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Article de revue

Science de l’antiquité et traductions au cours du XIXe siècle grec. Traductions de la littérature grecque et latine

Pages 139 à 151

Notes

  • [*]
    Traduction de Danielle Morichon.
  • [1]
    Le terme d’αρχαιογνωσία est la connaissance ou la science (au sens de « savoir », et non de système) de l’antiquité ; il recouvre celui d’Altertumskunde ou d’Altertumswisseschaft et désigne l’étude de la langue, des textes et de l’histoire grecque et latine ainsi que l’archéologie et ses sciences auxiliaires. Il est rendu en français par « études classiques » ou « humanités classiques » (discipline fondée sur une tradition humaniste du texte héritière dans ses grands traits du trivium des « arts libéraux »), ou encore « philologie classique » (dont l’archéologie est une branche au xixe siècle) ou « lettres classiques ». À la fin du xxe siècle, en France, les « sciences de l’antiquité » désignaient les matières philologiques proprement dites, ainsi que les sciences auxiliaires de l’archéologie enseignées dans les universités. Il nous a paru plus juste de paraphraser la définition du concept plutôt que de lui rechercher un équivalent improbable dans la langue française, où il ne peut qu’être chargé de connotations propres à l’usage spécifique d’une époque. Pour la même raison, avec l’accord de l’auteur, nous avons conservé dans l’étude le terme de « grammatologie » (N. de la T.).
  • [2]
    Bibliothèque Nationale/Département des Manuscrits et des Reproductions (ΕΒΕ/ΤΧΟ), Ασωπίου ακατάτακτα [Documents d’Asopios non inventoriés], κυτ. 32, υποφ. 2. Il s’agit de fragments du projet qu’Asopios soumit à Lord Guilford avant de prendre ses fonctions à l’Académie ionienne, où il commença à enseigner juste après sa fondation, en 1824. Sur l’Académie, voir E. Angelomati-Tsougkaraki, H Iόνιος Aκαδημία. Tο χρονικό της ίδρυσης του πρώτου ελληνικού πανεπιστημίου (1811-1824) (L’Académie ionienne. Chronique de la fondation de la première université grecque, 1811-1824), éditions Romios, Athènes, 1997.
  • [3]
    S. Matthaiou, « Establishing the discipline of Classical Philology in nineteenth-century Greece », The Historical Review/La Revue Historique, 8, 2011, p. 120-128.
  • [4]
    La traduction et l’imposition d’une grammaire plus utile que celles qui circulaient sur le marché européen constitue une des préoccupations fondamentales de Coray, qui rejetait les grammaires d’alors, E. Pantelakis, « O Kοραής και η Γραμματική » (Coray et la grammaire), Tεσσαρακονταετηρίς της καθηγεσίας K. Σ. Kόντου (Quarantième anniversaire du professorat de K. S. Kontos), Athènes, 1909, p. 132-173. Un cas caractéristique de traduction d’une chrestomathie est celui de l’ouvrage de Theoklitos Pharmakidis, Στοιχεία της Ελληνικής γλώσσης εις χρήσιν των σχολείων της Ελλάδος (Éléments de langue grecque à l’usage des écoles de Grèce), t. 1-4, Vienne, 1815-1818. C’est la traduction du Elementarbuch der griechischen Sprache für Anfänger und Geübtere de Friedrich Christian Wilhelm Jacobs (1806). L’éditeur du Λόγιος Ερμής (Logios Hermis/Le Mercure savant) Anthemios Gazis se fonda sur le dictionnaire de Johann Gottlob Schneider pour son Λεξικόν Ελληνικόν, προς χρήσιν των περί τους παλαιούς συγγραφείς ενασχολουμένων (Dictionnaire grec, à l’usage de ceux qui s’occupent des auteurs anciens), première édition, supervision et correction Spyridon Vlantis, 3 volumes, Venise, 1809, 1812, 1816. Sur le Λεξικό, voir E. Koumarianou, « Ανθίμου Γαζή “Λεξικόν Ελληνικόν”. Η ιστορία μιας λεξικογραφικής προσπάθειας » (Le « Dictionnaire grec » d’Anthimos Gazis. Histoire d’une tentative lexicographique), Ο Εranistis, 2, 1964, p. 163-186.
  • [5]
    S. Matthaiou, « Transferts culturels et spécialistes de philologie classique : l’œuvre de traduction des professeurs de l’Université othonienne au cours du xixe siècle », dans le numéro thématique édité par A. Sfoini « Transferts culturels et traduction (xviiie-xxe siècles) », The Historical Review/La Revue Historique, XII, 2015, p. 75-100.
  • [6]
    Le père fondateur de cette école était Friedrich August Wolf (1759-1824). Celui qui élabora le concept et dont la pensée domina pendant des décennies fut August Böckh (1785-1867) ; il définissait la philologie comme la « connaissance de ce qui a été connu » et il a donné une dimension historique à cette étude. Voir en général J. Turner, Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities, Princeton University Press, 2014, p. 167-171 ; C. Güthenke, « “Enthusiasm Dwells Only in Specialization”. Classical Philology and Disciplinarity in Nineteenth-Century Germany », S. Pollock, B. A. Elman, Ku-ming K. Chang (éds), World Philology, Harvard University Press, Cambridge Massachusetts, Londres, 2015, p. 264-284.
  • [7]
    Voir les cours de Σπυρίδων Φιντικλής (Spyridon Findiklis), ΕΒΕ/ΤΧΟ, n° 4191. L’édition des cours de Boeckh a été faite en 1877 par un de ses élèves, qui a utilisé ses propres notes prises pendant le cours, Ernst Bratuscheck (éd.) Encyklopädie und Methodologie der Philologischen Wissenschaften von August Boeckh, Leipzig, 1877.
  • [8]
    Ιστορία των Ελλήνων ποιητών και συγγραφέων κατά χρονολογικήν και ειδογραφικήν σειράν (Histoire des poètes et des écrivains grecs par ordre chronologique et générique), t. premier Α-Ζ, Αthènes, 1850.
  • [9]
    Βιβλιοθήκης Ελληνικής βιβλία δύο περιέχοντα κατά χρονικήν πρόοδον τας περί των εξόχων Ελλήνων συγγραφέων βεβαιωτέρας ειδήσεις, συνερανισθέντα εκ παλαιών και νεωτέρων κριτικών (Deux livres de la Bibliothèque grecque contenant les informations les plus sûres sur les grands écrivains grecs, réunissant ce qui a été recueilli dans des critiques anciennes et nouvelles), Venise, 1807.
  • [10]
    Ibidem, p. 7-12.
  • [11]
    Συνοπτική ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας απ’ αρχής μέχρις αλώσεως της Κωνσταντινουπόλεως παρά των Οθωμανών, μεταφρασθείσα εκ του γαλλικού (Histoire abrégée de la philologie grecque depuis le début jusqu’à la prise de Constantinople par les Ottomans, traduite du français), Vienne, 1816. L’original : Maximilien Samson Frédéric Schoell, Histoire abrégée de la littérature grecque, 2 t. Paris, 1813.
  • [12]
    Ελληνική Γραμματεία η Γραμματολογία, συνταχθείσα μεν γερμανιστί υπό Ιωάν. Χριστιανού Ἰωάν. Λουδοβ. Σχαπφίου, Μεταφρασθείσα δε υπό Γ. Γενναδίου (Histoire des lettres grecques ou Grammatologie, composée d’abord en allemand par Ioannis Christianos Loudovikos Schapphios, puis traduite par G. Gennadios), Αthènes, 1850. C’est la traduction de la seconde édition de l’ouvrage de Joh. Christian Ludwig Schaaf, Litteraturgeschichte und mythologie und Archäologie der Griechen und Römer) της Encyclopädie der klassischen alter-thumskunde: Ein lehrbuch für die oberen klassen gelehrter, première édition en 1806, seconde en 1826.
  • [13]
    Ιστορία συνοπτική της Ελληνικής και Ρωμαϊκής Φιλολογίας ήτοι των Ελληνικών και Ρωμαϊκών Γραμμάτων, συνταχθείσα μεν Δανιστί υπό Π. Τρεγδέρου, μεταφρασθείσα δε εκ του Γερμανικού μετά διαφόρων αξιολόγων προσθηκών (Histoire abrégée de la philologie grecque et latine à savoir des Lettres grecques et latines, composée d’abord en danois par P. Tregeros, traduite ensuite de l’allemand avec diverses additions remarquables), Athènes, 1852. Titre de l’ouvrage original : Haandbog i den græske og latinske Litteraturhistorie til Skolebrug, Reitze, 1845. La traduction allemande : Handbuch der griechischen und lateinischen Literaturgeschichte, Braunschweig, 1847. Paul Hagerup Tregder (1815-1887) était philologue classique, professeur de collège.
  • [14]
    Wilhelm Engelmann, Theodor Christian Friedrich Enslin, Bibliotheca scriptorum classicorum, et graecorum et latinorum. Alphabetisches verzeichniss der ausgaben, uebersetbungen und erlaüterungsschriften der griechischen und lateinischen schriftsteller, welche vom jahre 1700 bis zu ende des jahres 1846 besonders in Deutschland gedruckt worden sind, Leipzig, 1847.
