Couverture de BUPSY_476

Article de revue

L'obésité chez l'adulte à l'épreuve du Rorschach

Pages 207 à 219

English version

1En France, d’après l’enquête ObEpi2000, menée par l’INSERM et la SOFRES, 39 % des Français sont touchés, d’une manière ou d’une autre, par l’embonpoint : 4,2 millions d’individus sont obèses et 13 millions présentent une surcharge pondérale. L’Organisation mondiale de la santé place la prévention et la prise en charge de l’obésité comme une priorité dans le domaine de la pathologie nutritionnelle. L’obésité est une maladie chronique, qui menace l’équilibre physique, somatique, social et psychologique de celui qui en souffre. Atteinte complexe, l’obésité relève d’une prise en charge pluridisciplinaire, dans laquelle la dimension psychologique est essentielle pour identifier les difficultés des patients, les déculpabiliser, prendre en compte les perturbations de l’image du corps, traiter la dépression et l’anxiété, avant même, parfois, d’entrevoir les objectifs pondéraux.

2Plusieurs théories expliquent l’obésité. Nous nous intéresserons à celles qui se rapportent à un modèle psychodynamique, sans, pour autant, ignorer les théories biologiques, avec une hypothèse génétique et les approches cognitivo-comportementales. Ces dernières se fondent, en particulier, sur la théorie de l’externalité, selon laquelle les personnes obèses seraient plus réceptives à des stimuli externes, de l’environnement, liés à la situation et/ou aux caractéristiques des aliments, qu’à des stimuli internes de faim (Schachter, 1971 ; Bonato, Boland, 1983 ; Pliner, 1976). Une autre conception, mais pas foncièrement opposée, fait l’hypothèse de la restriction alimentaire consciente : la pression sociale de l’idéal de minceur entraîne un état de privation chronique, qui sensibilise certains sujets, dont les obèses, aux signaux externes de nature alimentaire (Nisbett, 1972). D’autres auteurs (Herman, Polivy, 1975 ; Polivy, Herman, Warsh, 1978) confirment que la restriction alimentaire consciente explique l’externalité et l’obésité. Cependant, Ruderman et Christensen (1983) insistent sur le fait que la restriction alimentaire consciente n’est pas une conduite alimentaire caractéristique des obèses. Greeno et Wing (1994) ont, d’un autre côté, montré que l’incidence d’un événement stresseur sur l’alimentation est en relation avec la restriction alimentaire consciente : les sujets, qui se restreignent, ne contrôlent plus leur alimentation, alors que ceux qui ne se restreignent pas ont tendance à la diminuer. Stunkard et Koch (1964), Kittel, Rustin, Dramaix et Kornitzer (1979) soulignent, eux aussi, l’importance de l’environnement et la dépendance du sujet obèse à son milieu.

3On peut penser, dans un registre psychodynamique, que cette dépendance et cette perméabilité au milieu conduisent les obèses à se centrer sur le monde extérieur et à négliger, dans le même temps, leurs propres sensations, émotions. Ainsi, la personne obèse varie entre des attitudes de dépendance et des attitudes de défense (Fricker, 1990). Apfeldorfer (1991) établit ce même constat, lorsqu’il cherche à expliquer certains comportements et traits de caractère communs des obèses : ce qui frappe chez eux est le contraste entre un surinvestissement dans le monde, « l’externalité » des comportementalistes, une faible capacité de pénéttration, correspondant à un « état fusionnel », des « limites du moi floues », une « confusion des émotions », une « alexithymie ». Il propose, alors, le concept de « position hyperempathique ». Il met l’accent, donc, sur un surinvestisse ment du monde, associé à une méconnaissance de soi. En effet, certains individus obèses considèrent le monde extérieur aux dépens de leurs sensations corporelles et de leurs émotions. En conséquence, leur sentiment d’exister s’estompe. Manger permet, alors, de rétablir un sentiment d’intériorité, tout en faisant barrage au monde extérieur. Il s’agit d’une restauration du moi et du schéma corporel par les sensations corporelles. Ainsi, s’identifiant trop aux autres, ils ont une conscience limitée d’eux-mêmes et deviennent dépendants du monde extérieur. Ils vivent cette dépendance comme un envahissement. Apfeldorfer parle du syndrome d’envahissement. Dans d’autres cas, la position hyperempathique peut engendrer le syndrome d’opposition. « Pour se constituer une personnalité autonome, du fait de sa trop grande suggestibilité, il développe des contre-choix. » Il s’agit ici d’une position défensive et d’une recherche de séparation du moi et du non-moi. Apfeldorfer, reprenant les travaux de Kestemberg et Decobert (1972), qui ont aussi inspiré Jeammet (1989), soutient l’hypothèse selon laquelle le sujet obèse est à la recherche de la « bonne distance dans la relation d’objet » (Decobert, Kestemberg, Kestemberg, 1972). Une trop grande dépendance vis-à-vis d’autrui crée un risque de confusion entre le soi et le non soi et la séparation engendre des angoisses néantisantes. Ainsi, l’obèse rechercherait une vie relationnelle riche, mais qui, en même temps, présente des risques pour son narcissisme. L’origine de ce comportement se situerait avant l’œdipe. Il semble qu’il y ait eu, chez ces sujets, « un défaut dans la constitution précoce de l’objet interne qui entraînerait une trop grande dépendance par rapport aux objets externes » (Decobert, Kestemberg, Kestemberg, 1972).

4Cependant, l’obésité ne semble pas liée à un profil psychologique type. En effet, il apparaît seulement que les névroses et les profils psychosomatiques se retrouvent dans des proportions inverses à celles de la population générale, c’est-à-dire que l’on dénombre plus de profils psychosomatiques (Waysfeld, 1978). Waysfeld (2003) se propose, ainsi, de décrire les obésités névrotiques, les obésités psychosomatiques, les obésités psychotiques, ainsi que les obésités symptômes. Dans les obésités névrotiques, la pulsion alimentaire peut prendre la place de la pulsion sexuelle interdite. L’obésité a donc pu être interprétée comme un signe de culpabilité sexuelle, le « gros corps » servant de bouclier aux avances sexuelles.

5Les obésités psychosomatiques se distinguent par le fait qu’elles ne s’inscrivent pas dans le symbolique. Ici, le symptôme psychosomatique qu’est l’obésité n’aurait pas de sens inconscient. Il serait, donc, un « symptôme bête », pour reprendre l’expression de Marty et de M’Uzan (1963). Waysfeld (2000) constate qu’environ 20 % des obèses utilisent le registre de la pensée opératoire, toujours au sens de Marty.

6Les obésités psychotiques sont celles qui surviennent chez les sujets, chez qui la reconnaissance de la réalité est défaillante. Le comportement alimentaire a, ici, une valeur d’adaptation et de défense. Les sujets comblent leur vide existentiel par un remplis sage alimentaire, qui donne, en conséquence, un « gros corps ». Ainsi, les conduites alimentaires et le corps hypertrophié permettent de lutter contre les angoisses d’anéantissement et de morcellement.

7Enfin, les obésités symptômes désignent, entre autres, celles que l’on retrouve chez l’enfant de remplacement, qui mange pour deux et la personne qui présente un deuil pathologique. Ils ont incorporé la personne disparue. Gabrielle Rubin (1997) explique ce phénomène en avançant que certains obèses « abriteraient inconsciemment, à l’intérieur de leur corps, un autre être, de la survie duquel elles se sentiraient responsables et qu’il leur faudrait impérativement nourrir sous peine de provoquer sa mort ».

