchen en 2007, Gaston Mialaret en 2016, disparaît la dernière des grandes figures qui ont fondé, en 1947, le Bulletin de psychologie, dont Jean-Pierre Pétard (2009) a relaté l’histoire des débuts à l’occasion de la parution du 500e numéro et dont elle fut le rédacteur en chef de 1948 à 1951, date de son départ pour l’Amérique.
Dans l’entretien qu’elle nous avait accordé à cette même occasion (2009b), elle revendiquait que c’était elle qui avait eu l’idée du Bulletin. Comme elle nous l’expliquait, lorsque la licence de psychologie fut créée, en août 1947, il n’y avait pas de livres pour préparer cette licence. Les étudiants prenaient des notes de cours, se les échangeaient, les recopiaient, mais Anne Ancelin, qui avait acquis l’expérience de la presse à Midi-Libre, organe du comité régional du mouvement de libération nationale Languedoc-Roussillon, dont elle avait été membre de 1944 à 1946 et lui valut, en 1945, le prix de l’Aide alliée à la Résistance, suggéra de publier, non pas sous forme ronéotée, comme cela se pratiquait, mais imprimée, un Bulletin du groupe d’études de psychologie de l’université de Paris, dont le premier numéro, œuvre d’étudiants bénévoles, qui le préparaient en se réunissant tantôt chez l‘un, tantôt chez l’autre, parut le 28 janvier 1948 et dont l’objectif était essentiellement de publier des notes de cours et qui s’élargira, en devenant, en novembre 1951, l…