Notes
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[1]
Cet article a initialement été réalisé pour le compte de l’asbl Quartier des Arts Accueil – Quartier des Arts. Il a ensuite été quelque peu remanié par son auteur qui a souhaité en publier une nouvelle version dans les Cahiers bruxellois
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[2]
Les Archives du Palais royal ainsi que les Archives Générales du Royaume pour les Ministères de l’Intérieur et des Travaux publics, ne contiennent pas de dossier sur la place du Trône. AVB (Archives de la Ville de Bruxelles), Plans de grande dimension de Bruxelles, 3, plan manuscrit de Bruxelles, vers 1755. – Voir ill. I.
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[3]
Duquenne X., Le Parc de Bruxelles, Bruxelles, 1993, chap. II.
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[4]
AGR (Archives Générales du Royaume), Conseil des Finances, 9180, f. 235-266, création d’une pépinière pour le Parc en 1779-1780 (peupliers d’Italie, tilleuls, platanes, etc.). Acquits de la Chambre des Comptes, 5631, ordonnance de paiement du 17 mai 1779 pour les plantations de la rotonde ; Cartes et plans manuscrits, 41, plan du nouveau quartier de la place Royale et du Parc levé par Zinner, [1780] ; 514, plan partiel de la pépinière, de la rotonde et des environs, 1781. – Plan gravé de Dupuis, 1777 (I.G.N.) (ill. II).
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[5]
AVB, Propriétés communales, 2331, lettre du 27 juin 1799 de Pasteels, inspecteur du Parc, à la Ville, lettre du 1er juillet 1799 de la Ville au Département de la Dyle, et bail du 21 septembre 1802.
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[6]
AGR, Cartes et plans, inventaire manuscrit, 1453, plan gravé, levé en 1816 en vue du concours pour le Palais royal.
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[7]
AÉRB (Archives de l’État en Région de Bruxelles-Capitale), Notariat, 17205, notaire P. Dupré, cahier des charges du 10 juin 1826 pour la vente de 98 terrains, avec adjudication le 29 juin 1826.
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[8]
AVB, TP (Travaux publics), 10294, construction du mur de clôture du Palais royal, avec plans, 1828.
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[9]
Algemeen Rijksarchief à La Haye, Algemeene Staatssecretarie, 2477, au 27 avril 1826, n° 91, rapport de Suys du 15 avril 1826 sur l’avancement des travaux.
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[10]
AVB, Cartes et plans de Bruxelles, 67, plan de Bruxelles dressé en 1835 par W.B. Craan, édité par Vandermaelen ; 68, plan de Bruxelles par G.P. Vanden Burggraaf, 1836 ; Plans en portefeuille, 1900, plan manuscrit de la place du Trône, vers 1855.
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[11]
Documents parlementaires, Chambre des Représentants, séance du 25 novembre 1841, exposé des motifs et autres documents relatifs à la convention du 5 novembre 1841. – Moniteur belge, 5 décembre 1842, loi du 4 décembre 1842.
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[12]
AÉRB, Notariat, 17205, acte cité n. 6. – AVB, TP, 23272, modifications pour le Grand Hôtel Britannique, 1858-1870.
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[13]
AVB, TP, 59068, 77607, dossiers de permis de bâtir pour Electrobel, 1929-1930.
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[14]
AÉRB, Notariat, 8749, notaire F. De Bel, convention du 20 avril 1786 d’O. Lespirt, qui a acquis huit terrains rue Verte (Brederode) de l’abbaye de Coudenberg ; 17106/2, notaire J.G. Stevens, procuration du 10 août 1790 donnée par les carmélites pour adhériter les acheteurs de leurs terrains, avec en annexe le plan de lotissement de 1789. – AGR, Chambre des Comtes, vol., 470, f. 67-68, lettres patentes du 22 juin 1782 par lesquelles le gouvernement vend un terrain de l’ancien Parc rue de la Pépinière ; Correspondance administrative de la Chambre des Comptes, 2378, écrits (avec plans) de 1792 sur la vente, par le gouvernement, de terrains à bâtir rue Verte (Brederode) ; 2388, lettre du 30 avril 1794 du Conseil des Finances avec en annexe un plan de lotissement.
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[15]
AVB, TP, 8343, permis du 3 août 1859, plan d’embellissement par l’architecte F. Janlet.
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[16]
Le courrier de l’ARAU, 2e trimestre 2009.
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[17]
Bulletin communal de Bruxelles, 1851, I, p. 451, arrêté du Collège du 17 juin 1851.
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[18]
Meirsschaut P., Les sculptures de plein air à Bruxelles, Bruxelles, 1900, p. 24-25, description sommaire du mur.
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[19]
AVB, TP, 10295, construction du mur orné devant le Palais des Académies et les écuries, documents de 1860 à 1874. Meirsschaut, cité n. 17, p. 23-24. VAN YPERSELE DE STRUHOU A., Auguste Rodin au Palais de Bruxelles […], dans Maisons d’hier et d’aujourd’hui, juin 1990, p. 65, et décembre 1990, p. 52.
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[20]
AVB, TP, 32159, lettre du 26 avril 1852 du gouverneur du Brabant à la Ville, lettres des 2 mars, 19 avril et 18 mai 1860 du ministre de l’Intérieur à la Ville, lettre du 1er juin 1860 de la Ville au ministre de l’Intérieur. – Bulletin communal de Bruxelles, 1853, 17 mai, p. 211, arrêté du Collège du 4 mai 1853. DUCHESNE A., Quelques projets du duc de Brabant, […] au sujet […] de la transformation des résidences royales (1853-1865), dans Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. 45, 1976, p. 44-45, 50 (n. 37).
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[21]
DUQUENNE X., Le bois de la Cambre, Bruxelles, 1989.
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[22]
AVB, TP, 32159, place du Trône : note de présentation de son projet par Keilig, et rapport du 27 février 1856 de la Section des travaux publics ; Plans en portefeuille, 405, projet du 1er mars 1864 par Fuchs ; 2108, projet par Toussaint, non daté. Bulletin communal de Bruxelles, 1856, I, séance du 8 mars 1856, p. 209, 213-214 ; séance du 15 mars 1856, p. 227-231 ; 1856, II, séance du 30 octobre 1856, p. 428-430 ; 1857, II, p. 295, budget pour 1856 ; 1863, II, séance du 14 novembre 1863, p. 383-386.