8Waysfeld (2000) soutient l’hypothèse d’une perturbation des relations primaires. Les troubles étant profondément enracinés dans la structure du sujet, cela expliquerait la résistance habituelle à la thérapeutique. Il estime que la personne obèse ne serait pas capable de relation d’objet de type génital. Son angoisse n’est pas une angoisse de castration, mais de perte d’objet anaclitique ou de morcellement, d’éclatement ou de mort. Les traits de caractère prégénitaux rencontrés chez les obèses peuvent s’apparenter à ce que certains qualifient d’organisation limite de la personnalité (Bergeret, 1972). Apfeldorfer (1991) propose, lui aussi, un aménagement état limite de certains obèses pour lesquels manger est un passage à l’acte. En effet, ces sujets sont incapables de mentaliser certains événements générateurs d’angoisse, d’agressivité… Ils ont alors une prise alimentaire sous forme de passage à l’acte, qui permet de court-circuiter la vie mentale et de décharger les affects non reconnus. Cette difficulté de mentalisation, cette occupation du champ de la conscience par les problèmes concrets et la difficulté à exprimer ses émotions n’est pas sans faire penser à la pensée opératoire et l’alexithymie.

9Nathalie Dumet (1994, 1996) ne partage pas ce point de vue et, s’appuyant sur une pratique clinique auprès de patientes obèses en institution médicale, elle souligne que celles-ci ne présentent pas, de manière marquée ou prépondérante, de fonctionnement psychique de type opératoire décrit habituellement chez les sujets somatisants. Elle observe, loin de là, que ces femmes qui, pourtant, consultent dans l’urgence d’une prise ou reprise pondérale, présentent une richesse et une souplesse associatives qui permettent, au contraire, d’appréhender toute la signification du processus somatique pondéral.

10Hilde Bruch (1994), quant à elle, souligne l’existence de deux types d’obésité : l’obésité de développement, qui est souvent associée à des troubles de personnalité ou émotionnels et l’obésité réactionnelle, qui survient en conséquence d’un événement traumatisant, généralement d’ordre émotionnel. Ainsi, l’obésité peut se développer en réaction à la mort d’un proche, l’éloignement avec la famille, une rupture amoureuse ou toute situation engendrant l’abandon et la solitude.

11C’est dans ce cadre que nous essayons, dans cette étude, de dégager quelques caractéristiques du fonctionnement psychique de l’adulte obèse, à l’aide du test de Rorschach. Nous nous posons, donc, la question de l’existence d’indices au Rorschach, qui seraient spécifiques à deux populations de patients, qui présentent, les uns, une obésité développementale, les autres, une obésité réactionnelle (Bruch, 1994), mais aussi d’indices témoignant d’un fonctionnement mental particulier à l’ensemble de l’échantillon considéré.

Méthodologie

12L’emploi du Rorschach, pour mettre en évidence des traits spécifiques à des groupes de patients obèses, a donné lieu à un nombre restreint de travaux. Trente sept références sur ce thème figuraient dans la base de données PsycInfo, en mars 2003. Les populations étudiées sont essentiellement adultes (20 publications, dont les plus récentes sont celle de Clerici, Albonetti, Papa, Penati, Invernizzi (1992) et celle de Clerici, Basile, Pisoni, Amatulli, Papa, Cazzullo (1990). Sept articles utilisent le Rorschach avec des enfants obèses (Geiger, Berghammer, 1993 ; Kardos, Pleh, Popper, 1987 ; Geiger, 1978…) et 3 avec des adolescents (Gonthier, 1986 ; Gonthier, Boulleau, 1983 ; Nathan, Pisula, 1970). Dans 7 publications, la recherche porte soit sur des groupes enfant-adolescent (Fabbrici et coll., 1994 ; Berghammer, Geiger, 1989), soit sur des groupes adolescent-adulte (Ishii, Yagi, Aida, Ishihara, 1994 ; Papa et coll., 1986 ; Gonthier, 1986 ; Abram, Meixel, Webb, Scott, 1976). Les sujets de 24 études sont des deux sexes, pour seulement 5 études spécifiques aux hommes et 8 aux femmes. Vingt et une enquêtes sont, d’ailleurs, comparatives sur cette variable ou sur des groupes de pathologies diversifiées (Ihanus, 1984). L’utilisation du Rorschach est fréquente pour établir un profil de personnalité (22 recherches) en association à d’autres épreuves, comme par exemple le WISC (Abram et coll., 1976), le MMPI (Morey, Kurtz, 1995 ; Webb, 1976) ou encore les échelles de dépression et d’anxiété d’Hamilton (Papa et coll., 1986). Les concepts d’alexithymie (Clerici, 1990), de personnalité psychosomatique, de pensée opératoire (Waysfelf, Le Barzic, Aimez, Guy Grand, 1977), de représentation de soi, d’image du corps, de mécanismes de défense sont les plus cités quant au diagnostic ou au fonctionnement mental. Les méthodes d’analyse du Rorschach vont des plus classiques (Rorschach, Chabert…) à d’autres moins souvent utilisées, comme celle de Willi (Geiger, Berghammer, 1993) ou Exner (Bunkis, 1988). Un seul article présente une revue critique de la littérature sur l’enfant puis l’adulte obèse, à travers les techniques projectives (Gonthier, 1983).

Échantillon

13L’échantillon se compose de 29 femmes et 14 hommes, hospitalisés pour une période de 10 jours dans le service de médecine A (médecine générale à orientation endocrinologique) du Centre hospitalier de Vesoul ou rencontrés dans le cadre d’une hospitalisation de jour ou en consultation externe [1]. L’ensemble des individus présente, au moment de l’examen, une obésité allant de modérée à morbide.

14Vingt-sept sujets (7 hommes, 20 femmes) souffrent d’une obésité réactionnelle, 16 (7 hommes, 9 femmes) d’une obésité développementale. L’âge des patients varie de 20 à 78 ans avec un âge moyen de 54 ans (écart-type = 15). Six des huit catégories socioprofessionnelles, établies par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sont représentées : 1 agriculteur, 3 professions intermédiaires, 6 employés, 8 ouvriers, 15 retraités et 10 autres personnes sans activité professionnelle (dont une étudiante).

Passation et cotation des réponses du Rorschach

15L’effet du sexe et du type d’obésité sur les réponses au test de Rorschach a été étudié en analysant les variations de la médiane des principaux facteurs du psychogramme, à travers les deux groupes de sexe et de type d’obésité.

16Les protocoles ont été recueillis après un entretien clinique. Le test a été appliqué avec la consigne de Chabert (1997) : « Je vais vous montrer dix planches et vous me direz tout ce à quoi elles vous font penser, tout ce que vous pouvez imaginer à partir de ces planches. » À cette consigne, nous ajoutons qu’il n’y a ni bonnes, ni mauvaises réponses, précisons encore au sujet que la passation n’est pas limitée dans le temps et que nous noterons tout ce qu’il nous dira. L’enquête a toujours lieu à la fin du test, de même que l’épreuve des choix.

17La cotation utilisée est celle de l’École française, décrite dans les travaux de Nina Rausch de Traubenberg (1969a, 1969b, 1970), avec la liste française des banalités (Anzieu, Chabert, 1961 ; Rausch de Traubenberg, 1970). Les protocoles ont tous été corrigés par deux psychologues cliniciennes.

Analyse statistique

18Dans son article sur l’élaboration des données statistiques du Rorschach, Matty Chiva (1973) indique que l’utilisation de la médiane et du khi deux (?2) sont, de loin, les procédures statistiques les plus adaptées à l’analyse des résultats à ce test, ces méthodologies n’exigeant pas de présupposé quant à la forme de la distribution de l’échantillon, ni quant à l’égalité des intervalles. Trois tests permettent de déterminer si plusieurs échantillons indépendants proviennent de la même population : le test du H de Kruskal-Wallis, le test de la médiane et le test de Jonckheere-Terpstra.

