Notes
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Centre d’études et de recherches en cliniques criminologiques, Institut de criminologie et sciences humaines, Université Rennes 2, <astrid.ambrosi@uhb.fr>.
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Tests et échelles servant à évaluer la dangerosité : Sex offender risk appraisal guide (SORAG), de Quisey et coll., 1998, Psychopathy checklist-revised (Hare, 1991) HCR-20 : Assessing risk for violence, deuxième version, de Webster et coll., 1997, Sexual violence risk (SVR-20), de Boer et coll., 1997, Spousal risk assessment guide (SARA), de Kropp et coll., 1995, Estimate of suicide risk (ESR), de Polvi, 1997, Grille actuarielle de McNiel et Binder (1994), pour prédire les comportements violents dans les unités psychiatriques, Échelle d’intimité sociale de Miller, Inventaire clinique multiaxial de Million (MCMI), 1983, Questionnaire sur l’attribution de la responsabilité (Gudjonsson, Singh, 1989), Beck depression inventory (Bourge, Bourdette, 1987).
Introduction
1La contribution de la psychopathologie en criminologie se mesure non seulement en matière de compréhension du phénomène criminel, mais aussi en matière de prise en charge thérapeutique et répond indirectement au souci de la réadaptation sociale et de la lutte contre la récidive. La réflexion, menée par les psychologues, en matière de dangerosité, part de la réalité criminelle, réalité qu’elle partage avec l’intervention de la justice et qu’elle cherche à relier à celle du mental. À partir de là, les positions divergent et nécessitent un éclaircissement. Pour la psychopathologie, l’acte incriminant est pensé comme une transgression plutôt que comme un délit et le considérer dans sa matérialité n’est que secondaire par rapport à sa signification pour l’économie psychique.
2Se pose également la question du vécu de l’acte par l’auteur. Plusieurs aspects s’imposent par leur importance pour le travail psychologique qui s’engage en suite de l’acte et de sa reconnaissance pénale. Seront abordées, en fonction d’indicateurs d’une élaboration psychique de l’acte, les notions de culpabilité et de responsabilisation ou de sentiment de responsabilité, ainsi que le problème plus épineux de l’appréciation de la dangerosité criminologique, par opposition à la dangerosité psychiatrique, avec une interrogation sur les possibilités et impossibilités cliniques à établir un pronostic.
3De fait, le psychologue, qu’il soit praticien thérapeute ou expert, réfléchit le problème du remaniement et de la reconstruction psychiques du sujet après l’accomplissement d’un acte délictueux, avec une prise en considération des enjeux thérapeutiques et sociaux qui en résultent.
4La construction de l’homme criminel dépend, en grande partie, de la réponse donnée à la question de la dangerosité et de son origine et, encore, de sa permanence, donc, de nos institutions répressives, sociales et thérapeutiques et de l’état d’avancées des modalités par lesquelles s’expérimentent l’homme déficitaire et les raisons de transmissions de ce déficit, de sa puissance de nuire à lui-même, à la société.
Questions de départ
5Il est communément admis que l’évaluation de la dangerosité est largement subjective. Si « l’intime conviction » se révèle juste à certains moments, son manque de distance et de rigueur méthodologique peuvent mener à l’échec et comporter le risque de prononcer un faux pronostic, qui porte préjudice à une personne innocente. C’est cette idée qui sous-tend cet article et qui concerne non seulement le sujet naïf, mais aussi le praticien, le chercheur ou encore l’expert, qui, devant l’incapacité de prédire l’avenir (heureusement), redevient quasiment aussi naïf que n’importe qui. Si la prévision, comme probabilité, est le prolongement de l’explication scientifique, le pronostic, supposant un acte effectif et posé, ne répond à aucune possibilité scientifique et ne peut que se révéler comme étant de la pure spéculation. En effet, si, dans l’après-coup, il paraît, par exemple, plausible qu’une situation, vecteur d’une angoisse vitale, en tant qu’elle représente, pour le sujet, une menace d’effondrement psychique et, en tant qu’elle rappelle une situation existentielle primitive, déclenche un chaos psychique, qui permet l’expression d’une impulsivité contenue jusque-là, il nous aurait été, néanmoins, impossible de prévoir toute l’ampleur du danger. Autrement dit, la reconstruction ultérieure des raisons de l’acte va, effectivement, confirmer la complexité et l’idée de la dynamique situationnelle du danger, mais elle montre aussi le hiatus entre une évaluation dans l’après-coup et la prédiction. Nous rejoignons en cela Gassin (1998) qui fait remarquer à juste titre que « l’étude de la prévision (…) ne semble pas avoir fait l’objet de travaux particuliers, parce que l’on ne paraît pas avoir distingué la prévision, en tant que prolongement de l’explication par la causalité et, donc, comme méthode de connaissance et objet de recherche fondamentale, de la prospective et du pronostic, qui sont orientés vers la décision et l’action et relèvent donc de la recherche appliquée. On ne possède donc pas de théorie générale de la prévision-connaissance comparable à celle de la causalité que l’on a examinée précédemment ».