  • [15]
    L’édition est annoncée dans le journal Αθηνά (Athéna) du 13 janvier 1852. Trikkeus était boursier de la famille Ionidis et il avait déjà traduit du latin l’étude « Περί της Ιεράς Οδού » (Sur la Voie sacrée), de Ludwig Preller, Αθηνά (Athéna), 22 juin et 3 juillet 1847.
  • [16]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου, Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, traduite de l’allemand), 2 t., Athènes, 1867-1868. L’original Geschichte der griechischen Literatur bis auf das Zeitalter Alexanders avait été édité en 1841 par son frère Eduard, peu après la mort de l’auteur en Grèce en 1840. Sur Karl Otfried Müller (1797-1840) qui était l’un des plus importants philologues allemands, et dont l’œuvre archéologique était également très riche, voir J. E. Sandys, A History of Classical Scholarship, III, Νew-York, 1964, p. 213-216. Aristidis Kyprianos (1830-1869) fut pendant des années principal du 2e Collège d’Athènes. Il appartient à la nouvelle génération des philologues ; il avait étudié en Allemagne et il menait une activité de publication importante à tous les égards dans la revue Φιλίστωρ (Philistor, 1861-1863).
  • [17]
    Kapoλoy Oδoφp. Myλλepoy, Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la littérature grecque), p. ιβ΄-ιγ΄.
  • [18]
    Ibidem, p. ιθ΄-κα΄.
  • [19]
    Ibidem, p. κ΄. On sait que le terme a été défendu pour la première fois par I. Pantazidis dans son article « Φιλολογία, Γραμματολογία, Λογοτεχνία » (Philologie, Grammatologie, Logotechnie), éditions Hestia, t. 22, 1886, p. 545-548.
  • [20]
    Α. ΚΥΠΡΙΑΝΟΣ, Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής (Aristidis Kyprianos, Histoire de la philologie grecque de Karolos Odofridos Mulleros, traduite de l’allemand), 2 t., éditions Spyros Kousoulinos, Athènes, 1884, 1885.
  • [21]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής υπό Α. Κυπριανού Γυμνασιάρχου του εν Αθήναις B΄ Γυμνασίου, έκδοσις δευτέρα διασκευασθείσα εκ της υπό του καθηγητού Emil Heitz επεξεργασθείσης τετάρτης εκδόσεως. Μετά σημειώσεων και προσθηκών υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, traduite de l’allemand par A. Kyprianos, directeur du 2e Collège d’Athènes, seconde édition effectuée à partir des remaniements de la quatrième édition opérés par le professeur Emil Heitz. Avec des notes et des additions par Emmanouïl Galanis), Athènes, 1885.
  • [22]
    Karl Otfried Muller’s Geschichte der griechischen Literatur bis auf das Zeitalter Alexanders, troisième édition, Stuttgart, 1875/quatrième édition, Stuttgart, 1882-1884. Johann Heinrich Emil Heitz (1825-1890) était professeur de Philologie classique à l’Université de Strasbourg.
  • [23]
    Emmanouïl Galanis (1838-1926) a été principal du 2e Collège d’Athènes et il était l’auteur de nombreux manuels scolaires dont une bonne part était des traductions.
  • [24]
    I. Ν. Βαλεττασ, Ιωάννου Γουιλ. Δοναλσώνος Ιστορία της Αρχαίας Ελληνικής Φιλολογίας, εξελληνισθείσα μετά … διορθώσεων (Ioannis N. Valettas, Histoire de la philologie grecque de l’antiquité, de Ioannis Goulielmos Donalson, traduite en grec avec … des corrections), 2 t., Londres, 1871. I. Valetas (1818-1900) était philologue ; il est inscrit sur un document de 1857 comme directeur de l’Établissement de formation commerciale d’Hermoupolis, Archives de la Bibliothèque Gennadios, n° 1717. D’après la Bibliographie hellénique Iliou-Polemi, on conclut qu’il a été professeur dans divers établissements d’enseignement à Hermoupolis, et il semble qu’il était installé à Londres en 1864.
  • [25]
    J. W. Donaldson, A History of the Literature of Ancient Greece, by K. O. Muller continued after the author’s death, 2 vols, London, 1858. J. W. Donaldson (1811-1861) était professeur à Cambridge et à l’University of London.
  • [26]
    Εγχειρίδιον Ελληνικής Γραμματολογίας Β. Κοππίου μεταφρασθέν και πλουτισθέν κατά τα νεώτατα γερμανικά συγγράμματα υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Manuel de grammatologie grecque de V. Koppios, traduite et enrichie des plus récents commentaires par Emmanouïl Galanis), Αthènes, 1875. L’original : W. Kopp, Griechische Literaturgeschichte für höhere Lehranstalten und für weitere Kreise, Springer, Berlin, 1874.
  • [27]
    Β. Κοππίου Ελληνικής Γραμματολογίας εγχειρίδιον μεταφρασθέν και πλουτισθέν υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Manuel de grammatologie grecque de V. Koppios, traduite et enrichie des plus récents commentaires par Emmanouïl Galanis), seconde édition augmentée, Athènes, 1880. Le manuel circule aussi dans une troisième (1885) et une quatrième (1889) édition.
  • [28]
    La Grammatologie grecque fut introduite officiellement comme matière de cours dans les collèges en 1884. Il semble que par la suite son utilité a été de temps en temps remise en question. Voir à ce sujet D. Antoniou, Τα προγράμματα της Μέσης Εκπαίδευσης (1833-1929) (Les programmes de l’enseignement secondaire, 1833-1929), t. 1, ΙΑΕΝ-Secrétariat Général de la Nouvelle Génération, Αthènes, 1987, p. 252, 254, 280, 281, 390-392.
  • [29]
    T. Bergk, Griechische Literaturgeschichte, t. 4, Berlin, 1872-1887.
  • [30]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, συνέχεια υπό Emil Heitz, μεταφρασθείσα εκ της Γερμανικής υπό Χρήστου Ι. Μαντζάκου (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, continuée par Emil Heitz, traduite de l’allemand par Christos I. Mantzakos), tome troisième, Athènes, 1886. Je n’ai pas pu retrouver l’édition originale. Il s’agit probablement de l’édition de 1882-184 indiquée ci-dessus.
  • [31]
    On a conservé sous forme de gravures des notes prises par des étudiants au cours de Grammatologie latine de 1880. Les gravures ont été exécutées dans l’édition par Dimitrios Orphanidis de Ιστορία της Ρωμαϊκής Γραμματολογίας (Histoire de la littérature latine) de S. Koumanoudis, 1880.
  • [32]
    Voir par exemple les notes d’un inconnu de 1837 « Ιστορία της Ρωμαϊκής Γραμματείας παρά Θηρσίου » (Histoire de la littérature latine de Thirsios [35 leçons]), ΕΒΕ/ΤΧΟ, cod. 1778 (ΠΠ 91).
  • [33]
    Κοΐντου Ορατίου Φλάκκου Γραμματολογική βιογραφία συγγραφείσα μεν υπό Λουκιανού Μυλλέρου (Biographie grammatologique de Quintus Horatius Flaccus rédigée par Loukianos Lulleros), Αthènes, 1894. L’original : L. Müller, Quintus Horatius Flaccus: eine litterarhistorische Biographie, Teubner, Leipzig, 1880.
  • [34]
    Οθωνοσ Ριββεκ Ιστορία της Ρωμαϊκής ποιήσεως, Α΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους της ελευθέρας πολιτείας, Βιβλιοθήκη Μαρασλή, Αθήνα 1897/Β΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους του Αυγούστου, Αθήνα 1898/Γ΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους των αυτοκρατόρων (Othon Ribek, Histoire de la poésie latine, t. 1. La poésie à l’époque de la République, bibliothèque Marasli, Athènes, 1897/t. 2. La poésie à l’époque d’Auguste, Athènes, 1898/t. 3. La poésie à l’époque des empereurs, Athènes, 1900). L’original : O. Ribbeck, Geschichte der Römischen Dichtung, Stuttgart, Cotta, 1887-92.
  • [35]
    Paul Franc, Στοιχεία Ρωμαϊκής Γραμματολογίας, υπό Ιακώβου Χ. Δραγάτση (Éléments de grammatologie par Iakovos Ch. Dragatsis), Athènes, 1881. L’original : Paul Franc, Grundzüge der römischen Literaturgeschichte, Leipzig, 1868. I. Dragatsis (1853-1935) travailla au collège du Pirée ; c’était un membre actif de la Société d’archéologie.
  • [36]
    ΕΛΙΑ, Αρχείο Ευθ. Καστόρχη, « Αυτοβιογραφία 1881 » (ELIA, archives d’E. Kastorchis, « Autobiographie 1881 »).
  • [37]
    Ainsi que le note K. O. Müller, « Our object is to consider Grecian literature as a main constituent of the character of the Grecian people », dans J. Turner, Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities, p. 164.