19Le test H de Kruskal-Wallis est l’équivalent non paramétrique de l’analyse de variance d’ordre 1 et détecte les différences dans la position de la distribution. Le test de la médiane, un test plus général mais moins puissant, détecte les différences de position et de forme des distributions. Le test du H de Kruskal-Wallis et le test de la médiane supposent qu’il n’existe aucun classement a priori des k populations à partir desquelles les échantillons sont tirés. Lorsqu’il existe un classement naturel a priori (ascendant ou descendant) des k populations, le test de Jonckheere-Terpstra est plus puissant. Nous ne l’utiliserons pas ici.

20Nous avons, ainsi, repris la méthodologie déjà utilisée par Gonthier et Boulleau (1983) et calculé, pour tous les groupes de sexe et de type d’obésité, les valeurs de la médiane avec, pour objectif, de constater si des modifications intervenaient en fonction de ces variables. Le test de Kruskal-Wallis rend possible une comparaison des valeurs observées dans plusieurs échantillons sans contrainte sur la forme de la distribution observée (Siegel, 1956). Il permet de comparer les fonctions de répartition des échantillons indépendants selon le sexe et le type d’obésité (obésité réactionnelle et obésité développementale), afin de déterminer d’éventuelles différences significatives entre les deux groupes constitués pour chaque caractère étudié. L’étude de la fréquence d’apparition de certains signes a été menée avec le test du ?2 de Pearson, corrigé, le cas échéant, par la formule de Yates. Le test exact de Fisher a été calculé quand un tableau 2 x 2 comprenait des cellules avec un effectif théorique inférieur à 5 ou lorsque l’effectif total était inférieur à 40.

Résultats et discussion

Productivité et modes d’appréhension perceptive

21Le nombre total de réponses (R) rend compte de la productivité du sujet. Il se situe habituellement entre 20 et 30 (Anzieu, Chabert, 1961 ; Rausch de Traubenberg, 1970), voire entre 30 et 35 pour Beck (1967) ou encore, selon Loosli-Usteri (1958), entre 37 (pour les hommes) et 42 (pour les femmes). Dans notre échantillon, la valeur médiane pour R est de 12. Elle caractérise une productivité réduite (R <1 5 [?2(1, N = 43) = 6,72 ; p = .009]). La valeur de H montre l’homogénéité de la distribution pour cet indice, quel que soit le groupe considéré (tableau 1). De plus, 88 % des sujets donnent moins de 20 réponses, le test de Fisher étant non significatif entre hommes et femmes et entre les types d’obésité (tableau 3). Rausch de Traubenberg (1970) indique que le R s’élève avec le degré de culture et d’instruction. Il semble que ce facteur soit un des éléments possibles expliquant la productivité réduite de notre échantillon. En effet, si on considère le nombre de réponses catégorisées en 2 classes (selon qu’elles sont ou non supérieures ou égales à 20) et les catégories socioprofessionnelles au sens de l’INSEE de notre population, on constate, après application du test de Kruskall-Wallis, une différence significative du nombre moyen de réponses en fonction des catégories socioprofessionnelles [?2 (5, N = 43) = 14,956 ; p = .011] avec un R plus élevé et supérieur à 20 pour les professions intermédiaires que pour toutes les autres catégories (tableau 2).

Tableau 1

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour R et les modes d’appréhension

Tableau 1
Obésité développementale Obésité réactionnelle Échantillon H de Kruskal N = 43 Wallis Hommes Femmes Hommes Femmes N = 7 N = 9 N = 7 N = 20 R 13 13 10 12,5 12 3,316 ns G % 50 69 60 50 54 5,136 ns D % 48 31 38 47 43 5,182 ns Dd % 0 0 0 0 0 1,483 ns Do % 0 0 0 0 0 1,150 ns

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour R et les modes d’appréhension

Tableau 2

Moyennes de réponses selon la catégorie socioprofessionnelle

Tableau 2
Catégories socio-professionnelles (au sens de l’INSEE) Effectif R Moyenne Écart-type Agriculteurs 1 13,00 0,00 Professions intermédiaires 3 24,33 6,35 Employés 6 14,00 2,68 Ouvriers 8 9,25 1,67 Retraités 15 12,40 4,45 Autres personnes sans activité professionnelle 10 16,10 7,99 Total 43 13,74 6,11

Moyennes de réponses selon la catégorie socioprofessionnelle

Tableau 3

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Tableau 3
Échantillon Sexe N = 43 Test Type d’obésité Test de la de la probabilité Développementale Réactionnelle probabilité exacte N = 16 N = 27 exacte de Fisher de Fisher Effectif Fréquence H F N = 14 N = 29 R < 20 38 88,4 13 25 .469 14 24 .740 G % > 30 39 90,7 14 25 .192 15 24 .521 G % ? 45 33 76,7 14 19 14 19 .182 D % < 50 26 60,5 10 16 .247 10 16 .547 D % < 60 37 86,0 14 23 .078 15 22 .260 Dd % < 6 41 95,3 13 28 .899 16 25 .389

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

22Le type d’appréhension se distingue par une inversion de la formule G et D (G % : 54 ; D % : 43), avec une élévation des réponses G : G % ? 50 [?2 (1, N = 43) = 5,23 ; p = .022] et une réduction des réponses D : D % ? 50 [?2(1, N = 43) = 6,72 ; p = .010]. On constate l’absence de réponses Dbl. 76,7 % des patients donnent au moins 45 réponses G et 60,5 % moins de 50 % de réponses D. Les groupes sont homogènes dans la distribution de ces deux modes d’appréhension. On note que la différence au test de Fisher est significative (p = .010) en ce qui concerne le signe G % ? 45 pour la variable sexe au profit des hommes (ils donnent tous au moins 45 % de réponses G dans leur protocole). Pour Nina Rausch de Traubenberg (1970), la proportion normale de ces indices est 2D pour 1G, voire de 3D pour 1G. Elle ajoute, cependant, que le nombre total de réponses joue un rôle considérable dans cette évaluation et précise que, dans le cas d’un R bas, il peut y avoir prévalence en G, le rapport G/D pouvant devenir de 1/1 ou même de 2/1. Par ailleurs, 95,3 % des sujets donnent moins de 6 % de réponses Dd. Un seul patient donne une réponse Do.

23À partir de la configuration constituée par le regroupement des R et des modes d’appréhension, nous pouvons déjà émettre quelques hypothèses. Notre échantillon semble s’être conformé au matériel qui, en tant qu’objet externe, ne semble pas avoir suscité de véritable curiosité. Les patients sont restés vigilants à maîtriser les stimuli perceptifs proposés et très dépendants par rapport à l’objet, comme peut en témoigner la fréquence élevée des G simples (80 % des sujets de notre échantillon). Globalement, l’attitude est demeurée défensive (en particulier chez les hommes). On peut s’interroger sur le sens de cette attitude défensive en rapport avec la réalité interne des obèses : l’analyse des contenus des planches privilégie une interprétation de méfiance extrême et persistante dans la relation à l’autre, plutôt que celle du refoulement d’une représentation. Les sujets ne semblent pas avoir cherché à s’impliquer de manière approfondie et personnelle. On peut penser, avec Chabert (1997), que ces G simples participent « à des mécanismes de défense de type adaptatif, dans le sens d’une lutte contre l’émergence de la réalité interne par l’utilisation de la réalité objective ». Cette dominance en G pourrait, aussi, aller dans le sens d’un effort de globalisation afin d’éviter la rupture ou la fragmentation de l’image de soi, les patients cherchant à donner une unité à la planche, afin de dépasser le sentiment de dispersion provoqué par une planche sans unité apparente. La fréquence, significativement élevée, de ce mode d’appréhension, serait, alors, révélatrice d’un mode de défense à un vécu corporel problématique, le G servant de contenant à la projection de l’image du corps. Cette hypothèse est soutenue par le D % bas : les patients semblent réticents à accepter une sorte de morcellement du stimulus et garantissent, en quelque sorte, une limite entre le dedans et le dehors, en privilégiant les réponses globales au détriment des réponses Détail. Soulignons, aussi, qu’un D % bas se retrouve fréquemment chez les malades organiques.