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[23]
AVB, TP, 32159, Note de l’architecte Balat sur l’appropriation de la place du Trône, on y a ajouté qu’elle a été montrée en séance du Conseil communal du 16 décembre 1862, mais cette date n’a pas connu de Conseil, et la note n’est pas reprise ailleurs aux procès-verbaux du Conseil ; l’année 1862 correspond bien au contexte.
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[24]
AVB, TP, 32159, lettre du 16 septembre 1862 du maréchal de la cour à la Ville, et lettres de la Ville du 23 septembre 1862 au maréchal ainsi que des 8 et 25 novembre à Balat.
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[25]
AVB, TP, 32292, lettres des 7 mai 1867, 11 juillet 1868, 24 mars et 26 novembre 1869 du ministre des Travaux publics à la Ville, lettres du 21 mai 1867, 19 août 1868 et 7 avril 1869 de la Ville au ministre, rapport de l’examen sur place du 3 octobre 1868, plan du 6 juin 1868 de la place du Trône par Balat (voir ill. IV) avec ajout du troisième triangle, adopté par le Conseil communal le 5 avril 1869 ; 8339, prolongation du grillage de l’entrée rue Brederode vers la maison en ressaut, 1877-1876. Fonds héraldique, année 1881, relevé du mur orné sur la place. Bulletin communal de Bruxelles, 1868, II, séance du 10 août 1868, p. 106 ; 1869, I, séance du 11 janvier 1869, p. 17 ; séance du 5 avril 1869, p. 168-169 ; séance du 24 mai 1869, p. 221-222.
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[26]
AVB, TP, 32292, lettres des 2 avril et 9 octobre 1869 du ministre des Travaux publics à la Ville, lettre du 21 décembre 1869 de la Ville au ministre, et correspondance de 1870 sur les candélabres.
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[27]
BORDIAU G., Notice sur Alphonse Balat, dans Annuaire de l’Académie Royale de Belgique, t. 69, 1903. CLEMENT J., Alphonse Balat […], Bruxelles, 1956. MARTINY V.-G., Alphonse Balat, dans Biographie nationale, t. 37, 1971. Poelaert et son temps, Bruxelles, 1980, p. 199-209.
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[28]
Archives du Palais royal, Cartes et plans, 301, projet reproduit par L. Ranieri, Léopold II urbaniste, Bruxelles, 1973, p. 326, ouvrage qui, en p. 327 et 330, évoque le projet du roi.
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[29]
AVB, Nouveaux plans en portefeuille, E 22, plans et croquis en vue du monument de Léopold II et des tribunes pour l’inauguration, 1926 ; Beaux-Arts, 295, inauguration de la place du Trône, 1926 ; 326, emplacement et financement du monument ; Cabinet du bourgmestre, 234, monument de Léopold II, 1926. Le Soir, 17 novembre 1926. Le Patriote illustré, 21 novembre 1926. DEROM P. (dir.), Les sculptures de Bruxelles, Bruxelles, 2000, p. 140-143, par J. Van Lennep.
La préhistoire de la place
1La place du Trône, en plein centre de Bruxelles, fut longtemps un terrain vague qui n’a reçu un nom qu’en 1853 et n’a été aménagée qu’en 1868-1869, mais elle est restée en quelque sorte à l’écart de la vie urbaine. Ce caractère délaissé a de nombreuses causes, parfois très anciennes. En fait, étant tout près du Quartier royal, admirable décor du XVIIIe siècle, elle n’a pu en tirer parti, étant justement reléguée derrière ce décor.
2Pour comprendre cette position, il faut révéler l’histoire du site, remonter loin dans le temps, en commençant avec la construction vers 1365 du second rempart de la ville, vers l’extérieur, à l’emplacement des futurs boulevards de Petite Ceinture. Ce rempart a suivi un tracé en forme (grosso modo) de pentagone irrégulier, dont l’un des angles, obtus (d’environ 160 degrés), se situe près de l’ancienne cour et de la porte de Namur, plus précisément, en venant du nord, un peu au-delà des anciennes Écuries royales (tout au bout de la rue Ducale).
3Vers 1760 (voir ill. I), avant l’établissement, vers 1775, du quartier de la Place royale et du Parc, l’emplacement de la place du Trône était occupé de temps immémorial par une pointe du parc de la cour. Le mur du rempart était fortifié à l’extérieur, juste avant l’angle susdit, par un grand bastion, le bastion Saint-Jean, et à hauteur de la place du Trône, par une pointe doublée, fortification triangulaire dite « ravelin d’Adam » [2].
4L’angle ou coude susdit a constitué, lors de la conception du Quartier royal (voir ill. II), une contrainte fondamentale, empêchant l’axe de la place Royale de se continuer dans l’axe du Parc, comme l’eût voulu l’urbanisme classique, épris de symétrie : elle l’obligea de se continuer de façon désaxée dans une des deux allées biaises du Parc. En outre, la construction de voies autour du Parc, longées d’habitations au-delà, ne pouvait que reléguer l’emplacement de la future place du Trône hors de la nouvelle configuration d’ensemble et le vouer en quelque sorte à un statut de cul-de-sac [3].
5En raison de la nouvelle configuration programmée, la rue Ducale, le long du Parc parallèle au boulevard, se termina par un détournement vers le rempart, aboutissant précisément dans le coude susdit. Ce détournement fut orienté en prolongement exact de l’une des deux allées biaises du Parc, et pour marquer ou embellir cette fin de perspective, on remplit vers 1777 ce coude par une « rotonde » : une butte en demi-cercle plantée principalement de platanes, et l’emplacement de la future place du Trône fut converti en pépinière, principalement pour le Parc [4].
6En 1782, l’empereur Joseph II ordonna le démantèlement des remparts et la vente de ses terrains, ce qui allait donner lieu, à partir de 1818, à l’aplanissement et à la création des boulevards de Petite Ceinture.