6D’où une série de questions qui s’offrent à nous. Comment prédire la dangerosité criminologique d’un sujet, sans porter atteinte à la liberté d’autrui ? On voit ici posé le problème éthique du faux pronostic.
7Comment faire concorder la connaissance scientifique et la connaissance du sens commun ? Aborder la question de la dangerosité oblige à distinguer les versants socio-juridiques du comportement et psychologiques de la personnalité. Bien qu’ils soient intimement liés, il serait abusif de réduire l’acte à un type d’auteur et, inversement, l’auteur à son acte et, par conséquent, il convient de les différencier pour l’évaluation de la dangerosité. En effet, l’histoire et le sens commun montrent les conséquences fâcheuses d’un tel a priori, à travers le bouc émissaire et le sentiment collectif d’insécurité. Ainsi, le danger suscite un mélange d’anxiété et de peur, et est associé au sentiment d’être victime d’une injustice, lorsque l’on, ou le sujet, est victime d’un acte qui échappe à la logique commune. Il convient de tirer profit de la connaissance praxéologique, qui est le lieu spécifique d’élaboration et de théorisation de la praxis.
8Comment concilier l’analyse psychopathologique de l’acte en fonction de rechute possible et une analyse criminologique des processus de répétition et de mise en acte sérielle ou encore de la récidive ? Il faut distinguer ce qui relève de la vulnérabilité psychologique et ce qui relève de la dangerosité criminologique.
Définition de la dangerosité
9Entre l’agressivité comme tendance et l’agression comme acte effectif, l’étroit passage à franchir est le danger. Le temps pendant lequel des êtres s’y trouvent engagés, représente la dynamique de la dangerosité. Elle est précédée d’une phase d’alarme, appelée, en psychanalyse, passage à l’acte, qui suppose une interaction entre individus, dont la vocation est d’émettre des signes en direction de l’entourage. Ce sont ces derniers qu’il s’agit de dégager, de définir, dans la réalité concrète et d’évaluer au regard de leur portée objective.
Obstacles rencontrés dans l’évaluation de la dangerosité
10Il existe un hiatus entre la dangerosité réelle et la représentation que nous pouvons en avoir, suivant notre position ou le contexte dans lequel nous nous trouvons. Or, plus généralement, les limites sont d’autant plus floues que nous ne pouvons nous défaire de cette part de la dangerosité de l’autre, qui fait écho avec notre propre dangerosité. En effet, si la dangerosité réelle concerne seulement une minorité, la psychanalyse, avec Freud, explique que c’est grâce au fantasme qu’est assouvie cette part de violence originaire de l’Homme, et la fonction idéalement de pare-excitation de l’imaginaire.
11Il faut passer de la probabilité – soulevée par l’état dangereux – à la quasi-certitude du pronostic que l’acte va effectivement être posé, sous forme d’une dangerosité réelle, imminente, avec les risques, notamment éthiques, que nous avons mentionnés ci-dessus.
12Un autre hiatus, rarement envisagé comme tel, car occulté dans la praxis, mais qui mérite réflexion, porte sur l’établissement du pronostic, à partir de la reconstruction du passé. Ayant besoin de constantes dans la vie du délinquant pour pouvoir étayer sa prédiction, le praticien frôle la stigmatisation s’il ne porte pas de crédit aux élaborations psychiques du lien acteur-auteur et aux aspects nouveaux, désormais en contradiction avec ces constantes.
13Savoir distinguer : le fantasme de l’acte réel ; la prémonition, conviction ou angoisse subjective des données et exigences objectives ; le passé du sujet du présent et de son évolution ; la demande sociale de protection, formulée par le juge, de l’identité et des possibilités déontologiques de l’expert.
14Il existe une diachronicité entre la dangerosité et la récidive : il n’y a pas de récidive sans dangerosité préalable ; en revanche, l’inverse n’est pas toujours vrai : ce n’est pas parce qu’il y a eu violence qu’il y aura forcément récidive. De ce fait, le comportement antérieur n’a pas nécessairement une valeur prédictive et doit être limité à sa seule portée clinique.
Problèmes d’opérationnalisation de la dangerosité
15Quel modèle théorique et quels facteurs de l’acte, de son contexte et de la personnalité de son auteur, retenir ? Qu’est-ce qui permet de choisir un facteur au détriment de tel autre et comment savoir qu’il s’agit effectivement d’un facteur explicatif de l’acte et, non seulement, d’un indice descriptif, diagnostique, sans lien causal avec la récidive ?