24L’indice Dd % se situe nettement en dessous de la norme attendue de 10 % dans un protocole. Les réponses Dd dépendent plus du sujet que de la structure perceptive de la tache. On peut comprendre leur quasi-absence comme une difficulté à donner une interprétation trop éloignée de la réalité perceptive. En d’autres termes, les obèses de notre échantillon éprouvent des difficultés à donner une interprétation très personnelle, plus d’ordre affectif, sans recours au concret du stimulus perceptif.

Les variations des déterminants formels (F %, F % élargi, F+ % élargi)

Les déterminants formels

25La réponse F représente la maîtrise de la saisie perceptive ; elle traduit un effort d’organisation rationnelle. Donner des réponses F, c’est avoir recours au formel, à l’intellectualisation, à l’objectivité et au socialisé. Le sujet se met, ainsi, à distance des effets émotionnels. F est, donc, un déterminant peu affectif. Il est habituellement situé entre 50 à 70 % dans un protocole. Dans notre échantillon, F % a une valeur médiane de 73 (F % > 60 [?2 (1, N = 43) = 12,30 ; p < .001]). Aucune différence n’apparaît entre les groupes pour ce déterminant (tableau 4).

Tableau 4

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les déterminants formels

Tableau 4
Obésité Obésité développementale réactionnelle Échantillon H de N = 43 Kruskal Wallis Hommes Femmes Hommes Femmes N = 7 N = 9 N = 7 N = 20 F % 81 73 71 72 73 0,614 n F + % 79 78 71 74 75 1,585 ns F % élargi 94 91 92 100 95 4,531 ns F + % élargi 80 85 78 80 80 1,115 ns

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les déterminants formels

26Près de 56 % d’entre eux présente un F % supérieur à 70 et seulement 7 %, un F % inférieur à 50 (tableau 5). Le test de Fisher est, d’un autre côté, significatif pour le type d’obésité : les patients présentant une obésité développementale étant les seuls à avoir, dans leur groupe, un taux de F inférieur à 50. Le recours à l’élément formel apparaît moins fréquent chez ces sujets, qui tentent moins d’étouffer toutes les intrusions affectives liées aux poussées pulsionnelles. La mise en place de l’épreuve de réalité semble, ici, moins opérante, le vécu chronique et ancien de l’obésité paraît rendre plus fragiles le rapport au réel et les processus de secondarisation.

Tableau 5

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les déterminants formels et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Tableau 5
Échantillon Sexe N = 43 Test Type d’obésité Test de la de la probabilité Développementale Réactionnelle probabilité exacte N = 16 N = 27 exacte de Fisher de Fisher Effectif Fréquence H F N = 14 N = 29 F % < 50 3 7,0 2 1 .243 3 0 .045 F % > 70 24 55,8 8 16 .583 9 15 .609 F + % < 70 18 41,9 7 11 .860 7 11 .697

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les déterminants formels et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

27Cependant, globalement, les résultats vont dans le sens d’un mode de fonctionnement plutôt orienté vers la prise en compte de la réalité externe et le contrôle de l’émergence des processus primaires. Les patients semblent réagir sur un mode de mise à distance des affects ; leur recours au formel verrouille l’expression d’éprouvé émotionnel et inhibe toute tentative projective de déplacement du monde interne vers le monde externe. La vigilance et le souci de contrôle, déjà mentionnés avec le mode d’appréhension, se trouvent renforcées par ce recours prépondérant au formel, qui bloque l’expression des affects et des désirs sans formation de compromis.

28La valeur médiane élevée du F % élargi (95) confirme la signification de contrôle du F dans le sens de la rétention, de l’effort d’organisation rationnelle et d’adaptation au réel.

29Le F + % reste dans les normes habituelles (entre 70 et 85 %), avec une médiane à 75 % et sans différence de distribution entre les groupes. Pour 41,9 % des sujets, le F + % est inférieur à 70. On peut interpréterces valeurs en constatant, d’abord, qu’il n’y a pas de relations entre un niveau faible de CSP et un nombre de réponses F inférieur à 70 [?2 (5, N = 43) = 3,418 ; p = .636]. Il semble, donc, que les sujets savent bien s’adapter à la réalité, ce que la qualité suffisante du F + % élargi (médiane à 80) confirme. De même, le F + % élargi reste supérieur au F + % (F % élargi > F % [?2 (1, N = 43) = 39,09 ; p < .001]), indiquant une bonne capacité des obèses à contrôler leur projection et leurs efforts pour éviter leur expression trop directe. Ce type d’association entre un F % élevé et un F + % satisfaisant témoigne de l’édification de barrières très obsédantes entre dedans et dehors, ainsi que du recours essentiel à des conduites d’objectivation, afin de repousser les intrusions imaginaires ou fantasmatiques pour se maintenir dans un registre perceptif. Un mécanisme de séparation par isolation (voire clivage) se met en place, il conduit à couper les affects des représentations et des émergences primaires violentes.

Les réponses kinesthésiques

30 Le nombre de réponses K est limité : la valeur médiane est de 2 réponses par protocole (tableau 6) et ne permet pas de différencier les différents groupes. On constate aussi que 55,8 % des sujets donnent au plus une réponse K et que 79,1 % en donnent au maximum 2 (tableau 7).

Tableau 6

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les déterminants kinestésiques

Tableau 6
Obésité Obésité développementale réactionnelle Échantillon H de N = 43 Kruskal Wallis Hommes Femmes Hommes Femmes N = 7 N = 9 N = 7 N = 20 ?K 2 2 1 2 2 3,187 ns ?k 1 0 0 1 1 2,567 ns Kan 1 0 0 1 1 3,326 ns Kp 0 0 0 0 0 0,00 ns Kob 0 0 0 0 0 5,143 ns

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les déterminants kinestésiques

Tableau 7

Fréquences d’apparition des signes pour K et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Tableau 7
Échantillon Sexe N = 43 Test Type d’obésité Test de la de la probabilité Développementale Réactionnelle probabilité exacte N = 16 N = 27 exacte de Fisher de Fisher Effectif Fréquence H F N = 14 N = 29 K ? 2 34 79,1 10 24 11 23 .894 .185 5 4 K > 2 9 20,9 4 5

Fréquences d’apparition des signes pour K et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

31L’éventail d’interprétations des réponses K est large. Ces réponses fusionnent forme, mouvement et contenu et témoignent, en particulier, de la maturité du Moi, d’une identification réussie, d’une imagination créatrice, d’équilibre et d’intériorisation. Les réponses K indiquent la tolérance du Moi pour les forces archaïques des pulsions. Elles sont, aussi, l’expression des motivations, autant que des mécanismes de défense contre l’angoisse suscitée par l’affleurement de ces motivations. Enfin et surtout, du fait de leur contenu humain, elles apparaissent comme capacité d’empathie, donc, d’identification avec connaissance de soi, appréciation des rapports avec autrui. Pour Chabert (1997), les kinesthésies sont un indice de l’aptitude du sujet à se situer dans une aire transitionnelle et elles témoignent de ses capacités créatrices et de mentalisation. En ce sens, précise-t-elle, leur présence en nombre suffisant peut devenir un élément de diagnostic différentiel entre les individus pour lesquels les possibilités de mentalisation sont effectives et ceux qui ne disposent que d’un monde de représentations et d’une scène mentale réduits.