1Quand Konstantinos Asopios constatait chez les Grecs un besoin élémentaire d’éducation à l’αρχαιογνωσία[1], la science de l’antiquité, l’État grec n’était pas encore fondé :

2

« comme nous n’avons même pas les livres nécessaires dans notre propre langue, afin que les élèves puissent s’y référer, comme il est d’usage en Europe, et que nos jeunes gens ne sont pas non plus souvent très versés dans les langues étrangères, pour cette raison, ce serait une excellente chose si deux ou trois de nos professeurs de philologie, experts en langues étrangères, s’entendaient de façon désintéressée et sans contrainte, et, choisissant parmi les grandes et précieuses collections des diverses Académies de l’Europe, traduisaient les traités sur la philologie les plus abordables et les plus appropriés, et les éditaient en volumes lorsqu’ils en auraient réuni suffisamment. De cette façon, les commentaires en latin de la Société royale de Göttingen, en français de l’ancienne Académie de Berlin, en allemand de l’actuelle Académie de ce même Berlin, en allemand de l’Académie de Munich en Bavière, les commentaires français de la célèbre Académie des Inscriptions et ceux du département de philologie de l’Université, et ceux parus dans diverses revues de philologie anglaises, ceux de quelque collection italienne, s’il en est une, seraient une source inépuisable pour composer une Bibliothèque Grecque ou Philologique, surtout si une sage raison préside au choix et à l’ordre des matières » [2].

3Asopios avait vécu le problème du « transvasement » des connaissances européennes dans l’espace hellénique au cours de la période prérévolutionnaire, et il avait contribué à la formation des conditions intellectuelles requises pour la culture de la science de l’antiquité dans des termes scientifiques [3]. Dictionnaires, manuels de grammaire, chrestomathies, étaient les outils indispensables à l’enseignement de la langue grecque ancienne tel que l’envisageaient de façon idéale les érudits, lesquels connaissaient d’expérience les évolutions européennes des études philologiques et désiraient contribuer à une didactique moderne de la langue dans les écoles de leur époque [4]. La nécessité des manuels d’enseignement s’accrut lorsque, après la fondation de l’État grec et celle de l’Université en 1837, l’apprentissage de la science de l’antiquité constitua un enseignement élémentaire à tous les niveaux du programme scolaire.