7Entre-temps, à l’État autrichien succéda en 1794 la République, et comme celle-ci vendit une partie de la pépinière à un particulier, le directeur du Parc s’adressa à la Ville pour que l’on conserve la pépinière, qui était une dépendance fonctionnelle du Parc, lequel avait été donné en usufruit, à charge de gestion et d’entretien, à la Ville en 1797. La Ville obtint effectivement l’usufruit de la pépinière mais en abandonna bientôt la gestion, en la donnant en location pour neuf ans en 1802 [5].
8En 1816, on publia, en vue du concours pour l’aménagement d’un palais royal (à l’emplacement actuel), un plan gravé du site et de ses environs. Ce plan prévoyait le maintien de la « rotonde » au bout de la rue Ducale, dans le coude du rempart, ce qui maintenait, d’une part, une forte échancrure dans le jardin du futur palais, d’autre part, le maintien du terrain de la place du Trône [6].
9En 1826, la Ville mit en vente ses terrains le long du boulevard entre la future place du Trône et les porte et rue de Namur (et au-delà), tout en laissant libre la future place du Trône. Cet îlot fut limité, parallèlement au boulevard, par la rue de la Pépinière, qui allait longer ensuite, toujours en ligne droite, la future place du Trône jusqu’à la rue Ducale. Le plan de vente de ces terrains montre que l’emplacement de la future place du Trône était traversé par deux rues aboutissant au boulevard : la prolongation de la rue Ducale et celle de la rue Verte (future rue de Brederode), qui allait être croisée par la rue de la Pépinière [7].
10En 1828, en complément des travaux du nouveau Palais royal, on entreprit de clôturer le jardin royal par un mur droit le long de la rue Ducale, puis de la rue de la Pépinière (le long de la future place du Trône) et la rue Verte, (future rue de Brederode), où il se termina avec une grille d’entrée à lances. Ce mur était tout simple : marqué seulement par quelques piédroits, et longé d’un trottoir en pierre bleue, il contrastait avec son point de départ, le mur de clôture orné de l’hôtel du marquis d’Assche (futur hôtel de la Liste Civile, à l’angle de la place des Palais et de la rue Ducale) [8].
11Le terrain situé de l’autre côté de la rue Ducale fut choisi pour la construction du palais du prince d’Orange (futur Palais des Académies) et, contre le boulevard, ses écuries. Cet ensemble fut achevé en 1826 [9] et entraîna, pour les écuries, l’arasement de la « rotonde » dans le coude du boulevard, au profit d’un quinconce triangulaire devant la façade des écuries.
12Le plan de Bruxelles de 1835 montre la future place du Trône désormais délimitée en ses quatre côtés, avec un projet de deux grands terre-pleins, coupés ou longés par des voies pavées, projet dont la réalisation apparaît d’un plan de la place du Trône tracé vers 1855 [10].
13En 1842, la Ville céda à l’État entre autres la future place du Trône. En effet, le 5 novembre 1841, le gouvernement avait conclu avec la Ville – qui était irrémédiablement endettée – une convention par laquelle la Ville cédait à l’État des immeubles et des collections scientifiques et artistiques. Cette convention fut adoptée (moyennant amendement) par une loi du 4 décembre 1842. Ainsi fut transféré à l’État le terrain de la future place du Trône, alors encore une simple plaine. Pour ces transferts salvateurs, la Ville avait dû démontrer ses droits de propriété, et en l’occurrence, elle avait déclaré que « le terrain vague, situé au boulevard du Régent, en face des jardins du palais royal, provient des anciens remparts et fortifications abandonnés à la Ville » [11]. C’était peut-être vrai en petite partie, mais en réalité, ce terrain correspondait en gros à la pointe de l’ancien parc de la cour, terrain qui revenait à l’État – d’ailleurs, on a vu qu’en 1799, l’État en avait concédé l’usufruit à la Ville.
L’entourage de la place
14Approchons le cœur du sujet en commençant par l’examen des abords de la place du Trône (voir ill. V A et B), au vu, aussi, du plan détaillé de Bruxelles de 1866 (voir ill. III), donc à la veille de l’aménagement.
15La place forme un espace oblong rectangulaire ou presque (car le côté sur la rue Ducale est oblique) sur une longueur d’environ 110 mètres et une largeur de quelque 45 mètres entre le boulevard et le jardin du palais royal.
16La place est longée, vers l’extérieur de la ville, par le boulevard du Régent, la plus belle partie de la Petite Ceinture ou premier boulevard périphérique, établi à partir de 1821 à l’emplacement des anciens remparts, entre les portes de Louvain et de Namur. Ce beau boulevard fut amélioré après la suppression de l’octroi en 1860, qui permit de combler le fossé à palissade du milieu et de donner sa forme traditionnelle, soit une large voie carrossable centrale, entre deux terre-pleins à double rangée d’arbres, celui longeant la place étant réservé aux cavaliers, et l’autre aux piétons ; au-delà, de part et d’autre, une chaussée de desserte et un trottoir. Ce boulevard fut malheureusement converti vers 1960 en autoroute urbaine à tunnels, avec suppression des deux rangées d’arbres devant toute la longueur de la place (de l’autre côté aussi).
17On observa que la place du Trône offre un dégagement plutôt grandiose vu du boulevard, d’où l’on aperçoit aussi le Parc (par l’angle sur la rue Ducale).
18Le côté moindre vers la porte de Namur a fait l’objet, en 1826, de la part de la Ville, d’un lotissement-vente en vue d’un ensemble ordonné de maisons depuis la place jusqu’à la rue du Grand Cerf. Pour l’îlot ou bloc sur la place du Trône, construit vers 1828, la Ville avait imposé une façade uniforme dans le style néoclassique sobre du temps à trois niveaux principaux, sur non moins de treize travées. Ce bâtiment important fut affecté au Grand Hôtel Britannique [12].
19Cet hôtel fut rasé et remplacé en 1930 par la construction, sur les plans de l’architecte Michel Polak (et collaborateurs, principalement René Théry), d’une très grande et belle maison, dont la façade, en pierre blanche de France, emprunte le style néoclassique des environs de 1780. Cet édifice était destiné à l’Electrobel, entreprise d’électricité devenue Electrabel [13].