32Le résultat de notre échantillon rend compte de la difficulté à figurer et à investir la représentation de soi ou encore les représentations de relations conflictuelles. Les patients semblent se situer dans le refus d’engagement et de projection, avec le souci majeur de rigueur logique et de rétractation de la personnalité.

33Les kinesthésies mineures sont, elles aussi, en faible nombre ; on ne dénombre, en effet, qu’une seule réponse petite kinesthésie (kp) et aucune kinesthésie d’objet (kob). On compte, cependant, 42 kinesthésies animales (kan) pour l’ensemble des protocoles. Pour Nina Rausch de Traubenberg (1970), les k mineures ont une signification de moindre adaptation à la réalité concrète, de moindre capacité de réalisation. Elles comporteraient des éléments de désirs projetés incomplètement, donc, non assumés. Moins ces désirs et besoins sont assumés, plus ils sont attribués à des engrammes éloignés de l’être humain, à commencer par les animaux. Le recours privilégié à la kan peut correspondre à une attitude captative et instinctuelle, qui tient peu compte des exigences du milieu et des nécessités d’adaptation. Le déplacement sur des contenus animaux facilite, en ce sens, l’expression des conflits dans un contexte de carence imaginaire, qui ne permet pas de s’échapper d’une réalité externe frustrante.

Tableau 8

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les réponses Couleur et RC %

Tableau 8
Obésité Obésité développementale réactionnelle Échantillon H de N = 43 Kruskal Wallis Hommes Femmes Hommes Femmes N = 7 N = 9 N = 7 N = 20 ?C 1 1 1 1 1 0,227 ns ?E 0 0 0 0 0 3,578 ns ?Clob 0 0 0 0 0 6,358 ns RC % 31 31 27 37 33 8,393

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les réponses Couleur et RC %

Réponses Couleur, Estompage et Clair-obscur

34Pour Rorschach, les réponses Couleur (C, CF et FC) expriment les émotions, elles sont significatives des tendances extratensives du sujet. Pour la majorité des auteurs, les réponses Estompage (E, EF et FE) témoignent d’une certaine finesse perceptive et sont liées à la sensibilité (voire l’hypersensibilité) et à l’anxiété. Les réponses Clair-obscur (Clob, ClobF et FClob) supposent, à des degrés divers, le surgissement d’une angoisse manifeste, directe, facilement ébranlée, combattue ou non, et avec plus ou moins d’efficacité.

35Les réponses Couleur sont peu nombreuses, avec une valeur médiane de 1 pour ?C et 67,4 % des patients présentant un ?C ? 1 (tableau 9). Pour Chabert (1997), l’analyse des réponses couleur conduit à situer l’affect par rapport à la représentation. Ainsi, la faible représentativité de ces réponses laisse à penser que les personnes obèses, comme nous avons pu le suggérer au regard d’autres critères, font preuve d’une inhibition émotionnelle, d’un étouffement de l’expression et de retrait. Ces réponses témoignent d’un repli dans le rationnel, lorsqu’elles sont associées à un F % élevé. Néanmoins, l’évitement de ces réponses peut être considéré comme une forme de fascination.

Tableau 9

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les réponses C, E et Clob et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Tableau 9
Échantillon Sexe N = 43 Test Type d’obésité Test de la de la probabilité Développementale Réactionnelle probabilité exacte N = 16 N = 27 exacte de Fisher de Fisher Effectif Fréquence H F N = 14 N = 29 ?C ? 1 29 67,4 9 20 .510 10 19 .419 ?E < 1 41 95,3 13 28 .550 14 27 .133 ?Clob < 1 29 67,4 13 16 .013 11 18 .581

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les réponses C, E et Clob et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

36Les réponses Estompage sont, elles aussi, exceptionnelles, avec une valeur médiane de 0 et 95,3 % des individus, dont le ?E est inférieur à 1. On trouve encore, dans ce résultat, la difficulté d’expression émotionnelle dans un registre de tension anxieuse.

37Le tableau est similaire pour les réponses Clob, avec une médiane à 0 et 67,4 % de sujets, qui ne donnent aucune réponse Clob. Lorsqu’elles existent, les réponses Clob sont surtout des FClob (13 réponses FClob pour ?Clob de 23). Par ailleurs, le test de la probabilité exacte de Fisher, appliqué à la variable sexe, indique que les hommes ont significativement moins de réponses Clair-obscur que les femmes (p < .02). La prévalence des processus secondaires et leur massivité sur le plan économique font barrage à l’expression de l’angoisse et ce constat est d’autant plus sensible chez les hommes.

38Le RC % peut aussi aider à prendre position sur l’importance des réactions émotionnelles. Il s’agit de déterminer le pourcentage des réponses données aux planches VIII, IX et X par rapport au nombre total de réponses. La valeur moyenne du RC % est de 30 % et la limite supérieure est à 40 %. Dans notre échantillon, la médiane est de 33 %, donc dans la norme. On constate, cependant, une élévation significative de cette valeur pour le groupe Obésité réactionnelle homme, qui semble, plus que les autres, en retrait dans le rationnel et encore moins sensible aux stimulations extérieures.

39 L’analyse du type de résonance intime (TRI) ne met pas en évidence de différences significatives entre les groupes, quelle que soit la variable envisagée. On peut, cependant, ajouter que, sur l’ensemble de l’échantillon, le type de résonance intime (TRI) est significativement introversif (?2 (3, N = 43) = 15,51 ; p = .001). D’un autre côté, les choix positifs portent sur les planches III et X (?2 (10, N = 43) = 52,14 ; p < .001), alors que la planche IV fait l’objet d’un rejet massif (?2 (10, N = 43) = 37,36 ; p = .001). Quatorze patients ne refusent aucune planche, mais les autres refusent préférentiellement les planches VII et IX (?2 (11, N = 43) = 61,62; p< .001).

40Le recours au formel, le TRI introversif et l’absence de déterminants sensoriels renforcent la séparation entre la représentation et l’affect. Les patients obèses semblent privilégier le recours au rationnel et maîtriser les affects et l’angoisse par l’appel à la pensée plutôt qu’à l’action. Dans un autre registre, l’adaptation sociale apparaît plutôt superficielle, voire difficile.

41L’analyse du contenu latent des planches investies négativement et de celles refusées se révèle intéressante. Les planches refusées, VII et IX, favorisent les références maternelles précoces. Elles mettent, aussi, à l’épreuve les limites dedans-dehors, soit par la juxtaposition de la tache et du fond blanc, soit par l’évocation d’une transparence, qui donne à voir l’intérieur du corps. On peut faire l’hypothèse que les patients obèses éprouvent des difficultés à élaborer à partir d’un stimulus renvoyant aux relations précoces avec la mère et suscitant l’émergence d’affects et d’émotions. On peut, aussi, avec Bacri (1995), penser qu’il est nécessaire que « la mère produise des actes qui s’inscrivent dans une certaine cohérence, dans un climat affectif adapté » pour qu’apparaisse « un dialogue inédit où le corps joue un rôle fondamental » et se poser la question de l’incidence d’un facteur « attitude parentale » en ce qui concerne le vécu corporel d’enfants dont les parents sont inconstants dans leurs conduites, entraînant, par là même, des perturbations de la mise en place des limites entre intérieur et extérieur.

42La planche IV fait l’objet d’un choix négatif. Elle évoque la puissance, le symbolisme phallique et traduit des positions prises par rapport à des images de pouvoir : identification, passivité… Il semble que ces sollicitations demeurent difficiles pour les sujets de l’étude.