4Dans une précédente étude, nous avons présenté la production, dans le domaine de la traduction, des professeurs de Philologie classique à l’Université au cours du xixe siècle [5]. Celle-ci a pour objet les traductions d’ouvrages qui se réfèrent à l’histoire de la philologie, ou « grammatologie » (γραμματολογία, études d’histoire littéraire), telle qu’elle n’a cessé d’être nommée, d’où qu’elle provienne.

5La grammatologie constituait un chapitre fondamental du cours intitulé « Encyclopédie et méthodologie de la philologie » qui avait été consacré dans les universités allemandes dans le cadre de la nouvelle école scientifique de connaissance de l’antiquité intitulée Altertumswissenschaft[6]. Emboîtant le pas à cette école, le Département de Philologie de l’Université grecque consacra d’emblée son enseignement. Il est caractéristique que les notes prises au cours d’A. Boeckh dont nous disposons sont presque identiques et qu’elles reproduisent son enseignement tel qu’il a été publié bien plus tard dans l’édition de son Encyklopädie und Methodologie der philologischen Wissenschaften (Encyclopédie et méthodologie des sciences philologiques), qui reproduisait le cours qu’il professait depuis des décennies [7].

6Ce fut Asopios qui, le premier, entreprit de combler le vide à l’aide d’un manuel grec [8] qui s’appuyait sur la bibliographie européenne, mais l’ouvrage demeura inachevé. Il s’agissait d’une grammatologie analytique qui allait jusqu’à la chute de Constantinople, avec des lemmes disposés par ordre alphabétique pour chaque auteur. Elle proposait des tableaux analytiques (corrélation des événement politiques et littéraires, classement de la littérature par genres et par périodes, enregistrement des auteurs par genre, table alphabétique des matières, liste d’artistes).

7Deux ouvrages de grammatologie avaient précédé, qui dataient d’avant la Révolution : l’un, d’A. Gazis [9], puisait ses informations dans la bibliographie connue jusqu’alors, que l’auteur reproduisait [10] ; l’autre, de N. Skouphos, était une traduction par l’intermédiaire du français de l’ouvrage de Frédéric Schoell [11]. Un trait commun aux deux livres est le discours « pour apporter les Lumières à la nation » qui les inspire, puisqu’ils s’inscrivent dans le cadre de l’effort pour la régénérescence de l’éducation hellénique et celui de l’éveil national par le biais de l’étude de l’antiquité, et puisqu’ils s’adressent principalement aux jeunes étudiants de grec ancien.

8Presque en même temps que l’édition d’Asopios circula l’ouvrage de grammatologie de Johann Christian Ludwig Schaaf, traduit de l’allemand par Georgios Gennadios [12]. Ainsi que l’indique le traducteur dans sa notice d’introduction, il avait utilisé la deuxième édition, celle de 1826, et il avait traduit en 1832 l’ouvrage, qui n’était qu’une partie du cours plus vaste de l’« Encyclopédie des sciences de l’antiquité classique » enseigné par l’auteur et qui s’adressait aux élèves des classes supérieures de collège en Allemagne, afin de l’utiliser pour ses cours à l’École centrale d’Égine. Ce livre constitua également la matière de ses leçons pendant une année académique à l’Université. Dans la préface rédigée par l’éditeur Koromilas, cet ouvrage est présenté comme une préparation au cours d’Asopios à l’Université, puisque Gennadios n’y enseignait que très peu. Outre le texte traduit, l’édition fournit en caractères plus petits et entre crochets des informations complémentaires données par le traducteur, celles qu’il donnait de toute évidence pendant ses cours.

9Nikolaos D. Trikkeus et Vassilios Schinas, étudiants à la Faculté de Philosophie, éditèrent une traduction de la version allemande d’une grammatologie du philologue danois Paul Hagerup Tregder [13]. Dans la notice introductive, le doyen écrit que la traduction des deux étudiants avait été approuvée par leurs professeurs Philippos Ioannou et Stephanos Koumanoudis, et que l’on avait requis également la contribution de la famille Ionidis, qui avait coutume de fournir un soutien financier aux éditions des acteurs de l’Université. Dans leur propre introduction, les traducteurs soulignent l’importance de l’enseignement de « l’histoire de la vie et des poèmes et des traités des poètes et des auteurs de la Grèce et de la Rome ancienne » pour les collèges et l’université ; ils affirment également que leur geste comble un vide bibliographique, puisque l’ouvrage le plus récent de Gennadios n’était pas une traduction de l’édition la plus récente de l’ouvrage original, et que celui d’Asopios tardait à être achevé. Cette édition comble aussi une autre lacune importante, à savoir celle d’une histoire abrégée de la littérature latine. Alors que l’original « se limitait aux seuls auteurs dits «classiques» car enseignés », les traducteurs ajoutèrent un tableau des genres comportant tous les auteurs grecs et latins qu’ils empruntèrent à Engelmann [14] ; ils inclurent aussi l’histoire de la littérature grecque « des siècles médiévaux jusqu’à la chute de Constantinople » ; ils l’augmentèrent d’une brève histoire philologique des auteurs ecclésiastiques, de sorte que l’ouvrage fût utile aux étudiants en théologie, et ils le complétèrent enfin de toutes les récentes et « excellentes » éditions de chaque auteur, informations qu’un étudiant européen pouvait aisément se procurer, contrairement à son homologue grec [15].

10La traduction de la grammatologie de Karl Otfried Müller par Aristidis Kyprianos constitue une nouveauté [16]. Tout d’abord, c’est la première grammatologie qui s’arrête à l’époque d’Alexandre le Grand, et elle comprend les écrivains que l’auteur lui-même juge importants, ignorant l’usage jusqu’alors en vigueur qui était de consigner tous les auteurs et tous les genres de la littérature écrite jusqu’à la chute de Constantinople. Ainsi que le note Kyprianos dans sa notice introductive, ce manuel allait être utile à l’enseignement fondamental du grec ancien au collège, où dominait l’analyse grammaticale minutieuse et l’enseignement fragmentaire des textes au détriment de la connaissance globale des auteurs classiques. Il note également que, en dépit des incitations qu’il avait reçues de prolonger, de compléter et de corriger le contenu, il avait choisi de demeurer fidèle à l’original car, à son avis, des interventions auraient semé la confusion dans l’esprit des élèves qui devaient de préférence recevoir un enseignement qui ne projetât qu’une seule opinion. Kyprianos s’accorde aussi sur le choix de la matière effectué par l’auteur :

11

« car des hommes au jugement exact et clairvoyant ont bien vu que la Philologie de chaque nation n’est pas faite de tous ses monuments écrits, mais de ceux seuls qui portent un genre littéraire, qui ont été reconnus soit par l’ensemble de la nation, ou du moins par ceux qui s’y connaissent le plus. […] les genres, dans lesquels la main de l’écrivain génère la forme et travaille la matière d’une certaine façon qui approche la force créatrice et la liberté du poète. Et puisque la philologie grecque a traversé une longue vie, et qu’elle a connu de nombreux stades, de culmination, de médiocrité et de déclin, il se passe que toutes ses productions n’ont pas une valeur égale, et qu’elles ne reçoivent pas le même accueil auprès des nations modernes. On considère comme très estimables celles d’entre elles qui vont jusqu’à Alexandre le Grand, particulièrement celles que l’on appelle classiques ; on considère moindres quant à leur discours, mais sans contexte dignes d’être étudiées, celles de la période alexandrine. Celles qui vont de la naissance du Christ à la chute de Constantinople nous sont certes utiles à nous Grecs pour des raisons nombreuses, et sont chaudement appréciées, mais si l’on excepte les Vies parallèles de Plutarque, aucune d’entre elles ne possède une valeur telle qu’elle doive être intégrée dans le cercle des écrits enseignés dans les collèges, et placée devant les jeunes gens comme exemple à dévotion et à imitation ».