16Il convient de faire attention à plusieurs aspects, qui ne doivent pas être confondus :
- alternance entre facteurs permanents endogènes et facteurs situationnels exogènes, faisant appel à la relation, le contact entre un individu et son environnement (Hirschelmann, Sztulman, Favard, 1998) ;
- distinction entre l’état dangereux chronique ou permanent et l’état dangereux de crise (Gassin, 1998). Le premier type invite à différencier la gravité ou l’intensité, l’orientation et le moment d’apparition de l’état dangereux, le deuxième type s’annonce par une crise, qui conduit secondairement à l’acte criminel. Cet état de crise s’apparente à un « réflexe défensif » (Bornstein, Raymond, 1987), se caractérise par la conscience diffuse d’un danger ou d’une menace et constitue une prédisposition particulière, qui prépare le passage à l’acte ;
- différenciation entre l’état dangereux psychiatrique, que l’on utilise pour l’internement des malades mentaux, en application de la loi de 1838, ainsi que l’état dangereux alcoolique, défini, notamment, par Ey en 1962 et, de l’autre, l’état dangereux criminologique, qui relève de la mission des experts par l’examen des inculpés.
Considérations méthodologiques dans l’étude de la récidive chez les délinquants sexuels
17L’analyse psycho-criminologique se décline sur deux versants : le versant détective et le versant psychopathologique. Le premier pratique une analyse où l’infraction est à constituer ou à reconstruire, selon le principe d’une attestation matérielle. L’expert a, alors, comme mission, de rendre compte de l’infraction et de désigner l’acteur des faits.
18– Sources de renseignement : officielles (fichiers de services de police, d’agences sociales, procès-verbaux d’interrogatoires), non officielles (autorévélation, dénonciation par un tiers).
19– Types de récidive : sexuelle/non sexuelle ; violente/non violente ; caractéristiques et catégorisation des délits, des victimes.
20Alors que le second traite les questions relevant du projet et du trajet, en ce sens où il s’agit de repérer le thème central de la vie du sujet, qui opère comme une injonction existentielle. Autrement dit, il s’agit de repérer les impératifs d’existence ou, encore, des axiomes, offrant un système d’impasses et de sorties existentielles. L’analyse patho-biographique implique une théorie de la crise ou de la rupture, dont l’économie psychique sous-jacente est régie par la négociation intrapsychique entre usure (le coût ou le prix à payer pour soutenir une exigence) et bénéfice ou, encore, entre moi idéal, qui assure la toute-puissance et le sur-moi, dont les normes exigent satisfaction.
21– Facteurs statiques (présence ou absence d’un aspect : l’agression sexuelle dans l’enfance, prise de substances toxiques, pathologie mentale, etc.), dynamiques de la personnalité (anxiété, les mécanismes de défense mis en place, au regard d’une responsabilisation vis-à-vis de l’acte, l’estime de soi – narcissisme, empathie pour la victime).
22Période de suivi : longueur, délai de récidive (court terme, long terme) ; temps réel d’occasion à récidiver (probation/libération conditionnelle), présence d’un encadrement thérapeutique (qualité de la relation d’étayage).
23Les facteurs statiques renvoient à la présence ou l’absence d’un aspect, par exem résence ou absence d’antécédents psychiatriques, d’une problématique d’addiction, possession ou non d’armes…, en quel cas le niveau d’observation est d’ordre factuel, descriptif.
24Ce même type de facteurs est privilégié dans les observations comportementales, où le chercheur ou le praticien peut évaluer le danger, en fonction de l’expression d’une menace, de la désignation et de la présence d’une victime.
25Un dernier niveau d’observation, recourant à ce type de facteurs, porte sur la dimension cognitive du danger en répertoriant les différents modes d’expression des conflits : passage à l’acte, parole, sport, que l’on pourrait appeler les stratégies de la capacité de faire face, d’une part et, en mesurant l’intelligence, les capacités d’anticipation, de mentalisation, autrement dit, la souplesse psychique du sujet, d’autre part.
26Ces différents types de facteurs font l’objet de mesures à la fois quantitatives (nombre de passages à l’acte dans le passé, quantité d’absorption d’alcool, calcul du QI…) et qualitatives (nature des déficits cognitifs, intellectuel, qualité des stratégies de faire face…). Si certains facteurs ne peuvent être évalués que par l’intermédiaire de tests psychologiques appropriés (WAIS-R, CISS…), d’autres sont accessibles par l’observation directe (dossiers médicaux, judiciaires).