43Les planches III et X sont choisies positivement. La planche III met l’accent sur les processus d’identification sexuelle. En outre, les représentations de relations suscitées sont en lien avec les mouvements pulsionnels libidinaux ou agressifs, dont les évocations sont moins brutales qu’à la planche II. Il est intéressant de constater que les patients de l’échantillon, qui ont plutôt tendance à étouffer les émergences pulsionnelles, choisissent, néanmoins, cette planche qui favorise ces dernières.

44Le choix de la planche X peut refléter, en parallèle aux observations concernant les relations précoces à la mère, la recherche d’une distance, qui pourrait s’étendre à d’autres relations possibles (comme celle à l’interlocuteur), mais, aussi, le désir d’unification d’une image corporelle éparpillée.

Contenu des réponses et banalités

45Les contenus sont les images, les souvenirs, les engrammes réveillés chez le sujet par le stimulus visuel de la planche. La pratique française, à la suite de Canivet (1956) et Beizman (1966) décrit des contenus Humain (H) et Animal (A) spécifiques et des contenus particuliers, parmi lesquels Anatomie (Anat), Sang (Sg), Objet (Obj), Art (Art)…

46Les réponses banales (Ban) sont celles qui reviennent 1 fois sur 3 selon Rorschach, 1 fois sur 6 selon ses successeurs. Le nombre normal de Ban, dans un protocole, s’établit autour de 5-6 pour un protocole de 25 à 35 réponses. Gardey (1990) et Rausch de Traubenberg (1970) signalent l’abaissement notable du nombre de Ban dans les protocoles « normatifs » contemporains.

47Nous avons étudié, dans un premier temps, les valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les banalités (en nombre et non en pourcentage, le calcul du Ban % étant sujet à caution car le nombre de Ban est limité, tandis que le nombre total de réponses R est théoriquement illimité) et les contenus de réponses H et A, pour lesquels nous avons déterminé le H % et le A %. Le tableau 10 indique, aussi, le contenu Objet, lequel est le seul à mettre en évidence une hétérogénéité entre les groupes Obésité développementale et Obésité réactionnelle, avec une différence significative au test de Mann-Witney à p = .004 : les patients du groupe Obésité développementale donnant plus de réponses Objet que ceux du groupe Obésité réactionnelle.

Tableau 10

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les Banalités, et H %, A %, Anat et Obj

Tableau 10
Obésité Obésité développementale réactionnelle Échantillon H de N = 43 Kruskal Wallis Hommes Femmes Hommes Femmes N = 7 N = 9 N = 7 N = 20 H % 13 15 10 14 14 1,234 ns A % 55 56 63 53 56 0,569 ns Anat 0 0 0 0 0 3,938 ns Obj 1 1 0 0 0 9,461 Ban 5 5 4 4,5 5 0,152 ns

Valeurs de la médiane et du H de Kruskal-Wallis pour les Banalités, et H %, A %, Anat et Obj

48Le H % rend compte de la capacité de contact humain, de compréhension et d’empathie vis-à-vis d’autrui, il est considéré, par Chabert (1997), comme un indice de socialisation. Dans la pratique, il s’élève à 15-20 %. Dans notre échantillon, la médiane se situe à 14, avec une limite inférieure à 10 pour le groupe des hommes présentant une obésité réactionnelle. Ce H % est composé de plus de réponses H que de réponses Hd ou (H). On peut penser que même si la capacité de nos sujets à établir un contact humain est plutôt limitée, elle n’en reste pas moins possible et qu’en tout cas, ils demeurent capables de s’identifier à une image humaine, malgré une atteinte probable de l’image de soi.

49Selon Rorschach, le A % indique la stéréotypie de la pensée, c’est-à-dire la possession indispensable de mécanismes mentaux automatisés, se déroulant sans l’intervention de la réflexion et nécessaires pour l’intégration adaptative et socialisante de l’individu. Le A % est considéré comme normal entre 35 et 50 %, avec une moyenne à 45 % (Beizmann, 1982).

50La médiane de notre échantillon est à 56 %, avec un optimum à 63 % pour les hommes du groupe Obésité réactionnelle. Ce score, plutôt élevé, sans qu’il y ait de différence significative entre les différents groupes, va dans le sens d’une carapace conventionnelle, rigide, érigée en mécanisme de défense. Il peut, aussi, signifier l’émergence d’affects dépressifs ou un blocage de la pensée par l’anxiété. On peut, également, y voir une limitation certaine de la production imaginative.

51Les autres contenus n’apparaissent pas ou peu dans les protocoles, de telle sorte que ce qui serait significatif, c’est leur absence. Alors même que nous nous attendions à des contenus beaucoup plus révélateurs de l’image que les obèses ont d’eux-mêmes (contenu Anat, Hd), de la problématique orale (seuls, 4 patients ont donné une réponse Aliment) ou encore de la sexualité décrite comme chaotique par ces personnes, il n’en a rien été : aucun de ces contenus n’a été investi de manière significative. On est, ainsi, par exemple, assez loin des résultats d’Ihanus (1984), qui met en évidence un plus grand nombre de réponses Anatomiques chez les patients psychosomatiques.

52Seules, les réponses Objets indiquent une différence significative entre les groupes Obésité développementale et Obésité réactionnelle, au profit des patients du groupe Obésité développementale. L’analyse plus fine de ce nombre, toutefois restreint, de réponses, montre qu’elles ont une valence à dominante régressive, qui irait dans le sens d’une signification défensive accrue chez les patients du groupe Obésité développementale. Les contenus Objet sont, de façon préférentielle, associés à des contenants : vase, soutien-gorge, récipient, verre, pot, seau, bonnet. Ces objets sont typiquement enfantins, au sens de ceux que présentent Beizmann (1982). On retrouve des petits jouets, une peluche, des masques, un avion, un manteau, mais aussi des chandelles. Ces notations régressives renvoient aux premières relations d’objets en s’agrégeant, par exemple, avec des estompages de texture : tapis, coussins, pompons… Peu d’adjectifs qualifient ces objets. L’expression d’affects semble à même d’émerger, mais sans véritable ressenti. Plus que les autres, les patients du groupe Obésité développementale semblent manquer de maturité affective et être encore à la recherche d’une enveloppe contenante que les patients du groupe Obésité réactionnelle auraient déjà mieux délimitée. On peut, alors, s’interroger sur l’utilisation que font, de leur corps et de la fonction délimitante de la peau, les obèses de ces deux groupes. Dans les deux situations, c’est l’enveloppe corporelle entière qui est en cause, mais peut-on penser que, dans le cas de l’obésité développementale, ce corps devient une zone d’échange fragile entre le dedans et le dehors, contribuant à l’existence et à la reconnaissance identitaire du sujet au travers de sa difformité alors que dans le cas de l’obésité réactionnelle, la somatisation pondérale correspondrait davantage à une forme de somatisation symbolisante (Dejours, 1989), qui permettrait au sujet de décanter des conflits anciens non résolus et réactualisés à l’occasion d’un événement à valeur traumatique ?

Tableau 11

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les contenus H et A et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Tableau 11
Échantillon Sexe N = 43 Test Type d’obésité Test de la de la probabilité Développementale Réactionnelle probabilité exacte N = 16 N = 27 exacte de Fisher de Fisher Effectif Fréquence H F N = 14 N = 29 H % ? 15 25 58,1 9 16 .409 8 17 .303 ns A % > 45 31 72,1 12 19 .154 14 17 .081 ns

Fréquences d’apparition des signes par rapport aux normes théoriques pour les contenus H et A et test de la probabilité exacte pour le sexe et le type d’obésité

Conclusion

53La distribution des réponses est stable, quel que soit le type d’obésité ou le sexe, à l’exception de quelques indicateurs trop spécifiques pour pouvoir rendre compte d’une réelle distinction inter et intra-groupes. Ce résultat semble indiquer que le type d’obésité et le sexe n’ont qu’une influence limitée sur le vécu psychoaffectif de l’obèse.