20Les deux rues allant de la rue de Namur à la place du Trône – les rues de la Pépinière, parallèle au boulevard, et, à droite (en regardant ce côté) la rue de Brederode (ancienne rue Verte), ont été établies vers 1790 pour former dès cette époque un quartier sur une pointe de l’ancien parc de la cour, sur le jardin de l’abbaye de Coudenberg et sur le site du couvent des Carmélites [14].
21Entre la rue de la Pépinière, qui se poursuit le long de la place, contre le long mur du jardin du Palais royal, et la rue de Brederode, il y a, sur la place du Trône, le petit côté d’une maison ancienne appartenant au quartier conçu vers 1790, et qui présente un pan coupé oblique qui a pris son apparence actuelle en 1860 [15] : il s’agit seulement de deux travées sur trois niveaux, côté qui fut embelli alors par une décoration néo-Louis XVI avec balcon. Cette maison et les deux voisines ont été à l’abandon pendant une vingtaine d’années, elles ont été reconstruites et seront affectées à l’habitation, conformément aux dispositions urbanistiques confirmées en 2008 par le Conseil d’État [16].
22La rue suivante, sur l’angle de la place, ancienne rue Verte, a pris en 1851 le nom « de Brederode » [17] : il s’agit du comte (Henri) de Brederode, l’un des principaux opposants, au XVIe siècle, à la politique autoritaire et religieuse de Philippe II.
23Cette rue ainsi que la rue de la Pépinière sur le côté long de la place du Trône et sur la rue Ducale, sont longées par le mur orné qui clôture le jardin du Palais royal. Ce mur orné, qui, avec la frondaison qu’il précède, rehausse considérablement l’allure de la place du Trône, a été construit vers 1867, en commençant par la rue Ducale, d’après le plan de l’architecte Balat, qui conçut en même temps l’aménagement de la place du Trône, comme on le verra plus loin.
24Ce mur, en pierre blanche jaunâtre de grand appareil, avec compléments en pierre bleue, est surmonté d’une balustrade, interrompue régulièrement par des piédroits à vases, trophées d’armes et groupes allégoriques, dans le goût des murs ornés des environs de 1780 aux deux extrémités de la place des Palais. Cependant, au milieu de la place du Trône, le mur fait place à la porte monumentale du jardin royal : une grille interrompue par deux piédroits et terminée par deux importants piédestaux - guérites qui supportent deux imposants lions affrontés en fonte : cette partie diverge quelque peu du style du mur, conformément au goût de l’époque (le « Louis XVI à l’impératrice », épouse de Napoléon III) [18].
25L’autre côté moindre de la place suit le tracé oblique de la rue Ducale et, contre l’entrée des anciennes Écuries royales, un embranchement vers la rue du Luxembourg, en face du boulevard. Ce côté est rehaussé par les anciennes Écuries royales, dépendance du palais du prince d’Orange (futur Palais des Académies), ensemble néoclassique conçu par l’architecte Charles Vanderstraeten et achevé en 1826.
26Ici aussi, on fit précéder ces écuries, à partir de 1863, d’un mur orné continuant celui qui précède le palais susdit et forme un pendant à celui de la rue Royale, à l’autre extrémité de la place des Palais. Ce mur orné forme finalement, à hauteur de la place du Trône, un demi-cercle. Construit en pierre blanche de Gobertange avec compléments en pierre bleue, il est surmonté d’une balustrade interrompue régulièrement, jusqu’au début de la place, par des piédroits portant des vases et des groupes allégoriques, ainsi qu’à l’entrée des Écuries, par une porte monumentale à piédroits, de part et d’autre d’une grille. Cette clôture, conçue par l’architecte Gustave De Man, continue de s’inspirer du style des environs de 1780 et fut terminée en 1874 par la pose, à la fin, d’un groupe de deux enfants serrant un drapeau, L’Espoir de la Patrie, par Mélot, et, avant ce groupe, de deux autres : La Science, le Commerce et l’Agriculture, avec un enfant mesurant un globe terrestre, et Les Arts, avec un torse antique (reprise de celui du musée du Vatican). Ces deux derniers groupes sont officiellement par Van Rasbourg, qui les a signés en 1874, mais ils ont en réalité été exécutés par son associé d’alors, Auguste Rodin, alors en Belgique [19].
Vers un aménagement de la place
27En 1852, le ministre de l’Intérieur, d’accord avec Léopold Ier, incita vivement la Ville à entreprendre un embellissement de la place. À cet effet, le gouvernement offrit de céder à la Ville la jouissance du terrain (qu’il avait, on l’a vu, acquis de la Ville en 1842), à condition que la Ville convertisse la place en parc public, dont il lui présenta une esquisse.
28On verra que la Ville renâcla franchement, pendant non moins de seize ans, contre l’idée, souhaitée par le roi et le gouvernement, d’améliorer la place. Il était manifeste qu’elle ne tenait pas aux intrusions du gouvernement. Déjà près de cent ans auparavant, engluée dans la pratique quotidienne, elle avait réagi négativement aux projets du gouvernement de créer le Quartier royal puis l’Entrepôt (à l’emplacement du Théâtre Flamand) ! À présent, devenue pleinement capitale, elle rêvait de s’annexer toute la région, ce que le parlement, craignant de renforcer cet État dans l’État, déjoua, du moins en grande partie.
29L’année suivante, 1853, la Ville se contenta de donner enfin un nom à la place : place du Trône. Cette appellation, qui résultait du voisinage du Palais royal, fut continuée à l’époque de l’autre côté du boulevard, par la nouvelle rue du Trône.