27D’autres chercheurs (voir Senninger, Fontaa, 1996 ; Bénézech, 1989) privilégient les facteurs dynamiques de la personnalité du sujet présumé dangereux ou, encore, de la relation agresseur-victime. Le niveau d’observation est quasi exclusivement clinique et les mesures sont, de ce fait, majoritairement, qualitatives, bien que certaines échelles de la personnalité et certains questionnaires se prêtent à des traitements statistiques quantitatifs. Les indicateurs principaux sont : l’impulsivité, le niveau et la nature des angoisses, la labilité, l’intolérance à la frustration, la fragilité narcissique, etc., et certains traits, comme l’extraversion ou, au contraire, l’introversion, etc. Le problème est que la plupart de ces indicateurs renvoient à des concepts psychanalytiques ou psychologiques abstraits, qui ne sont pas opératoires tels quels et nécessitent encore une opérationnalisation appropriée, qui peut, elle-même, contenir des déformations. Comment, alors, être sûr de mesurer vraiment ce que l’on a voulu mesurer et non pas autre chose en plus ou en moins, voire de différent ?
28L’inconvénient de la majorité des tests psychologiques existants est qu’ils ne sont validés et étalonnés que pour explorer les différentes dimensions de la personnalité du sujet et ne permettent pas une extrapolation des résultats sur la dangerosité ou la récidive. S’il existe, en revanche, des échelles anglo-saxonnes de dangerosité, comme, par exemple, la Dangerous behavior rating scale de Menzies, Webster et Sepejak (1985) [1] – et il y en a d’autres – aucune n’est satisfaisante au niveau de sa validité prédictive. Ce problème vaut, d’ailleurs, autant pour les facteurs statiques que pour les facteurs dynamiques. En outre, il convient de préciser qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucune standardisation ou norme scientifique, qui permettrait de conclure à une dynamique dangereuse, criminogène, susceptible de résulter de l’articulation de deux ou plusieurs résultats de tests ou de sub-tests. C’est pour cela que l’articulation des différents facteurs crée souvent l’illusion d’une analyse dynamique, alors qu’il ne s’agit, au fond, que d’une juxtaposition ou addition de facteurs isolés, dont les liens relèvent plus de phénomènes de cooccurrence que de corrélations.
29Nous pouvons retenir, de cette revue de questions, que les facteurs statiques sont généralement fortement critiqués, à cause de leur réductionnisme et leur faible valeur prédictive. En effet, en isolant des aspects de leur contexte, ils évoquent un certain absolutisme et tendent à condamner, de façon abusive, les sujets présumés dangereux, ce qui entraîne, évidemment, d’autres risques d’ordre humanitaire.
30En revanche, si on y articule les facteurs dynamiques, lesquels, pris isolément, prêteraient aux mêmes critiques, il apparaît, alors, une sorte de système de la dangerosité, qui supposerait que les différents facteurs sont articulés les uns aux autres, selon des lois bien précises.
Constats des recherches en matière de prédiction du risque
31Les évaluations du risque, fondées sur des avis professionnels non structurés (Hanson, 1998), ont un degré d’exactitude prévisionnelle, à peine supérieure au pur hasard (Hanson, Bussière, 1998). Quant aux sources de renseignements, les travaux de S. Hinz (1987) montrent que les pronostics sont fortement influencés et faussés par les informations sur le casier judiciaire et défendent le point de vue qu’un sujet qui a déjà commis un délit est potentiellement plus dangereux et susceptible récidiver qu’un individu sans antécédents judiciaires.
32Pour ce qui est de la distinction entre facteurs dynamiques et statiques, la plupart des facteurs prédicteurs du risque sont des facteurs statiques, chronologiques, qui ne peuvent pas changer. Peu d’études sont consacrées à la recherche de facteurs dynamiques pour lesquels on peut concevoir des interventions susceptibles de réduire le risque de récidive (Hanson, 2000). Relativement au repérage des facteurs dynamiques, il n’y a pas de lien probant avec la récidive sexuelle. Problème du diagnostic, qui s’érige en « pierre tombale » pour le sujet.
33Pour le type de récidive, les études montrent qu’il n’y a aucune différence sensible entre la récidive sexuelle et non sexuelle (Hanson, 2000), problème du chiffre noir.
34S’agissant de la période de suivi, il n’existe pas d’indicateurs fiables dans les thérapies, repérables pour savoir quelle influence ils exercent sur le risque de récidive. Hengesch (1987) souligne la tendance des experts à se laisser influencer par la coopération du sujet et la facilité de contact, au détriment d’une analyse des qualités de liaison, d’introspection et d’auto-critique. Ainsi, les mauvais pronostics sont inévitables, dans la mesure où l’on oublie que chaque sujet a ses particularités.
« Le pronostic est un risque contrôlé par la récidive » (Rasch, 1985)
35Nedopil (1992) conclut, d’une étude sur les faux négatifs (sujets pronostiqués comme non dangereux, mais qui récidivent) et les faux positifs (sujets non dangereux qui sont abusivement maintenus en institution), qu’il faut combiner et comparer les aspects dynamiques de l’évolution du sujet aux critères de pronostics préétablis. Plus précisément, il importe de tenir compte des facteurs suivants :
- le délit (vu dans son contexte psycho(patho)logique et motivationnel),
- la personnalité pré-délictuelle (vécu de l’enfance, adolescence, présence d’éventuels traumatismes, qualité de l’intégration sociale, événements marquants, présence de troubles somatiques…),
- l’évolution post-délictuelle (l’adaptation, maturation, qualité des stratégies de faire face, persistance d’éventuels traits psychopathiques ou de fantasmes sexuels ou déviants, facilitant la récidive, répercussion de l’enfermement institutionnel…),
- le lieu d’accueil social (possibilités de travail, de logement, qualité des relations sociales, possibilités de contrôle pulsionnel, présence de domaines de conflits, de victimes potentielles…).
36L’analyse sérielle propose l’idée que ce n’est pas du comportement, qui se répète à l’identique ou encore se reproduit, mais une situation, qui se rappelle et qui insiste. C’est cela qu’il s’agit de repérer et d’identifier comme situation de risques privilégiée, par rapport à une structure et sa propre vulnérabilité. À partir de là, la notion de fait psychopathologique ne s’applique pas au fait criminel, mais à tel ou tel processus de pensée que celui-ci laisse voir, en admettant que la reconnaissance de processus à l’œuvre dans le fait criminel n’implique pas qu’ils en soient la cause (Widlöcher, 1998).
37La vulnérabilité de chacun fait sa dangerosité. Sa fragilité fait sa cruauté : dangereux parce que vulnérable, fragile, dangereux parce qu’une fois pour toutes enkysté dans une croyance. Structuralement, l’équilibre n’est qu’un déséquilibre momentanément suspendu, l’instabilité doit être considérée comme une donnée fondamentale, un postulat né de la genèse elle-même (Villerbu, 2003).
Dynamique et processus
38Plutôt que de dégager des critères prévisionnels au niveau de la dynamique résultant de l’interaction criminogène entre sujet et situation, ne pourrait-on pas analyser le continuum du passage à l’acte proprement dit ? Plus précisément, il serait intéressant de revenir sur la définition de l’acte, selon laquelle il « n’est pas la résultante mécanique d’une conjonction de facteurs divers, mais l’aboutissement d’un processus d’interaction qui se développe dans le temps au travers une série d’étapes » (Gassin, 1998). Il est, alors, légitime de s’interroger sur le continuum, dans le sens de processus psychiques ou séquentiels du passage à l’acte.
39Cohen (1971) défend l’idée que le passage à l’acte est un processus de tâtonnement, qui n’est jamais entièrement déterminé par le passé et qui peut toujours modifier son cours, en fonction des changements psychiques ou situationnels.
40– L’acte survient toujours en suite d’une histoire constituée de différentes séquences.
41– La composante situationnelle exerce un effet de retour et contribue à la structuration de la personnalité et à l’établissement du réseau d’interdépendances diverses, qui se complexifient. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un processus spécifique lié à l’action criminelle.
42– Le mouvement d’une étape vers l’autre n’est pas forcément déterminé par l’antécédente. Un nouveau sens peut se créer, puisque la personnalité est plus et autre chose que l’addition de ses composantes.
43– Le mouvement vers l’action dépend, à la fois, des propriétés de la personne et de celles de la situation. Cela dit, une même situation ne suscite pas les mêmes réactions chez différentes personnes et, inversement, une même personne peut développer des types d’action différents, selon la situation rencontrée.
44L’analyse patho-biographique et sérielle de Villerbu (2003) propose que, sur le plan théorique, il convient de considérer tout événement dans un ensemble historique personnel ; tout événement dépendant de facteurs acquis et opportuns ; tout événement se rapportant à un fait criminel comme étant une tentative de contrôle et d’attaque du lien social là où d’autres événements auraient pu se produire, par exemple : une autre dynamique de délinquance (intra-délinquance), un autre type de délinquance (poly-délinquance), un dysfonctionnement psychique, une rupture socio-intégrative, une catastrophe somatique, et, sur le plan méthodologique, par analogie, il convient de mettre en évidence, puis en relation rétro- et prospectivement : ce qui dans une trajectoire opère par répétition du même ou du similaire, ce qui dans une trajectoire opère par substitution, ce qui dans une trajectoire fonctionne par rupture ou par cycle.
45Le repérage de la phase juste avant, et qui envisage le passage à l’acte comme une conséquence, introduit, outre la dynamique relationnelle ou situationnelle, la temporalité, qui semble être la grande absente dans toutes les recherches citées jusqu’ici. Pourtant, la clinique nous a appris qu’il est moins difficile de provoquer un changement, qui fait croire au succès thérapeutique, que de le maintenir. Et nous savons bien que le sujet qui est confronté, après son hospitalisation ou son incarcération, à l’instabilité professionnelle ou relationnelle, est plus enclin à récidiver que le sujet qui parvient à se construire une vie stable. L’observation que le récidiviste explique sa rechute par une incapacité à gérer ou à faire face à la situation, a constitué le point de départ de la recherche sur le processus de la récidive, menée par Zamble et Quinsey (1997). L’originalité de la perspective cognitivo-comportementaliste qu’utilisent ces deux auteurs américains, consiste à formuler l’hypothèse que le sujet n’est pas conscient de ses choix, décisions et anticipations qui précèdent ou accompagnent ses comportements habituels. C’est aussi la raison pour laquelle la situation du danger, voire son ou ses passages à l’acte, échappent à sa compréhension. Or, en reconstruisant, avec lui, la période, plus ou moins longue, qui a précédé l’acte, le sujet sera amené à se responsabiliser devant son acte, à le considérer comme lui appartenant, car résultant d’une succession de choix ou actes posés, par lui-même, face aux différentes situations rencontrées. Devenant maître de la situation a posteriori, il sera, dorénavant, capable de reconnaître et de faire face aux nouveaux dangers.
Temporalité (répétition ou récidive de l’acte) ou circularité (rechute) ? Sérialité ou polymorphisme délinquants ?
46La méthode proposée consiste, dans un premier temps, en un entretien clinique de recherche structuré, visant à faire l’inventaire des événements difficiles, qui ont structuré le temps, avant le passage à l’acte : quelques mois, 1 mois, 2 semaines,1 semaine, quelques jours, 1 jour, demi-journée, quelques heures, 1 heure, 30 minutes, 15 minutes ; passage à l’acte.
47Ainsi, le sujet peut visualiser la chronologie et le déroulement des événements. On pourra, notamment, repérer les précipitations dans l’action et aider le sujet à reprendre possession de ce qui lui échappe foncièrement. Généralement, la description de l’acte est difficile, notamment quand il s’agit d’articuler les sentiments et le comportement. Cet axe chronologique offre un repère et une médiation à une élaboration verbale, qui a du mal à s’effectuer de façon abstraite.
48Dans un second temps, le psycho-criminologue amène le sujet à détailler les événements, les sentiments et les pensées qui jalonnent son récit de vie et la reconstruction de sa trajectoire existentielle jusqu’au passage à l’acte.
49Cette manière d’appréhender la dangerosité paraît prometteuse pour plusieurs raisons. Elle combine, à la fois, les facteurs endogènes (émotionnels, cognitifs) et exogènes (situationnels, relationnels, éventuellement professionnels), dans la perspective subjective du sujet. De ce fait, ce modèle s’inscrit dans la clinique du sujet. Ensuite, les facteurs pouvant être statiques comme dynamiques sont resitués dans la dynamique dangereuse générale et, plus précisément, dans une perspective temporelle, processuelle. Outre les renseignements sur les causalités et le processus du passage à l’acte, cette méthode revêt un effet thérapeutique de responsabilisation et de restructuration du sujet, souvent défaillantes.
50Nous nous sommes rendu compte de l’extrême difficulté d’évaluer de façon rigoureuse et fiable la dangerosité et les risques de récidive. Loin d’apporter la réponse-miracle, cette analyse critique des modèles et méthodes montre qu’il est illusoire de vouloir déterminer un seuil quantitatif de dangerosité, valable pour tous les cas. En revanche, une observation minutieuse et un accompagnement thérapeutique et/ou institutionnel suffisamment long, permettent, au praticien, d’établir une sorte de seuil qualitatif, individuel.
51Nous avons vu qu’une des difficultés majeures des différentes théories consiste à distinguer, de façon rigoureuse, entre facteurs et indices, au moins au moment de l’interprétation des observations. Alors que les données n’ont souvent qu’une portée clinique, diagnostique, ils sont promus, à tort, au rang de facteurs étiologiques ou criminogènes.
52De ces critiques se dégagent les perspectives suivantes. Contrairement à la tonalité pessimiste générale, que suscite la question de la dangerosité et de la récidive, il semblerait que le praticien a, bel et bien, une alternative, qui est, d’ailleurs, déjà opérationnelle, mais qui demande un choix conceptuel. Soit il persiste dans l’analyse de facteurs étiologiques et s’interroge a posteriori sur les influences de leur dynamique interactionnelle sur la personnalité du sujet présumé dangereux, soit il travaille la temporalité événementielle précédant l’acte. Ces deux perspectives s’opposent moins sur le fond qu’au niveau de leur angle d’observation. Si elles cherchent, toutes les deux, à intégrer l’acte et son auteur dans une dynamique particulière, la première est davantage axée sur la personnalité du sujet et va avancer des arguments en matière de vulnérabilité, alors que la seconde, portant son attention sur le processus de l’acte, travaille plutôt la logique de l’agir, autrement dit la dangerosité comportementale. Nécessitant une observation longue et une part active du sujet, répondant, à la fois, aux visées thérapeutiques d’introspection, d’élaboration psychique et de responsabilisation, cette dernière perspective livre, au praticien, des informations précises sur la dynamique processuelle de l’agir du sujet et semble davantage en mesure d’établir un pronostic.
Dangerosité et responsabilité
53Il n’y a pas d’analyse de la dangerosité qui ne s’accompagne de l’analyse de la responsabilité (psychologique), en tant que celle-ci vient signifier la prise de considération de l’autre comme objet d’amour ou de reconnaissance dans son altérité et existence propre. Il n’y a pas, non plus, d’analyse de la responsabilité, qui ne s’accompagne de l’analyse de la culpabilité (psychologique). À la dangerosité sociale, font symétrie la vulnérabilité et la fragilité psychiques (Villerbu, 2003).
54La dangerosité vient signer l’effondrement de la responsabilité, avec un court-circuit de l’échange et une violation du droit. La responsabilité est à la référence socio-juridique, ce que l’émergence et l’acceptation de l’altérité sont à la référence psychopathologique.
55La tentation peut être grande, notamment devant le souci de la non-récidive, de vouloir éveiller le sentiment de responsabilité par une pénalité et une surveillance accrues. Autrement dit, il ne faut pas tomber dans le piège de la répression, en cherchant l’équivalent psychologique de l’exigence juridique, qui fait coïncider l’infraction et la peine dans la recherche abusive du sentiment de culpabilité, pour faire émerger celui de la responsabilité. On gagnerait certainement à réinterroger un lien trop rapidement considéré comme évident.
56Le sentiment de culpabilité est le moteur dans le processus de la responsabilisation. La culpabilité, c’est le sentiment que la société vise à susciter chez l’individu délinquant, non seulement par vengeance sociale, mais aussi par souci de renforcer la cohésion du lien social, en pérennisant l’idée d’une dette fondamentale. Or, du point de vue intra-psychique, la culpabilité a une double facette : elle indique l’aptitude au changement du sujet, mais elle peut, elle-même, se trouver à l’origine de la transgression. Freud (1915) parle des « criminels par sentiment de culpabilité », ce qui correspond à une tendance masochiste de ces sujets à rechercher la punition. Les conditions de l’éthique ou de la conscience morale émanent de la conscience de soi.
57Le délit ne s’offre pas à une lecture psychopathologique hypothético-déductive ou linéaire, dans la mesure où rien ne permet de conclure à une équivalence entre un acte, délictueux ou non, et un diagnostic psychiatrique. De même, un type d’action particulier peut répondre à des motivations ou mobiles différents, qui modifient le statut moral et le sens psychopathologique de cet acte.
58D’où vient la difficulté, pour l’individu délinquant, de s’approprier son acte ? L’agresseur, souvent aux prises d’une méfiance face à l’autre, fait l’économie d’une confrontation à lui-même et à la victime, qui engendrerait honte et culpabilité.
59L’évacuation ou la modification de souvenirs associés à des états émotifs intenses ou à des intoxications alcooliques, relèvent d’une stratégie, bien consciente, marquée par le déni et la minimisation de l’acte. Cette stratégie consiste à légitimer l’acte, en recourant à des justifications, qui appellent des causes externes. Ceci implique une appropriation plus ou moins complète de l’ensemble des éléments liés au délit, ainsi qu’une prise de conscience, que l’individu s’acharne précisément à dissimuler. Autrement dit, l’agresseur est généralement conscient du délit et des éléments qui l’entourent. Pour des raisons liées à sa situation sociale, professionnelle ou familiale ou, tout simplement, personnelle et intime, il en présente cependant une version édulcorée. Le déni est la forme la plus extrême des niveaux très variés de la minimisation.
60Il apparaît que les délinquants nient, minimisent ou légitiment leur agir (McKibben, 1999) quant aux faits relatifs au délit ; à leur responsabilité personnelle par rapport au délit, à la violence et la contrainte qu’ils ont exercées sur la victime, aux conséquences sur la victime, à leurs fantaisies déviantes, à la présence de problèmes personnels dans leur vie, à leur besoin de traitement pour faire face à leur problématique.
61En pratique, les situations sont extrêmement variées. Ainsi, un sujet reconnaîtra pleinement avoir commis des délits qui lui sont reprochés, n’admettra que partiellement sa responsabilité, niera toute conséquence néfaste pour la victime et ne formulera aucune demande de traitement. Un autre avouera n’avoir commis qu’une certaine partie des délits qui lui sont reprochés, n’admettra que partiellement sa responsabilité, dira que la victime a connu un ensemble de conséquences néfastes et formulera une demande pressante de traitement. Chacun fera évidemment état d’un ensemble de justifications et de « faits » à l’appui de sa version.
62La double facette intra-psychique et sociétale (donc juridique et sociale) des notions de responsabilité et de culpabilité et l’inversion de leur polarité placent l’intervenant dans une position difficile, tant sur le plan de la formulation de recommandations adaptées aux besoins du sujet, que sur celui du contre-transfert. Nous allons essayer de mettre en perspective les différents point abordés.
En ce qui concerne la responsabilité objective
63La responsabilité pénale d’un homme a le mérite de le situer exactement dans le temps et dans l’espace par rapport à la société, d’établir, entre lui et nous, le lien social fondamental. Par conséquent, il faut être à l’écoute, lorsque les patients psychotiques, ayant bénéficié d’un non-lieu judiciaire, clament la responsabilité, afin d’éviter l’annulation sociale de leur acte, qui agit comme une annulation de leur existence psychique.
64Rappelons-nous que, plutôt que d’exclure le délinquant de la société et de la loi, la peine, et la justice ou la médecine avec elle, doivent garantir la loi, au sens de la protection de la société, et, en cas de maladie mentale, protéger, en plus, le malade de lui-même. Pourquoi ne pas préférer la non-punissabilité au verdict d’une irresponsabilité pénale ?
65Il est vrai que la durée de la peine est déterminée par le souci de la rétribution exigeant la « proportionnalité » entre la gravité du crime commis et la sévérité de la peine prononcée, mais, visiblement, ce n’est pas cette dernière, qui limitera la dangerosité criminologique et le risque de récidive. Il faut, donc, admettre qu’il existe, bel et bien, une différence entre l’être et le devoir-être.
En ce qui concerne la responsabilité subjective maintenant
66Le temps après le passage à l’acte n’est pas linéaire. Il s’agit de repérer les moments plus ou moins opportuns pour amener le sujet à se responsabiliser vis-à-vis de son acte en le reconnaissant dans sa complexité.
67À propos de la nécessité de distinguer entre la dangerosité psychiatrique et criminologique, le psychiatre ne peut plus s’appuyer sur des critères étiologiques pour saisir la dynamique dangereuse du sujet. Or, pour déterminer cette dernière, il est obligé de se poser la question du lien acte-auteur. Responsabiliser, nous appelle, donc, à travailler concrètement sur du lien. C’est aussi réfléchir aux moyens à se donner pour faire en sorte que celui qui est incarcéré puisse faire un lien entre les différents événements de son histoire. Il s’agit d’introduire le sujet dans un système d’échange avec la loi, qui vient confirmer et valider l’existence de l’acte.
68Dans tous les cas, que l’infraction s’inscrive dans un contexte de pathologie mentale ou non, les mesures thérapeutiques ont pour but la convergence de l’intérêt du délinquant avec celui de la protection de la société, ce qui amène à combiner la perspective d’aide avec celle de la contrainte, la compréhension avec la surveillance. Par conséquent, le praticien doit effectuer un travail de lien entre la loi, le sujet et son acte. Seule, une observation longue et une part active du sujet, répondant à la fois aux visées thérapeutiques d’introspection, d’élaboration psychique et de responsabilisation, livrent des informations précises sur la dynamique processuelle de l’agir et la vulnérabilité du sujet.
69Pour conclure, rappelons les risques, actuellement repérables dans la clinique auprès d’une population délinquante, que la perspective psycho-criminologique avec une réflexion sur la responsabilité, essaie de surmonter. Il faut être particulièrement attentif au risque d’une véritable dérive du soin vers une recherche du contrôle social, notamment au travers la demande sociale du pronostic de dangerosité criminologique. Si la psycho-criminologie est bien une pratique du lien, il faut se méfier d’une psychiatrisation du trouble comportemental. Si la loi 98-468 crée une « peine de suivi médico-social » pour les auteurs de crimes et délits sexuels, qui donne aux soignants le mandat de rééduquer les crises, il ne faut pas que le domaine du soin devienne, de façon implicite, un instrument de contrôle social ou pénal.
70Un autre risque, lié à une réponse radicalement opposée au précédent, consiste dans le fait que certains praticiens vont tenter de soulager et atténuer les inconvénients de l’enfermement et, aussi, du sentiment de culpabilité, ce qui risque de créer une alliance tacite contre le prononcé de la peine, alors qu’il faudrait qu’il y ait une reconnaissance mutuelle patient-praticien, de la nécessité d’une loi externe, à défaut d’avoir été intériorisée.
71Nous comprenons, alors mieux, l’intérêt d’allier la responsabilité objective et la responsabilité subjective, pour susciter un sentiment de responsabilité authentique. La question du don et de la dette reste, par conséquent, toujours des plus actuelles et pressantes.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : dangerosité, méthodes, évaluation, risques, criminologie
Mise en ligne 01/02/2012
https://doi.org/10.3917/bupsy.481.0047Notes
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[*]
Centre d’études et de recherches en cliniques criminologiques, Institut de criminologie et sciences humaines, Université Rennes 2, <astrid.ambrosi@uhb.fr>.
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