54Globalement, l’inhibition semble, donc, caractériser les protocoles de cette étude. Le blocage associatif limite l’expression à une description plutôt qu’à une interprétation. D’un point de vue cognitif, la personne obèse ne fait que peu d’effort d’élaboration ou de construction. Sur le plan affectif, elle préfère se maintenir dans une globalité qu’elle juge peut-être plus neutre, alors même qu’elle peut percevoir des significations plus vives dans le détail. On peut supposer que l’effort de globalisation constitue la recherche d’une unité face à un matériel qui sollicite les limites entre dedans et dehors.

55L’organisation dynamique de nos sujets va, quant à elle, dans le sens d’une hypervigilance du Moi, qui appauvrit la vie affective et fantasmatique. Les processus défensifs, tels que la rationalisation et l’isolation, visent à étouffer les intrusions pulsionnelles et à rejeter les problématiques et conflits associés pour le bénéfice d’une protection fragile de l’identité et du narcissisme. Ils empêchent la métabolisation des conflits par un véritable travail psychique de représentation. Si on ne peut exclure une tendance à la dépressivité (F % élevé), on ne peut, cependant, conclure directement à la dépression (G % élevé). Nos patients se caractérisent plutôt par une certaine passivité et une attitude défensive, qui consistent, surtout, à ne pas s’impliquer dans une démarche personnelle plus approfondie. Les manifestations d’affects sont données a minima et les défenses sont renforcées, comme en témoigne l’augmentation des réponses G et F. Les obèses de notre échantillon mettent en avant une réalité objectivée, afin de lutter contre l’irruption de représentations angoissantes et d’émotions, qui leur sont associées. On est bien, ici, dans un registre d’isolation, où les représentations émergent tout de même, alors que les affects sont peu présents et faiblement intégrés (phénomène souligné par le FC bas avec une médiane à 0 pour l’échantillon), comme l’indiquent le TRI introversif et le nombre quasi nul de réponses Couleur par exemple.

56Douze signes sont présents dans, au moins, les 2/3 des protocoles de l’échantillon global (tableau 12).

Tableau 12

Fréquence des signes significatifs pour le psychogramme dans l’échantillon total (N = 43)

Tableau 12
R < 15 G % ? 50 D % ? 50 F % > 60 F % élargi > F % K ? 1 K > k ?C ? 1 ?E ? 1 RC % ? 40 H % ? 18 A % ? 50 30 29 30 33 42 32 35 29 42 35 33 28 70 % 67 % 70 % 77 % 98 % 74 % 81 % 67 % 98 % 81 % 77 % 65 %

Fréquence des signes significatifs pour le psychogramme dans l’échantillon total (N = 43)

57La liste des signes retrouvés dans notre population ne correspond à aucune des listes proposées par d’autres chercheurs (Anzieu, Chabert, 1961). En comparant notre liste à celle de Timsit pour les patients psychosomatiques (1978), on constate que si les signes R bas, nombre des K limité et, en particulier des k, réduction des réponses C et E, sont communs avec ceux mis en évidence dans notre échantillon, il n’en est pas de même pour les indices Ban % et F + % élevés, ni CF, ni choc couleur ou encore réponses Anat. De plus, selon Timsit, tous les psychosomatiques présentent un F % normal et un ?C important qu’on ne retrouve pas chez les patients de notre étude chez qui, en particulier, le F % est plutôt élevé et le ?C bas.

58Si, encore, on compare nos résultats avec ceux obtenus par Gonthier et Boulleau (1983), avec une population d’adolescents obèses, on remarque une similitude importante dans la liste des indicateurs du psychogramme, sauf pour les indices F %, K > k et A %. Dans notre population, les patients adultes ont une productivité moindre que celle des adolescents, les réponses formelles sont en nombre élevé, les kinesthésies majeures prédominent sur les mineures, même si, globalement, elles sont aussi peu nombreuses que chez les adolescents et, surtout, si les contenus Animaux sont beaucoup plus fréquents. Gonthier et Boulleau mettent en évidence, chez les adolescents obèses, une vie fantasmatique a minima, peu élaborée, ainsi qu’un Moi faible, qui possède peu de mécanismes de contrôle et de régulation. Ils rejettent, aussi, l’hypothèse d’une structure psychosomatique chez l’adolescent obèse, pour lui préférer une sorte de « dépression manquée », un état de dépressivité constant.

59On le constate, cette étude n’a pas permis de dégager un fonctionnement psychique particulier aux sujets obèses de notre échantillon. Dans ce sens et pour reprendre les travaux de Nathalie Dumet (1994, 1996), on peut penser que l’obésité, quelle que soit la structuration sous-jacente de la personnalité, permet au sujet de se sortir d’une organisation psychologique et fantasmatique contraignante et constitue un aménagement psychosomatique à même de gérer les processus fragiles d’individuation et de différenciation.