30Comme la Ville n’avait donné aucune suite à la proposition de 1852 du gouvernement, le ministre de l’Intérieur relança l’idée en 1860. À cette époque, le duc de Brabant, futur Léopold II, envisageait déjà la rénovation du Palais royal et désirait à cet effet un plan d’ensemble pour le Palais et ses environs, où la priorité devait être donnée à un sort convenable pour la place du Trône : cette place demeurait très vilaine et le prince rêvait de l’annexer au jardin, assez petit, du Palais. Après deux rappels, la Ville finit par répondre qu’en 1855, elle avait prévu cette dépense et avait l’année suivante proposé au Conseil communal d’adopter à cet effet un projet de Keilig, mais le sujet avait été contesté puis perdu de vue. Elle ajouta que cet aménagement de la place en jardin public était problématique : la configuration empêchait de tracer autre chose qu’un trapèze oblong, sans raison d’être, et avec un entourage ingrat, en particulier « le long et laid mur du Palais », qu’il convenait de remplacer par une belle grille avec une entrée à la demeure royale, ce qui permettrait au futur jardin de la place de faire corps avec celui du Palais [20].
31Par parenthèse, voyons de plus près cet épisode du projet (perdu) d’Edouard Keilig, futur auteur du Bois de la Cambre [21].
32À l’invitation du gouvernement, la Ville avait résolu d’aménager la place du Trône par un square et sa Section des travaux publics, ayant examiné les projets reçus, en fit rapport en mars 1856 au Conseil communal, en donnant la préférence au projet de Keilig : un square centré sur un bassin à fontaine jaillissante, entre deux massifs de plantes à larges feuilles, des parterres fleuris du côté du boulevard et, au fond, une plantation touffue masquant le médiocre mur du jardin royal et formant transition avec la futaie de celui-ci. Un large trottoir et une chaussée longeraient cet écran de verdure, et le square, en forme de trapèze, serait entouré d’un grillage simple et d’un trottoir.
33Or la discussion au Conseil communal laissa apparaître aussi les mérites d’un autre projet, par Louis Fuchs, beaucoup plus connu, alors, que Keilig : par ses parterres plutôt classiques, il était plus en harmonie avec le Parc, le jardin de Keilig étant planté assez librement. D’ailleurs, le conseiller Bischoffsheim estima que le mur ne pouvait être suffisamment caché et il proposa un mur orné comme devant le futur Palais des Académies. Le conseiller Maskens, quant à lui, plaida en faveur d’un vote de principe pour un aménagement. Ainsi tiraillé, le Conseil décida de reporter d’un an. En octobre 1856, il vota néanmoins un crédit pour un nouveau square, mais sans encore choisir de projet. Un an plus tard, il réitéra cette décision, et on n’en parla plus.
34Ce n’est qu’en novembre 1863 que le sujet resurgit au Conseil communal, en préparation du budget : le conseiller Maskens proposa un crédit pour quelques travaux d’appropriation à ce qu’on a appelé jusqu’ici la place du Trône […], nom que l’on donne à ce terrain vague […] qui sert en hiver à la ferme des boues pour déposer les immondices de la voirie », et il agita l’idée d’inviter la Liste Civile à « donner un aspect plus fréquentable au mur du palais.
35Quelques mois auparavant, le gouvernement avait érigé sur la place un local éphémère pour une exposition artistique et il y prévoyait une nouvelle exposition pour l’été de 1864, consacrée à l’agriculture ou aux machines ; pour cette exposition, Fuchs allait d’ailleurs déposer un projet de jardins autour de la salle d’exposition, et l’architecte paysagiste Toussaint fit de même [22].
36Entre-temps, la Ville reçut une note de l’architecte du roi, Balat, au sujet de la conversion de la place du Trône. Il y rejetait l’idée d’annexer la place du Trône au jardin du Palais, entre autres parce que la construction d’un mur de clôture le long du boulevard boucherait le dégagement nécessaire constitué par la place, et il annonçait qu’il étudiait, d’une part, un remaniement du mur avec entrée vers le Palais, sur la place, le tout dans le style du XVIIIe siècle du Quartier royal, d’autre part, un projet de jardins pour la place même : pour ce projet, il pensait à un genre régulier ou géométrique, en harmonie avec celui du boulevard et des voies existantes de la place, mais il était conscient que le site était ingrat en raison de ses voies et aussi de sa dénivellation, une légère montée vers le boulevard. Dès lors, il pensait structurer ce jardin au départ du prolongement des rues de Brederode et de la Pépinière, auquel il ajouterait une voie reliant le boulevard à une entrée au jardin du palais [23].
37Après avoir examiné une esquisse de Balat pour la place, la Ville lui demanda un projet complet, comportant entre autres l’indication des niveaux [24].
38Le sujet paraît avoir été de nouveau relégué, jusqu’à ce qu’en mai 1867, le ministre des Travaux publics présenta à la Ville, en vue du permis de bâtir, d’une part, ses plans de nouveau mur orné à construire le long du jardin du Palais royal, au départ de la rue Ducale, puis le long de la place du Trône, d’autre part, son projet de jardins pour la place – un parti de deux triangles séparés par une chaussée médiane et entourés d’une grille basse puis d’un trottoir, le tout conçu par l’architecte du roi.
39La Ville répondit par une critique sévère. D’une part, comme le mur orné était à juste titre conçu dans le style de ceux du XVIIIe siècle aux extrémités de la place des Palais, il valait mieux que les deux pavillons de l’entrée du jardin du palais soient plutôt semblables à ceux du Parc. D’autre part, quant à la place du Trône même, la plate-bande de gazon au bord des trottoirs de la chaussée médiane risquait d’être piétinée, et un ajout incidemment demandé d’un troisième triangle (vers la porte de Namur) étranglerait la circulation importante des grandes réceptions royales.
40De plus, en août 1868, le Conseil communal se vit proposer par le bourgmestre un élargissement de la rue de Brederode empiétant un peu sur le jardin royal. Or le gouvernement avait déjà entrepris la construction du mur orné jusqu’à l’angle de la rue de Brederode, et avait en juillet 1868 soumis à la Ville son plan de le prolonger le long de cette rue. Le Conseil communal décida en janvier suivant cet élargissement, alors qu’il entraînerait une emprise sur le jardin royal et déréglerait au surplus l’architecture du mur à continuer. Dès lors, le ministre rejeta cet élargissement et insista en même temps sur son projet d’ajouter un troisième parterre triangulaire du côté de la porte de Namur : cet ajout comblerait un vide et atténuerait l’effet visuel de la montée d’environ 2 mètres vers le boulevard.
41La Ville finit par s’incliner complètement : le 5 avril 1869, le Conseil communal accepta ce troisième triangle dans le plan complet, signé le 6 juin 1868 par Balat (voir ill. IV) et approuvé le 25 de ce mois par le ministre des Travaux publics, renonça à l’élargissement de la rue de Brederode, tout en y autorisant le poursuite du mur orné sur le tracé demandé.
42On notera que le plan susdit du 6 juin 1868 indique que les deux grands compartiments sont déjà exécutés, ce qui, d’après le contexte, ne peut avoir été fait que la même année.
43Les travaux furent donc repris et le troisième parterre fut achevé en novembre 1869 [25].
44La Ville procéda à l’établissement des égouts et au pavage des voies, et elle termina en septembre 1870 le placement des candélabres de la chaussée centrale ; elle en plaça quelques autres, moins ornés, ailleurs sur la place [26].
Appréciation de l’aménagement de la place
45C’est donc Balat qui fut l’auteur de l’aménagement ou de la distribution de la place du Trône, réalisée en 1868 et 1869. Alphonse Balat avait été nommé en 1852 architecte du duc de Brabant, futur Léopold II, monté au trône en 1865, qui lui confirma cette fonction mais ne fit plus appel à lui à partir de … Dès lors, hormis le palais d’Assche (futur siège du Conseil d’État, square Frère-Orban) et les Musées Royaux des Beaux-Arts (rue de la Régence), l’essentiel de l’activité de Balat se rapporta aux édifices royaux. Il s’agit, entre autres, d’une part, d’une grande partie du Palais royal (le principal de l’arrière et le côté vers la rue Royale ainsi qu’une partie majeure de l’intérieur, entre autres l’escalier d’honneur et son entourage ainsi que la salle de bal (ou du Trône), d’autre part, le jardin d’hiver du château de Laeken, vaste demi-sphère en métal et verre, de 60 mètres de diamètre à la base [27].
46À la place du Trône, le tracé périphérique de l’aménagement en trois triangles, y compris les trottoirs longeant l’ensemble, mesure, en largeur, 47 mètres, et en longueur, 91 mètres sur le boulevard et 121 mètres vers le Palais (cette différence de 30 mètres étant due au tracé oblique de la rue Ducale) ; la superficie ainsi couverte atteint environ 5.000 mètres carrés. Balat s’est efforcé d’intégrer au maximum son tracé – les trois triangles, y compris leurs trottoirs – aux dispositions des abords : le trottoir du côté du boulevard est celui du boulevard même, celui de l’autre côté est aligné sur la rue de la Pépinière, et celui du côté de la rue Ducale continue le trottoir de celle-ci. La chaussée médiane a été tracée de façon à être perpendiculaire au milieu du mur orné du jardin royal, plus précisément au milieu de sa porte. L’alignement oblique sur la rue Ducale a été répété exactement de l’autre côté, par souci de symétrie, ce qui a entraîné, juste au-delà, un léger désaxement du prolongement de la rue de Brederode sur la place. La superficie moindre et le tracé du troisième triangle, de ce côté, résultent de la configuration de la place et des deux triangles principaux. Au reste, l’intégration de l’ensemble a été favorisée du fait que l’architecte a conçu simultanément le mur orné et la distribution de la place (voir ill. V A et B).
47L’aménagement de la place bénéficie aussi de l’ouverture, complète et régulière, sur le boulevard (avantage avant la motorisation excessive), ainsi que du mur orné du jardin royal, dont il met en valeur la porte monumentale. Celle-ci est composée de deux piédestaux - guérites dotés d’un fronton courbe et portant deux lions de fonte debout et affrontés, l’ouverture entre les deux est accentuée par l’interruption de deux piédroits portant des vases. Au reste, la chaussée centrale, dirigée sur cette porte, est elle aussi accentuée, étant longée, de part et d’autre, de plates-bandes de gazon interrompues par quatre candélabres de fonte spécialement ornée (à un seul réverbère, sans doute pour ne pas encombrer la vue), ces candélabres reposant sur des griffes de lion.
48L’architecture des trois compartiments à parterre est marquée par des bordures moulurées en pierre bleue surmontées d’un grillage bas d’entrelacs d’arceaux de fonte, typique de l’époque – l’accès aux parterres n’étant permis que pour l’entretien.
49Les deux triangles principaux sont arrondis à leurs extrémités de part et d’autre de la chaussée centrale : près du boulevard, par un quart de cercle en léger retrait, et près du jardin royal, par une échancrure en quart de cercle.
50Les deux parterres principaux sont, pour l’essentiel, un tapis de gazon occupé au centre par une corbeille bombée à massif fleuri rond, encerclé par un chemin très étroit, dit passe-pied, et près des côtés, deux passe-pieds parallèles suivant le tracé de la bordure, qui est longée par une plate-bande de plantes basses variées ; elle-même bordée, contre la clôture, par un ruban de gazon.
51Quant au troisième jardinet triangulaire, vers la porte de Namur, il est du même genre, mais, étant plus petit, n’a pas de corbeille centrale ni d’angles arrondis.
La place après son aménagement
52On peut estimer que cet aménagement, sur un site d’ailleurs ingrat, manquait d’une certaine animation, aussi songea-t-on à un ajout.
53En 1899, l’architecte Alban Chambon fit un projet de réaménagement, comportant entre autres le remplacement par une grille du mur orné du jardin royal, afin d’ouvrir celui-ci à la vue, ainsi qu’un monument, près de la rue Ducale, paraissant symboliser la navigation mondiale. Ce projet, qui s’inscrivait peut-être dans celui de Léopold II de bouleverser l’îlot construit entre le boulevard et la rue de la Pépinière, au profit d’un aménagement grandiose des deux côtés du boulevard, n’eut pas de suite autre que l’achat d’une quinzaine de maisons de cet îlot par le roi [28].
54La place du Trône fut quelque peu modifiée, et en bien, par le placement, en 1926, d’un monument à Léopold II, décidé en 1914 par souscription et inauguré le 15 novembre 1926. La statue équestre, en bronze, œuvre ultime du célèbre Thomas Vinçotte, est juchée sur un haut socle en pierre bleue aux côtés incurvés, dans l’axe transversal de la place, celui de la porte du jardin royal.
55Pour ériger ce monument, on a remplacé la chaussée médiane par un terre-plein à pelouse rectangulaire (entouré d’une moulure de pierre bleue) entre les arrondis d’angle des deux parterres principaux, et le monument y a été érigé presque au bout, près du boulevard, vers lequel il est orienté. Cet arrangement a entraîné aussi, à cet endroit, la suppression des parties des trottoirs occupées par les deux plates-bandes de gazon et leurs huit candélabres (ceux-ci semblent avoir été récupérés par le Palais). L’arrangement a été conçu par l’excellent architecte de la Ville, François Malfait, auteur aussi du socle [29].
56Outre sa beauté propre, le monument donne un élan, un sens supplémentaire à la place, qui, avant cela, souffrait peut-être d’un certain vide physique et moral.
57Depuis cette transformation, l’aménagement de Balat n’a été que légèrement modifié. Le tracé des jardinets est resté presque intact : les passe-pieds autour des corbeilles centrales ont disparu, ceux à la périphérie sont passés de deux à un seul, mais moins étroit. Mais la plate-bande périphérique de plantes basses a été malencontreusement remplacée par une large haie taillée de lauriers-cerises (?), qui accentue le caractère géométrique de la place et, surtout, par sa hauteur de 1,30 mètres, cache la vue du reste des jardinets. Les grillages bas des parterres ont été enlevés, mais non pas leur socle mouluré. Tous les trottoirs, en belles dalles de pierre bleue, ont été conservés et rénovés, tandis que les chaussées périphériques et celle prolongeant la rue de Brederode ont conservé leurs pavés traditionnels, sauf au boulevard et à la fin de la rue Ducale ; le tronçon susdit de la rue de Brederode a été désaffecté.
Illustrations
I. AVB, Plan de Bruxelles, vers 1760.
I. AVB, Plan de Bruxelles, vers 1760.
II. Institut Géographique National, plan de Bruxelles gravé par Dupuis, 1777
II. Institut Géographique National, plan de Bruxelles gravé par Dupuis, 1777
III. AVB, Plan cadastral de Popp, 1866.
III. AVB, Plan cadastral de Popp, 1866.
IV. AVB, Projet de Balat pour la place du Trône, 1868.
IV. AVB, Projet de Balat pour la place du Trône, 1868.
V-1. Côté de la place du Trône vers la porte de Namur, AVB, carte postale, vers 1925.
V-1. Côté de la place du Trône vers la porte de Namur, AVB, carte postale, vers 1925.
V-2. Place du Trône avec, en fond, les écuries royales, AVB, carte postale, vers 1910.
V-2. Place du Trône avec, en fond, les écuries royales, AVB, carte postale, vers 1910.
V-3. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1930.
V-3. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1930.
V-4. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1900.
V-4. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1900.
V-5. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1900.
V-5. Place du Trône, AVB, carte postale, vers 1900.
Notes
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[1]
Cet article a initialement été réalisé pour le compte de l’asbl Quartier des Arts Accueil – Quartier des Arts. Il a ensuite été quelque peu remanié par son auteur qui a souhaité en publier une nouvelle version dans les Cahiers bruxellois
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[2]
Les Archives du Palais royal ainsi que les Archives Générales du Royaume pour les Ministères de l’Intérieur et des Travaux publics, ne contiennent pas de dossier sur la place du Trône. AVB (Archives de la Ville de Bruxelles), Plans de grande dimension de Bruxelles, 3, plan manuscrit de Bruxelles, vers 1755. – Voir ill. I.
-
[3]
Duquenne X., Le Parc de Bruxelles, Bruxelles, 1993, chap. II.
-
[4]
AGR (Archives Générales du Royaume), Conseil des Finances, 9180, f. 235-266, création d’une pépinière pour le Parc en 1779-1780 (peupliers d’Italie, tilleuls, platanes, etc.). Acquits de la Chambre des Comptes, 5631, ordonnance de paiement du 17 mai 1779 pour les plantations de la rotonde ; Cartes et plans manuscrits, 41, plan du nouveau quartier de la place Royale et du Parc levé par Zinner, [1780] ; 514, plan partiel de la pépinière, de la rotonde et des environs, 1781. – Plan gravé de Dupuis, 1777 (I.G.N.) (ill. II).
-
[5]
AVB, Propriétés communales, 2331, lettre du 27 juin 1799 de Pasteels, inspecteur du Parc, à la Ville, lettre du 1er juillet 1799 de la Ville au Département de la Dyle, et bail du 21 septembre 1802.
-
[6]
AGR, Cartes et plans, inventaire manuscrit, 1453, plan gravé, levé en 1816 en vue du concours pour le Palais royal.
-
[7]
AÉRB (Archives de l’État en Région de Bruxelles-Capitale), Notariat, 17205, notaire P. Dupré, cahier des charges du 10 juin 1826 pour la vente de 98 terrains, avec adjudication le 29 juin 1826.
-
[8]
AVB, TP (Travaux publics), 10294, construction du mur de clôture du Palais royal, avec plans, 1828.
-
[9]
Algemeen Rijksarchief à La Haye, Algemeene Staatssecretarie, 2477, au 27 avril 1826, n° 91, rapport de Suys du 15 avril 1826 sur l’avancement des travaux.
-
[10]
AVB, Cartes et plans de Bruxelles, 67, plan de Bruxelles dressé en 1835 par W.B. Craan, édité par Vandermaelen ; 68, plan de Bruxelles par G.P. Vanden Burggraaf, 1836 ; Plans en portefeuille, 1900, plan manuscrit de la place du Trône, vers 1855.
-
[11]
Documents parlementaires, Chambre des Représentants, séance du 25 novembre 1841, exposé des motifs et autres documents relatifs à la convention du 5 novembre 1841. – Moniteur belge, 5 décembre 1842, loi du 4 décembre 1842.
-
[12]
AÉRB, Notariat, 17205, acte cité n. 6. – AVB, TP, 23272, modifications pour le Grand Hôtel Britannique, 1858-1870.
-
[13]
AVB, TP, 59068, 77607, dossiers de permis de bâtir pour Electrobel, 1929-1930.
-
[14]
AÉRB, Notariat, 8749, notaire F. De Bel, convention du 20 avril 1786 d’O. Lespirt, qui a acquis huit terrains rue Verte (Brederode) de l’abbaye de Coudenberg ; 17106/2, notaire J.G. Stevens, procuration du 10 août 1790 donnée par les carmélites pour adhériter les acheteurs de leurs terrains, avec en annexe le plan de lotissement de 1789. – AGR, Chambre des Comtes, vol., 470, f. 67-68, lettres patentes du 22 juin 1782 par lesquelles le gouvernement vend un terrain de l’ancien Parc rue de la Pépinière ; Correspondance administrative de la Chambre des Comptes, 2378, écrits (avec plans) de 1792 sur la vente, par le gouvernement, de terrains à bâtir rue Verte (Brederode) ; 2388, lettre du 30 avril 1794 du Conseil des Finances avec en annexe un plan de lotissement.
-
[15]
AVB, TP, 8343, permis du 3 août 1859, plan d’embellissement par l’architecte F. Janlet.
-
[16]
Le courrier de l’ARAU, 2e trimestre 2009.
-
[17]
Bulletin communal de Bruxelles, 1851, I, p. 451, arrêté du Collège du 17 juin 1851.
-
[18]
Meirsschaut P., Les sculptures de plein air à Bruxelles, Bruxelles, 1900, p. 24-25, description sommaire du mur.
-
[19]
AVB, TP, 10295, construction du mur orné devant le Palais des Académies et les écuries, documents de 1860 à 1874. Meirsschaut, cité n. 17, p. 23-24. VAN YPERSELE DE STRUHOU A., Auguste Rodin au Palais de Bruxelles […], dans Maisons d’hier et d’aujourd’hui, juin 1990, p. 65, et décembre 1990, p. 52.
-
[20]
AVB, TP, 32159, lettre du 26 avril 1852 du gouverneur du Brabant à la Ville, lettres des 2 mars, 19 avril et 18 mai 1860 du ministre de l’Intérieur à la Ville, lettre du 1er juin 1860 de la Ville au ministre de l’Intérieur. – Bulletin communal de Bruxelles, 1853, 17 mai, p. 211, arrêté du Collège du 4 mai 1853. DUCHESNE A., Quelques projets du duc de Brabant, […] au sujet […] de la transformation des résidences royales (1853-1865), dans Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. 45, 1976, p. 44-45, 50 (n. 37).
-
[21]
DUQUENNE X., Le bois de la Cambre, Bruxelles, 1989.
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[22]
AVB, TP, 32159, place du Trône : note de présentation de son projet par Keilig, et rapport du 27 février 1856 de la Section des travaux publics ; Plans en portefeuille, 405, projet du 1er mars 1864 par Fuchs ; 2108, projet par Toussaint, non daté. Bulletin communal de Bruxelles, 1856, I, séance du 8 mars 1856, p. 209, 213-214 ; séance du 15 mars 1856, p. 227-231 ; 1856, II, séance du 30 octobre 1856, p. 428-430 ; 1857, II, p. 295, budget pour 1856 ; 1863, II, séance du 14 novembre 1863, p. 383-386.
-
[23]
AVB, TP, 32159, Note de l’architecte Balat sur l’appropriation de la place du Trône, on y a ajouté qu’elle a été montrée en séance du Conseil communal du 16 décembre 1862, mais cette date n’a pas connu de Conseil, et la note n’est pas reprise ailleurs aux procès-verbaux du Conseil ; l’année 1862 correspond bien au contexte.
-
[24]
AVB, TP, 32159, lettre du 16 septembre 1862 du maréchal de la cour à la Ville, et lettres de la Ville du 23 septembre 1862 au maréchal ainsi que des 8 et 25 novembre à Balat.
-
[25]
AVB, TP, 32292, lettres des 7 mai 1867, 11 juillet 1868, 24 mars et 26 novembre 1869 du ministre des Travaux publics à la Ville, lettres du 21 mai 1867, 19 août 1868 et 7 avril 1869 de la Ville au ministre, rapport de l’examen sur place du 3 octobre 1868, plan du 6 juin 1868 de la place du Trône par Balat (voir ill. IV) avec ajout du troisième triangle, adopté par le Conseil communal le 5 avril 1869 ; 8339, prolongation du grillage de l’entrée rue Brederode vers la maison en ressaut, 1877-1876. Fonds héraldique, année 1881, relevé du mur orné sur la place. Bulletin communal de Bruxelles, 1868, II, séance du 10 août 1868, p. 106 ; 1869, I, séance du 11 janvier 1869, p. 17 ; séance du 5 avril 1869, p. 168-169 ; séance du 24 mai 1869, p. 221-222.
-
[26]
AVB, TP, 32292, lettres des 2 avril et 9 octobre 1869 du ministre des Travaux publics à la Ville, lettre du 21 décembre 1869 de la Ville au ministre, et correspondance de 1870 sur les candélabres.
-
[27]
BORDIAU G., Notice sur Alphonse Balat, dans Annuaire de l’Académie Royale de Belgique, t. 69, 1903. CLEMENT J., Alphonse Balat […], Bruxelles, 1956. MARTINY V.-G., Alphonse Balat, dans Biographie nationale, t. 37, 1971. Poelaert et son temps, Bruxelles, 1980, p. 199-209.
-
[28]
Archives du Palais royal, Cartes et plans, 301, projet reproduit par L. Ranieri, Léopold II urbaniste, Bruxelles, 1973, p. 326, ouvrage qui, en p. 327 et 330, évoque le projet du roi.
-
[29]
AVB, Nouveaux plans en portefeuille, E 22, plans et croquis en vue du monument de Léopold II et des tribunes pour l’inauguration, 1926 ; Beaux-Arts, 295, inauguration de la place du Trône, 1926 ; 326, emplacement et financement du monument ; Cabinet du bourgmestre, 234, monument de Léopold II, 1926. Le Soir, 17 novembre 1926. Le Patriote illustré, 21 novembre 1926. DEROM P. (dir.), Les sculptures de Bruxelles, Bruxelles, 2000, p. 140-143, par J. Van Lennep.