12C’est ainsi que l’auteur n’a pas compris toutes les œuvres ni tous les auteurs, car l’histoire de la littérature n’est « ni un garde-meuble ni un catalogue de noms » [17].

13Le traducteur agrée également la méthodologie employée par l’auteur, laquelle n’est pas générique, suivant l’habitude consacrée, mais historique. Sa réflexion sur la traduction en grec du terme « Literatur » placé dans le titre de l’ouvrage est particulièrement intéressante [18] : Kyprianos, après avoir rejeté le mot « grammatologie » (γραμματολογία), car il contient de toute façon l’idée de l’histoire, est le premier à discuter la traduction de « Literatur » par « logotechnia » (λογοτεχνία), mais il rejette finalement ce choix et s’arrête au mot « philologie » (φιλολογία) :

14

« … (le mot) littérature (λογοτεχνία) est d’une part innocent et d’usage aisé, lui et ses composés, mais je crains quand même que son air de nouveauté ne trouble et ne contraigne le lecteur comme un soulier neuf, et je ne voudrais pour rien au monde paraître innovateur et modernisateur » [19].

15La traduction fut rééditée sans modifications après la mort de Kyprianos en 1884 et 1885 [20], et avec des interventions en 1885 [21]. Cette dernière réédition reprend le texte de Kyprianos mais y ajoute les observations d’Emil Heitz qui s’était chargé de la troisième et de la quatrième édition de l’œuvre de Müller [22]. Selon la notice introductive du traducteur, le professeur et philologue Emmanouïl Galanis [23], il traduit la troisième édition qui comporte les remarques-corrections d’Emil Heitz. Il est intéressant de relever que le sous-titre de l’édition est « Grammatologie grecque ». Le contenu des deux éditions ne va pas au-delà des limites temporelles déterminées dans la première édition de Müller.

16Ainsi qu’on le lit dans la notice introductive de la traduction suivante de cette grammatologie [24], l’ouvrage de Müller était inachevé. John William Donaldson entreprit de l’éditer et de le compléter en se fondant sur les vestiges des manuscrits de Müller [25]. Cet ouvrage ne s’arrêtait pas non plus à l’époque alexandrine, il comprenait aussi la période byzantine. Le traducteur Ioannis N. Valetas, en dépit de ses craintes que l’ouvrage complété n’intéressât pas particulièrement le public scolaire, puisqu’il contenait des auteurs qui n’étaient pas enseignés dans les collèges, se chargea de l’entreprise et ajouta environ cinq cents notes accompagnées de ses initiales, qui étaient destinées aux élèves grecs d’une part, et aux gens de la Nation (ὁμογενείς) vivant hors de Grèce d’autre part.

17En 1875 circula la traduction, effectuée par le philologue et professeur de collège Emmanouïl Galanis, d’un manuel de grammatologie de Waldemar Kopp. Aux dires du traducteur exprimés dans la notice introductive, il s’adressait aux élèves de l’éducation secondaire, aux étudiants et « à toute personne aimant l’étude », et il contenait la période byzantine [26]. Il fut réédité en 1880 [27], à l’occasion, ainsi que le précise la préface, de l’introduction de la matière dans le programme des cours du collège. Le traducteur soutient les initiatives des enseignants concernant le choix des auteurs et blâme les interdits édictés par le responsable au ministère [28]. Cette édition inclut des informations puisées à une autre grammatologie allemande [29].

18Une partie des compléments à l’Histoire de Müller est aussi traduite en 1886 par un professeur de l’école « Varvarkeion », Christos Mantzakos, qui utilise l’édition d’Emil Heitz [30]. Cette dernière, même si elle outrepasse les limites temporelles de la première édition de Müller, s’arrête aussi aux orateurs attiques et demeure par conséquent dans les limites de l’époque classique.

19L’enseignement de la grammatologie latine à l’Université s’appuyait elle aussi au début sur les notes préparées par les enseignants [31], qui provenaient en règle générale des cours auxquels ils avaient assisté dans les universités allemandes [32]. Ainsi que nous l’avons vu, la première tentative de traduction d’un manuel traitant de la littérature latine a été l’œuvre d’élèves de S. Koumanoudis, N. Trikkeus et V. Schinas. La tentative suivante appartient à Spyridon Sakellaropoulos, philologue de la jeune génération, l’un des successeurs de S. Koumanoudis à la chaire de Philologie latine de l’Université.

20Cependant, S. Sakellaropoulos ne traite pas de l’ensemble de la grammatologie latine, mais de personnages et de genres littéraires précis. Tout d’abord, il traduit un ouvrage consacré à Horace [33], un poète systématiquement enseigné à l’Université. Le traducteur couvrait, ainsi qu’il le note dans la préface, un besoin didactique dans la mesure où il constatait « véritablement la grande pénurie de livres philologiques destinés aux étudiants écrits dans notre langue ». Il adapte également l’édition aux besoins grecs, pour ceux qui ne s’occupaient pas de Philologie classique. Il l’enrichit de textes latins qui documentent le contenu. S. Sakellaropoulos place aussi dans le texte, entre parenthèses, les notes de l’auteur, tandis qu’il établit ses propres précisions, corrections, etc. dans des notes de bas de page.

21L’ouvrage Ιστορία της ρωμαϊκής ποιήσεως (Histoire de la poésie latine) [34], traduction d’un ouvrage allemand dépourvu de notes, qui s’adresse au large public des érudits (fait qui a rendu difficile le travail de traduction en grec, puisque, ainsi que le mentionne le traducteur dans la préface, il devait contrôler à chaque fois les sources de l’auteur), est destiné lui aussi à l’auditoire des étudiants. Ainsi que le rapporte S. Sakellaropoulos, il ne recule pas ici non plus devant les occasions de corriger des points sur lesquels son opinion diffère de celle de l’auteur.

22Pour les besoins de l’enseignement du cours de latin, Iakovos Dragatsis, professeur de philologie, traduit un manuel allemand de grammatologie latine [35]. C’est la première fois qu’est éditée une traduction fidèle, sans interventions ni additions ni rien d’autre, dont le titre indique le nom de l’auteur de la traduction.

23En dépit de leurs études dans des universités allemandes, les philologues grecs, surtout au cours des premières décennies de l’État hellénique, n’étaient pas en mesure de produire des ouvrages originaux. La traduction constituait donc une solution garantie. Ainsi que l’écrivait Efthymios Kastorchis en 1881,

24

« Les travaux scientifiques ont peu d’ouvriers en Grèce, et ceux-ci ont peu de forces. Leurs travaux se limitent aujourd’hui à l’enseignement des connaissances qu’ils ont aussi acquises en composant des manuels pour l’enseignement. Or ces deux choses n’ont pas pour fondement leurs propres recherches, mais les traités rédigés par des savants européens […]. Et ces mêmes traités des professeurs qui sont édités proviennent de traductions et de morceaux choisis » [36].

25Plus on approche de la fin du xixe siècle et plus les philologues se spécialisent, plus la production originale augmente et plus la traduction fonctionne comme une base sujette à correction, ainsi que le montre l’exemple de Sakellaropoulos. La production des traductions de manuels de grammatologie couvre néanmoins les besoins didactiques, ce qui induit un bénéfice financier pour les rédacteurs qui complètent ainsi leur revenu. Les éditions sur l’histoire de la littérature grecque servent aussi le besoin des Grecs de consigner la « glorieuse » histoire des lettres helléniques à une période cruciale pour la mise en valeur de leur identité nationale [37].


Mots-clés éditeurs : Christos Mantzakos, université grecque, Iakovos Dragatsis, Spyridon Sakellaropoulos, Paul Hagerup Tregder, Ioannis N. Valetas, traductions, Nikolaos D. Trikkeus, John William Donaldson, Vassilios Schinas, science de l’antiquité, Karl Otfried Müller, Johann Christian Ludwig Schaaf, Emmanouïl Galanis, Emil Heitz, Georgios Gennadios, littérature grecque ancienne, Paul Franc, Waldemar Kopp, Otto Ribbeck, littérature latine, grammatologie, philologie, Konstantinos Asopios, Aristidis Kyprianos

Date de mise en ligne : 07/01/2021

https://doi.org/10.3917/balka.023.0139

Notes

  • [*]
    Traduction de Danielle Morichon.
  • [1]
    Le terme d’αρχαιογνωσία est la connaissance ou la science (au sens de « savoir », et non de système) de l’antiquité ; il recouvre celui d’Altertumskunde ou d’Altertumswisseschaft et désigne l’étude de la langue, des textes et de l’histoire grecque et latine ainsi que l’archéologie et ses sciences auxiliaires. Il est rendu en français par « études classiques » ou « humanités classiques » (discipline fondée sur une tradition humaniste du texte héritière dans ses grands traits du trivium des « arts libéraux »), ou encore « philologie classique » (dont l’archéologie est une branche au xixe siècle) ou « lettres classiques ». À la fin du xxe siècle, en France, les « sciences de l’antiquité » désignaient les matières philologiques proprement dites, ainsi que les sciences auxiliaires de l’archéologie enseignées dans les universités. Il nous a paru plus juste de paraphraser la définition du concept plutôt que de lui rechercher un équivalent improbable dans la langue française, où il ne peut qu’être chargé de connotations propres à l’usage spécifique d’une époque. Pour la même raison, avec l’accord de l’auteur, nous avons conservé dans l’étude le terme de « grammatologie » (N. de la T.).
  • [2]
    Bibliothèque Nationale/Département des Manuscrits et des Reproductions (ΕΒΕ/ΤΧΟ), Ασωπίου ακατάτακτα [Documents d’Asopios non inventoriés], κυτ. 32, υποφ. 2. Il s’agit de fragments du projet qu’Asopios soumit à Lord Guilford avant de prendre ses fonctions à l’Académie ionienne, où il commença à enseigner juste après sa fondation, en 1824. Sur l’Académie, voir E. Angelomati-Tsougkaraki, H Iόνιος Aκαδημία. Tο χρονικό της ίδρυσης του πρώτου ελληνικού πανεπιστημίου (1811-1824) (L’Académie ionienne. Chronique de la fondation de la première université grecque, 1811-1824), éditions Romios, Athènes, 1997.
  • [3]
    S. Matthaiou, « Establishing the discipline of Classical Philology in nineteenth-century Greece », The Historical Review/La Revue Historique, 8, 2011, p. 120-128.
  • [4]
    La traduction et l’imposition d’une grammaire plus utile que celles qui circulaient sur le marché européen constitue une des préoccupations fondamentales de Coray, qui rejetait les grammaires d’alors, E. Pantelakis, « O Kοραής και η Γραμματική » (Coray et la grammaire), Tεσσαρακονταετηρίς της καθηγεσίας K. Σ. Kόντου (Quarantième anniversaire du professorat de K. S. Kontos), Athènes, 1909, p. 132-173. Un cas caractéristique de traduction d’une chrestomathie est celui de l’ouvrage de Theoklitos Pharmakidis, Στοιχεία της Ελληνικής γλώσσης εις χρήσιν των σχολείων της Ελλάδος (Éléments de langue grecque à l’usage des écoles de Grèce), t. 1-4, Vienne, 1815-1818. C’est la traduction du Elementarbuch der griechischen Sprache für Anfänger und Geübtere de Friedrich Christian Wilhelm Jacobs (1806). L’éditeur du Λόγιος Ερμής (Logios Hermis/Le Mercure savant) Anthemios Gazis se fonda sur le dictionnaire de Johann Gottlob Schneider pour son Λεξικόν Ελληνικόν, προς χρήσιν των περί τους παλαιούς συγγραφείς ενασχολουμένων (Dictionnaire grec, à l’usage de ceux qui s’occupent des auteurs anciens), première édition, supervision et correction Spyridon Vlantis, 3 volumes, Venise, 1809, 1812, 1816. Sur le Λεξικό, voir E. Koumarianou, « Ανθίμου Γαζή “Λεξικόν Ελληνικόν”. Η ιστορία μιας λεξικογραφικής προσπάθειας » (Le « Dictionnaire grec » d’Anthimos Gazis. Histoire d’une tentative lexicographique), Ο Εranistis, 2, 1964, p. 163-186.
  • [5]
    S. Matthaiou, « Transferts culturels et spécialistes de philologie classique : l’œuvre de traduction des professeurs de l’Université othonienne au cours du xixe siècle », dans le numéro thématique édité par A. Sfoini « Transferts culturels et traduction (xviiie-xxe siècles) », The Historical Review/La Revue Historique, XII, 2015, p. 75-100.
  • [6]
    Le père fondateur de cette école était Friedrich August Wolf (1759-1824). Celui qui élabora le concept et dont la pensée domina pendant des décennies fut August Böckh (1785-1867) ; il définissait la philologie comme la « connaissance de ce qui a été connu » et il a donné une dimension historique à cette étude. Voir en général J. Turner, Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities, Princeton University Press, 2014, p. 167-171 ; C. Güthenke, « “Enthusiasm Dwells Only in Specialization”. Classical Philology and Disciplinarity in Nineteenth-Century Germany », S. Pollock, B. A. Elman, Ku-ming K. Chang (éds), World Philology, Harvard University Press, Cambridge Massachusetts, Londres, 2015, p. 264-284.
  • [7]
    Voir les cours de Σπυρίδων Φιντικλής (Spyridon Findiklis), ΕΒΕ/ΤΧΟ, n° 4191. L’édition des cours de Boeckh a été faite en 1877 par un de ses élèves, qui a utilisé ses propres notes prises pendant le cours, Ernst Bratuscheck (éd.) Encyklopädie und Methodologie der Philologischen Wissenschaften von August Boeckh, Leipzig, 1877.
  • [8]
    Ιστορία των Ελλήνων ποιητών και συγγραφέων κατά χρονολογικήν και ειδογραφικήν σειράν (Histoire des poètes et des écrivains grecs par ordre chronologique et générique), t. premier Α-Ζ, Αthènes, 1850.
  • [9]
    Βιβλιοθήκης Ελληνικής βιβλία δύο περιέχοντα κατά χρονικήν πρόοδον τας περί των εξόχων Ελλήνων συγγραφέων βεβαιωτέρας ειδήσεις, συνερανισθέντα εκ παλαιών και νεωτέρων κριτικών (Deux livres de la Bibliothèque grecque contenant les informations les plus sûres sur les grands écrivains grecs, réunissant ce qui a été recueilli dans des critiques anciennes et nouvelles), Venise, 1807.
  • [10]
    Ibidem, p. 7-12.
  • [11]
    Συνοπτική ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας απ’ αρχής μέχρις αλώσεως της Κωνσταντινουπόλεως παρά των Οθωμανών, μεταφρασθείσα εκ του γαλλικού (Histoire abrégée de la philologie grecque depuis le début jusqu’à la prise de Constantinople par les Ottomans, traduite du français), Vienne, 1816. L’original : Maximilien Samson Frédéric Schoell, Histoire abrégée de la littérature grecque, 2 t. Paris, 1813.
  • [12]
    Ελληνική Γραμματεία η Γραμματολογία, συνταχθείσα μεν γερμανιστί υπό Ιωάν. Χριστιανού Ἰωάν. Λουδοβ. Σχαπφίου, Μεταφρασθείσα δε υπό Γ. Γενναδίου (Histoire des lettres grecques ou Grammatologie, composée d’abord en allemand par Ioannis Christianos Loudovikos Schapphios, puis traduite par G. Gennadios), Αthènes, 1850. C’est la traduction de la seconde édition de l’ouvrage de Joh. Christian Ludwig Schaaf, Litteraturgeschichte und mythologie und Archäologie der Griechen und Römer) της Encyclopädie der klassischen alter-thumskunde: Ein lehrbuch für die oberen klassen gelehrter, première édition en 1806, seconde en 1826.
  • [13]
    Ιστορία συνοπτική της Ελληνικής και Ρωμαϊκής Φιλολογίας ήτοι των Ελληνικών και Ρωμαϊκών Γραμμάτων, συνταχθείσα μεν Δανιστί υπό Π. Τρεγδέρου, μεταφρασθείσα δε εκ του Γερμανικού μετά διαφόρων αξιολόγων προσθηκών (Histoire abrégée de la philologie grecque et latine à savoir des Lettres grecques et latines, composée d’abord en danois par P. Tregeros, traduite ensuite de l’allemand avec diverses additions remarquables), Athènes, 1852. Titre de l’ouvrage original : Haandbog i den græske og latinske Litteraturhistorie til Skolebrug, Reitze, 1845. La traduction allemande : Handbuch der griechischen und lateinischen Literaturgeschichte, Braunschweig, 1847. Paul Hagerup Tregder (1815-1887) était philologue classique, professeur de collège.
  • [14]
    Wilhelm Engelmann, Theodor Christian Friedrich Enslin, Bibliotheca scriptorum classicorum, et graecorum et latinorum. Alphabetisches verzeichniss der ausgaben, uebersetbungen und erlaüterungsschriften der griechischen und lateinischen schriftsteller, welche vom jahre 1700 bis zu ende des jahres 1846 besonders in Deutschland gedruckt worden sind, Leipzig, 1847.
  • [15]
    L’édition est annoncée dans le journal Αθηνά (Athéna) du 13 janvier 1852. Trikkeus était boursier de la famille Ionidis et il avait déjà traduit du latin l’étude « Περί της Ιεράς Οδού » (Sur la Voie sacrée), de Ludwig Preller, Αθηνά (Athéna), 22 juin et 3 juillet 1847.
  • [16]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου, Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, traduite de l’allemand), 2 t., Athènes, 1867-1868. L’original Geschichte der griechischen Literatur bis auf das Zeitalter Alexanders avait été édité en 1841 par son frère Eduard, peu après la mort de l’auteur en Grèce en 1840. Sur Karl Otfried Müller (1797-1840) qui était l’un des plus importants philologues allemands, et dont l’œuvre archéologique était également très riche, voir J. E. Sandys, A History of Classical Scholarship, III, Νew-York, 1964, p. 213-216. Aristidis Kyprianos (1830-1869) fut pendant des années principal du 2e Collège d’Athènes. Il appartient à la nouvelle génération des philologues ; il avait étudié en Allemagne et il menait une activité de publication importante à tous les égards dans la revue Φιλίστωρ (Philistor, 1861-1863).
  • [17]
    Kapoλoy Oδoφp. Myλλepoy, Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la littérature grecque), p. ιβ΄-ιγ΄.
  • [18]
    Ibidem, p. ιθ΄-κα΄.
  • [19]
    Ibidem, p. κ΄. On sait que le terme a été défendu pour la première fois par I. Pantazidis dans son article « Φιλολογία, Γραμματολογία, Λογοτεχνία » (Philologie, Grammatologie, Logotechnie), éditions Hestia, t. 22, 1886, p. 545-548.
  • [20]
    Α. ΚΥΠΡΙΑΝΟΣ, Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής (Aristidis Kyprianos, Histoire de la philologie grecque de Karolos Odofridos Mulleros, traduite de l’allemand), 2 t., éditions Spyros Kousoulinos, Athènes, 1884, 1885.
  • [21]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, μεταφρασθείσα εκ της γερμανικής υπό Α. Κυπριανού Γυμνασιάρχου του εν Αθήναις B΄ Γυμνασίου, έκδοσις δευτέρα διασκευασθείσα εκ της υπό του καθηγητού Emil Heitz επεξεργασθείσης τετάρτης εκδόσεως. Μετά σημειώσεων και προσθηκών υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, traduite de l’allemand par A. Kyprianos, directeur du 2e Collège d’Athènes, seconde édition effectuée à partir des remaniements de la quatrième édition opérés par le professeur Emil Heitz. Avec des notes et des additions par Emmanouïl Galanis), Athènes, 1885.
  • [22]
    Karl Otfried Muller’s Geschichte der griechischen Literatur bis auf das Zeitalter Alexanders, troisième édition, Stuttgart, 1875/quatrième édition, Stuttgart, 1882-1884. Johann Heinrich Emil Heitz (1825-1890) était professeur de Philologie classique à l’Université de Strasbourg.
  • [23]
    Emmanouïl Galanis (1838-1926) a été principal du 2e Collège d’Athènes et il était l’auteur de nombreux manuels scolaires dont une bonne part était des traductions.
  • [24]
    I. Ν. Βαλεττασ, Ιωάννου Γουιλ. Δοναλσώνος Ιστορία της Αρχαίας Ελληνικής Φιλολογίας, εξελληνισθείσα μετά … διορθώσεων (Ioannis N. Valettas, Histoire de la philologie grecque de l’antiquité, de Ioannis Goulielmos Donalson, traduite en grec avec … des corrections), 2 t., Londres, 1871. I. Valetas (1818-1900) était philologue ; il est inscrit sur un document de 1857 comme directeur de l’Établissement de formation commerciale d’Hermoupolis, Archives de la Bibliothèque Gennadios, n° 1717. D’après la Bibliographie hellénique Iliou-Polemi, on conclut qu’il a été professeur dans divers établissements d’enseignement à Hermoupolis, et il semble qu’il était installé à Londres en 1864.
  • [25]
    J. W. Donaldson, A History of the Literature of Ancient Greece, by K. O. Muller continued after the author’s death, 2 vols, London, 1858. J. W. Donaldson (1811-1861) était professeur à Cambridge et à l’University of London.
  • [26]
    Εγχειρίδιον Ελληνικής Γραμματολογίας Β. Κοππίου μεταφρασθέν και πλουτισθέν κατά τα νεώτατα γερμανικά συγγράμματα υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Manuel de grammatologie grecque de V. Koppios, traduite et enrichie des plus récents commentaires par Emmanouïl Galanis), Αthènes, 1875. L’original : W. Kopp, Griechische Literaturgeschichte für höhere Lehranstalten und für weitere Kreise, Springer, Berlin, 1874.
  • [27]
    Β. Κοππίου Ελληνικής Γραμματολογίας εγχειρίδιον μεταφρασθέν και πλουτισθέν υπό Εμμανουήλ Γαλάνη (Manuel de grammatologie grecque de V. Koppios, traduite et enrichie des plus récents commentaires par Emmanouïl Galanis), seconde édition augmentée, Athènes, 1880. Le manuel circule aussi dans une troisième (1885) et une quatrième (1889) édition.
  • [28]
    La Grammatologie grecque fut introduite officiellement comme matière de cours dans les collèges en 1884. Il semble que par la suite son utilité a été de temps en temps remise en question. Voir à ce sujet D. Antoniou, Τα προγράμματα της Μέσης Εκπαίδευσης (1833-1929) (Les programmes de l’enseignement secondaire, 1833-1929), t. 1, ΙΑΕΝ-Secrétariat Général de la Nouvelle Génération, Αthènes, 1987, p. 252, 254, 280, 281, 390-392.
  • [29]
    T. Bergk, Griechische Literaturgeschichte, t. 4, Berlin, 1872-1887.
  • [30]
    Καρόλου Οδοφρ. Μυλλέρου Ιστορία της Ελληνικής Φιλολογίας, συνέχεια υπό Emil Heitz, μεταφρασθείσα εκ της Γερμανικής υπό Χρήστου Ι. Μαντζάκου (Karolos Odofridos Mulleros, Histoire de la philologie grecque, continuée par Emil Heitz, traduite de l’allemand par Christos I. Mantzakos), tome troisième, Athènes, 1886. Je n’ai pas pu retrouver l’édition originale. Il s’agit probablement de l’édition de 1882-184 indiquée ci-dessus.
  • [31]
    On a conservé sous forme de gravures des notes prises par des étudiants au cours de Grammatologie latine de 1880. Les gravures ont été exécutées dans l’édition par Dimitrios Orphanidis de Ιστορία της Ρωμαϊκής Γραμματολογίας (Histoire de la littérature latine) de S. Koumanoudis, 1880.
  • [32]
    Voir par exemple les notes d’un inconnu de 1837 « Ιστορία της Ρωμαϊκής Γραμματείας παρά Θηρσίου » (Histoire de la littérature latine de Thirsios [35 leçons]), ΕΒΕ/ΤΧΟ, cod. 1778 (ΠΠ 91).
  • [33]
    Κοΐντου Ορατίου Φλάκκου Γραμματολογική βιογραφία συγγραφείσα μεν υπό Λουκιανού Μυλλέρου (Biographie grammatologique de Quintus Horatius Flaccus rédigée par Loukianos Lulleros), Αthènes, 1894. L’original : L. Müller, Quintus Horatius Flaccus: eine litterarhistorische Biographie, Teubner, Leipzig, 1880.
  • [34]
    Οθωνοσ Ριββεκ Ιστορία της Ρωμαϊκής ποιήσεως, Α΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους της ελευθέρας πολιτείας, Βιβλιοθήκη Μαρασλή, Αθήνα 1897/Β΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους του Αυγούστου, Αθήνα 1898/Γ΄. Η ποίησις κατά τους χρόνους των αυτοκρατόρων (Othon Ribek, Histoire de la poésie latine, t. 1. La poésie à l’époque de la République, bibliothèque Marasli, Athènes, 1897/t. 2. La poésie à l’époque d’Auguste, Athènes, 1898/t. 3. La poésie à l’époque des empereurs, Athènes, 1900). L’original : O. Ribbeck, Geschichte der Römischen Dichtung, Stuttgart, Cotta, 1887-92.
  • [35]
    Paul Franc, Στοιχεία Ρωμαϊκής Γραμματολογίας, υπό Ιακώβου Χ. Δραγάτση (Éléments de grammatologie par Iakovos Ch. Dragatsis), Athènes, 1881. L’original : Paul Franc, Grundzüge der römischen Literaturgeschichte, Leipzig, 1868. I. Dragatsis (1853-1935) travailla au collège du Pirée ; c’était un membre actif de la Société d’archéologie.
  • [36]
    ΕΛΙΑ, Αρχείο Ευθ. Καστόρχη, « Αυτοβιογραφία 1881 » (ELIA, archives d’E. Kastorchis, « Autobiographie 1881 »).
  • [37]
    Ainsi que le note K. O. Müller, « Our object is to consider Grecian literature as a main constituent of the character of the Grecian people », dans J. Turner, Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities, p. 164.

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