Références

  • Abram (Harry S.), Meixel (Steven A.), Webb (Warren W.), Scott (H. William). – Psychological adaptation to jejunoileal bypass for morbid obesity, Journal of nervous and mental disease, 162, 3, 1976, p. 151-157.
  • Anzieu (Didier), Chabert (Catherine). – Les méthodes projectives [1961], Paris, Dunod, 1999.
  • Apfeldorfer (Gérard). – Je mange donc je suis, Paris, Payot, 1991.
  • Bacri (José). – Et maigrir de plaisir…, Paris, L’esprit du temps, 1995.
  • Beck (Samuel). – Le test de Rorschach, Paris, PUF, 1967.
  • Beizmann (Cécile). – Livret de cotation des formes dans le Rorschach, Paris, Éditions du CPA, 1966.
  • Beizmann (Cécile). – Le Rorschach de l’enfant à l’adulte, Paris, Delachaux et Niestlé, 1982.
  • Bergeret (Jean). – Psychologie pathologique [1972], Paris, Masson, 2000.
  • Berghammer (Rita), Geiger (Agota). – Emotional reactivity of young patients suffering from obesity, Magyar pszichologiai szemle, 453, 1989, p. 247-257.
  • Bonato (D.), Boland (F. J.). – Delay of gratification in obese children, Addict behay, 8, 1983, p. 714.
  • Bruch (Hilde). – Les yeux et le ventre. L’obèse et l’anorexique, Paris, Payot, 1994.
  • Bunkis (Ruta S.). – Application of Exner’s Rorschach system in the study of overweight, restrained eater and normal weight comparison subjects, Dissertation abstract international, 48, 1988, 7-A.
  • Canivet (Nella). – Introduction à une discussion sur les contenus dans le Rorschach, Bulletin du groupement français du Rorschach, 8, 1956, p. 11-17.
  • Chabert (Catherine). – Le Rorschach en clinique adulte, Paris, Dunod, 1997.
  • Chiva (Matty). – L’élaboration statistique des données du Rorschach, Psychologie française, 18, 4, 1973, p. 195-212.
  • Clerici (Massimo), Papa (Raffaele), Basile (Roberto), Invernizzi (Giordano). – Le vécu de soi corporel et le test de Rorschach dans l’obésité grave en traitement médical chirurgical, Annales médico-psychologiques, 148, 5, 1990, p. 483-494.
  • Clerici (Massimo), Albonetti (S.), Papa (Raffaele), Penati (C.), Invernizzi (Giordano). – Alexithymia and obesity : study of the impaired symbolic function by the Rorschach test, Psychotherapy and psychosomatics, 57, 3, 1992, p. 88-93.
  • Clerici (Massimo), Basile (Roberto), Pisoni (G.), Amatulli (A.), Papa (Raffaele), Cazzullo (C. L.). – Psychiatric aspects of massive obesity : observations on the concept of alexithymia and on the mental representation of the body self, European journal of psychiatry, 4, 1, 1990, p. 19-29.
  • Decobert (Simone), Kestemberg (Evelyne), Kestemberg (Jean). – La faim et le corps. Une étude psychanalytique de l’anorexie mentale, Paris, PUF, 1972.
  • Dejours (Christophe). – Recherches psychanalytiques sur le corps. Répression et subversion en psychanalyse, Paris, Payot, 1989.
  • Dumet (Nathalie). – Hypercorporéisation et subjectivation. Approche psychodynamique et clinique de quelques cas d’obésité réactionnelle chez la femme, thèse de doctorat, Université Lyon II, Bron, 1994.
  • Dumet (Nathalie). – L’obésité comme modalité d’être au monde, dans Bourguignon (O.), Njiengwé (F.), Sztulman (H.), Les formes contemporaines du malaise dans la civilisation, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1996, p. 171-186.
  • Fabricci (C.), Baldaro (Bruno), Trombini (Giancarlo), Tassoni (P.). – Psychosomatic personality traits in chilhood obesity, Medicina psicosomatica, 394, 1994, p. 299-307.
  • Fricker (Jacques). – Obésité, Paris, Masson, 1995.
  • Gardey (André Michel). – La représentation de soi et la relation d’objet au Rorschach, qu’en est-il de la norme ?, thèse de doctorat, Université Paris 5, 1990.
  • Geiger (Agota), Berghammer (Rita). – Investigations with family Rorschach test with obese children and their parents, Magyar pszichologiai szemle, 48-49, 1-2, 1993, p. 99-106.
  • Geiger (Agota). – The role of body image boundary in the symptomatology of juvenile obesity, Magyar pszichologiai szemle, 35, 1, 1978, p. 33-44.
  • Gonthier (Gilbert). – L’obésité à travers le test de Rorschach, Bulletin de psychologie, XXXVI, 18, 1983, p. 875-884.
  • Gonthier (Gilbert). – Le Rorschach pendant l’adolescence et les modifications évolutives : à propos de l’obésité et de l’anorexie mentale, Bulletin de psychologie, XXXIX, 11-15, 1986, p. 667-670.
  • Gonthier (Gilbert), Boulleau (Jean-Louis). – L’obésité pendant l’adolescence. Analyse des données du Rorschach, Revue de psychologie appliquée, 48, 2, 1983, p. 79-101.
  • Greeno (Catherine G.), Wing (Rena R.). – Stress induced eating, Psychological bulletin, 115, 1994, p. 444-464.
  • Herman (C. Peter), Polivy (Janet). – Anxiety, restraint and eating behaviour, Journal of abnormal behavior, 84, 1975, p. 666-672.
  • IHANUS (Juhani). – Anatomical Rorschach responses of gravely psychosomatics patients, Perceptual and motor skills, 59, 1, 1984, p. 337-338.
  • Ishii (Takayoshi), Yagi (Minako), Aida (Yohko), Ishihara (Manabu). – A psychological study of simple obesity, Seishin Igaku clinical psychiatry, 36, 8, 1994, p. 853-860.
  • Jeammet (Philippe). – Psychopathologie des troubles des conduits alimentaires à l’adolescence, Confrontations psychiatriques, 310, 1989, p. 177-202.
  • Kardos (Lajos), Pleh (Csaba), Popper (Peter). – Studies in clinical psychodiagnostics and psychotherapy, Budapest, Akademiai Kiado, 1987.
  • Kittel (France), Rustin (R. M.), Dramaix (Michèle), Kornitzer (Marcel). – Approche psychosociale d’un problème de santé publique : l’obésité modérée, Bulletin de psychologie, XXXIII, 1-3, 1979, p. 71-80.
  • Loosli-Usteri (Marguerite). – Manuel pratique du test de Rorschach, Paris, Hermann, 1958.
  • Marty (Pierre), M’Uzan (Michel de). – La pensée opératoire, Revue française de psychanalyse, 27, 1963, p. 345-356.
  • Morey (Lesli C.), Kurtz (John E.). – Assessment of general personality and psychopathology among persons with eating and weight-related concerns, dans Allison D., Handbook of assessment methods for eating behaviors and weight related problems : measures, theory and research, Thousand oaks, Londres, Sage,1995, p. 1-22.
  • Nathan (Susan), Pisula (Dorothy). – Psychological observations of obese adolescents during starvation treatment, Journal of the American academy of child psychiatry, 94, 1970, p. 722-740.
  • NISBETT (Richard E.). – Hunger, obesity and the ventro medical hypothalamus, Psychological review, 79, 1972, p. 433-453.
  • Papa (Raffaele), Clerici (Massimo), Basile (Roberto) et coll. – Psychopathology of severe obesity : a psycho metric contribution and few considerations on the preliminary therapeutic relationship, Rivista sperimentale di freniatria e medicina legale delle alienazioni mentali, 110, 5, 1986, p. 863-893.
  • Pliner (Patricia). – External responsiveness in the obese, Addict Behav, 1, 1976, p. 169-175.
  • Polivy (Janet), Herman (C. Peter), Warsh (S.). – Maternal and external composents of emotionality in restrained and unrestrained eaters, Journal of abnormal behavior, 87, 1978, p. 497-504.
  • Rausch de Traubenberg (Nina). – Le test de Rorschach, Bulletin de psychologie, XXII, 7-8, 1969a, p. 507-509.
  • Rausch de Traubenberg (Nina). – Le test de Rorschach, Bulletin de psychologie, XXII, 14-16, 1969b, p. 912-929.
  • Rausch de Traubenberg (Nina). – La pratique du Rorschach, Paris, PUF, 1970.
  • Rubin (Gabrielle). – Cannibalisme psychique et obésité, Paris, Delachaux et Niestlé, 1997.
  • Ruderman (A. J.), Christensen (H.). – Restraint theory and its applicability to overweight individuals, Journal of abnormal behavior, 12, 1983, p. 21-35.
  • Schachter (Stanley). – Some extraordinary facts about obese humans and rats, American psychologist, 26, 1971, p. 129-144.
  • Siegel (N. John). – Nonparametric statistics for the behavioral sciences, New York, McGraw-Hill, 1956.
  • Stunkard (Albert), Koch (Charles). – The interpretation of gastric motility, apparent bias in the report of hunger by obese persons, Archives of general psychiatry, 11, 1964, p. 74-82.
  • Timsit (Meyer). – Test de Rorschach et pathologie psychosomatique, Bulletin de la société française du Rorschach et des méthodes projectives, 31, 1978, p. 11-31.
  • Waysfeld (Bernard), Le Barzic (Michelle), Aimez (Pierre), Guy-Grand (Bernard). – Pensée opératoire, Obesity, Psychotherapy and psychosomatics, 28, 1 (suppl. 4), 1977, p. 127-132.
  • Waysfeld (Bernard). – Approche psychopathologique de l’obésité, La revue de médecine, 43, 1978, p. 2405-2414.
  • Waysfeld (Bernard). – Abords psychologiques de l’obésité, La presse médicale, 29, 10, 2000, p. 556-563.
  • Waysfeld (Bernard). – Le poids et le moi, Paris, Armand Colin, 2003.
  • Webb (Warren W.). – Jejunoileal bypass in morbid obesity : preoperative psychological findings, Journal of clinical psychology, 32, 1, 1976, p. 82-85.

Mots-clés éditeurs : profil, moyen, test de Rorschach, adulte, obésité

Date de mise en ligne : 01/02/2012

https://doi.org/10.3917/bupsy.476.0207

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.14.88

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions